Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Cela a été un plaisir pour moi d'être au Liban durant ces deux journées. J'achève ma cinquième visite en tant que ministre de la Défense. Comme vous le savez, j'ai pu rencontrer le président Sleiman, le président du Conseil, M. Saad Hariri, ainsi que mon homologue et vice-président du Conseil, M. Elias Murr, que je connais depuis longtemps, puisque nous avons eu de très nombreux échanges ensemble et que nous nous retrouverons dans moins d'un mois à Paris.
Je rentre d'une visite de la FINUL où j'ai passé une matinée avec le contingent français. Quelques messages, quelques mots de propos introductifs d'une part pour rappeler l'appui et le soutien complets de la France au peuple et au gouvernement libanais, pour que le Liban puisse préserver son unité, sa stabilité et qu'il puisse recouvrir pleinement et totalement sa souveraineté et son intégrité territoriale conformément à la résolution 1701 des Nations unies.
Dans le cas de l'accord intergouvernemental relatif à la coopération dans le domaine de la défense qui avait été signé - je vous le rappelle - en 2008, j'ai réaffirmé le soutien de la France et je rappelle que cet accord a pour objectif d'aider les forces armées libanaises à assumer pleinement et totalement leur mission dans l'ensemble du pays et notamment au Sud Liban. C'est ce que j'ai rappelé à mes trois interlocuteurs, comme l'avait d'ailleurs rappelé le président de la République au Premier ministre lors de sa visite en France en janvier dernier.
Comme vous le savez, la France ne ménage pas ses efforts pour assurer la stabilité du Liban, c'est la raison de notre présence au sein de la FINUL. Je vous rappelle que nous y avons 1.500 hommes, que nous sommes le deuxième contingent le plus important et que nous faisons en sorte que progressivement nous puissions plus coopérer, avoir une activité complémentaire entre les forces armées libanaises et les forces françaises. Enfin dernier élément, je souhaite faire en sorte que la FINUL puisse pleinement jouer le rôle qui est le sien. La résolution 1701 des Nations unies est extrêmement claire : la FINUL a pour objet et pour mission d'assurer la stabilité et la sécurité de la zone. Je pense que globalement elle a parfaitement réussi sa mission depuis près de quatre ans. Mais, en même temps, elle doit être en mesure de mieux assurer les deux missions complémentaires qui font partie du mandat des Nations unies :
- faire en sorte que les forces armées libanaises prennent progressivement leur essor et prennent totalement leur place dans cette région du Liban ;
- faire en sorte, aussi, que cette zone soit assurée d'être une zone non militarisée, dépourvue d'armes, puisque là aussi il s'agit d'une des missions de la FINUL.
Sur ces deux missions, très précisément, nous avons des progrès à accomplir et j'espère que les discussions qui ont lieu à l'heure actuelle permettront à la FINUL de remplir totalement la totalité de ses missions.
Q - Pensez-vous qu'un conflit régional menace le Liban ?
R - C'est une région par nature instable, compte tenu des enjeux considérables qui ne sont pas forcément liés directement au Sud Liban et qui sont liés à d'autres enjeux qui peuvent avoir des répercussions sur le Sud Liban. Je pense bien entendu aux discussions israélo-palestiniennes ainsi qu'aux discussions et à la pression internationale sur le programme nucléaire militaire iranien. Disons donc clairement les choses, à l'heure actuelle, la situation me semble stable et les conversations politiques que j'ai pu avoir me permettent de rentrer avec un relatif optimisme. Bien entendu les choses peuvent changer à tout moment. On le sait, il peut y avoir des regains de tensions. Il peut y avoir tel ou tel élément qui fasse évoluer rapidement le contexte intérieur libanais. Mais je rentrerai du Liban avec l'idée que le gouvernement d'union nationale et l'ensemble des acteurs politiques libanais souhaitent faire en sorte que la stabilité du Liban soit préservée. J'ai ce même sentiment à travers les discussions que j'ai pu avoir avec les forces françaises au sein de la FINUL, qui relèvent qu'en dépit des difficultés qu'elles peuvent rencontrer pour assurer telle ou telle partie de leur mission, nous sommes dans une période disons-le de relative stabilité.
Q - La FINUL est-elle menacée par des actes terroristes ?
R - Nous n'avons aucun indice de la sorte. Les conversations que j'ai pu avoir avec à la fois Saad Hariri, avec le président Sleiman ou avec mon homologue me permettent de penser que tout le monde a envie plutôt de faire en sorte que le Liban puisse préserver sa stabilité.
