Texte intégral
M.-O. Fogiel.- D. Bussereau, vous êtes en ligne avec nous ? Bonjour D. Bussereau.
Bonjour M.-O. Fogiel.
Vous êtes le secrétaire d'État chargé des Transports. Hier, énorme pagaille à cause de la neige, en perspective, à nouveau aujourd'hui, trafic, aéroports, réseau ferroviaire... Est-ce que, pour commencer, vous conseillez à nos auditeurs qui partent en vacances, de différer leur départ ?
Non, simplement toutes les informations que vous donnez sur votre antenne, depuis ce matin, sont très précises, il y a des coins difficiles, l'A84 en Normandie, entre Caen et Avranches, la région Centre, la région lyonnaise, Midi-Pyrénées. Bon, il y a un certain nombre d'endroits où il y a des difficultés de neige et de verglas, où les salages sont en cours, où il faut pour l'instant être de la plus extrême prudence. On peut espérer que dans la journée, ça dépendra bien sûr de la météo, les conditions s'amélioreront. Quant aux aéroports et aux voies ferrées, les TGV roulent un peu moins vite, parce qu'à 300 à l'heure, ils absorberaient de la neige...
Ça, c'est sûr.
Et les aéroports, il y a des retards.
Des gros retards, vous entendrez tout à l'heure à 08h00, notre envoyé spécial à Orly M. Switek, beaucoup de gens ont dormi là-bas. C'est toujours la même question qui se pose : à chaque hiver, on entend dire, c'est toujours la pagaille, et pourtant il n'y a pas énormément de neige. On se souvient l'année dernière...
Oui.
Vous aviez demandé une enquête pour savoir ce qui s'était passé, un rapport de la DGAC, vous aviez plusieurs recommandations et pourtant cette année, ça recommence, non ?
Oui, les choses sont un petit peu différentes. L'année dernière, j'avais râlé, parce que j'avais trouvé qu'on n'avait pas anticipé les choses. Là, on a d'abord anticipé en diminuant - c'est encore le cas aujourd'hui à Roissy - le nombre de vols, de 30 %, on les diminue en ce moment même de 50 %, à Lyon Saint-Exupéry. Donc on demande aux gens de différer leur départ. Ensuite, c'est normal, il faut dégivrer les avions, il faut nettoyer les pistes, il y a des retards, de deux heures à trois heures hier, à Charles de Gaulle ou à Orly, mais si vous voulez, dans tous les pays du monde, il y a ce type de problème...
Donc, ce matin, pas de carton orange, pas de carton rouge...
Non, non, franchement tout le monde a fait son boulot. Il y a des gens, vous l'avez dit tout à l'heure, M.-O. Fogiel, qui ont dormi malheureusement dans les aéroports, parce que les avions, très tardivement, finalement, ne sont pas partis. Malheureusement ce sont des choses qui arrivent quasiment tous les jours dans tous les aéroports du monde.
Quelles recommandations, en deux mots, aux auditeurs qui vont prendre leur voiture tout à l'heure ? On ne peut pas dire que la Sécurité routière ait connu une bonne année, cette année, en 2009...
Non.
Vous dites quoi ce matin ?
Eh bien écoutez, je dis que d'abord, c'est vrai, que depuis deux mois on a des chiffres moins bons et qu'on se prépare d'ailleurs à prendre des mesures difficiles, enfin, des mesures dures...
Du genre ?
Des radars supplémentaires, voilà, enfin, toute une série de choses que l'on annoncera l'année prochaine, avec B. Hortefeux, autour du Premier ministre ; mais, simplement aujourd'hui, extrême prudence. Et puis, un petit truc à rappeler : on ne double pas un engin de salage, on le laisse faire son travail, on ne cherche pas à le doubler.
D'accord.
Donc, grande prudence pour tout le monde, mais on part en vacances, on a bien besoin, tous, les uns, les autres, de prendre ses vacances en famille.
Alors, sauf qu'il y en a qui travaillent et qui ont besoin de prendre le RER A, en Ile-de-France...
Oui.
Ça vous inspire quoi, là, ce blocage, les négociations cette nuit, P. Fay nous a raconté, finalement, sont encore dans l'impasse même s'il y a peut-être un bout du tunnel - on verra ça tout à l'heure - mais pour l'instant, en tout cas, il y a toujours la grève. Ça vous inspire quoi ?
Cette longue grève devient inadmissible, ça fait maintenant une semaine, ce n'est pas supportable. Le service minimum fonctionne aux heures de pointe, ça permet aux gents d'aller travailler le matin et de rentrer le soir, c'est déjà cela, mais pour le reste du temps, même dans cette période de quelques heures, ils sont dans des conditions difficiles de transports, serrés les uns contre les autres, il faut que ça cesse. Alors...
Mais vous demandez à la RATP de lâcher un peu de lest, finalement, parce que...
