Texte intégral
J.-P. Elkabbach.- Vous mettez le monde de l'éducation sens dessus dessous. Ce matin, est-ce que vous aussi vous reportez la réforme des lycées ?
J.-P. Elkabbach, le Conseil supérieur de l'éducation, qui regroupe l'ensemble des acteurs de la communauté éducative, les syndicats d'enseignants, les parents d'élèves, les lycéens, les chefs d'établissement, s'est réuni hier, pendant plus de sept heures, il a approuvé la réforme du lycée. C'est une étape décisive qui a été franchie. Et donc la réforme du lycée entrera bien en vigueur à la rentrée 2010, puisque les textes qui ont été approuvés hier, par ce Conseil supérieur de l'éducation seront publiés d'ici la fin du mois de janvier.
Donc contrairement à ce que certains pensent, que vous pouviez la différer, la réforme des lycées va être appliquée et elle va être appliquée toute entière ?
Elle sera appliquée toute entière. Et c'est une bonne nouvelle d'abord pour nos lycéens, qui à partir de la rentrée prochaine, vont être mieux orientés, mieux accompagnés, mieux préparés à l'enseignement supérieur.
Vous adressez donc aux chefs d'établissements, vos directives sur la mise en oeuvre de cette réforme. Là, vous le faites tout de suite ?
Oui, absolument le Conseil supérieur de l'Education, hier, s'est exprimé donc sur quatre textes, et à la suite de cela, je vais publier, il y aura un décret en conseil d'Etat, plus un certain nombre de circulaires, qui seront publiées dans les prochaines semaines, au plus tard fin janvier, de manière à ce que nous puissions préparer cette rentrée 2010.
Le Conseil supérieur de l'éducation donne un avis consultatif. S'il vous avait dit "non", si la majorité s'était dégagée contre votre projet, vous auriez renoncé à la réforme ?
Alors comme vous l'avez très bien dit, c'est un avis consultatif. Et ce que je veux...
Donc vous seriez passé outre ?
...Et ce que je veux observer ce matin, c'est que ce Conseil supérieur de l'éducation, se prononce rarement en faveur de textes. Puisque je crois que la dernière fois c'était en 2004, pour la loi sur le port du voile. Ce qui est important donc, c'est ce qui s'est passé hier, je crois que c'est à la fois symbolique, et encourageant. Cela veut dire qu'il y a des acteurs de la communauté éducative qui, même s'ils sont parfois en désaccord avec certaines actions du Gouvernement, ont su se retrouver sur l'avenir de notre lycée. Ils ont dit "oui" à l'avenir du lycée et ils ont soutenu la réforme du Gouvernement.
Parce que c'est une mini réforme ou une réforme modeste, parce que c'est l'immobilisme bien déguisé ? Ou parce que c'est un peu de réformisme ?
Le fait d'avoir été critiqué à la fois par certains qui considéraient que c'était une réformette et d'autres qui, hier, se sont exprimés devant ce Conseil en indiquant que je remettais en cause en profondeur les grands équilibres de notre système éducatif, me laisse penser, J.-P. Elkabbach, que nous avons trouvé le bon équilibre.
On y arrive, ce qui a choqué et crée la polémique, c'est d'avoir mis en Terminale S, l'histoire en option. Pour Le Point, vous avez vu, à la Une, c'est une grosse bêtise et puis même, pour un conseiller de l'Elysée, H. Guaino, ce n'est pas une erreur, c'est même une faute.
D'abord, nous n'avons pas mis l'histoire en option. Et je crois que quelques jours après le début de cette polémique, chacun a bien compris, qu'il n'était pas question de supprimer les programmes d'histoire et de géographie qui sont aujourd'hui étudiés en Terminale par les élèves scientifiques. Ils seront dorénavant étudiés, ces programmes, en classe de Première. Et chacun a pu comprendre dans le débat qu'il y a eu ces derniers jours, que la suite de cette réforme, la place de l'histoire et de la géographie va être confortée dans le socle commun...
Oui, mais pas en Terminale, pas en Terminale. On vous reproche surtout d'établir une hiérarchie entre d'un côté, les sciences et de l'autre les techniques et le savoir humaniste.
