Texte intégral
J.-J. Bourdin.- On a enfin remarqué que le sujet principal de préoccupation des Français, c'était l'emploi. Bien au-delà de l'identité nationale ou du débat sur le voile intégral. Vous êtes bien d'accord ?
Un, évidemment, vous prêchez un convaincu. Deux, ce que je trouve c'est que un des apports de l'émission d'hier, c'est qu'elle a montré que toute l'énergie du Président et l'idée fixe du Gouvernement, c'était l'emploi et les sujets d'emploi dans la crise.
Ce n'était pas l'idée fixe ces dernières semaines. Quand on a suivi les débats sur l'identité nationale...
Ce n'était peut-être pas l'idée fixe dans les médias, vous d'ailleurs, vous n'êtes pas tombé dans ce piège, mais je crois que les Français sont beaucoup plus préoccupés par les questions d'emploi que par les questions de burqa.
Baisse du chômage a promis le président de la République...
Alors, qu'est-ce qui s'est passé ? Début 2009, explosion du chômage avec des chiffres qui ont été très durs. La bataille depuis, et c'est la feuille de route que nous avait fixée le Président, c'était de stabiliser le plus vite possible le chômage. C'est ce qu'on a essayé de faire. C'est tous les outils qu'on a mis sur la table, et on en aura confirmation dans les semaines à venir.
Quand ?
On aura les prochains chiffres cette semaine, qui confirmeront qu'on est sur une bonne tendance.
Cela veut dire que la baisse du chômage est amorcée ? Cela veut dire qu'à la fin du mois, vous allez nous annoncer une baisse du chômage ou pas ?
Je vais être très clair. Il y a deux choses qu'il faut distinguer parce que je ne veux pas jeter de faux espoirs n'importe comment. Il y a les chiffres au mois le mois ; cette semaine, on aura vraisemblablement une tendance qui aura été bonne pour le mois de décembre.
C'est-à-dire que pour le mois de décembre, il y aura une baisse du chômage ?
Pour le mois de décembre, on peut s'attendre à avoir une tendance qui sera bonne.
C'est-à-dire une baisse du chômage ?
Oui, cela veut dire qu'en termes de nombre de demandeurs d'emploi, ce sera bien.
Donc baisse du chômage.
Après, il y a la tendance qui est longue. C'est-à-dire que ce qui nous intéresse, ce n'est pas seulement le mois de décembre une bonne nouvelle, et puis ensuite, c'est mauvais, et puis ensuite c'est bon. Le but c'est vraiment d'enclencher une bonne tendance qui soit durable. La première priorité pour nous, c'est, stabiliser sur le début de l'année 2010. C'est l'objectif, c'est-à-dire qu'une bonne nouvelle qu'on puise avoir un mois, elle se confirma au fur et à mesure. Et après, la feuille de route du Président, c'est au cours de l'année 2010, de réussir à obtenir une inflexion à la baisse durable du chômage. Donc ce qu'il faut retenir, c'est quoi ? C'est qu'on a eu une année 2009 très dure, on s'est battus tous ensemble, pas que la Gouvernement, les partenaires sociaux, les entreprises, tout le monde ensemble. On est en train de rentrer dans une phase où on stabilise le chômage, on aura des bonnes nouvelles et on continuera aussi à avoir des mois qui seront plus durs et au fur et à mesure de 2010, la tendance à la baisse, il faut qu'on aille l'arracher et qu'elle se confirme. C'est ça la feuille de route.
Vous avez écouté la jeune fille qui était là, qui était la première à intervenir avec le président de la République.
Oui, c'était une Bac + 5, Nathalie.
J'en ai d'autres qui sont dans son cas, vous le savez vous aussi. Le président de la République n'avait pas de réponse à lui apporter. Quelles réponses avez-vous ce matin à lui apporter à cette jeune fille qui a Bac + 5 et qui n'arrive pas à trouver du boulot parce qu'elle est trop diplômée ? C'est ce qu'on lui dit souvent...
