Entretien de M. Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat aux affaires européennes, dans "Le Figaro" du 15 février 2010, sur la coopération franco-roumaine en matière de répression des trafics et d'insertion sociale.

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Texte intégral

Q - Quel bilan tirez-vous des aides au retour ?
R - Il est temps que la France s'interroge sur le bien-fondé de ce dispositif, qui a coûté l'an passé environ 10 millions d'euros. Avec les meilleures intentions du monde, nous alimentons ainsi un trafic que nous avons ensuite le plus grand mal à réprimer. Comment interdire à quelqu'un de toucher deux fois cette prime sachant que le gouvernement roumain, au nom de la libre circulation, s'interdit de les empêcher de sortir. Cela crée une situation inextricable sur le plan juridique. Je vais donc demander en réunion interministérielle de revoir ce dispositif pour les ressortissants communautaires. Cet argent pourrait être mieux utilisé, par exemple pour des programmes d'insertion.
Q - Pourquoi les réseaux criminels, qui sont depuis longtemps identifiés, n'ont-ils pas été démantelés ?
R - La police française fait bien son travail et nous nous félicitons de la coopération des fonctionnaires roumains. Ce qu'il faut, c'est renforcer la présence en France des policiers roumains pour nous aider à identifier qui fait quoi, dans les camps notamment qui servent de base arrière aux trafiquants, et bien sûr réprimer ces trafics en Roumanie comme en France.
Q - Que peut faire l'Union européenne ?
R - L'Europe doit gérer les conséquences de la non-intégration d'une minorité. Il ne s'agit pas d'ostraciser celle-ci, mais le principe de libre circulation ne doit pas servir d'alibi au trafic d'êtres humains. La priorité absolue, c'est donc d'insérer cette communauté dans les pays dont elle est originaire. L'Union européenne aidera ces pays à le faire.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 février 2010