Ils ont discuté toute la nuit. Toute la nuit j'en ai été au courant quasiment heure par heure. Les choses avancent bien, il y a une proposition d'une prime variable en fonction des résultats demandés par le Syndicat des transports Ile-de-France, je pense que l'on n'est pas loin d'un accord, il faudrait maintenant un petit peu de bonne volonté.
Donc vous appelez tout le monde à la bonne volonté, mais de part et d'autre, c'est ce que vous nous dites ce matin.
Comment ?
De part et d'autre, pour les grévistes et aussi pour la Direction.
De part et d'autre, oui, mais très franchement la RATP a mis beaucoup beaucoup de choses sur la table, et je pense que les syndicats cherchent maintenant, eh bien, comment trouver une porte de sortie honorable et il faut trouver une porte de sortie honorable. Il n'y a pas simplement que les gens qui travaillent, il y a aussi d'ailleurs tout le commerce de la région Ile-de-France qui est gêné par cette grève.
D'accord. On a diffusé tout à l'heure un reportage là-dessus. Pour terminer, un mot sur les avions.
Oui.
Vous avez peut-être entendu notre reportage tout à l'heure, le Bureau d'enquêtes et d'analyses recommande de changer les normes de certification des fameuses sondes Pitot. Ça vous inspire quoi ? Eh bien, écoutez, d'abord, les sondes Pitot ont été changées dans tous les avions, avant même l'accident d'Airbus d'Air France 447. Ce que je voudrais vous dire maintenant, c'est qu'il faut qu'on retrouve les boîtes noires. Donc, ces recherches en février vont avoir lieu, et deuxièmement il est inadmissible qu'au 21ème siècle, il y ait des systèmes un peu anciens, comme les boîtes noires, dont... j'ai demandé cette semaine, à Montréal, à l'organisation de l'Aviation civile, des systèmes de suivi des avions et d'enregistrement des données. Il n'est pas non plus admissible qu'il y ait des trous de liaisons radio, de liaisons radar, et là encore j'ai demandé à Montréal cette semaine, de nouvelles normes et il faut bien sûr trouver toutes les causes de cet accident... D'accord.
Il faut surtout changer les règles au niveau international.
Et l'A380, vous avez vu ce...
Oui.
Encore un A380 cloué au sol. Vous êtes inquiet, vous ?
Non, pas du tout. Vous savez, un avion neuf, un hélicoptère neuf, quel que soit le type d'avion, type d'hélicoptère, même un train ou un autorail neuf, a toujours des problèmes au départ, plus ou moins.
Donc, vous n'êtes pas inquiet ?
Non.
Merci D. Bussereau.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 21 décembre 2009
Bonjour M.-O. Fogiel.
Vous êtes le secrétaire d'État chargé des Transports. Hier, énorme pagaille à cause de la neige, en perspective, à nouveau aujourd'hui, trafic, aéroports, réseau ferroviaire... Est-ce que, pour commencer, vous conseillez à nos auditeurs qui partent en vacances, de différer leur départ ?
Non, simplement toutes les informations que vous donnez sur votre antenne, depuis ce matin, sont très précises, il y a des coins difficiles, l'A84 en Normandie, entre Caen et Avranches, la région Centre, la région lyonnaise, Midi-Pyrénées. Bon, il y a un certain nombre d'endroits où il y a des difficultés de neige et de verglas, où les salages sont en cours, où il faut pour l'instant être de la plus extrême prudence. On peut espérer que dans la journée, ça dépendra bien sûr de la météo, les conditions s'amélioreront. Quant aux aéroports et aux voies ferrées, les TGV roulent un peu moins vite, parce qu'à 300 à l'heure, ils absorberaient de la neige...
Ça, c'est sûr.
Et les aéroports, il y a des retards.
Des gros retards, vous entendrez tout à l'heure à 08h00, notre envoyé spécial à Orly M. Switek, beaucoup de gens ont dormi là-bas. C'est toujours la même question qui se pose : à chaque hiver, on entend dire, c'est toujours la pagaille, et pourtant il n'y a pas énormément de neige. On se souvient l'année dernière...
Oui.
Vous aviez demandé une enquête pour savoir ce qui s'était passé, un rapport de la DGAC, vous aviez plusieurs recommandations et pourtant cette année, ça recommence, non ?
Oui, les choses sont un petit peu différentes. L'année dernière, j'avais râlé, parce que j'avais trouvé qu'on n'avait pas anticipé les choses. Là, on a d'abord anticipé en diminuant - c'est encore le cas aujourd'hui à Roissy - le nombre de vols, de 30 %, on les diminue en ce moment même de 50 %, à Lyon Saint-Exupéry. Donc on demande aux gens de différer leur départ. Ensuite, c'est normal, il faut dégivrer les avions, il faut nettoyer les pistes, il y a des retards, de deux heures à trois heures hier, à Charles de Gaulle ou à Orly, mais si vous voulez, dans tous les pays du monde, il y a ce type de problème...
Donc, ce matin, pas de carton orange, pas de carton rouge...
