Texte intégral
Monsieur le Sénateur,
Président du Réseau IDEAL,
Monsieur le Député-Maire,
Monsieur le Président du Conseil Général,
Monsieur le Maire,
Vice-Président du Conseil régional,
Mesdames et Messieurs,
Je souhaite commencer mon propos en vous exprimant non seulement mes remerciements à votre invitation mais aussi en vous disant combien je vous sais gré d'avoir quelque peu modifié l'organisation des deux journées des Assises pour me permettre d'être parmi vous aujourd'hui. Le Sénateur Girod, Président du Réseau IDEAL, me pardonnera sûrement puisque nous serons demain en discussion au Sénat sur une proposition de loi d'initiative sénatoriale et relative à la création d'établissements publics de coopération culturelle.
A dire vrai, je trouve cette coïncidence des dates tout à fait significative du mouvement, qui s'est accéléré, de la réflexion et des propositions en matière de décentralisation culturelle. Le patrimoine en est l'un des thèmes, voire l'un des enjeux et j'observe - mais il n'y a pas de hasard, n'est-ce pas monsieur le Maire ? - que les thèmes des ateliers des Assises, cette année encore, se trouvent au cur des débats nationaux.
J'observais qu'il n'y avait pas de hasard, la " valeur " patrimoniale de la région Centre est énorme et elle pose en cela les termes de l'équation-clef du patrimoine : mise en valeur et développement local. La comparaison algébrique pourrait être poussée plus loin, pour peu que l'on qualifie les inconnues de cette équation.
Quel est en effet, le meilleur niveau de responsabilité envers le patrimoine, selon que l'on raisonne en termes de protection ou de mise en valeur ?
Quelles sont les variables d'ajustement qu'il convient d'intégrer à l'équation, le " + " ou le " - " d'Etat ? Il suffit alors de reprendre un à un les thèmes qui seront présentés et débattus au cours de ces deux journées pour prendre la mesure et approcher - me semble-t-il - la détermination des inconnues de cette équation dont, décidément, le moins qu'on en puisse dire est qu'elle est " complexe "...
Premier thème : le Val-de-Loire, patrimoine mondial de l'humanité. Yves Dauge, Député-Maire de Chinon, animera cet atelier avec Jean Musitelli ambassadeur de France auprès de l'UNESCO. Je n'anticiperai pas sur votre discussion mais je souhaite simplement remarquer que c'est bien un élu - vous, monsieur le député-maire - qui siège au Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO. Comme si était ainsi posée une équivalence entre patrimoine local et patrimoine mondial.
Deuxième thème, celui de la valorisation du patrimoine mise en relation avec le développement durable au sens de la loi de 1999. Monsieur le Sénateur-Maire de Biarritz, Président de l'Association des maires de stations classées et communes touristiques animera cet atelier.
C'est là établir une causalité entre un patrimoine de proximité et le développement d'un territoire.
Quant aux deux thèmes de votre journée de travail de demain, ils me frappent par leur dimension collective, autrement dit par ce qui pourrait ressembler à une " théorie des ensembles ".
C'est en effet d'association, de convergence et de regroupement qu'il est question tant dans la nécessaire interministérialité de l'approche des questions de restauration et de valorisation, que dans la démarche solidaire en matière de prévention des catastrophes naturelles ou de la " réparation " du patrimoine endommagé.
Vous me pardonnerez d'avoir filé longuement cette métaphore algébrique, mais elle me paraît qualifier au plus près cette complexité du patrimoine dans son lien avec le développement local.
Je ne crois pas en effet qu'il suffise d'organiser un pur et simple transfert de compétences, le choix de vos thèmes de travail atteste de l'importance qui s'attache à l'établissement de liens entre les collectivités territoriales en même temps qu'à la détermination de chefs de file.
Il est vrai que la prise en compte du patrimoine constitue un outil de développement local lorsqu'elle s'inscrit dans une politique de territoire. Monsieur Jean-Paul Fuchs, Président de la Fédération des Parcs Naturels Régionaux ne me démentira pas quand j'évoquerai ces " nouveaux territoires " dont la cohérence économique et culturelle est la mieux à même de garantir leur développement durable. Il me semble d'ailleurs que dans la mise en place des " Pays " l'enjeu culturel et, singulièrement, le patrimoine, devraient davantage encore trouver leur place dès les premières discussions.