Oui, mais J.-P. Elkabbach, la hiérarchie c'est aujourd'hui. Le système aujourd'hui, marche sur la tête. ! Vous avez 50 % des élèves qui vont en série scientifique, alors que nous n'avons pas suffisamment d'élèves derrière qui se destinent aux formations supérieurs scientifiques.
Oui, mais pour revaloriser la filière littéraire qui se dégrade, c'est vrai, est-ce qu'il faut sacrifier l'histoire chez les futurs scientifiques et les technocrates ?
Il n'est pas question de sacrifier l'histoire puisque le programme de Terminale sera étudié en classe de Première, le nombre d'heures passant de 2 heures 30 à 4 heures. Mais je vous pose une question, J.-P. Elkabbach : qu'y a-t-il dans notre système éducatif de plus important que le français ? Rien, sans doute. Eh bien le français, depuis des années...
La philo, l'histoire, dans un univers où nous citons tous des grands historiens...
Oui, le français est étudié en Première, est évalué en fin de Première au baccalauréat.
Que faites-vous pour les historiens ? Est-ce que vous les avez entendus ?
Bien sûr, j'ai entendu. Je comprends que certains aient pu s'inquiéter, dans la mesure où ils craignaient que le programme disparaisse. Le programme ne disparaîtrait pas, il y aura une répartition des épreuves, entre la Première et la Terminale.
Qu'est-ce que vous faites pour les historiens ? Est-ce que vous les écoutez ?
D'abord, j'ai reçu un certain nombre d'historiens cette semaine, et j'ai indiqué que j'installerai la semaine prochaine, la commission des programmes qui va être chargée, dans le cadre de la réforme du lycée, de réfléchir sur le contenu des programmes. Que va-t-on enseigner...
Des historiens indépendants ?
Oui, des historiens, qui sont forcément indépendants.
Et alors, des contenus ?
Oui, le contenu, ça me semble le plus important. Donc l'inspection générale...
Qu'est-ce que vous voulez changer dans les programmes d'histoire qui est enseignée aujourd'hui ?
Ce qui va changer, c'est qu'en Première il y aura 4 heures d'histoire et de géographie pour tous les élèves, quelle que soit leur série, S, ES ou L. Cela veut dire qu'il faut réécrire les programmes, pour avoir un même programme, une même culture partagée, un même tronc commun d'enseignement. Et ça veut dire que les scientifiques, ils consacreront leur classe de Première aux humanités, au français, à l'histoire et à la géographie, pour se concentrer en Terminale sur les disciplines scientifiques.
Des économistes célèbres, comme D. Cohen, vous reprochent d'avoir oublié aussi l'économie.
Mais c'est très intéressant, ce débat parce que j'ai entendu cette semaine, deux de mes prédécesseurs : L. Ferry et C. Allègre, indiquer que l'Education nationale, c'est toujours pareil : à chaque fois qu'il y a une réforme, on assiste à la montée au créneau des lobbies disciplinaires. Le rôle du ministre de l'Education nationale, ce n'est pas d'additionner les disciplines...
Soit, soit, mais qu'est-ce que vous faites pour l'économie ?
...C'est qu'il y a un sens à tout cela.
Vous les écoutez, là aussi, les économistes ?
Il y a une grande nouveauté dans la réforme du lycée, puisqu'il y aura l'économie pour tous, au lycée. Tous les élèves de Seconde auront 54 heures de cours d'économie. C'est une vraie avancée, en pleine crise économique...
Mais quelle économie vous allez enseigner ?
Alors ils auront le choix, entre une discipline qui s'appelle « science économique et social » et une nouvelle discipline qui s'appellera « principe fondamentaux de l'économie et de la gestion »...
Pour cette différence ?
Parce qu'il y a plusieurs aspects, plusieurs volets dans l'économie. Il y a à la fois la dimension et le lien avec la sociologie, mais il y a aussi les principes fondamentaux qui leur serviront tout au long de leur vie.
Votre objectif inavoué est-il de supprimer des postes de professeurs, comme ça, peu à peu, en catimini ?
Vous savez, dès le 13 octobre, le président de la République a été très clair...
Non, non, mais vous ?
