Texte intégral
Madame la Ministre, [Nouzha Skalli, Ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité du Maroc]
Mesdames et messieurs les Co-présidents,
Mesdames et messieurs les Ministres,
Chers amis,
C'est un grand plaisir pour moi d'ouvrir cette deuxième conférence ministérielle sur « Le renforcement du rôle des femmes dans la société » dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée (UPM). Comme vous le savez, ce rendez-vous a été fixé lors de la première conférence sur ce thème à Istanbul en 2006, et je veux saluer à cet égard le rôle joué par la Turquie qui l'avait accueillie.
Cette deuxième conférence, qui s'inscrit pleinement dans la dynamique du « processus d'Istanbul », montre la volonté commune de tous les participants, les 43 pays membres de l'UPM et la Ligue arabe, de promouvoir l'égal accès des femmes et des hommes aux droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels.
Je voudrais aujourd'hui au nom de la France remercier le Royaume du Maroc d'avoir accepté de l'organiser, comme il avait déjà organisé d'ailleurs la première conférence ministérielle euro-méditerranéenne sur le Travail et l'Emploi en novembre 2008.
Je remercie aussi tout particulièrement la coprésidence égyptienne, qui a fortement contribué à la préparation de cette conférence, ainsi que la coprésidence suédoise et la Présidence suédoise de l'Union Européenne, car la Suède a fait de la place des femmes un axe fort de sa Présidence. Je ne saurais oublier enfin de saluer également l'appui de la Commission européenne.
Comme l'a exprimé le Président de la République lors du « Sommet de Paris pour la Méditerranée » en juillet 2008, l'Union pour la Méditerranée engage l'Europe et toute la région méditerranéenne sur la voie d'une ère nouvelle, celle d'un partenariat étroit entre les deux rives de la Méditerranée.
L'ambition qui est la nôtre au sein de l'Union pour la Méditerranée, c'est de bâtir un avenir commun fondé sur le respect des principes démocratiques et le renforcement du rôle des femmes dans la société.
Si nos sociétés sont diverses par leur histoire, leur religion et leur culture, je sais que nous sommes unis par une conviction commune, celle que la place accordée aux femmes en dit plus sur l'ouverture et le dynamisme d'une société que bien des indicateurs économiques.
En France, de nombreux progrès restent encore à accomplir, par exemple dans le monde du travail. C'est la raison pour laquelle le Président de la République a souhaité que la question de l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes figure dans l'agenda social du Gouvernement pour 2009 afin que nous prenions rapidement les décisions qui s'imposent. C'est l'objectif du projet de loi que je déposerai en tant que Ministre du travail, des relations sociales, de la famille, de la solidarité et de la ville dès le début de l'année 2010.
Permettez-moi d'évoquer à présent les attentes de la France à l'égard de cette conférence de Marrakech dont nous souhaitons vivement le plein succès.
Nous considérons que cette conférence aura atteint ses objectifs si les ministres des 43 États membres de l'UPM peuvent non seulement évaluer les progrès accomplis depuis Istanbul en novembre 2006, mais surtout donner un élan décisif à la mise en oeuvre du cadre commun d'action qui a été défini lors de cette première conférence.
Nous devons donc déterminer ensemble des priorités d'actions à mettre en oeuvre dans chacun des trois piliers des conclusions d'Istanbul, qui sont les suivants :
1. la reconnaissance des droits civils et politiques des femmes ;
2. la reconnaissance de leurs droits sociaux et économiques ;
3. la reconnaissance de leurs droits dans le domaine culturel.
Nous devrons aussi déterminer un mécanisme de suivi du plan d'action qui soit accepté par l'ensemble des Etats membres et qui permette de veiller à la mise en oeuvre des engagements d'Istanbul et de Marrakech.
Nous souhaitons en outre que les débats et les résultats de cette conférence soient enrichis par les contributions de la société civile, et nous ne doutons pas que le rapport du Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l'Homme y contribue.
Enfin, vous le savez, l'Union pour la Méditerranée a pour ambition de tisser des solidarités étroites autour de projets concrets, qui soient ouverts à tous ceux qui souhaitent y participer. C'est grâce à de tels projets que nous deviendrons des partenaires à part entière. C'est pourquoi notre déclaration à l'issue de cette conférence devra promouvoir des initiatives qui fassent avancer le statut et le rôle des femmes de façon visible pour les citoyens. Ces initiatives devront aussi impliquer les différents acteurs engagés dans cet effort, Etats, autorités locales, entreprises privées, société civile, afin de bénéficier de leurs expériences et de leurs capacités d'actions complémentaires.
