Déclaration de M. Hervé Novelli, secrétaire d'Etat au commerce, à l'artisanat, aux petites et moyennes entreprises, au tourisme, aux services et à la consommation, sur "l'opération Villes et villages fleuris", son impact sur le secteur horticole et l'industrie touristique, Paris le 3 mars 2010.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Remise des prix "Villes et Villages Fleuris 2009", au Pavillon d'Armenonville à Paris, le 3 mars 2010.

Texte intégral

Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Mesdames et Messieurs les Maires,
Mesdames et Messieurs les Présidents et Directeurs,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis
J'ai aujourd'hui le grand plaisir d'être à vos cotés non seulement pour remettre aux communes lauréates les prix « Quatre Fleurs », « Fleur d'or » ainsi que les Prix Spéciaux du Palmarès 2009, mais également pour célébrer avec vous tous et avec bonheur les 50 ans du palmarès de cette belle aventure vécue ensemble du Concours des Villes et Villages Fleuris.
En cinquante ans, ce label touristique est devenu un formidable phénomène de société tant auprès des élus que de l'ensemble de la population.
Des milliers de maires y expriment, chaque année, toujours plus nombreux, leur volonté politique pour un environnement de qualité, un cadre de vie agréable et fleuri pour satisfaire les habitants et accueillir avec plus de chaleur encore tous nos visiteurs.
En tout premier lieu, je voudrais remercier les parlementaires, les présidents des Conseils Régionaux et Généraux, et les Maires qui nous font l'amitié d'être présents aujourd'hui, ainsi bien sûr que les professionnels, les techniciens des villes et villages lauréats, sans oublier le Conseil d'Administration du Conseil National des Villes et Villages Fleuris.
J'associe à ces remerciements tous les partenaires des Villes et Villages Fleuris, en particulier le Ministère de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Pêche, le Ministère de la Culture et de la Communication, le Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable ainsi que France Agrimer qui continuent à apporter un soutien dynamique et sans faille au Conseil National des Villes et Villages Fleuris.
Je tiens également à saluer et à remercier pour leur présence et leur partenariat au sein de l'association, le vice-Président de VAL'HOR, M. Didier LEROUX, les représentants du Groupement National Interprofessionnel des Semences et des Plants, et tous les partenaires, trop nombreux pour les citer ici, des Villes et Villages Fleuris. La participation de ces organismes et entreprises apporte une notoriété nationale aux Prix Spéciaux que je m'apprête à décerner.
Pour le Conseil National des Villes et Villages Fleuris, l'année 2009 a été marquée par plusieurs décisions :
La réalisation d'un livre dont vous avez la primeur, illustré de près de 200 photographies, qui retrace toute l'évolution de cette démarche depuis les créations des ingénieurs paysagistes du Second Empire, les batailles de fleurs, les corsos fleuris de la Belle Epoque et les premiers concours de l'avant-guerre. Nos villes et villages ont réussi à valoriser leur environnement grâce aux initiatives et aux croisades de responsables et de bénévoles « qui y croyaient ». Cette politique a pris une dimension nationale en 1959 grâce à Robert BURON, alors Ministre en charge du tourisme.
Depuis le développement des zones urbanisées et l'émergence de la question environnementale ont profondément fait évoluer le label vers la prise en compte du développement durable des territoires.
Le concours actuel qui tient compte, outre de la qualité du fleurissement et de la mise en valeur paysagère, s'inscrit plus globalement dans une démarche de développement, touchant à la fois l'attractivité économique et touristique des territoires et le développement du lien social.
Il est devenu un véritable outil au service de la qualité des espaces publics, et une référence en matière d'évaluation des stratégies territoriales.
Bravo à l'auteur Anne-Marie MINVIELLE, journaliste du patrimoine, qui, aidée de l'équipe du Conseil national des villes et villages fleuris, a recherché dans les archives du ministère du Tourisme les témoignages d'un passé, resté inédit jusqu'à ce jour, et interviewé les acteurs du présent, pour raconter cette évolution depuis 1959 à nos jours, recueillant les avis d'un regard devenu différent pour l'avenir du fleurissement et le développement durable de la France.
