Texte intégral
Bonjour à tous, je rentre d'Haïti et j'ai donc fait devant mes collègues un petit compte rendu sur la situation là-bas. Je suis prêt à répondre éventuellement à quelques-unes de vos questions.
S'agissant de la réunion qui vient de se dérouler, je vous confirme que la Commission a décidé de dégager 30 millions d'euros pour l'aide d'urgence, 100 millions d'euros pour le post-urgence et 200 millions pour la reconstruction d'ici 2013. En réponse à l'appel des Nations unies, les Etats membres ont débloqué 92 millions d'euros.
Sur ce total de 92 millions d'euros, la France a donc décidé de participer à hauteur de 10 millions d'euros qui s'ajoutent à ce que nous faisons par ailleurs, notamment aux 2 millions d'euros que nous avons dégagés d'urgence pour le Programme alimentaire mondial. C'est donc, je crois, pour cette réunion de ce matin véritablement un succès.
Par ailleurs, la France a insisté pour que nous puissions envoyer des moyens civils et militaires européens pour sécuriser l'ensemble de nos interventions, s'agissant aussi bien de la distribution alimentaire que nos autres interventions humanitaires. Je pense tout particulièrement aux médecins, aux sauveteurs qui pourraient avantageusement être encadrés par cette force de sécurité composée de policiers ou de gendarmes. Alain Le Roy, Secrétaire général adjoint chargé des opérations de maintien de la paix, a demandé un soutien européen en ce sens, l'Union européenne pourra lui répondre via notamment la FGE qui est la force militaire européenne. En tout cas, c'est Mme Ashton qui va, cet après-midi, traiter cette question technique dans le détail.
Voilà pour les décisions importantes qui sont en train d'être prises. J'ajoute que la France a décidé l'annulation de la dette d'Haïti qui s'élève actuellement à 54 millions d'euros. Pour le reste, s'agissant de l'ensemble de l'intervention de la France, c'est François Fillon qui communiquera sur ce sujet puisqu'il préside en ce moment même une réunion interministérielle avec les différents ministres concernés.
Q - (à propos d'un accord de la Communauté européenne)
R - Sur le principe, je crois qu'il est acté que l'Europe répondra à la demande des Nations unies. Sur la date, le nombre de personnels, c'est Mme Ashton qui est chargée de négocier et de faire la proposition au nom de l'Union européenne ; elle travaille sur ce sujet cet après-midi.
Q - (à propos de l'évacuation des ressortissants français)
R - Il ne m'appartient pas de faire de commentaire sur ce plan. Je rentre d'Haïti, vous connaissez les rapports privilégiés, historiques qui existent entre Haïti et la France : il y a 1.400 Français en Haïti dont 1.200 dans la capitale Port-au-Prince. Il était donc urgent pour la France de se rendre en Haïti auprès de ses ressortissants. C'est ce que j'ai fait à la demande du président de la République. Cela nous a permis, pendant les 48 h durant lesquelles j'étais là-bas, d'évacuer les 600 Français qui demandaient à être évacués. C'était une opération délicate et importante. Il revient quand même à chaque Etat d'assurer la protection de ses ressortissants.
Q - La proposition de conférence internationale a été faite sans concertation, a-t-elle été discutée, bien accueillie ?
R - Je crois que cette proposition a été bien accueillie. Cela n'a pas été unilatéralement décidé puisque nous n'en avons pas le pouvoir. Je pense que c'est à l'honneur de la France d'avoir fait la proposition.
Q - La commission a-t-elle désigné la France chef de file sur l'évacuation ?
R - Nous avons fait la proposition d'être Etat Pilote, ce qui a déjà été acceptée par certains pays puisque nous commençons aujourd'hui à Jacmel à prendre en charge les ressortissants italiens. Nous commençons à agir pour l'ensemble de nos collègues, pour tous ceux qui le souhaitent puisque nous avons pratiquement terminé l'évacuation des ressortissants français qui le souhaitaient.
