Texte intégral
M.-O. Fogiel.- Bonjour D. Bussereau
Bonjour M.-O. Fogiel.
Vous êtes le secrétaire d'Etat chargé des Transports. Beaucoup de points abordés avec vous ce matin. Tour d'abord la neige et le transport, on ne va pas faire le point sur la circulation, nos correspondants l'ont fait très bien sur les routes de France. Quel est l'état de la France ce matin ? Vous diriez que la situation est sous contrôle ?
La situation est sous contrôle, les prévisions et tout ce que vous avez indiqué sur l'antenne sont exactes, en particulier dans le sud est. J'ajoute que l'Eurostar - donc la liaison Paris-Londres - fonctionne à 50 %, que sur les TGV on va en effet un tout petit peu moins vite mais que tout fonctionne et que sur les grands aéroports du sud, pour l'instant, Marseille, Montpellier nous avons de la pluie mais pas de neige. Donc pour l'instant, je dis bien pour l'instant, pas de problème dans les grands aéroports du sud de la France.
Est-ce que vous appelez les Français concernés à rester chez eux et aux entreprises d'être conciliantes ?
Ecoutez, oui. Moi, je sais que dans le département que je préside, La Charente-Maritime, j'ai à nouveau interdit, par principe de précaution, les transports scolaires. Je crois qu'à chaque fois qu'on peut éviter de se déplacer, en particulier sur le réseau secondaire, il faut l'éviter.
Vous avez entendu, puisque vous écoutez Europe 1 - vous nous le dites à chaque fois - depuis 6 heures et demi, les routiers sont bloqués et ils sont aussi en colère et un peu contre vous, puisqu'ils trouvent que les préfets font trop de zèle et puis ils se demandent où sont passés les saleuses. Et puis en même temps, ils se disent- vous les avez entendus - ailleurs, dès qu'ils vont par exemple en Suède ou quand les confrères suédois sont là, ils se disent : mais qu'est-ce que c'est que ce pays où on ne peut pas rouler alors qu'on peut rouler partout ailleurs avec beaucoup plus de conditions météo défavorables.
Dans un pays du Grand Nord, au Canada ou dans le Nord de l'Europe, on est habitué, on a des moyens considérables. On a quand même en France, par exemple aujourd'hui, près de 6.000 agents qui sont sur le réseau, près de 800 véhicules et c'est vrai qu'on n'a pas les moyens de pays qui sont complètement enneigés.
Donc vous voulez plus de moyens, vous demandez plus de moyens ou vous dites que ce n'est pas nécessaire ?
Non, écoutez je pense qu'on a les moyens adaptés. Il faut aussi que chacun fasse preuve un peu d'autodiscipline. La question que je me posais en écoutant certains routiers, c'est de savoir si avant de partir, ils avaient pris leur pèle, il avait déneigé leur trottoir comme cela doit se faire dans le code civil.
Sur l'Eurostar, franchement on a l'impression que c'est problèmes à répétition ; l'Eurostar qui est resté bloqué deux heures hier pour un problème de signalisation, il se passe quoi ?
On va le savoir, parce qu'à la suite des premiers incidents et à la demande du président de la République...
Il est en colère !
Oui, le président de la République n'était pas content et personne n'était content. Ecoutez, il y a eu des gens, par exemple, qui sont restés à Roissy des heures dans le froid, alors qu'on était au milieu d'un grand aéroport avec des salons partout, des hôtels partout. C'est vraiment inamissible. Donc on est en train de mener une enquête pour savoir ce qui s'est passé, et ce qui se passe actuellement - d'ailleurs l'enquête est la même -, savoir s'il y a bien les moyens de locomotive de sécurité pour tirer les rames du Tunnel, savoir s'il y a bien des quais pour transférer des gens d'un endroit à l'autre. Il y a un défaut dans le système. C'est la raison pour laquelle - je termine là-dessus - on a pris la précaution, enfin la SNCF, G. Pépy à juste titre, de faire circuler aujourd'hui les Eurostar qu'à 50 % pour éviter tout incident supplémentaire.
Mais G. Pépy évoque des rames vieilles de plus de 15 ans et peutêtre ne sont-elles plus adaptées.
En matière de ferroviaire ce n'est pas la vieillesse qui compte. Vous avez des locomotives, qui ont 30 ou 40 ans, qui fonctionnent parfaitement, à condition de rénover le confort pour les passagers. Donc ce n'est pas... Et vous avez des avions d'Air France, qui ont 15 ou 20 ans, qui sont absolument parfaits. Simplement, il y a un problème avec la neige, la neige qui a pénétré ce qu'on appelle la "winterisation" des rames qui n'avait pas été bien faite. Il y a eu des dysfonctionnements d'information et des gens qui ont été laissés dans la panade de manière inadmissible et on est en train de réfléchir aux mesures pour empêcher cela.
