Tribune de Mme Anne-Marie Idrac, secrétaire d'Etat au commerce extérieur, dans le quotidien turc "Sabah" le 24 février 2010, sur la progression des échanges économiques franco-turques.

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Circonstance : Déplacement de Mme Anne-Marie Idrac, secrétaire d'Etat au commerce extérieur, dans les Balkans et en Turquie, du 22 au 26 février 2010

Texte intégral

Je me réjouis de revenir en Turquie, au moment où la France vit à l'heure de votre pays avec le succès de "la Saison de la Turquie en France" qui permet aux Français de découvrir la richesse et le dynamisme de la Turquie d'aujourd'hui. La tenue de la deuxième réunion du Comité mixte économique et commercial entre nos deux pays à l'initiative de mon homologue et ami, Zafer Caglayan, est l'objet principal de la visite que j'effectuerai du 24 au 26 février, accompagnée d'entreprises françaises. Ce déplacement permettra à la fois de valoriser le savoir-faire des entreprises françaises dans les secteurs jugés prioritaires par la Turquie, comme l'énergie, le spatial, l'aéronautique, les transports ou les infrastructures, mais également d'ouvrir de nouvelles perspectives de coopérations.
Mes entretiens avec des membres du gouvernement turc et les représentants du monde des affaires permettront de donner un nouvel élan à nos relations bilatérales. Comme membre du G20, nous aborderons aussi les grandes échéances multilatérales à venir à la veille de la présidence par la France du G20 en 2011, enceinte désormais principale de la coopération économique internationale. Nos deux pays, main dans la main, agissent ensemble pour la stabilité économique et financière du monde.
La France a renforcé ses parts de marché en devenant, l'an passé, le sixième fournisseur de la Turquie. Dans le même temps, la France est désormais le deuxième client de la Turquie derrière l'Allemagne mais devant l'Italie et le Royaume-Uni. La Turquie est aujourd'hui, en termes de débouché pour les entreprises françaises, classée juste après la Chine, la Russie et l'Algérie, mais avant le Japon, l'Inde ou le Brésil !
Nous voulons aussi, comme nos deux présidents l'ont décidé en octobre 2009, passer à la vitesse supérieure dans nos relations économiques et commerciales bilatérales dans tous les domaines. Nous voulons porter notre commerce bilatéral aujourd'hui équilibré et d'un montant de 10 milliards d'euros en 2009, à 15 milliards en 2012.
En matière d'investissements directs étrangers (IDE), la France occupe le deuxième rang des investisseurs étrangers en Turquie. La présence des sociétés françaises en Turquie a été multipliée par 20 au cours des 20 dernières années. Nos 300 entreprises emploient plus de 70.000 salariés et font vivre, au total, plus de 300.000 personnes. C'est considérable ! Nos grandes entreprises, comme nos PME, continuent avec confiance d'investir en Turquie comme l'ont encore fait l'an passé Axa, Groupama et Renault. Avec 600 millions d'euros investis en 2009, soit 10 % du total des IDE recueillis par la Turquie, la France a occupé le troisième rang des investisseurs directs étrangers l'an dernier en flux.
Tout ceci est positif mais la France souhaite, dans le même temps, attirer davantage d'investisseurs turcs sur son territoire. En effet, en dépit de l'attractivité de notre territoire, les investissements turcs ne sont pas assez présents en France. Je viens donc en Turquie pour comprendre, mais aussi pour lancer une campagne d'information sur l'attractivité du territoire français.
La France va ainsi, au cours des mois à venir, multiplier les initiatives pour susciter l'intérêt des investisseurs turcs ; cela passera notamment par la déclinaison d'une campagne de communication "France - Expect More" qui sera relayée dans les medias turcs, mais aussi par l'ouverture prochaine prévue en Turquie d'un bureau de l'Agence française pour les Investissements internationaux, plus connue sous son nom d' "Invest in France".
Outre les axes directs d'échange entre nos deux pays, nous souhaitons développer ensemble des coopérations dans les pays tiers qui tiennent compte des complémentarités entre la France et la Turquie. J'ai l'intention de proposer à M. Caglayan, lors de notre prochaine rencontre à Ankara, que soit menée sur ce thème une étude approfondie afin de repérer l'ensemble des domaines de complémentarité qui permettrait à nos deux pays de développer à l'avenir une coopération sur pays tiers.
La France et la Turquie qui entretiennent des relations politiques et commerciales depuis plus de cinq siècles, qui sont des alliées et qui travaillent ensemble à un monde plus stable et plus prévisible doivent et peuvent construire ensemble un avenir commun. Un avenir pour lequel la Turquie qui se réforme d'abord pour elle-même, sera toujours davantage insérée dans la globalisation et la modernité de l'Europe.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 3 mars 2010