Un, oui, c'est ce qu'elle a exprimé. Deux, le problème de Nathalie, c'est qu'elle est sur un secteur qui est le marketing, et le marketing - j'ai regardé, j'ai d'ailleurs demandé de faire vérifier hier soir -, en période de crise, le marketing, c'est les premiers postes qui sont touchés. Donc elle est sur un secteur qui est difficile. Par contre, on a les perspectives au fur et à mesure que la croissance va redémarrer, le marketing va réembaucher. Donc pour Nathalie, je ne suis pas très inquiet. Mais je ne suis pas très inquiet pour une raison, et je voudrais revenir là-dessus, c'est qu'elle s'est formée par alternance, et se formant pas alternance, elle a fait une formation qui n'est pas théorique, elle a fait et de la théorie et des stages très pratiques en entreprise. Une étudiante qui se forme par alternance, elle trouve deux fois plus vite un emploi que quelqu'un qui a fait une formation uniquement théorique. Je trouve que paradoxalement, et la réalité n'est pas blanche ou noire, c'est aussi une des leçons de l'émission d'hier, il faut continuer à encourager nos étudiants à miser sur les formations par alternance. Et c'est notre travail en ce moment. On a des ateliers de réflexion sur l'apprentissage, comment valoriser l'apprentissage dans ce pays qui n'en fait pas assez.
Que dites-vous à Total qui est prêt à fermer sa raffinerie de Dunkerque ? "C'est la conjoncture, répond Total, qui nous oblige à fermer cette raffinerie"...
Juste deux choses là-dessus. La première, vous me pardonnerez, mais réflexe de prudence : cela n'a pas été annoncé. Pour l'instant, c'est une non décision, il y a des rumeurs, il y a des choses dans les articles de presse qui font qu'on a évidemment commencé à regarder le dossier. Mais il n'y a aucune annonce.
Cela n'a pas été démenti non plus.
Total a dit pour l'instant, il n'y a aucune décision qui est annoncée. Pourquoi je fais cela ? Parce que c'est des emplois qui sont en cause. Donc je ne veux pas jeter des trucs de façon irresponsable au micro. Mais deux choses quand même. Un, la première : le port de Dunkerque, c'est un port qui est vital pour cette région économique. S'il y a une décision qui est prise par Total, ça ne doit pas fragiliser le port de Dunkerque. C'est un port qui a fait beaucoup d'efforts, ils ont fait des investissements lourds, ils ont des équipes qui ont plutôt été assez exemplaires, notamment dans la gestion des ports en France sur laquelle il y a beaucoup de choses à dire, à Dunkerque, ils ont été exemplaires. Ça, c'est la première chose. Et la deuxième chose, c'est que évidemment, si Total prend une décision, on attend d'une entreprise comme Total qu'elle soit exemplaire en termes de propositions de reclassement s'il y a des décisions dures à prendre.
On va parler automobile, on va parler aussi Education nationale (et) des contractuels. Un contractuel était hier soir l'invité de l'émission de TF1. Mais je voudrais parler des chômeurs de longue durée, qui arrivent en fin de droits. Je vous lis ce que m'écrit Muriel : "Cela fait quatorze mois que je suis au chômage. Je n'ai rencontré mon conseiller Pôle Emploi que deux fois, on m'a refusé la formation que je demandais. Je n'ai plus de droits, plus aucun revenu. Le mois prochain, je perds également mes droits à la Sécurité sociale. Mon conjoint gagne 1.200 euros par mois, nous avons un enfant, et malgré tout cela, l'assistante sociale me dit que je fais partie de la classe moyenne : je ne peux prétendre à rien". Elle n'est pas seule dans ce cas. Combien de chômeurs vont arriver en fin de droits dans cette année 2010 ?
Je vais d'abord... enfin le cas de Muriel. Chez moi, samedi, au Puy-en- Velay dans ma ville, j'ai eu un cas qui était exactement le même que Muriel. C'est-à-dire une jeune femme qui était en fin de droits, qui recherchait un emploi depuis longtemps, et qui était au bout de ses droits à l'assurance chômage...
Et dont le mari travaille ?