Tel est en particulier le sens d'un projet que la France souhaite proposer tout particulièrement, la Fondation des Femmes pour la Méditerranée.
Cette fondation a pour objectif de fédérer les énergies, d'échanger les bonnes pratiques et de mettre en commun les moyens disponibles pour soutenir des actions coordonnées à l'intention des femmes en Méditerranée et dans le monde arabe. Elle s'appuiera notamment sur un réseau de collectivités locales et rassemblera différents partenaires publics et privés.
Ce projet est aujourd'hui présenté conjointement par la Jordanie, le Liban, le Maroc et la France, mais il demeure ouvert à tous les membres de l'UPM qui souhaiteront le rejoindre. Nous avons pris contact avec vos capitales respectives et nous sommes bien entendu à votre disposition pour discuter avec tous ceux qui seraient intéressés par la mise en place et le pilotage de cette fondation.
Madame la Ministre,
Mesdames et messieurs,
Notre conférence se déroule alors que nous allons prochainement célébrer l'anniversaire de plusieurs étapes importantes pour le renforcement du rôle des femmes dans le monde : il y a trente ans, la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes était adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies et rappelait que « le développement complet d'un pays, le bien-être du monde et la cause de la paix demandent la participation maximale des femmes à égalité avec les hommes, dans tous les domaines ». Il y a dix ans, la Déclaration du Millénaire sur le développement décidait de « promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, en tant que moyen efficace de combattre la pauvreté, la faim et la maladie, et de promouvoir un développement réellement durable ».
Je veux dire à quel point la France attache du prix à ce que la conférence ministérielle de Marrakech constitue une pierre supplémentaire à cet édifice fondé sur le principe du plein exercice des droits humains fondamentaux.
J'ai la conviction, au-delà de la déclaration que nous retiendrons, que la réussite de l'Union pour la Méditerranée passe d'abord par des projets concrets, au plus près de la réalité vécue par les femmes dans tous les domaines, l'éducation, la culture, l'économie, la politique. Ce sont ces projets qui contribueront à faire de l'UPM non pas une abstraction froide, mais un espace de prospérité et de paix respectueux des droits de chacun.
Je vous remercie.Source http://www.travail-solidarite.gouv.fr, le 25 novembre 2009
Mesdames et messieurs les Co-présidents,
Mesdames et messieurs les Ministres,
Chers amis,
C'est un grand plaisir pour moi d'ouvrir cette deuxième conférence ministérielle sur « Le renforcement du rôle des femmes dans la société » dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée (UPM). Comme vous le savez, ce rendez-vous a été fixé lors de la première conférence sur ce thème à Istanbul en 2006, et je veux saluer à cet égard le rôle joué par la Turquie qui l'avait accueillie.
Cette deuxième conférence, qui s'inscrit pleinement dans la dynamique du « processus d'Istanbul », montre la volonté commune de tous les participants, les 43 pays membres de l'UPM et la Ligue arabe, de promouvoir l'égal accès des femmes et des hommes aux droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels.
Je voudrais aujourd'hui au nom de la France remercier le Royaume du Maroc d'avoir accepté de l'organiser, comme il avait déjà organisé d'ailleurs la première conférence ministérielle euro-méditerranéenne sur le Travail et l'Emploi en novembre 2008.
Je remercie aussi tout particulièrement la coprésidence égyptienne, qui a fortement contribué à la préparation de cette conférence, ainsi que la coprésidence suédoise et la Présidence suédoise de l'Union Européenne, car la Suède a fait de la place des femmes un axe fort de sa Présidence. Je ne saurais oublier enfin de saluer également l'appui de la Commission européenne.
Comme l'a exprimé le Président de la République lors du « Sommet de Paris pour la Méditerranée » en juillet 2008, l'Union pour la Méditerranée engage l'Europe et toute la région méditerranéenne sur la voie d'une ère nouvelle, celle d'un partenariat étroit entre les deux rives de la Méditerranée.
L'ambition qui est la nôtre au sein de l'Union pour la Méditerranée, c'est de bâtir un avenir commun fondé sur le respect des principes démocratiques et le renforcement du rôle des femmes dans la société.
Si nos sociétés sont diverses par leur histoire, leur religion et leur culture, je sais que nous sommes unis par une conviction commune, celle que la place accordée aux femmes en dit plus sur l'ouverture et le dynamisme d'une société que bien des indicateurs économiques.