Q - Vous dites que l'aide d'urgence s'élève à plus de 200 millions ?
R - Il s'agit pour l'instant de 222 millions d'euros : 130 millions d'euros, au titre de la Commission pour ses projets d'urgence, et 92 millions d'euros pour les Etats membres dont 10 millions d'euros de la France, en réponse à l'appel des Nations unies.
Q - Cela comprend l'aide à la reconstruction ?
R - Ce n'était pas le sujet de la réunion de ce matin mais une aide de 200 millions d'euros sera mise en place au titre de la reconstruction. Je crois que la question de la reconstruction sera également traitée dans le cadre de la conférence internationale au niveau des chefs d'Etat. Une première réunion à Montréal le 25 janvier est destinée à préparer cette conférence. Ce matin, nous avons parlé surtout de la mise à disposition d'argent supplémentaire aux Nations unies par l'Europe, Commission et Etats membres, pour subvenir aux demandes et aux besoins urgents.
Q - Concernant la gendarmerie, qu'est ce que Mme Ashton doit régler concrètement ? L'accord sur le principe, cela veut dire qu'il n'y a pas d'accord sur les modalités ?
R - Si, mais il faut voir comment l'Europe peut répondre à cette demande et mettre en forme la réponse européenne. Les Nations unies ont en effet formulé une demande technique concrète, par la voix d'ailleurs de M. Le Roy, en charge des opérations de maintien de la paix.
Il est acté que nous allons répondre positivement à cette demande. Le message que j'ai également passé tout à l'heure, c'est que la France participera aussi à la composition de cette force européenne qui répondra à la demande des Nations unies. Pour l'instant, nous sommes justement dans cette partie technique. Nous répondrons très favorablement. En tout cas, la France pour, ce qui la concerne, est prête à mettre les moyens qu'on lui demandera.
Q - Combien ?
R - Nous avons indiqué, avec Bernard Kouchner, que nous aurions vu de manière très positive que la force européenne de gendarmerie, puisqu'elle existe, soit composée de plusieurs centaines d'hommes. La France est susceptible de répondre proportionnellement. Il semble, d'après ce qui a été dit ce matin, que les Nations unies, actuellement, demandent un peu moins de 500 hommes dont 140 à l'Union européenne.
C'est donc de cela dont Mme Ashton va s'entretenir avec les Nations unies et nous faire une proposition. En tout cas, nous répondrons.
Q - Quels sont les pays qui ont indiqué qu'ils répondront positivement à l'instar de la France ?
R - Personne n'a dit qu'il était hostile. Je crois que M. Moratinos, notamment, a indiqué qu'il était très favorable à cette intervention. Bert Koenders a également indiqué qu'il était très favorable de même que M. Michel pour la Belgique. Pour ma part, j'ai évidemment encouragé vivement cette initiative qui correspond à une demande des Nations unies.
Q - Mme Ashton s'est exprimée sur ce sujet ?
R - Oui, bien sûr, elle a pris la parole. Elle y est favorable, elle pourra vous le dire elle-même. C'est elle qui va voir comment et combien. Je crois qu'une réunion est prévue cet après-midi pour travailler sur ce sujet. Nous ne sommes pas rentrés dans le détail de la mesure mais la mesure est actée ; je pense qu'elle vous le confirmera.
Q - Vous avez parlé de la conférence internationale proposée par le président de la République ?
R - Je pense que cette idée est une idée reçue positivement par tout le monde. La réunion du 25 est bien actée. C'est une réunion préparatoire à la conférence internationale. Pour l'instant, les choses sont en train de se mettre en place. Il s'agit d'une réunion destinée à préparer cette conférence. Evidemment, à l'occasion de cette conférence, il sera question de la reconstruction.