Mais vous avez des idées sur les mesures à prendre ?
Je pense qu'il faudra plus de locomotives en effet, plus de locomotives capables de tirer les trains du Tunnel, des quais permettant de transférer les gens d'un train à un autre sans qu'ils passent par la case "à pied" avec les bagages dans le tunnel du milieu de l'Eurotunnel, etc.
Maintenant, la Sécurité routière : des chiffres hier connus officiellement. On s'attendait à une catastrophe, finalement, ça n'a pas - et c'est déjà toujours trop, des morts sur les routes - mais finalement il n'y a pas une augmentation du nombre de tués. Les chiffres stagnent, ils sont même en très légère baisse. Vous deviez annoncer un certain nombre de mesures, de nouvelles mesures en comité interministériel. Concrètement, c'est quand et quelles sont les pistes sérieuses envisagées pour éviter de nouveaux drames sur la route ?
Juste une remarque. Vous avez dit souvent sur votre antenne qu'on avait peur pour les résultats de cette année. On a moins treize morts, ce n'est pas énorme, ce n'est pas suffisant. En tout cas on poursuit pour la huitième année la baisse de la mortalité. Il y aura un comité interministériel sur la Sécurité routière, présidé par le Premier ministre, à la fin de ce mois, ou au tout début de février. On y a travaillé hier avec le ministre de l'Intérieur et le Premier ministre. On prépare toute une série de mesures.
Dites-nous en plus, ce matin, quels genres de mesures ?
Il y aura des mesures plus sévères, par exemple en cas d'excès de vitesse, immobilisation du véhicule ; des choses qui devaient passer devant la justice pourront venir directement par les préfets. Donc une punition plus rapide et plus efficace. Voilà, on va durcir un peu les choses.
Donc vous durcissez concrètement les choses, donc vous allez aller plus loin dans...
Oui, mais je voudrais quand même dire que nos compatriotes ont entendu nos messages. Voyez, on a eu pour la première fois moins 19 % de personnes tuées au mois de décembre. Donc quand on a dit qu'il se passait quelque chose de mal, il y a quand même eu une réaction collective, bonne, de tous les Françaises et les Français.
Un mot sur la réforme du permis de conduire. Vous avez entendu le reportage tout à l'heure de D. Taravan à 7 heures. Vous pensez donc qu'une conduite accompagnée, qui s'étendrait aux plus de 18 ans - conduite accompagnée, on pense aux parents avec leurs adolescents - là, ça sera pour les adultes. Vous pensez que c'est utile cela ?
Oui. Vous savez, quand on passe le permis, 70 % de ceux qui ont fait de la conduite accompagnée l'ont au premier coup, contre 52 / 53 % pour les autres. Donc on veut un permis moins long, donc on a baissé les délais d'inscription dans les préfectures, moins chères, et avec des épreuves nouvelles aussi. On change la bonne vieille épreuve, les bons vieux pièges du permis d'épreuve de conduite ou de l'épreuve théorique, tout cela à partir - pardonnez-moi de la date - du 1er avril prochain.
On espère que ce ne sera pas un gag.
Non, non, absolument pas.
Pour terminer, la sécurité aérienne, et ce débat, dans les aéroports avec donc ces scanners corporels. Vous en pensez quoi, vous, de ces scanners corporels ?
On y a travaillé avec B. Hortefeux sous l'autorité du Premier ministre cette semaine. On va les tester en France, on a un groupe de travail. Et je pense...
Donc, vous allez en mettre dans les aéroports ?
Oui, on va en mettre en particulier dans les aéroports parisiens. On est en train d'y travailler, de voir les modalités.
Combien ?
Certainement, pour commencer, sur les vols Etats-Unis et des vols les plus sensibles, c'est-à-dire peut-être six ou sept, dans un premier temps. Mais c'est un groupe de travail qui est en train d'évaluer toutes les conséquences de cela pour l'instant.
Alors, vous lirez une dépêche qui est tombée ce matin, mais apparemment il y a un logiciel, je crois canadien qui permet de ne plus voir les gens nus.
Oui, on peut ensuite bien sûr s'assurer de la réalité de la présence d'explosifs ou pas, ou de choses dangereuses. Mais on peut en même temps faire en sorte que la pudeur et le respect soient respectés.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 8 janvier 2010
Bonjour M.-O. Fogiel.
