Déclaration de M. Laurent Fabius, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, sur la position que défendra la France au prochain sommet du G7 relative à la dette des pays les plus pauvres, à l'Assemblée Nationale le 19 juin 2001.

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Circonstance : Réponse à une question d'actualité sur le prochain G7 à l'Assemblée nationale, le 19 juin 2001

Texte intégral

Comme vous le savez, la France a toujours été en pointe dans le combat contre l'endettement excessif des pays les moins avancés et elle fait tout pour que ce fardeau hérité du passé pèse le moins possible sur les générations futures.
Ainsi, c'est à notre initiative que le G7 a décidé en 1999 une annulation de la dette à hauteur de 40 milliards de dollars, au bénéfice de 34 pays dont nombre d'Etats africains avec lesquels nous sommes liés.
La France a pris dans cette initiative la part prépondérante puisqu'elle a contribué pour plus de 10,5 milliards d'euros.
Notre pays a du reste décidé d'aller au-delà des efforts du G7 en annulant la totalité de sa dette commerciale, traitée en Club de Paris pour les économies concernées. L'annulation de la dette ne résout pas tous les problèmes du développement. C'est pourquoi nous plaidons, dans les instances internationales, pour une approche plus complète afin, en particulier, comme nous l'avons fait avec M. Josselin il y a peu lors de la réunion de la zone franc et des assemblées de printemps du FMI et de la Banque mondiale, que soient tracées trois directions.
Dans la lutte contre la pauvreté tout d'abord, nous constatons que moins de dette c'est plus de croissance et plus de ressources pour les systèmes sociaux, d'éducation et de santé : nous avons proposé que ces secteurs soient exclus des mesures de rigueur qui pourraient être prises en application de plans multilatéraux.
Deuxièmement, nous considérons que la solidarité passe par un renforcement de la lutte contre les pandémies - notamment le sida - et tel est le sens de la proposition formulée récemment par le Premier ministre d'affecter 150 millions d'euros sur trois ans au nouveau fonds mondial contre la maladie.
Enfin avec les Quinze, nous avons décidé d'ouvrir totalement les marchés de l'Union européenne à tous les produits des pays pauvres.
Ce sont ces positions que nous défendrons au prochain sommet du G7. Soyez assuré que la France défendra cette approche du développement car c'est seulement ainsi que le monde global cessera d'être un monde inégal. Enfin, elle est conforme à la tradition et à l'honneur de notre pays./.
(Source http://www.doc.diplomatie.gouv.fr, le 21 juin 2001)