Q - (A propos de la présence française au sein de la FINUL)
R - Nous sommes ici en vertu d'un mandat des Nations unies. La France est totalement engagée, comme vous le savez, tant diplomatiquement que militairement, pour faire en sorte que le Liban puisse trouver sa sécurité, sa stabilité sur le long terme. L'engagement de la France reste donc plein et entier.
Q - Etes-vous prêts à fournir des armes aux FAL ?
R - La France souhaite clairement soutenir les forces armées libanaises dans leurs missions, c'est tout le sens de l'accord de coopération de 2008, c'est tout le sens de son engagement politique, diplomatique. La France souhaite que les forces armées libanaises soient en mesure d'assurer pleinement leur mission. La France a, à de nombreuses reprises, je l'ai encore fait durant ces deux jours, indiqué que nous étions ouverts à toute forme de coopération et à répondre aux demandes qui seraient effectuées par le gouvernement libanais. C'est au gouvernement libanais de nous indiquer quelles sont pour lui ses priorités, c'est comme cela que les choses se font, ce n'est pas dans l'autre sens. Ce n'est pas la France qui doit savoir ce qu'il faut pour le Liban. C'est au gouvernement libanais, au Premier ministre, au ministre de la Défense, au président de la République de décider ce que doivent être les priorités d'équipements. Comme vous le savez, la France est prête à livrer des hélicoptères pour permettre de donner aux forces armées libanaises des moyens aéroportés significatifs, encore faut-il que du côté libanais il y ait la même volonté.
Q - Redoutez-vous que les armes livrées aux FAL tombent aux mains du Hezbollah ?
R - Chaque programme, chaque décision d'exportation d'armements français, relèvent de la même procédure. C'est une procédure extrêmement rigoureuse qui est placée sous l'autorité du Premier ministre et qui réunit le ministère de la Défense, le ministère des Affaires étrangères et européennes, le ministère de l'Economie et des Finances, et un représentant de la présidence de la République. Les cessions qui peuvent être effectuées vers un certain nombre de pays dont le Liban, sont examinées selon cette procédure, avec un certain nombre de critères, dont celui bien entendu de faire en sorte que les armes qui sont livrées ne soient pas génératrices d'un certain nombre de conséquences collatérales qui amèneraient à créer plus de tension que de sécurité et de stabilité. Ceci est examiné avec beaucoup d'attention. Mais il n'y a pas de raison particulière pour considérer que les livraisons qui seraient faites aux forces armées libanaises ne puissent pas être parfaitement réceptionnées par l'armée libanaise.
Q - Pourquoi la visite de M. Kouchner dans la région a-t-elle été annulée ?
R - C'est simplement une question d'agenda ; c'est uniquement cela. Je crois que cela va se faire dans les jours qui viennent.
Q - (A propos de la fourniture d'armements aux FAL)
R - Ce sont des discussions techniques, opérationnelles, pour bien voir si ce que nous serions prêts à fournir ou ce que souhaite le gouvernement libanais correspond aux besoins les plus urgents de l'armée libanaise. C'est cette discussion technique qui est en cours.
Q - Concernant le transfert de Scud au Hezbollah par la Syrie ?
R - Nous n'avons à ce stade aucune information particulière nous permettant d'accréditer l'idée qu'il y ait aujourd'hui dans le Sud Liban des Scud.
Q - (Inaudible)
R - Ce n'est pas ce qu'a dit M. Kouchner. Je ne crois pas qu'il ait dit cela. Je pense que c'est exactement dans la même ligne. Nous avons entendu les déclarations israéliennes sur ce sujet. Les éléments qui sont en notre possession ne permettent pas d'accréditer cette idée-là. J'ai interrogé mon homologue libanais, Elias Murr, qui comme nous, n'a aucune information de ce type. Les membres de la FINUL pas plus. Si Israël a des éléments d'informations particuliers à nous donner, qu'il nous les donne.
Q - (Inaudible)
R - Il n'y a pas d'agression israélienne significative aujourd'hui.
Q - (Inaudible)
R - Les incursions aériennes. C'est malheureusement quelque chose qui existe depuis longtemps sur lequel nous nous sommes déjà prononcés. Il faut que la résolution des Nations unies soit pleinement et entièrement respectée par l'ensemble des parties ; c'est cela le message de la France.
