Déclaration de M. Hubert Falco, secrétaire d'Etat à la défense et aux anciens combattants, en réponse à une question sur la proposition de loi visant à criminaliser le colonialisme français en Algérie, à l'Assemblée nationale le 9 février 2010.

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Circonstance : Questions d'actualité à l'Assemblée nationale, le 9 février 2010

Texte intégral

Monsieur le Député, cette initiative portée par 125 députés algériens est particulièrement inquiétante et incompréhensible - et vous l'avez souligné - alors que l'Assemblée nationale vient de voter, ce matin, la ratification de la convention de partenariat entre nos deux pays.
Mesdames, Messieurs les Députés, il s'agit d'une proposition de loi qui n'a pas été débattue par l'Assemblée algérienne et sur laquelle le gouvernement algérien ne s'est pas prononcé.
Il faut donc se garder de tout procès d'intention à l'égard des autorités algériennes, qui ne sauraient cautionner une charge anti-française aussi outrancière, profondément blessante, insultante pour nos compatriotes rapatriés et pour notre Mémoire nationale.
Plus que jamais, Mesdames, Messieurs les Députés, cette initiative profondément regrettable renforce ma détermination pour oeuvrer à la réconciliation des mémoires, non par le silence qui voudrait bâtir la réconciliation sur l'oubli des drames des Harkis ou des Rapatriés ou sur la repentance, mais par le travail de mémoire et l'exigence de vérité ! Plus que jamais, Monsieur le Député, j'ai la conviction que la Fondation pour la mémoire de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie, dont je vous ai annoncé la création, est l'outil indépendant dont nous avons besoin, ici, comme de part et d'autre de la Méditerranée, pour parcourir ensemble ce chemin de mémoire, celui de toutes les mémoires, qui n'occulte aucune mémoire !
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 février 2010