Et dont le mari travaille. La seule chose sur ce sujet, d'abord, où tout le monde s'agite, c'est que la priorité c'est l'emploi. C'est d'ailleurs ce que dit très bien Muriel. Elle dit : "Moi, ce dont j'ai besoin, c'est qu'on m'aide à travailler". Donc, sur cette question des demandeurs d'emploi qui sont au bout de leurs droits assurance chômage, on doit se concentrer sur un sujet : comment est-ce qu'avant qu'ils aient épuisé leurs droits à indemnisations, on puisse les aider à trouver une solution. On a des outils, mais qu'il faut mobiliser mieux. Il y a des contrats aidés ; les contrats aidés ça peut aider les demandeurs d'emploi en fin de droits, c'est sur eux qu'il faut les cibler. Deuxième chose, Muriel y fait référence, il y a des formations. Si jamais au bout de quatorze mois, vous n'avez pas trouvé un emploi, c'est sans doute qu'il faut vous aider à acquérir de nouvelles compétences, basculer sur des nouveaux métiers sur lesquels vous cherchez. Ces formations sont payées et rémunérées. Cela peut aider à la fois à se remettre sur un secteur où on va trouver un emploi, et à avoir une rémunération sur la phase intermédiaire. Pour Muriel, visiblement, ce serait une réponse. La troisième chose aussi, c'est qu'il ne faut pas qu'au niveau Pôle Emploi on attende que la personne soit au bout du chemin, il faut agir avant. Cela veut dire qu'il faut qu'on puisse avoir des entretiens pour toutes les personnes qui arrivent en fin de droits, notamment les chômeurs de longue durée. Ça c'est le premier point. Le deuxième c'est qu'attention, il y a des situations très différentes dans les demandeurs d'emploi en fin de droits. On a annoncé des chiffres un peu n'importe comment, (genre) il va y avoir 1 million de personnes...
Alors, combien ? 1 million qui vont arriver en fin de droits en 2010 ?
Chaque année, en moyenne, quand on est y compris en période de croissance, vous avez 700.000 à 750.000 personnes qui arrivent au bout de leurs droits. Avec la crise, on a essayé de voir quel était l'impact de la crise. On pense qu'il y en aura 150.000 personnes de plus qu'on doit accompagner.
Pratiquement 1 million : 900.000.
Oui, entre 900.000 et 1 million. Dans ces personnes, il y a des cas très différents. Il peut y avoir qui sont en couple, dans lesquels ils ont des ressources à côté. Il peut y avoir des jeunes...
Quand vous êtes en couple, vous n'avez droit à rien ? Aucune aide ?
Bien sûr, et je vais y revenir. Il peut y avoir des seniors pour lesquels c'est les situations les plus douloureuses. Vous avez 53 ans, vous avez perdu votre emploi, vous avez épuisé vos deux ans d'assurance chômage, vous arrivez à 55 ans, comment vous arrivez à trouver un emploi ? Donc, la difficulté c'est qu'il y a des cas différents qui nécessitent des réponses qui sont appropriées à chacun. Il faut qu'on sache exactement de quoi on parle, ça c'est très important. Et le dernier point quand même, c'est que ce n'est pas "fin de droits". Et d'ailleurs, vous ne tombez pas là dedans non plus, c'est-à-dire que c'est juste "fin des droits à l'assurance chômage". Mais dans ce pays, il n'y a pas de fin de droits au sens où vous seriez au bout du chemin, il n'y a plus d'aide, il n'y a plus de solidarité nationale. Pour tout le monde, il y a une solidarité nationale qui s'exerce.
Donc, pour Muriel qui est mariée, dont le mari touche 1.200 euros par mois, il y aura des aides en fin de droits ?
Non. Pour tout demandeur d'emploi qui est en fin de droits, qui est dans une famille où il n'y a pas d'autres revenus, il y a la solidarité nationale.
Mais dans les familles où il y a un autre revenu ?
Eh bien, dans le cas de Muriel, et c'est vrai dans le cas de Muriel...
Plus aucun revenu ! C'est-à-dire que la famille est amputée... Est amputée, eh ben oui, comme elle ne trouve pas de boulot.
C'est bien pour cela, monsieur Bourdin, qu'il faut agir avant qu'on en arrive là.
Eh oui, on est d'accord.
On est bien d'accord. Que le sujet ce n'est pas...
Combien de personnes seront sans revenus dans cette année 2010, arrivées en fin de droits ?