Vous êtes le secrétaire d'Etat chargé des Transports. Beaucoup de points abordés avec vous ce matin. Tour d'abord la neige et le transport, on ne va pas faire le point sur la circulation, nos correspondants l'ont fait très bien sur les routes de France. Quel est l'état de la France ce matin ? Vous diriez que la situation est sous contrôle ?
La situation est sous contrôle, les prévisions et tout ce que vous avez indiqué sur l'antenne sont exactes, en particulier dans le sud est. J'ajoute que l'Eurostar - donc la liaison Paris-Londres - fonctionne à 50 %, que sur les TGV on va en effet un tout petit peu moins vite mais que tout fonctionne et que sur les grands aéroports du sud, pour l'instant, Marseille, Montpellier nous avons de la pluie mais pas de neige. Donc pour l'instant, je dis bien pour l'instant, pas de problème dans les grands aéroports du sud de la France.
Est-ce que vous appelez les Français concernés à rester chez eux et aux entreprises d'être conciliantes ?
Ecoutez, oui. Moi, je sais que dans le département que je préside, La Charente-Maritime, j'ai à nouveau interdit, par principe de précaution, les transports scolaires. Je crois qu'à chaque fois qu'on peut éviter de se déplacer, en particulier sur le réseau secondaire, il faut l'éviter.
Vous avez entendu, puisque vous écoutez Europe 1 - vous nous le dites à chaque fois - depuis 6 heures et demi, les routiers sont bloqués et ils sont aussi en colère et un peu contre vous, puisqu'ils trouvent que les préfets font trop de zèle et puis ils se demandent où sont passés les saleuses. Et puis en même temps, ils se disent- vous les avez entendus - ailleurs, dès qu'ils vont par exemple en Suède ou quand les confrères suédois sont là, ils se disent : mais qu'est-ce que c'est que ce pays où on ne peut pas rouler alors qu'on peut rouler partout ailleurs avec beaucoup plus de conditions météo défavorables.
Dans un pays du Grand Nord, au Canada ou dans le Nord de l'Europe, on est habitué, on a des moyens considérables. On a quand même en France, par exemple aujourd'hui, près de 6.000 agents qui sont sur le réseau, près de 800 véhicules et c'est vrai qu'on n'a pas les moyens de pays qui sont complètement enneigés.
Donc vous voulez plus de moyens, vous demandez plus de moyens ou vous dites que ce n'est pas nécessaire ?
Non, écoutez je pense qu'on a les moyens adaptés. Il faut aussi que chacun fasse preuve un peu d'autodiscipline. La question que je me posais en écoutant certains routiers, c'est de savoir si avant de partir, ils avaient pris leur pèle, il avait déneigé leur trottoir comme cela doit se faire dans le code civil.
Sur l'Eurostar, franchement on a l'impression que c'est problèmes à répétition ; l'Eurostar qui est resté bloqué deux heures hier pour un problème de signalisation, il se passe quoi ?
On va le savoir, parce qu'à la suite des premiers incidents et à la demande du président de la République...
Il est en colère !
Oui, le président de la République n'était pas content et personne n'était content. Ecoutez, il y a eu des gens, par exemple, qui sont restés à Roissy des heures dans le froid, alors qu'on était au milieu d'un grand aéroport avec des salons partout, des hôtels partout. C'est vraiment inamissible. Donc on est en train de mener une enquête pour savoir ce qui s'est passé, et ce qui se passe actuellement - d'ailleurs l'enquête est la même -, savoir s'il y a bien les moyens de locomotive de sécurité pour tirer les rames du Tunnel, savoir s'il y a bien des quais pour transférer des gens d'un endroit à l'autre. Il y a un défaut dans le système. C'est la raison pour laquelle - je termine là-dessus - on a pris la précaution, enfin la SNCF, G. Pépy à juste titre, de faire circuler aujourd'hui les Eurostar qu'à 50 % pour éviter tout incident supplémentaire.
Mais G. Pépy évoque des rames vieilles de plus de 15 ans et peutêtre ne sont-elles plus adaptées.
En matière de ferroviaire ce n'est pas la vieillesse qui compte. Vous avez des locomotives, qui ont 30 ou 40 ans, qui fonctionnent parfaitement, à condition de rénover le confort pour les passagers. Donc ce n'est pas... Et vous avez des avions d'Air France, qui ont 15 ou 20 ans, qui sont absolument parfaits. Simplement, il y a un problème avec la neige, la neige qui a pénétré ce qu'on appelle la "winterisation" des rames qui n'avait pas été bien faite. Il y a eu des dysfonctionnements d'information et des gens qui ont été laissés dans la panade de manière inadmissible et on est en train de réfléchir aux mesures pour empêcher cela.