Il apparaît en tout cas que les nécessités d'un développement local par la mise en valeur d'un patrimoine de proximité nécessitent de dépasser les frontières traditionnelles de notre organisation administrative et territoriale. Cette remarque me semble importante quand, je le rappelais tout à l'heure, la tendance pourrait bien être au transfert pur et simple de compétences, territorialement cloisonnées. J'évoquais les " Pays ", je dois aussi évoquer les Parcs Naturels Régionaux qui se sont d'abord appuyés sur le patrimoine naturel et intègrent dans leurs actions désormais le patrimoine culturel.
Je rappellerai ici qu'une convention lie la Fédération des Parcs Naturels Régionaux et le ministère de la culture dont l'objet, communément partagé, est la mise en place d'actions concertées pour le développement de l'action culturelle, la connaissance, la gestion et la valorisation du patrimoine sur le territoire des parcs.
Les conventions passées entre les Parcs et les Directions régionales des affaires culturelles du ministère attestent de cette vitalité de l'action culturelle autour du patrimoine autant que de la réalisation d'un objectif national - l'aménagement durable du territoire - d'application territoriale.
C'est je crois aussi le signe qu'en matière patrimoniale, le partenariat a pour lui une " vertu " d'efficacité. Le développement local en a été le lieu privilégié si je pense, par exemple, au " réseau des Villes et Pays d'Art et d'Histoire ", dont le potentiel de développement est peut-être encore sous-estimé par les partenaires. C'est le cas aussi des " Pôles d'économie du patrimoine ", initiés par la DATAR et bâtis en partenariat, à partir d'un site central du fait de sa consistance et son intérêt historique d'une part, de son potentiel de mise en valeur d'autre part.
J'indiquais précédemment combien le patrimoine me semblait relever bien sûr d'une définition voire d'une re-définition des responsabilités respectives entre collectivités publiques, mais dans sa relation au développement local, il me paraît aussi que le patrimoine a besoin de coopération.
A cet égard, l'Etat doit, de toute évidence, accomplir un effort significatif de redéfinition des fondements mêmes de ses interventions. S'il me semble impératif de conserver à l'Etat la dimension certes " régalienne " du classement mais aussi républicaine, il me semble que l'étendue de son champ d'application ainsi que la ligne des partage des responsabilités entre collectivités publiques doivent pouvoir faire l'objet d'aménagements conséquents.
Je pense aussi qu'il lui faut dépasser les tracés traditionnels de compétences entre ministères. Je crois de ce point de vue que l'interministérialité est une des dimensions de la coopération telle qu'elle se dessine et se met en uvre à propos du développement local. A cet égard, je considère comme exemplaire le partenariat conclu avec le ministère de l'agriculture et de la pêche sur l'opération patrimoine rural. Jean Moulias, chef de l'Inspection générale du ministère de l'agriculture doit intervenir demain sur ce sujet, je n'en dirai pas davantage par conséquent, si ce n'est en évoquant la nomination dans chacune des direction régionales des affaires culturelles d'un " correspondant patrimoine rural ".
Je crains que mon discours ait été trop long. Je souhaite que vous considériez cependant que c'est aussi pour moi, Secrétaire d'Etat au Patrimoine et à la Décentralisation culturelle, l'occasion de vous signifier l'intérêt très vif que nous portons à votre initiative, aux projets de mises en réseaux dont IDEAL est le porteur. Entendez aussi dans mon propos le souci sincère du Gouvernement de prendre très directement ses responsabilités dans le débat sur la décentralisation. Il n'est pas davantage question, pour le ministère de la culture, de " repousser à plus tard " les réponses aux questions que, grâce à des initiatives telles que les Assises du " Patrimoine et développement local ", vous posez tous - élus, gestionnaires et usagers d'un service public de proximité : le patrimoine.
Je vous remercie.