On ne peut pas dire "sans revenus" parce que Muriel n'est pas sans revenus. Elle est dans une famille. Le seul problème, c'est que la famille tout d'un coup perd toute l'indemnisation qu'elle avait... ...La moitié de ses revenus. ... Et donc qu'elle se retrouve en situation très difficile. C'est dans des cas comme celui-là qu'il faut qu'on identifie et qu'on traite avant.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 28 janvier 2010
Un, évidemment, vous prêchez un convaincu. Deux, ce que je trouve c'est que un des apports de l'émission d'hier, c'est qu'elle a montré que toute l'énergie du Président et l'idée fixe du Gouvernement, c'était l'emploi et les sujets d'emploi dans la crise.
Ce n'était pas l'idée fixe ces dernières semaines. Quand on a suivi les débats sur l'identité nationale...
Ce n'était peut-être pas l'idée fixe dans les médias, vous d'ailleurs, vous n'êtes pas tombé dans ce piège, mais je crois que les Français sont beaucoup plus préoccupés par les questions d'emploi que par les questions de burqa.
Baisse du chômage a promis le président de la République...
Alors, qu'est-ce qui s'est passé ? Début 2009, explosion du chômage avec des chiffres qui ont été très durs. La bataille depuis, et c'est la feuille de route que nous avait fixée le Président, c'était de stabiliser le plus vite possible le chômage. C'est ce qu'on a essayé de faire. C'est tous les outils qu'on a mis sur la table, et on en aura confirmation dans les semaines à venir.
Quand ?
On aura les prochains chiffres cette semaine, qui confirmeront qu'on est sur une bonne tendance.
Cela veut dire que la baisse du chômage est amorcée ? Cela veut dire qu'à la fin du mois, vous allez nous annoncer une baisse du chômage ou pas ?
Je vais être très clair. Il y a deux choses qu'il faut distinguer parce que je ne veux pas jeter de faux espoirs n'importe comment. Il y a les chiffres au mois le mois ; cette semaine, on aura vraisemblablement une tendance qui aura été bonne pour le mois de décembre.
C'est-à-dire que pour le mois de décembre, il y aura une baisse du chômage ?
Pour le mois de décembre, on peut s'attendre à avoir une tendance qui sera bonne.
C'est-à-dire une baisse du chômage ?
Oui, cela veut dire qu'en termes de nombre de demandeurs d'emploi, ce sera bien.
Donc baisse du chômage.
Après, il y a la tendance qui est longue. C'est-à-dire que ce qui nous intéresse, ce n'est pas seulement le mois de décembre une bonne nouvelle, et puis ensuite, c'est mauvais, et puis ensuite c'est bon. Le but c'est vraiment d'enclencher une bonne tendance qui soit durable. La première priorité pour nous, c'est, stabiliser sur le début de l'année 2010. C'est l'objectif, c'est-à-dire qu'une bonne nouvelle qu'on puise avoir un mois, elle se confirma au fur et à mesure. Et après, la feuille de route du Président, c'est au cours de l'année 2010, de réussir à obtenir une inflexion à la baisse durable du chômage. Donc ce qu'il faut retenir, c'est quoi ? C'est qu'on a eu une année 2009 très dure, on s'est battus tous ensemble, pas que la Gouvernement, les partenaires sociaux, les entreprises, tout le monde ensemble. On est en train de rentrer dans une phase où on stabilise le chômage, on aura des bonnes nouvelles et on continuera aussi à avoir des mois qui seront plus durs et au fur et à mesure de 2010, la tendance à la baisse, il faut qu'on aille l'arracher et qu'elle se confirme. C'est ça la feuille de route.
Vous avez écouté la jeune fille qui était là, qui était la première à intervenir avec le président de la République.
Oui, c'était une Bac + 5, Nathalie.
J'en ai d'autres qui sont dans son cas, vous le savez vous aussi. Le président de la République n'avait pas de réponse à lui apporter. Quelles réponses avez-vous ce matin à lui apporter à cette jeune fille qui a Bac + 5 et qui n'arrive pas à trouver du boulot parce qu'elle est trop diplômée ? C'est ce qu'on lui dit souvent...