L'objectif de ce matin était de faire un point, un état des lieux, d'échanger les informations que nous avions les uns et les autres et de répondre officiellement à la demande urgente des Nations unies pour conforter les Nations unies et la MINUSTAH dans tous ses secteurs d'intervention.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 janvier 2010
S'agissant de la réunion qui vient de se dérouler, je vous confirme que la Commission a décidé de dégager 30 millions d'euros pour l'aide d'urgence, 100 millions d'euros pour le post-urgence et 200 millions pour la reconstruction d'ici 2013. En réponse à l'appel des Nations unies, les Etats membres ont débloqué 92 millions d'euros.
Sur ce total de 92 millions d'euros, la France a donc décidé de participer à hauteur de 10 millions d'euros qui s'ajoutent à ce que nous faisons par ailleurs, notamment aux 2 millions d'euros que nous avons dégagés d'urgence pour le Programme alimentaire mondial. C'est donc, je crois, pour cette réunion de ce matin véritablement un succès.
Par ailleurs, la France a insisté pour que nous puissions envoyer des moyens civils et militaires européens pour sécuriser l'ensemble de nos interventions, s'agissant aussi bien de la distribution alimentaire que nos autres interventions humanitaires. Je pense tout particulièrement aux médecins, aux sauveteurs qui pourraient avantageusement être encadrés par cette force de sécurité composée de policiers ou de gendarmes. Alain Le Roy, Secrétaire général adjoint chargé des opérations de maintien de la paix, a demandé un soutien européen en ce sens, l'Union européenne pourra lui répondre via notamment la FGE qui est la force militaire européenne. En tout cas, c'est Mme Ashton qui va, cet après-midi, traiter cette question technique dans le détail.
Voilà pour les décisions importantes qui sont en train d'être prises. J'ajoute que la France a décidé l'annulation de la dette d'Haïti qui s'élève actuellement à 54 millions d'euros. Pour le reste, s'agissant de l'ensemble de l'intervention de la France, c'est François Fillon qui communiquera sur ce sujet puisqu'il préside en ce moment même une réunion interministérielle avec les différents ministres concernés.
Q - (à propos d'un accord de la Communauté européenne)
R - Sur le principe, je crois qu'il est acté que l'Europe répondra à la demande des Nations unies. Sur la date, le nombre de personnels, c'est Mme Ashton qui est chargée de négocier et de faire la proposition au nom de l'Union européenne ; elle travaille sur ce sujet cet après-midi.
Q - (à propos de l'évacuation des ressortissants français)
R - Il ne m'appartient pas de faire de commentaire sur ce plan. Je rentre d'Haïti, vous connaissez les rapports privilégiés, historiques qui existent entre Haïti et la France : il y a 1.400 Français en Haïti dont 1.200 dans la capitale Port-au-Prince. Il était donc urgent pour la France de se rendre en Haïti auprès de ses ressortissants. C'est ce que j'ai fait à la demande du président de la République. Cela nous a permis, pendant les 48 h durant lesquelles j'étais là-bas, d'évacuer les 600 Français qui demandaient à être évacués. C'était une opération délicate et importante. Il revient quand même à chaque Etat d'assurer la protection de ses ressortissants.
Q - La proposition de conférence internationale a été faite sans concertation, a-t-elle été discutée, bien accueillie ?
R - Je crois que cette proposition a été bien accueillie. Cela n'a pas été unilatéralement décidé puisque nous n'en avons pas le pouvoir. Je pense que c'est à l'honneur de la France d'avoir fait la proposition.
Q - La commission a-t-elle désigné la France chef de file sur l'évacuation ?
R - Nous avons fait la proposition d'être Etat Pilote, ce qui a déjà été acceptée par certains pays puisque nous commençons aujourd'hui à Jacmel à prendre en charge les ressortissants italiens. Nous commençons à agir pour l'ensemble de nos collègues, pour tous ceux qui le souhaitent puisque nous avons pratiquement terminé l'évacuation des ressortissants français qui le souhaitaient.
Q - Vous dites que l'aide d'urgence s'élève à plus de 200 millions ?