Merci bien entendu, je les citais rapidement, à toute l'équipe du Conseil National des Villes et Villages Fleuris : à commencer par Caroline MONTHARRY, Mathieu BATTAIS et Martine LESAGE, fidèles et dévoués collaborateurs de la cause du fleurissement de la France ; Chantal LAMBERT, dynamique directrice de l'association, qui mène, je le sais, l'organisation avec beaucoup de talent. Je connais son dévouement dans toute chose entreprise, je suis sûr qu'elle saura poursuivre le développement du CNVVF dans le sens nécessaire à la réalisation de ses missions. Elle a ma confiance. Chantal orchestre aujourd'hui sa deuxième cérémonie de remise des prix, comme le Président du CNVVF, cher Paul RONCIERE, que je remercie aussi très chaleureusement de son appréciable implication, en espérant que les cours au jardin des plantes trouvent pleinement leur concrétisation dans l'activité du Conseil.
Le CNVVF a également pris en 2009 la décision du lancement d'une étude de marque auprès des différents réseaux que vous représentez, mais aussi du grand public. En effet si le panneau des villes et villages fleuris, à l'entrée des communes est connu de tous il reste un vaste effort à entreprendre pour que soit mieux perçu tout ce que le label représente, car beaucoup encore ignorent l'importance du travail fourni et la richesse des talents que mobilise la participation au concours.
Je suis très sensible à cette démarche de clarification de l'image des villes et villages fleuries. Tout d'abord pour mieux valoriser l'important travail des uns et des autres, mais aussi pour aller dans le sens de la politique générale que je mène depuis deux ans, visant à améliorer l'accueil, l'offre et la promotion.
Cette politique initiée dès mon arrivée à la tête du ministère du Tourisme, avec les Assises nationales du Tourisme où ont été dévoilées les propositions d'actions concrètes élaborées avec l'ensemble des acteurs du Tourisme, et passant par la loi dite Tourisme, plus exactement de développement et de modernisation des services touristiques, portant différentes réformes dont celle du classement de tous les hébergements touristiques. En créant la 5ème étoile, et révisant le référentiel de classement de tous les hébergements touristiques marchands (hôtels, hôtellerie de plein air, résidence de tourisme, villages de vacances), je contribue non seulement à mettre à niveau l'offre touristique, mais aussi, avec un nouveau visuel identifiant ce nouveau classement, je redonne de la visibilité à une offre qui regagne en crédibilité.
Si j'avais plus de temps, je vous parlerais de l'oenotourisme, cette initiative engagée avec mon collègue, Ministre de l'Agriculture, visant à valoriser les territoires avec ce dont ils disposent déjà : une offre hôtelière, de restauration, de visite de caves et de dégustation, qui toutes associées constituent un véritable produit touristique. Il faut inciter les acteurs à se coordonner, et à faire valoir leur savoir-faire. Mieux se vendre, tel pourrait être le mot d'ordre pour amplifier la dynamisation de notre économie du Tourisme, valoriser ce qui existe, ce que le monde entier nous envie et recherche, et dont nous ne savons pas assez tirer parti.
Même démarche avec les Villes et Villages fleuris : un important travail, lourd de sens pour la collectivité. Il faut davantage en faire connaître la signification, pour les habitants, les usagers habituels ou de passage. Cette image de marque, cette distinction de qualité durement acquise, doit rayonner sur la destination.
La France reste la première destination au monde, et pour le demeurer et progresser, il faut le faire savoir, à chaque instant, dans chacun de nos gestes d'élus, d'acteurs du développement local.
Cette étude permettra un repositionnement de la marque en perspective d'une ambitieuse stratégie de communication. Il est véritablement temps, à l'heure de la maturité du CNVVF, de mieux faire connaître cette formidable politique de valorisation de nos territoires que, vous tous, mettez en oeuvre avec passion.
En 2009 les professionnels du secteur horticole ont souhaité que leur représentation soit mieux organisée au sein du conseil d'administration, pour sceller une collaboration plus active.
Je remercie mon collègue le Ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche d'avoir accepté avec moi de diminuer la représentation de l'Etat pour ce faire.
Ces modifications statutaires récemment adoptées doivent se traduire par un nouvel élan attendu de nos partenaires de la filière horticole et paysagère.
Je rappelle que c'est plus de 2,44 milliards d'euros par an qui sont dépensés par les communes, en France, pour la création et l'entretien de leurs espaces verts dont plus de 150 millions d'euros pour le seul poste du fleurissement, selon un rapport du Conseil économique, social et environnemental de 2007 : c'est dire l'importance et l'impact de cette politique.