Un, oui, c'est ce qu'elle a exprimé. Deux, le problème de Nathalie, c'est qu'elle est sur un secteur qui est le marketing, et le marketing - j'ai regardé, j'ai d'ailleurs demandé de faire vérifier hier soir -, en période de crise, le marketing, c'est les premiers postes qui sont touchés. Donc elle est sur un secteur qui est difficile. Par contre, on a les perspectives au fur et à mesure que la croissance va redémarrer, le marketing va réembaucher. Donc pour Nathalie, je ne suis pas très inquiet. Mais je ne suis pas très inquiet pour une raison, et je voudrais revenir là-dessus, c'est qu'elle s'est formée par alternance, et se formant pas alternance, elle a fait une formation qui n'est pas théorique, elle a fait et de la théorie et des stages très pratiques en entreprise. Une étudiante qui se forme par alternance, elle trouve deux fois plus vite un emploi que quelqu'un qui a fait une formation uniquement théorique. Je trouve que paradoxalement, et la réalité n'est pas blanche ou noire, c'est aussi une des leçons de l'émission d'hier, il faut continuer à encourager nos étudiants à miser sur les formations par alternance. Et c'est notre travail en ce moment. On a des ateliers de réflexion sur l'apprentissage, comment valoriser l'apprentissage dans ce pays qui n'en fait pas assez.
Que dites-vous à Total qui est prêt à fermer sa raffinerie de Dunkerque ? "C'est la conjoncture, répond Total, qui nous oblige à fermer cette raffinerie"...
Juste deux choses là-dessus. La première, vous me pardonnerez, mais réflexe de prudence : cela n'a pas été annoncé. Pour l'instant, c'est une non décision, il y a des rumeurs, il y a des choses dans les articles de presse qui font qu'on a évidemment commencé à regarder le dossier. Mais il n'y a aucune annonce.
Cela n'a pas été démenti non plus.
Total a dit pour l'instant, il n'y a aucune décision qui est annoncée. Pourquoi je fais cela ? Parce que c'est des emplois qui sont en cause. Donc je ne veux pas jeter des trucs de façon irresponsable au micro. Mais deux choses quand même. Un, la première : le port de Dunkerque, c'est un port qui est vital pour cette région économique. S'il y a une décision qui est prise par Total, ça ne doit pas fragiliser le port de Dunkerque. C'est un port qui a fait beaucoup d'efforts, ils ont fait des investissements lourds, ils ont des équipes qui ont plutôt été assez exemplaires, notamment dans la gestion des ports en France sur laquelle il y a beaucoup de choses à dire, à Dunkerque, ils ont été exemplaires. Ça, c'est la première chose. Et la deuxième chose, c'est que évidemment, si Total prend une décision, on attend d'une entreprise comme Total qu'elle soit exemplaire en termes de propositions de reclassement s'il y a des décisions dures à prendre.
On va parler automobile, on va parler aussi Education nationale (et) des contractuels. Un contractuel était hier soir l'invité de l'émission de TF1. Mais je voudrais parler des chômeurs de longue durée, qui arrivent en fin de droits. Je vous lis ce que m'écrit Muriel : "Cela fait quatorze mois que je suis au chômage. Je n'ai rencontré mon conseiller Pôle Emploi que deux fois, on m'a refusé la formation que je demandais. Je n'ai plus de droits, plus aucun revenu. Le mois prochain, je perds également mes droits à la Sécurité sociale. Mon conjoint gagne 1.200 euros par mois, nous avons un enfant, et malgré tout cela, l'assistante sociale me dit que je fais partie de la classe moyenne : je ne peux prétendre à rien". Elle n'est pas seule dans ce cas. Combien de chômeurs vont arriver en fin de droits dans cette année 2010 ?
Je vais d'abord... enfin le cas de Muriel. Chez moi, samedi, au Puy-en- Velay dans ma ville, j'ai eu un cas qui était exactement le même que Muriel. C'est-à-dire une jeune femme qui était en fin de droits, qui recherchait un emploi depuis longtemps, et qui était au bout de ses droits à l'assurance chômage...
Et dont le mari travaille ?