R - Il s'agit pour l'instant de 222 millions d'euros : 130 millions d'euros, au titre de la Commission pour ses projets d'urgence, et 92 millions d'euros pour les Etats membres dont 10 millions d'euros de la France, en réponse à l'appel des Nations unies.
Q - Cela comprend l'aide à la reconstruction ?
R - Ce n'était pas le sujet de la réunion de ce matin mais une aide de 200 millions d'euros sera mise en place au titre de la reconstruction. Je crois que la question de la reconstruction sera également traitée dans le cadre de la conférence internationale au niveau des chefs d'Etat. Une première réunion à Montréal le 25 janvier est destinée à préparer cette conférence. Ce matin, nous avons parlé surtout de la mise à disposition d'argent supplémentaire aux Nations unies par l'Europe, Commission et Etats membres, pour subvenir aux demandes et aux besoins urgents.
Q - Concernant la gendarmerie, qu'est ce que Mme Ashton doit régler concrètement ? L'accord sur le principe, cela veut dire qu'il n'y a pas d'accord sur les modalités ?
R - Si, mais il faut voir comment l'Europe peut répondre à cette demande et mettre en forme la réponse européenne. Les Nations unies ont en effet formulé une demande technique concrète, par la voix d'ailleurs de M. Le Roy, en charge des opérations de maintien de la paix.
Il est acté que nous allons répondre positivement à cette demande. Le message que j'ai également passé tout à l'heure, c'est que la France participera aussi à la composition de cette force européenne qui répondra à la demande des Nations unies. Pour l'instant, nous sommes justement dans cette partie technique. Nous répondrons très favorablement. En tout cas, la France pour, ce qui la concerne, est prête à mettre les moyens qu'on lui demandera.
Q - Combien ?
R - Nous avons indiqué, avec Bernard Kouchner, que nous aurions vu de manière très positive que la force européenne de gendarmerie, puisqu'elle existe, soit composée de plusieurs centaines d'hommes. La France est susceptible de répondre proportionnellement. Il semble, d'après ce qui a été dit ce matin, que les Nations unies, actuellement, demandent un peu moins de 500 hommes dont 140 à l'Union européenne.
C'est donc de cela dont Mme Ashton va s'entretenir avec les Nations unies et nous faire une proposition. En tout cas, nous répondrons.
Q - Quels sont les pays qui ont indiqué qu'ils répondront positivement à l'instar de la France ?
R - Personne n'a dit qu'il était hostile. Je crois que M. Moratinos, notamment, a indiqué qu'il était très favorable à cette intervention. Bert Koenders a également indiqué qu'il était très favorable de même que M. Michel pour la Belgique. Pour ma part, j'ai évidemment encouragé vivement cette initiative qui correspond à une demande des Nations unies.
Q - Mme Ashton s'est exprimée sur ce sujet ?
R - Oui, bien sûr, elle a pris la parole. Elle y est favorable, elle pourra vous le dire elle-même. C'est elle qui va voir comment et combien. Je crois qu'une réunion est prévue cet après-midi pour travailler sur ce sujet. Nous ne sommes pas rentrés dans le détail de la mesure mais la mesure est actée ; je pense qu'elle vous le confirmera.
Q - Vous avez parlé de la conférence internationale proposée par le président de la République ?
R - Je pense que cette idée est une idée reçue positivement par tout le monde. La réunion du 25 est bien actée. C'est une réunion préparatoire à la conférence internationale. Pour l'instant, les choses sont en train de se mettre en place. Il s'agit d'une réunion destinée à préparer cette conférence. Evidemment, à l'occasion de cette conférence, il sera question de la reconstruction.
L'objectif de ce matin était de faire un point, un état des lieux, d'échanger les informations que nous avions les uns et les autres et de répondre officiellement à la demande urgente des Nations unies pour conforter les Nations unies et la MINUSTAH dans tous ses secteurs d'intervention.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 janvier 2010