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 14 juin 2001)
Président du Réseau IDEAL,
Monsieur le Député-Maire,
Monsieur le Président du Conseil Général,
Monsieur le Maire,
Vice-Président du Conseil régional,
Mesdames et Messieurs,
Je souhaite commencer mon propos en vous exprimant non seulement mes remerciements à votre invitation mais aussi en vous disant combien je vous sais gré d'avoir quelque peu modifié l'organisation des deux journées des Assises pour me permettre d'être parmi vous aujourd'hui. Le Sénateur Girod, Président du Réseau IDEAL, me pardonnera sûrement puisque nous serons demain en discussion au Sénat sur une proposition de loi d'initiative sénatoriale et relative à la création d'établissements publics de coopération culturelle.
A dire vrai, je trouve cette coïncidence des dates tout à fait significative du mouvement, qui s'est accéléré, de la réflexion et des propositions en matière de décentralisation culturelle. Le patrimoine en est l'un des thèmes, voire l'un des enjeux et j'observe - mais il n'y a pas de hasard, n'est-ce pas monsieur le Maire ? - que les thèmes des ateliers des Assises, cette année encore, se trouvent au cur des débats nationaux.
J'observais qu'il n'y avait pas de hasard, la " valeur " patrimoniale de la région Centre est énorme et elle pose en cela les termes de l'équation-clef du patrimoine : mise en valeur et développement local. La comparaison algébrique pourrait être poussée plus loin, pour peu que l'on qualifie les inconnues de cette équation.
Quel est en effet, le meilleur niveau de responsabilité envers le patrimoine, selon que l'on raisonne en termes de protection ou de mise en valeur ?
Quelles sont les variables d'ajustement qu'il convient d'intégrer à l'équation, le " + " ou le " - " d'Etat ? Il suffit alors de reprendre un à un les thèmes qui seront présentés et débattus au cours de ces deux journées pour prendre la mesure et approcher - me semble-t-il - la détermination des inconnues de cette équation dont, décidément, le moins qu'on en puisse dire est qu'elle est " complexe "...
Premier thème : le Val-de-Loire, patrimoine mondial de l'humanité. Yves Dauge, Député-Maire de Chinon, animera cet atelier avec Jean Musitelli ambassadeur de France auprès de l'UNESCO. Je n'anticiperai pas sur votre discussion mais je souhaite simplement remarquer que c'est bien un élu - vous, monsieur le député-maire - qui siège au Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO. Comme si était ainsi posée une équivalence entre patrimoine local et patrimoine mondial.
Deuxième thème, celui de la valorisation du patrimoine mise en relation avec le développement durable au sens de la loi de 1999. Monsieur le Sénateur-Maire de Biarritz, Président de l'Association des maires de stations classées et communes touristiques animera cet atelier.
C'est là établir une causalité entre un patrimoine de proximité et le développement d'un territoire.
Quant aux deux thèmes de votre journée de travail de demain, ils me frappent par leur dimension collective, autrement dit par ce qui pourrait ressembler à une " théorie des ensembles ".
C'est en effet d'association, de convergence et de regroupement qu'il est question tant dans la nécessaire interministérialité de l'approche des questions de restauration et de valorisation, que dans la démarche solidaire en matière de prévention des catastrophes naturelles ou de la " réparation " du patrimoine endommagé.
Vous me pardonnerez d'avoir filé longuement cette métaphore algébrique, mais elle me paraît qualifier au plus près cette complexité du patrimoine dans son lien avec le développement local.
Je ne crois pas en effet qu'il suffise d'organiser un pur et simple transfert de compétences, le choix de vos thèmes de travail atteste de l'importance qui s'attache à l'établissement de liens entre les collectivités territoriales en même temps qu'à la détermination de chefs de file.
Il est vrai que la prise en compte du patrimoine constitue un outil de développement local lorsqu'elle s'inscrit dans une politique de territoire. Monsieur Jean-Paul Fuchs, Président de la Fédération des Parcs Naturels Régionaux ne me démentira pas quand j'évoquerai ces " nouveaux territoires " dont la cohérence économique et culturelle est la mieux à même de garantir leur développement durable. Il me semble d'ailleurs que dans la mise en place des " Pays " l'enjeu culturel et, singulièrement, le patrimoine, devraient davantage encore trouver leur place dès les premières discussions.
