Interview de Mme Nadine Morano, secrétaire d'Etat à la famille et à la solidarité, dans "Aujourd'hui en France" du 22 mars 2010, sur la législation sur l'adoption internationale et les procédure d'accueil en France.

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Média : Aujourd'hui en France

Texte intégral


Q - Comment expliquez-vous le recul de l'adoption internationale ?
R - C'est un phénomène mondial. Aux Etats-Unis, l'adoption a baissé de 27 % en un an. En fait, ce sont les pays d'adoption qui ralentissent le mouvement. Ils sont 70 à avoir ratifié la Convention de La Haye sur la coopération en matière d'adoption internationale, et à avoir durci leur législation. Ils sont aussi de plus en plus nombreux à privilégier l'adoption à l'intérieur de leur pays, afin d'éviter à l'enfant le double poids de l'abandon et du déracinement. L'autre phénomène, ce sont les Etats qui ferment temporairement l'adoption en raison de trafics, comme cela a été le cas au Vietnam et au Népal. En soi, ce sont finalement de bonnes nouvelles pour les enfants, même si je comprends la frustration des familles.
Q - Les associations craignent que cela ne s'aggrave avec la fin des démarches individuelles, hypothèse évoquée par le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner...
R - Qu'elles se rassurent, les démarches individuelles ne seront pas supprimées. Elles ne font l'objet d'aucune modification dans le projet de loi réformant l'adoption. Ce texte est déjà déposé au Sénat et devrait être examiné d'ici à la fin du mois d'avril.
Q - Que répondez-vous aux parents inquiets pour les enfants en cours d'adoption en Haïti ?
R - Pour ceux qui ont obtenu un jugement d'adoption, le centre d'accueil que nous avons mis en place en Guadeloupe a déjà accueilli une vingtaine d'enfants, qui sont rentrés en métropole. Un nouveau groupe est arrivé à Pointe-à-Pitre samedi. Cette étape offre aux enfants, mais aussi aux parents adoptifs, des soins, un accompagnement pédopsychologique et un temps d'adaptation indispensable pour réussir le processus d'adoption et d'attachement. Pour ceux qui sont en cours d'adoption, les autorités haïtiennes sont souveraines dans leur décision. Nous avons demandé avec force la mise en place d'une commission franco-haïtienne pour accélérer le traitement des dossiers.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 mars 2010