Déclaration de Mme Michelle Demessine, secrétaire d'Etat au tourisme, sur la coopération touristique avec les pays francophones, Paris le 14 avril 1999.

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Circonstance : Présentation d'un numéro spécial des Cahiers du Haut conseil de la francophonie consacré au tourisme, à Paris le 14 avril 1999

Texte intégral

Je salue l'initiative du Haut Conseil de la Francophonie qui a décidé de s'intéresser à la question du Tourisme dans cet espace particulier que sont les pays francophones, en publiant ce numéro spécial des Cahiers du H.C.F.

Si j'ai sans hésité accepté de rédiger la préface que vous m'avez demandée, puis de présider cette conférence de presse, c'est que je crois moi aussi que le Tourisme peut être un vecteur de Francophonie, et la Francophonie un espace de coopération particulier pour le développement touristique.

Ceux d'entre vous qui suivent les questions du tourisme connaissent, en effet, ma conception de ce secteur d'activités, et en particulier ma conviction profonde que si nous touchons là à un secteur économique en croissance, c'est aussi un secteur porteur de valeurs, notamment celles de l'amitié, de la solidarité et de la fraternité entre les peuples. Valeurs qui ont sans aucun doute plus que jamais besoin d'être revivifiées aujourd'hui, et qui se trouvent être, de fait, les valeurs portées dans l'espace francophone par le H.C.F.

Comme vous, Monsieur FARANDJIS, je crois, en effet, que la Francophonie exprime des positions originales, inspirées des valeurs humanistes qui la guident (celles de la période des Lumières, celles de la Révolution française, mais aussi celles qui ont vu le jour pendant toute la période de décolonisation...).

A ce titre, si la réflexion et les actions qui y sont menées dépassent aujourd'hui la simple promotion de la langue française pour s'étendre à tous les aspects de la coopération (qu'il soit économique, scientifique ou technique...), la démarche qui est celle de la Francophonie peut participer à favoriser l'équilibre et la paix dans ces pays.

Elle peut aussi être un facteur de non-alignement, parce qu'effectivement sa démarche, et tout son intérêt finalement, est de promouvoir la diversité, la diversité des langues, la diversité des cultures, la diversité des territoires... Le tout, au travers d'une histoire commune qui nous lie presque comme les membres d'une même famille, même si cette histoire a été douloureuse parfois.

Pour ma part, comme je l'ai écrit dans la préface de cet ouvrage, je crois que si le tourisme ne saurait, évidemment, être circonscrit à un espace déterminé, tel que celui de la Francophonie, il peut cependant en être un moteur essentiel, en offrant, notamment aux pays émergents, de nouvelles possibilités de développement économique.

C'est comme cela, en tout cas, que je l'aborde.

Ainsi, dans le cadre du programme de coopération internationale sur lequel je travaille actuellement avec mon collègue Charles JOSSELIN, j'ai souhaité que la dimension francophone soit intégrée, alors qu'elle ne l'était pas auparavant.

D'ores et déjà, sont inscrits dedans l'Égypte, le Vietnam et le Québec. Ce dernier ayant une dimension un peu particulière puisqu'il est le seul programme de développement touristique qui ne soit pas en direction d'un pays en voie de développement.

Autant de pays membre de la Francophonie - qui sont également des destinations prisées par les Français - avec lesquels nous allons développer des programmes de coopération en matière de formation, d'ingénierie touristique, de promotion, d'aide à l'investissement des entreprises françaises, dans une démarche évidemment respectueuse de l'identité des populations et de l'environnement.

Une démarche de développement d'un tourisme durable.

C'est-à-dire d'un tourisme qui offre une véritable perspective de développement économique pérenne aux acteurs locaux parce qu'il est bien ancré sur son identité et pas parce qu'on y aurait transféré nos désirs et nos savoirs faire pour transformer leurs terres en or et puis s'en aller.

Nous travaillons aussi pour intégrer encore d'autres pays.

Je pense par exemple à la Côte-d'Ivoire, à Madagascar, à la Roumanie ou encore au Liban.

Par ailleurs, dans le cadre des échanges entre jeunes, autour de projets de solidarité, des opérations particulières sont également menées, notamment au Vietnam ou encore au Sénégal.

Mais je crois déjà, que l'idée de mettre en synergie Tourisme et Francophonie permet d'enclencher une dynamique de coopérations dans laquelle tout le monde peut se retrouver, et qui peut même être un moteur de cette solidarité entre pays du Nord et du Sud que le gouvernement souhaite renforcer.

Cela passera peut-être par la proposition d'une conférence ministérielle permanente des Ministres du Tourisme des Pays francophones.

En tout cas, je suis persuadée que ce Cahier du Haut Conseil à la Francophonie va contribuer à la réflexion que nous sommes en train d'engager.

Mais je passe tout de suite la parole à Monsieur le Secrétaire Général du H.C.F pour qu'il nous présente cet ouvrage que Madame PONTAULT a coordonné.
(source http://www.tourisme.gouv.fr, le 22 avril 1999)