Il apparaît en tout cas que les nécessités d'un développement local par la mise en valeur d'un patrimoine de proximité nécessitent de dépasser les frontières traditionnelles de notre organisation administrative et territoriale. Cette remarque me semble importante quand, je le rappelais tout à l'heure, la tendance pourrait bien être au transfert pur et simple de compétences, territorialement cloisonnées. J'évoquais les " Pays ", je dois aussi évoquer les Parcs Naturels Régionaux qui se sont d'abord appuyés sur le patrimoine naturel et intègrent dans leurs actions désormais le patrimoine culturel.
Je rappellerai ici qu'une convention lie la Fédération des Parcs Naturels Régionaux et le ministère de la culture dont l'objet, communément partagé, est la mise en place d'actions concertées pour le développement de l'action culturelle, la connaissance, la gestion et la valorisation du patrimoine sur le territoire des parcs.
Les conventions passées entre les Parcs et les Directions régionales des affaires culturelles du ministère attestent de cette vitalité de l'action culturelle autour du patrimoine autant que de la réalisation d'un objectif national - l'aménagement durable du territoire - d'application territoriale.
C'est je crois aussi le signe qu'en matière patrimoniale, le partenariat a pour lui une " vertu " d'efficacité. Le développement local en a été le lieu privilégié si je pense, par exemple, au " réseau des Villes et Pays d'Art et d'Histoire ", dont le potentiel de développement est peut-être encore sous-estimé par les partenaires. C'est le cas aussi des " Pôles d'économie du patrimoine ", initiés par la DATAR et bâtis en partenariat, à partir d'un site central du fait de sa consistance et son intérêt historique d'une part, de son potentiel de mise en valeur d'autre part.
J'indiquais précédemment combien le patrimoine me semblait relever bien sûr d'une définition voire d'une re-définition des responsabilités respectives entre collectivités publiques, mais dans sa relation au développement local, il me paraît aussi que le patrimoine a besoin de coopération.
A cet égard, l'Etat doit, de toute évidence, accomplir un effort significatif de redéfinition des fondements mêmes de ses interventions. S'il me semble impératif de conserver à l'Etat la dimension certes " régalienne " du classement mais aussi républicaine, il me semble que l'étendue de son champ d'application ainsi que la ligne des partage des responsabilités entre collectivités publiques doivent pouvoir faire l'objet d'aménagements conséquents.
Je pense aussi qu'il lui faut dépasser les tracés traditionnels de compétences entre ministères. Je crois de ce point de vue que l'interministérialité est une des dimensions de la coopération telle qu'elle se dessine et se met en uvre à propos du développement local. A cet égard, je considère comme exemplaire le partenariat conclu avec le ministère de l'agriculture et de la pêche sur l'opération patrimoine rural. Jean Moulias, chef de l'Inspection générale du ministère de l'agriculture doit intervenir demain sur ce sujet, je n'en dirai pas davantage par conséquent, si ce n'est en évoquant la nomination dans chacune des direction régionales des affaires culturelles d'un " correspondant patrimoine rural ".
Je crains que mon discours ait été trop long. Je souhaite que vous considériez cependant que c'est aussi pour moi, Secrétaire d'Etat au Patrimoine et à la Décentralisation culturelle, l'occasion de vous signifier l'intérêt très vif que nous portons à votre initiative, aux projets de mises en réseaux dont IDEAL est le porteur. Entendez aussi dans mon propos le souci sincère du Gouvernement de prendre très directement ses responsabilités dans le débat sur la décentralisation. Il n'est pas davantage question, pour le ministère de la culture, de " repousser à plus tard " les réponses aux questions que, grâce à des initiatives telles que les Assises du " Patrimoine et développement local ", vous posez tous - élus, gestionnaires et usagers d'un service public de proximité : le patrimoine.
Je vous remercie.
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 14 juin 2001)