Et dont le mari travaille. La seule chose sur ce sujet, d'abord, où tout le monde s'agite, c'est que la priorité c'est l'emploi. C'est d'ailleurs ce que dit très bien Muriel. Elle dit : "Moi, ce dont j'ai besoin, c'est qu'on m'aide à travailler". Donc, sur cette question des demandeurs d'emploi qui sont au bout de leurs droits assurance chômage, on doit se concentrer sur un sujet : comment est-ce qu'avant qu'ils aient épuisé leurs droits à indemnisations, on puisse les aider à trouver une solution. On a des outils, mais qu'il faut mobiliser mieux. Il y a des contrats aidés ; les contrats aidés ça peut aider les demandeurs d'emploi en fin de droits, c'est sur eux qu'il faut les cibler. Deuxième chose, Muriel y fait référence, il y a des formations. Si jamais au bout de quatorze mois, vous n'avez pas trouvé un emploi, c'est sans doute qu'il faut vous aider à acquérir de nouvelles compétences, basculer sur des nouveaux métiers sur lesquels vous cherchez. Ces formations sont payées et rémunérées. Cela peut aider à la fois à se remettre sur un secteur où on va trouver un emploi, et à avoir une rémunération sur la phase intermédiaire. Pour Muriel, visiblement, ce serait une réponse. La troisième chose aussi, c'est qu'il ne faut pas qu'au niveau Pôle Emploi on attende que la personne soit au bout du chemin, il faut agir avant. Cela veut dire qu'il faut qu'on puisse avoir des entretiens pour toutes les personnes qui arrivent en fin de droits, notamment les chômeurs de longue durée. Ça c'est le premier point. Le deuxième c'est qu'attention, il y a des situations très différentes dans les demandeurs d'emploi en fin de droits. On a annoncé des chiffres un peu n'importe comment, (genre) il va y avoir 1 million de personnes...
Alors, combien ? 1 million qui vont arriver en fin de droits en 2010 ?
Chaque année, en moyenne, quand on est y compris en période de croissance, vous avez 700.000 à 750.000 personnes qui arrivent au bout de leurs droits. Avec la crise, on a essayé de voir quel était l'impact de la crise. On pense qu'il y en aura 150.000 personnes de plus qu'on doit accompagner.
Pratiquement 1 million : 900.000.
Oui, entre 900.000 et 1 million. Dans ces personnes, il y a des cas très différents. Il peut y avoir qui sont en couple, dans lesquels ils ont des ressources à côté. Il peut y avoir des jeunes...
Quand vous êtes en couple, vous n'avez droit à rien ? Aucune aide ?
Bien sûr, et je vais y revenir. Il peut y avoir des seniors pour lesquels c'est les situations les plus douloureuses. Vous avez 53 ans, vous avez perdu votre emploi, vous avez épuisé vos deux ans d'assurance chômage, vous arrivez à 55 ans, comment vous arrivez à trouver un emploi ? Donc, la difficulté c'est qu'il y a des cas différents qui nécessitent des réponses qui sont appropriées à chacun. Il faut qu'on sache exactement de quoi on parle, ça c'est très important. Et le dernier point quand même, c'est que ce n'est pas "fin de droits". Et d'ailleurs, vous ne tombez pas là dedans non plus, c'est-à-dire que c'est juste "fin des droits à l'assurance chômage". Mais dans ce pays, il n'y a pas de fin de droits au sens où vous seriez au bout du chemin, il n'y a plus d'aide, il n'y a plus de solidarité nationale. Pour tout le monde, il y a une solidarité nationale qui s'exerce.
Donc, pour Muriel qui est mariée, dont le mari touche 1.200 euros par mois, il y aura des aides en fin de droits ?
Non. Pour tout demandeur d'emploi qui est en fin de droits, qui est dans une famille où il n'y a pas d'autres revenus, il y a la solidarité nationale.
Mais dans les familles où il y a un autre revenu ?
Eh bien, dans le cas de Muriel, et c'est vrai dans le cas de Muriel...
Plus aucun revenu ! C'est-à-dire que la famille est amputée... Est amputée, eh ben oui, comme elle ne trouve pas de boulot.
C'est bien pour cela, monsieur Bourdin, qu'il faut agir avant qu'on en arrive là.
Eh oui, on est d'accord.
On est bien d'accord. Que le sujet ce n'est pas...
Combien de personnes seront sans revenus dans cette année 2010, arrivées en fin de droits ?
On ne peut pas dire "sans revenus" parce que Muriel n'est pas sans revenus. Elle est dans une famille. Le seul problème, c'est que la famille tout d'un coup perd toute l'indemnisation qu'elle avait... ...La moitié de ses revenus. ... Et donc qu'elle se retrouve en situation très difficile. C'est dans des cas comme celui-là qu'il faut qu'on identifie et qu'on traite avant.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 28 janvier 2010