Mais vous avez des idées sur les mesures à prendre ?
Je pense qu'il faudra plus de locomotives en effet, plus de locomotives capables de tirer les trains du Tunnel, des quais permettant de transférer les gens d'un train à un autre sans qu'ils passent par la case "à pied" avec les bagages dans le tunnel du milieu de l'Eurotunnel, etc.
Maintenant, la Sécurité routière : des chiffres hier connus officiellement. On s'attendait à une catastrophe, finalement, ça n'a pas - et c'est déjà toujours trop, des morts sur les routes - mais finalement il n'y a pas une augmentation du nombre de tués. Les chiffres stagnent, ils sont même en très légère baisse. Vous deviez annoncer un certain nombre de mesures, de nouvelles mesures en comité interministériel. Concrètement, c'est quand et quelles sont les pistes sérieuses envisagées pour éviter de nouveaux drames sur la route ?
Juste une remarque. Vous avez dit souvent sur votre antenne qu'on avait peur pour les résultats de cette année. On a moins treize morts, ce n'est pas énorme, ce n'est pas suffisant. En tout cas on poursuit pour la huitième année la baisse de la mortalité. Il y aura un comité interministériel sur la Sécurité routière, présidé par le Premier ministre, à la fin de ce mois, ou au tout début de février. On y a travaillé hier avec le ministre de l'Intérieur et le Premier ministre. On prépare toute une série de mesures.
Dites-nous en plus, ce matin, quels genres de mesures ?
Il y aura des mesures plus sévères, par exemple en cas d'excès de vitesse, immobilisation du véhicule ; des choses qui devaient passer devant la justice pourront venir directement par les préfets. Donc une punition plus rapide et plus efficace. Voilà, on va durcir un peu les choses.
Donc vous durcissez concrètement les choses, donc vous allez aller plus loin dans...
Oui, mais je voudrais quand même dire que nos compatriotes ont entendu nos messages. Voyez, on a eu pour la première fois moins 19 % de personnes tuées au mois de décembre. Donc quand on a dit qu'il se passait quelque chose de mal, il y a quand même eu une réaction collective, bonne, de tous les Françaises et les Français.
Un mot sur la réforme du permis de conduire. Vous avez entendu le reportage tout à l'heure de D. Taravan à 7 heures. Vous pensez donc qu'une conduite accompagnée, qui s'étendrait aux plus de 18 ans - conduite accompagnée, on pense aux parents avec leurs adolescents - là, ça sera pour les adultes. Vous pensez que c'est utile cela ?
Oui. Vous savez, quand on passe le permis, 70 % de ceux qui ont fait de la conduite accompagnée l'ont au premier coup, contre 52 / 53 % pour les autres. Donc on veut un permis moins long, donc on a baissé les délais d'inscription dans les préfectures, moins chères, et avec des épreuves nouvelles aussi. On change la bonne vieille épreuve, les bons vieux pièges du permis d'épreuve de conduite ou de l'épreuve théorique, tout cela à partir - pardonnez-moi de la date - du 1er avril prochain.
On espère que ce ne sera pas un gag.
Non, non, absolument pas.
Pour terminer, la sécurité aérienne, et ce débat, dans les aéroports avec donc ces scanners corporels. Vous en pensez quoi, vous, de ces scanners corporels ?
On y a travaillé avec B. Hortefeux sous l'autorité du Premier ministre cette semaine. On va les tester en France, on a un groupe de travail. Et je pense...
Donc, vous allez en mettre dans les aéroports ?
Oui, on va en mettre en particulier dans les aéroports parisiens. On est en train d'y travailler, de voir les modalités.
Combien ?
Certainement, pour commencer, sur les vols Etats-Unis et des vols les plus sensibles, c'est-à-dire peut-être six ou sept, dans un premier temps. Mais c'est un groupe de travail qui est en train d'évaluer toutes les conséquences de cela pour l'instant.
Alors, vous lirez une dépêche qui est tombée ce matin, mais apparemment il y a un logiciel, je crois canadien qui permet de ne plus voir les gens nus.
Oui, on peut ensuite bien sûr s'assurer de la réalité de la présence d'explosifs ou pas, ou de choses dangereuses. Mais on peut en même temps faire en sorte que la pudeur et le respect soient respectés.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 8 janvier 2010