...Il a indiqué que nous ne faisions pas cette réforme au lycée pour de faire des économies. Et elle se ferait, au lycée, à moyen, à taux d'encadrement constant. Donc c'est l'esprit de cette réforme.
Mais avec des réductions de postes tout de même ?
Le président de la République ne m'a pas demandé, par ailleurs, de revenir sur la politique qui est menée dans l'ensemble de la fonction publique, de ne pas renouveler un fonctionnaire sur deux. Mais en même temps, cela permet aussi de revaloriser nos enseignants. Vous savez que j'ai en ce moment, une discussion, une négociation très importante avec nos syndicats, sur la revalorisation, l'augmentation de la rémunération des enseignants.
N'oublions que vous êtes porte-parole du Gouvernement : la grève des routiers, le blocage du pays, seront-ils évités ? Un accord est imminent paraît-il... L'Etat va mettre la main à la poche ? Combien ?
Il y a eu une négociation qui a duré plus de 14 heures, cette nuit, qui laisse penser qu'il pourrait y avoir un accord à la reprise des discussions à 11 heures. Donc je veux rester optimiste mais prudent. Dans ce cadre, D. Bussereau, le secrétaire d'Etat aux Transports a proposé...
Combien l'Etat a-t-il mis pour avoir un Noël... ?
...100 millions d'euros d'allégements de charges fiscales et sociales pour les entreprises de transports.
Pas davantage ?
Non, une centaine de millions d'euros. C'est ce qu'a indiqué D. Bussereau.
J'aurais voulu vous demander si la grève du RER, qui va être reconduite jusqu'à samedi - hier, dans la journée, les gares étaient fermées, les trains stoppés, etc. -, vous pensez que vous allez modifier le service minimum qui n'a pas vraiment fonctionné ?
Le service minimum est un service minimum, c'est-à-dire qu'il permet, aux heures de pointe, d'aller à son travail et de revenir de son travail. Une soixantaine de pour-cent des trains circulaient aux heures de pointe pour aller et revenir de son travail hier.
M.-O. Fogiel : Le clip de l'UMP, ridicule ? J.-P. Elkabbach : Vous ne savez pas chanter !
Non, non, pas ridicule. Vous savez, en politique, il vaut toujours mieux mettre les rieurs de son côté.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 14 décembre 2009
J.-P. Elkabbach, le Conseil supérieur de l'éducation, qui regroupe l'ensemble des acteurs de la communauté éducative, les syndicats d'enseignants, les parents d'élèves, les lycéens, les chefs d'établissement, s'est réuni hier, pendant plus de sept heures, il a approuvé la réforme du lycée. C'est une étape décisive qui a été franchie. Et donc la réforme du lycée entrera bien en vigueur à la rentrée 2010, puisque les textes qui ont été approuvés hier, par ce Conseil supérieur de l'éducation seront publiés d'ici la fin du mois de janvier.
Donc contrairement à ce que certains pensent, que vous pouviez la différer, la réforme des lycées va être appliquée et elle va être appliquée toute entière ?
Elle sera appliquée toute entière. Et c'est une bonne nouvelle d'abord pour nos lycéens, qui à partir de la rentrée prochaine, vont être mieux orientés, mieux accompagnés, mieux préparés à l'enseignement supérieur.
Vous adressez donc aux chefs d'établissements, vos directives sur la mise en oeuvre de cette réforme. Là, vous le faites tout de suite ?
Oui, absolument le Conseil supérieur de l'Education, hier, s'est exprimé donc sur quatre textes, et à la suite de cela, je vais publier, il y aura un décret en conseil d'Etat, plus un certain nombre de circulaires, qui seront publiées dans les prochaines semaines, au plus tard fin janvier, de manière à ce que nous puissions préparer cette rentrée 2010.
Le Conseil supérieur de l'éducation donne un avis consultatif. S'il vous avait dit "non", si la majorité s'était dégagée contre votre projet, vous auriez renoncé à la réforme ?
Alors comme vous l'avez très bien dit, c'est un avis consultatif. Et ce que je veux...
Donc vous seriez passé outre ?