Non, non, franchement tout le monde a fait son boulot. Il y a des gens, vous l'avez dit tout à l'heure, M.-O. Fogiel, qui ont dormi malheureusement dans les aéroports, parce que les avions, très tardivement, finalement, ne sont pas partis. Malheureusement ce sont des choses qui arrivent quasiment tous les jours dans tous les aéroports du monde.
Quelles recommandations, en deux mots, aux auditeurs qui vont prendre leur voiture tout à l'heure ? On ne peut pas dire que la Sécurité routière ait connu une bonne année, cette année, en 2009...
Non.
Vous dites quoi ce matin ?
Eh bien écoutez, je dis que d'abord, c'est vrai, que depuis deux mois on a des chiffres moins bons et qu'on se prépare d'ailleurs à prendre des mesures difficiles, enfin, des mesures dures...
Du genre ?
Des radars supplémentaires, voilà, enfin, toute une série de choses que l'on annoncera l'année prochaine, avec B. Hortefeux, autour du Premier ministre ; mais, simplement aujourd'hui, extrême prudence. Et puis, un petit truc à rappeler : on ne double pas un engin de salage, on le laisse faire son travail, on ne cherche pas à le doubler.
D'accord.
Donc, grande prudence pour tout le monde, mais on part en vacances, on a bien besoin, tous, les uns, les autres, de prendre ses vacances en famille.
Alors, sauf qu'il y en a qui travaillent et qui ont besoin de prendre le RER A, en Ile-de-France...
Oui.
Ça vous inspire quoi, là, ce blocage, les négociations cette nuit, P. Fay nous a raconté, finalement, sont encore dans l'impasse même s'il y a peut-être un bout du tunnel - on verra ça tout à l'heure - mais pour l'instant, en tout cas, il y a toujours la grève. Ça vous inspire quoi ?
Cette longue grève devient inadmissible, ça fait maintenant une semaine, ce n'est pas supportable. Le service minimum fonctionne aux heures de pointe, ça permet aux gents d'aller travailler le matin et de rentrer le soir, c'est déjà cela, mais pour le reste du temps, même dans cette période de quelques heures, ils sont dans des conditions difficiles de transports, serrés les uns contre les autres, il faut que ça cesse. Alors...
Mais vous demandez à la RATP de lâcher un peu de lest, finalement, parce que...
Ils ont discuté toute la nuit. Toute la nuit j'en ai été au courant quasiment heure par heure. Les choses avancent bien, il y a une proposition d'une prime variable en fonction des résultats demandés par le Syndicat des transports Ile-de-France, je pense que l'on n'est pas loin d'un accord, il faudrait maintenant un petit peu de bonne volonté.
Donc vous appelez tout le monde à la bonne volonté, mais de part et d'autre, c'est ce que vous nous dites ce matin.
Comment ?
De part et d'autre, pour les grévistes et aussi pour la Direction.
De part et d'autre, oui, mais très franchement la RATP a mis beaucoup beaucoup de choses sur la table, et je pense que les syndicats cherchent maintenant, eh bien, comment trouver une porte de sortie honorable et il faut trouver une porte de sortie honorable. Il n'y a pas simplement que les gens qui travaillent, il y a aussi d'ailleurs tout le commerce de la région Ile-de-France qui est gêné par cette grève.
D'accord. On a diffusé tout à l'heure un reportage là-dessus. Pour terminer, un mot sur les avions.
Oui.
Vous avez peut-être entendu notre reportage tout à l'heure, le Bureau d'enquêtes et d'analyses recommande de changer les normes de certification des fameuses sondes Pitot. Ça vous inspire quoi ? Eh bien, écoutez, d'abord, les sondes Pitot ont été changées dans tous les avions, avant même l'accident d'Airbus d'Air France 447. Ce que je voudrais vous dire maintenant, c'est qu'il faut qu'on retrouve les boîtes noires. Donc, ces recherches en février vont avoir lieu, et deuxièmement il est inadmissible qu'au 21ème siècle, il y ait des systèmes un peu anciens, comme les boîtes noires, dont... j'ai demandé cette semaine, à Montréal, à l'organisation de l'Aviation civile, des systèmes de suivi des avions et d'enregistrement des données. Il n'est pas non plus admissible qu'il y ait des trous de liaisons radio, de liaisons radar, et là encore j'ai demandé à Montréal cette semaine, de nouvelles normes et il faut bien sûr trouver toutes les causes de cet accident... D'accord.
Il faut surtout changer les règles au niveau international.
Et l'A380, vous avez vu ce...
Oui.
Encore un A380 cloué au sol. Vous êtes inquiet, vous ?
Non, pas du tout. Vous savez, un avion neuf, un hélicoptère neuf, quel que soit le type d'avion, type d'hélicoptère, même un train ou un autorail neuf, a toujours des problèmes au départ, plus ou moins.
Donc, vous n'êtes pas inquiet ?
Non.
Merci D. Bussereau.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 21 décembre 2009