Déclaration de M. Hubert Falco, secrétaire d'Etat à la défense et aux anciens combattants, sur le concours national de la Résistance et de la Déportation, à Paris le 15 décembre 2009.

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Circonstance : Remise du prix du concours national de la Résistance et de la Déportation, avec M. Luc Chatel, ministre de l'Education nationale, à Paris le 15 décembre 2009

Texte intégral

Monsieur le Ministre (Luc Chatel),
Madame la Présidente du jury,
Mesdames, Messieurs,
Nous avons commémoré cette année le 70e anniversaire du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Les prochaines années vont, jusqu'en 2015, nous réunir autour de temps forts pour notre mémoire nationale.
Nous nous souviendrons. C'est notre devoir. C'est la dette que nous exprimons envers cette génération exceptionnelle qui nous a précédés.
Nous nous souviendrons de ces femmes et ces hommes qui ont refusé de baisser les bras, qui ont pris les armes, qui ont combattu, qui ont été déportés ou fusillés parce qu'ils croyaient en la France, parce qu'ils croyaient en la liberté.
Beaucoup d'entre eux, dans la Résistance comme dans les Forces Françaises Libres, n'avaient que dix-sept ans lorsqu'ils s'engagèrent ! Dix-sept ans et combien de courage, de passion, de générosité. A nos yeux, ils ne sont pas d'anciens combattants ou d'anciens déportés ils ont gagné l'éternelle jeunesse, celle du coeur et de la volonté.
Nous célébrerons la mémoire des résistants et des déportés. Nous célébrerons aussi les valeurs qu'ils incarnent.
Ces valeurs - la liberté, la dignité humaine, la fraternité -, elles valaient pendant les années terribles, comme vaut la justice face à l'arbitraire ou le courage face au renoncement.
Ces valeurs, que nous a apprises et léguées la génération des résistants et des déportés, elles valent aussi aujourd'hui car ce sont les valeurs de la République. Ce sont elles qui ont modelé, dès la sortie de la guerre, le visage de la France contemporaine.
Et si jamais nous les perdions de vue, si jamais nous cessions de vouloir les partager, les transmettre et les faire vivre, alors la République ne serait plus qu'un vain mot. Et pas une réalité.
Transmettre les valeurs de la Résistance et de la Déportation aux jeunes générations, ce n'est pas un simple devoir de mémoire, ni un simple hommage rendu au passé. C'est un devoir d'humanité, un devoir de citoyenneté.
Aujourd'hui, nous réfléchissons à la façon de mieux transmettre la mémoire de la Seconde Guerre mondiale à l'ensemble de nos compatriotes et, tout particulièrement, aux plus jeunes d'entre eux.
Je crois que le Concours national de la Résistance et de la Déportation nous a montré la voie près de 45 000 élèves se sont investis cette année, collectivement ou individuellement, dans ce concours. Et ils ont été soutenus et accompagnés par leurs professeurs d'histoire-géographie, auxquels je voudrais exprimer, ce soir, toute ma gratitude.
Depuis sa création en 1961, le Concours national de la Résistance et de la Déportation a invité des centaines de milliers d'élèves, à réfléchir, à discuter, à rechercher, à interroger cette période essentielle de notre histoire. Et l'on ne remerciera jamais assez la Confédération nationale des Combattants volontaires de la Résistance qui est à l'origine de ce prix.
Je voudrais remercier tous les enseignants qui se sont mobilisés, cette année, pour ce concours. Ce qu'ils transmettent à leurs élèves, ce ne sont pas que des contenus savants. Ce sont aussi les valeurs de la République. C'est aussi l'exigence de la vérité, sans laquelle il n'est pas de citoyenneté possible.
Je voudrais remercier et féliciter tous les élèves qui ont participé à ce concours. Les lauréats, bien entendu, mais les autres aussi. Tous se sont investis. Tous ont consacré leur temps et leur talent à la préparation de cette épreuve.
Je voudrais remercier la Fondation pour la mémoire de la Déportation, la Fondation pour la mémoire de la Shoah, la Fondation de la Résistance, la Fondation de la France libre, la Fondation Charles de Gaulle et les associations de mémoire, qui, une nouvelle fois, ont permis que se diffusent des témoignages uniques de notre histoire.
Lorsque d'anciens résistants et d'anciens déportés vont dans des classes, pour parler et discuter avec les élèves, quelque chose se passe. Quelque chose d'unique. Quelque chose qui restera à jamais gravé dans le coeur des uns et des autres.
Plus rien ne compte ni la différence d'âge, ni la différence d'époque. Parce que ce qui se passe, à cet instant précis, entre les anciens et les jeunes, est plus précieux que tout. Le courant s'établit, le lien passe. Et c'est un lien humain.
Le concours national de la Résistance et de la Déportation n'est pas un exercice de style. Certes, il permet à tous les talents littéraires et historiques qui sont en germe dans nos collèges et nos lycées de s'exprimer. Souvent avec brio.
Mais il est, surtout, une invitation lancée à chacun pour porter les valeurs de la Résistance la liberté, la justice, la tolérance, la fraternité.
Vous voulez savoir ce qu'est l'identité nationale Ceux de la Résistance et de la Déportation nous l'ont appris. Ils ont la réponse. Ecoutons-les. Ecoutons leur histoire. Elle ne nous parle ni de race, ni de religion, ni d'origine. Elle ne nous parle ni de fierté, ni d'orgueil. Elle emploie des mots simples, des mots de tous les jours être français, c'est une exigence, une fraternité, un combat pour l'Homme, un travail sans cesse recommencé.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 5 janvier 2010