...Et ce que je veux observer ce matin, c'est que ce Conseil supérieur de l'éducation, se prononce rarement en faveur de textes. Puisque je crois que la dernière fois c'était en 2004, pour la loi sur le port du voile. Ce qui est important donc, c'est ce qui s'est passé hier, je crois que c'est à la fois symbolique, et encourageant. Cela veut dire qu'il y a des acteurs de la communauté éducative qui, même s'ils sont parfois en désaccord avec certaines actions du Gouvernement, ont su se retrouver sur l'avenir de notre lycée. Ils ont dit "oui" à l'avenir du lycée et ils ont soutenu la réforme du Gouvernement.
Parce que c'est une mini réforme ou une réforme modeste, parce que c'est l'immobilisme bien déguisé ? Ou parce que c'est un peu de réformisme ?
Le fait d'avoir été critiqué à la fois par certains qui considéraient que c'était une réformette et d'autres qui, hier, se sont exprimés devant ce Conseil en indiquant que je remettais en cause en profondeur les grands équilibres de notre système éducatif, me laisse penser, J.-P. Elkabbach, que nous avons trouvé le bon équilibre.
On y arrive, ce qui a choqué et crée la polémique, c'est d'avoir mis en Terminale S, l'histoire en option. Pour Le Point, vous avez vu, à la Une, c'est une grosse bêtise et puis même, pour un conseiller de l'Elysée, H. Guaino, ce n'est pas une erreur, c'est même une faute.
D'abord, nous n'avons pas mis l'histoire en option. Et je crois que quelques jours après le début de cette polémique, chacun a bien compris, qu'il n'était pas question de supprimer les programmes d'histoire et de géographie qui sont aujourd'hui étudiés en Terminale par les élèves scientifiques. Ils seront dorénavant étudiés, ces programmes, en classe de Première. Et chacun a pu comprendre dans le débat qu'il y a eu ces derniers jours, que la suite de cette réforme, la place de l'histoire et de la géographie va être confortée dans le socle commun...
Oui, mais pas en Terminale, pas en Terminale. On vous reproche surtout d'établir une hiérarchie entre d'un côté, les sciences et de l'autre les techniques et le savoir humaniste.
Oui, mais J.-P. Elkabbach, la hiérarchie c'est aujourd'hui. Le système aujourd'hui, marche sur la tête. ! Vous avez 50 % des élèves qui vont en série scientifique, alors que nous n'avons pas suffisamment d'élèves derrière qui se destinent aux formations supérieurs scientifiques.
Oui, mais pour revaloriser la filière littéraire qui se dégrade, c'est vrai, est-ce qu'il faut sacrifier l'histoire chez les futurs scientifiques et les technocrates ?
Il n'est pas question de sacrifier l'histoire puisque le programme de Terminale sera étudié en classe de Première, le nombre d'heures passant de 2 heures 30 à 4 heures. Mais je vous pose une question, J.-P. Elkabbach : qu'y a-t-il dans notre système éducatif de plus important que le français ? Rien, sans doute. Eh bien le français, depuis des années...
La philo, l'histoire, dans un univers où nous citons tous des grands historiens...
Oui, le français est étudié en Première, est évalué en fin de Première au baccalauréat.
Que faites-vous pour les historiens ? Est-ce que vous les avez entendus ?
Bien sûr, j'ai entendu. Je comprends que certains aient pu s'inquiéter, dans la mesure où ils craignaient que le programme disparaisse. Le programme ne disparaîtrait pas, il y aura une répartition des épreuves, entre la Première et la Terminale.
Qu'est-ce que vous faites pour les historiens ? Est-ce que vous les écoutez ?
D'abord, j'ai reçu un certain nombre d'historiens cette semaine, et j'ai indiqué que j'installerai la semaine prochaine, la commission des programmes qui va être chargée, dans le cadre de la réforme du lycée, de réfléchir sur le contenu des programmes. Que va-t-on enseigner...
Des historiens indépendants ?
Oui, des historiens, qui sont forcément indépendants.
Et alors, des contenus ?
Oui, le contenu, ça me semble le plus important. Donc l'inspection générale...
Qu'est-ce que vous voulez changer dans les programmes d'histoire qui est enseignée aujourd'hui ?