En France, de nombreux progrès restent encore à accomplir, par exemple dans le monde du travail. C'est la raison pour laquelle le Président de la République a souhaité que la question de l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes figure dans l'agenda social du Gouvernement pour 2009 afin que nous prenions rapidement les décisions qui s'imposent. C'est l'objectif du projet de loi que je déposerai en tant que Ministre du travail, des relations sociales, de la famille, de la solidarité et de la ville dès le début de l'année 2010.
Permettez-moi d'évoquer à présent les attentes de la France à l'égard de cette conférence de Marrakech dont nous souhaitons vivement le plein succès.
Nous considérons que cette conférence aura atteint ses objectifs si les ministres des 43 États membres de l'UPM peuvent non seulement évaluer les progrès accomplis depuis Istanbul en novembre 2006, mais surtout donner un élan décisif à la mise en oeuvre du cadre commun d'action qui a été défini lors de cette première conférence.
Nous devons donc déterminer ensemble des priorités d'actions à mettre en oeuvre dans chacun des trois piliers des conclusions d'Istanbul, qui sont les suivants :
1. la reconnaissance des droits civils et politiques des femmes ;
2. la reconnaissance de leurs droits sociaux et économiques ;
3. la reconnaissance de leurs droits dans le domaine culturel.
Nous devrons aussi déterminer un mécanisme de suivi du plan d'action qui soit accepté par l'ensemble des Etats membres et qui permette de veiller à la mise en oeuvre des engagements d'Istanbul et de Marrakech.
Nous souhaitons en outre que les débats et les résultats de cette conférence soient enrichis par les contributions de la société civile, et nous ne doutons pas que le rapport du Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l'Homme y contribue.
Enfin, vous le savez, l'Union pour la Méditerranée a pour ambition de tisser des solidarités étroites autour de projets concrets, qui soient ouverts à tous ceux qui souhaitent y participer. C'est grâce à de tels projets que nous deviendrons des partenaires à part entière. C'est pourquoi notre déclaration à l'issue de cette conférence devra promouvoir des initiatives qui fassent avancer le statut et le rôle des femmes de façon visible pour les citoyens. Ces initiatives devront aussi impliquer les différents acteurs engagés dans cet effort, Etats, autorités locales, entreprises privées, société civile, afin de bénéficier de leurs expériences et de leurs capacités d'actions complémentaires.
Tel est en particulier le sens d'un projet que la France souhaite proposer tout particulièrement, la Fondation des Femmes pour la Méditerranée.
Cette fondation a pour objectif de fédérer les énergies, d'échanger les bonnes pratiques et de mettre en commun les moyens disponibles pour soutenir des actions coordonnées à l'intention des femmes en Méditerranée et dans le monde arabe. Elle s'appuiera notamment sur un réseau de collectivités locales et rassemblera différents partenaires publics et privés.
Ce projet est aujourd'hui présenté conjointement par la Jordanie, le Liban, le Maroc et la France, mais il demeure ouvert à tous les membres de l'UPM qui souhaiteront le rejoindre. Nous avons pris contact avec vos capitales respectives et nous sommes bien entendu à votre disposition pour discuter avec tous ceux qui seraient intéressés par la mise en place et le pilotage de cette fondation.
Madame la Ministre,
Mesdames et messieurs,
Notre conférence se déroule alors que nous allons prochainement célébrer l'anniversaire de plusieurs étapes importantes pour le renforcement du rôle des femmes dans le monde : il y a trente ans, la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes était adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies et rappelait que « le développement complet d'un pays, le bien-être du monde et la cause de la paix demandent la participation maximale des femmes à égalité avec les hommes, dans tous les domaines ». Il y a dix ans, la Déclaration du Millénaire sur le développement décidait de « promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, en tant que moyen efficace de combattre la pauvreté, la faim et la maladie, et de promouvoir un développement réellement durable ».
Je veux dire à quel point la France attache du prix à ce que la conférence ministérielle de Marrakech constitue une pierre supplémentaire à cet édifice fondé sur le principe du plein exercice des droits humains fondamentaux.
J'ai la conviction, au-delà de la déclaration que nous retiendrons, que la réussite de l'Union pour la Méditerranée passe d'abord par des projets concrets, au plus près de la réalité vécue par les femmes dans tous les domaines, l'éducation, la culture, l'économie, la politique. Ce sont ces projets qui contribueront à faire de l'UPM non pas une abstraction froide, mais un espace de prospérité et de paix respectueux des droits de chacun.
Je vous remercie.Source http://www.travail-solidarite.gouv.fr, le 25 novembre 2009