Le fleurissement c'est aussi une activité économique en soi puisque pour toutes ces réalisations, les collectivités font appel à leurs propres services mais aussi à des entreprises locales qui trouvent un débouché et une vitrine, et cela contribue également au développement d'emplois pérennes.
Il génère des retombées importantes pour la filière horticulture, paysage et pépinières qui emploie, je tiens à le souligner, cent cinquante mille personnes dans quarante cinq mille petites et moyennes entreprises. Les marchés publics représentent 56% du chiffre d'affaires des grandes entreprises du paysage, et le niveau d'activité de l'ensemble des entreprises, quelque soit leur taille s'élève à 1,5 milliards d'euros.
Par ailleurs, une nouvelle démarche est engagée pour professionnaliser et harmoniser l'organisation du concours. Je sais que cela était très attendu. Elle devrait aboutir à une proposition d'outil méthodologique destiné à l'ensemble du réseau, fruit d'une large consultation et concertation en y associant activement les régions et les départements qui s'impliquent fortement dans l'organisation du concours, et je les en remercie.
Mais je salue aussi le dévouement de très nombreux bénévoles, beaucoup sont dans cette salle cet après midi. Je n'oublie pas le rôle essentiel que jouent les membres des jurys, départementaux, régionaux et nationaux qui issus d'horizons professionnels différents et complémentaires parcourent bénévolement la France tous les étés pour garantir la qualité du label.
C'est grâce à l'ensemble de ces acteurs que le concours a atteint la dimension et la notoriété qu'il connaît actuellement.
Ces nouvelles perspectives ouvertes à l'occasion du 50ème anniversaire montrent ainsi clairement la volonté de poursuivre une politique marquée du sceau de la réussite.
Avant de remettre les différents prix que vous attendez tous, je voudrais redire combien ce label « Villes et les Villages Fleuris » représente un réseau très actif de collectivités locales.
Il est le signe de la qualité de la vie pour les habitants de ces localités qui apprécient de se retrouver dans un cadre agréable. Il est aussi la garantie de la prise en compte du développement durable dans les orientations définies lors du Grenelle de l'Environnement.
Il offre une image forte aux visiteurs, et le fleurissement de nos villes et de nos villages concourt au développement de l'économie touristique de notre pays.
Cette année l'activité touristique a été globalement l'une des moins impactées par la crise. Si les séjours d'étrangers en France ont été moins nombreux, nos concitoyens sont davantage restés en France et ont préféré voyager dans notre pays. Je me félicite de cette autorégulation très naturelle qui a contribué à l'extraordinaire résistance de ce secteur économique qui représente quelque 6,5% du PIB, c'est-à-dire deux fois plus le secteur automobile pris dans son ensemble.
Ce résultat est le fruit d'une politique ambitieuse et déterminée en faveur du tourisme, mais aussi le fruit de vos efforts à tous car je sais combien les élus se sont investis dans la promotion touristique.
Il ne faudrait pas oublier que ce concours, par la mobilisation de tous, contribue à la cohésion sociale de nos villes et de nos villages en réunissant des personnes parfois isolées autour d'un projet commun d'intérêt général et en plus agréable à réaliser. Je pense à cet égard aux jardins partagés et aux jardins familiaux.
Soyez assurés, Mesdames et Messieurs, que mon Ministère continuera à vous soutenir et à relayer vos actions.
Permettez-moi enfin de féliciter encore tous les lauréats du Concours des Villes et Villages Fleuris 2009, et bien sûr l'ensemble des élus, les entrepreneurs privés et publics, les techniciens des services du tourisme et des espaces verts, ainsi que l'ensemble des bénévoles pour le travail exemplaire qui est réalisé.
Mes félicitations et mes remerciements vont aussi aux communes du Plessis Robinson et d'Oger, à leurs Maires respectifs, bien sûr, mais également à tous ceux qui ont participé à décorer avec beaucoup de talent le pavillon d'Armenonville pour célébrer ce grand événement : les 50 ans du label Villes et villages fleuris.
Bon anniversaire aux Villes et villages fleuris !
Encore merci à toutes et à tous d'être les acteurs directs et indirects de toutes ces actions qui honorent notre pays et le placent souvent au premier plan international.
Source http://www.villes-et-villages-fleuris.com, le 2 avril 2010