Ce qui va changer, c'est qu'en Première il y aura 4 heures d'histoire et de géographie pour tous les élèves, quelle que soit leur série, S, ES ou L. Cela veut dire qu'il faut réécrire les programmes, pour avoir un même programme, une même culture partagée, un même tronc commun d'enseignement. Et ça veut dire que les scientifiques, ils consacreront leur classe de Première aux humanités, au français, à l'histoire et à la géographie, pour se concentrer en Terminale sur les disciplines scientifiques.
Des économistes célèbres, comme D. Cohen, vous reprochent d'avoir oublié aussi l'économie.
Mais c'est très intéressant, ce débat parce que j'ai entendu cette semaine, deux de mes prédécesseurs : L. Ferry et C. Allègre, indiquer que l'Education nationale, c'est toujours pareil : à chaque fois qu'il y a une réforme, on assiste à la montée au créneau des lobbies disciplinaires. Le rôle du ministre de l'Education nationale, ce n'est pas d'additionner les disciplines...
Soit, soit, mais qu'est-ce que vous faites pour l'économie ?
...C'est qu'il y a un sens à tout cela.
Vous les écoutez, là aussi, les économistes ?
Il y a une grande nouveauté dans la réforme du lycée, puisqu'il y aura l'économie pour tous, au lycée. Tous les élèves de Seconde auront 54 heures de cours d'économie. C'est une vraie avancée, en pleine crise économique...
Mais quelle économie vous allez enseigner ?
Alors ils auront le choix, entre une discipline qui s'appelle « science économique et social » et une nouvelle discipline qui s'appellera « principe fondamentaux de l'économie et de la gestion »...
Pour cette différence ?
Parce qu'il y a plusieurs aspects, plusieurs volets dans l'économie. Il y a à la fois la dimension et le lien avec la sociologie, mais il y a aussi les principes fondamentaux qui leur serviront tout au long de leur vie.
Votre objectif inavoué est-il de supprimer des postes de professeurs, comme ça, peu à peu, en catimini ?
Vous savez, dès le 13 octobre, le président de la République a été très clair...
Non, non, mais vous ?
...Il a indiqué que nous ne faisions pas cette réforme au lycée pour de faire des économies. Et elle se ferait, au lycée, à moyen, à taux d'encadrement constant. Donc c'est l'esprit de cette réforme.
Mais avec des réductions de postes tout de même ?
Le président de la République ne m'a pas demandé, par ailleurs, de revenir sur la politique qui est menée dans l'ensemble de la fonction publique, de ne pas renouveler un fonctionnaire sur deux. Mais en même temps, cela permet aussi de revaloriser nos enseignants. Vous savez que j'ai en ce moment, une discussion, une négociation très importante avec nos syndicats, sur la revalorisation, l'augmentation de la rémunération des enseignants.
N'oublions que vous êtes porte-parole du Gouvernement : la grève des routiers, le blocage du pays, seront-ils évités ? Un accord est imminent paraît-il... L'Etat va mettre la main à la poche ? Combien ?
Il y a eu une négociation qui a duré plus de 14 heures, cette nuit, qui laisse penser qu'il pourrait y avoir un accord à la reprise des discussions à 11 heures. Donc je veux rester optimiste mais prudent. Dans ce cadre, D. Bussereau, le secrétaire d'Etat aux Transports a proposé...
Combien l'Etat a-t-il mis pour avoir un Noël... ?
...100 millions d'euros d'allégements de charges fiscales et sociales pour les entreprises de transports.
Pas davantage ?
Non, une centaine de millions d'euros. C'est ce qu'a indiqué D. Bussereau.
J'aurais voulu vous demander si la grève du RER, qui va être reconduite jusqu'à samedi - hier, dans la journée, les gares étaient fermées, les trains stoppés, etc. -, vous pensez que vous allez modifier le service minimum qui n'a pas vraiment fonctionné ?
Le service minimum est un service minimum, c'est-à-dire qu'il permet, aux heures de pointe, d'aller à son travail et de revenir de son travail. Une soixantaine de pour-cent des trains circulaient aux heures de pointe pour aller et revenir de son travail hier.
M.-O. Fogiel : Le clip de l'UMP, ridicule ? J.-P. Elkabbach : Vous ne savez pas chanter !
Non, non, pas ridicule. Vous savez, en politique, il vaut toujours mieux mettre les rieurs de son côté.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 14 décembre 2009