C'est un message qui ne cherche pas à attiser le feu mais qui, au contraire, cherche à rappeler en permanence qu'il y a une résolution des Nations unies qui engage la totalité des Etats, qui engage la totalité de la communauté internationale et qui doit être respectée par tout le monde, voilà le message de la France. Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 mai 2010
Cela a été un plaisir pour moi d'être au Liban durant ces deux journées. J'achève ma cinquième visite en tant que ministre de la Défense. Comme vous le savez, j'ai pu rencontrer le président Sleiman, le président du Conseil, M. Saad Hariri, ainsi que mon homologue et vice-président du Conseil, M. Elias Murr, que je connais depuis longtemps, puisque nous avons eu de très nombreux échanges ensemble et que nous nous retrouverons dans moins d'un mois à Paris.
Je rentre d'une visite de la FINUL où j'ai passé une matinée avec le contingent français. Quelques messages, quelques mots de propos introductifs d'une part pour rappeler l'appui et le soutien complets de la France au peuple et au gouvernement libanais, pour que le Liban puisse préserver son unité, sa stabilité et qu'il puisse recouvrir pleinement et totalement sa souveraineté et son intégrité territoriale conformément à la résolution 1701 des Nations unies.
Dans le cas de l'accord intergouvernemental relatif à la coopération dans le domaine de la défense qui avait été signé - je vous le rappelle - en 2008, j'ai réaffirmé le soutien de la France et je rappelle que cet accord a pour objectif d'aider les forces armées libanaises à assumer pleinement et totalement leur mission dans l'ensemble du pays et notamment au Sud Liban. C'est ce que j'ai rappelé à mes trois interlocuteurs, comme l'avait d'ailleurs rappelé le président de la République au Premier ministre lors de sa visite en France en janvier dernier.
Comme vous le savez, la France ne ménage pas ses efforts pour assurer la stabilité du Liban, c'est la raison de notre présence au sein de la FINUL. Je vous rappelle que nous y avons 1.500 hommes, que nous sommes le deuxième contingent le plus important et que nous faisons en sorte que progressivement nous puissions plus coopérer, avoir une activité complémentaire entre les forces armées libanaises et les forces françaises. Enfin dernier élément, je souhaite faire en sorte que la FINUL puisse pleinement jouer le rôle qui est le sien. La résolution 1701 des Nations unies est extrêmement claire : la FINUL a pour objet et pour mission d'assurer la stabilité et la sécurité de la zone. Je pense que globalement elle a parfaitement réussi sa mission depuis près de quatre ans. Mais, en même temps, elle doit être en mesure de mieux assurer les deux missions complémentaires qui font partie du mandat des Nations unies :
- faire en sorte que les forces armées libanaises prennent progressivement leur essor et prennent totalement leur place dans cette région du Liban ;
- faire en sorte, aussi, que cette zone soit assurée d'être une zone non militarisée, dépourvue d'armes, puisque là aussi il s'agit d'une des missions de la FINUL.
Sur ces deux missions, très précisément, nous avons des progrès à accomplir et j'espère que les discussions qui ont lieu à l'heure actuelle permettront à la FINUL de remplir totalement la totalité de ses missions.
Q - Pensez-vous qu'un conflit régional menace le Liban ?
R - C'est une région par nature instable, compte tenu des enjeux considérables qui ne sont pas forcément liés directement au Sud Liban et qui sont liés à d'autres enjeux qui peuvent avoir des répercussions sur le Sud Liban. Je pense bien entendu aux discussions israélo-palestiniennes ainsi qu'aux discussions et à la pression internationale sur le programme nucléaire militaire iranien. Disons donc clairement les choses, à l'heure actuelle, la situation me semble stable et les conversations politiques que j'ai pu avoir me permettent de rentrer avec un relatif optimisme. Bien entendu les choses peuvent changer à tout moment. On le sait, il peut y avoir des regains de tensions. Il peut y avoir tel ou tel élément qui fasse évoluer rapidement le contexte intérieur libanais. Mais je rentrerai du Liban avec l'idée que le gouvernement d'union nationale et l'ensemble des acteurs politiques libanais souhaitent faire en sorte que la stabilité du Liban soit préservée. J'ai ce même sentiment à travers les discussions que j'ai pu avoir avec les forces françaises au sein de la FINUL, qui relèvent qu'en dépit des difficultés qu'elles peuvent rencontrer pour assurer telle ou telle partie de leur mission, nous sommes dans une période disons-le de relative stabilité.
Q - La FINUL est-elle menacée par des actes terroristes ?
R - Nous n'avons aucun indice de la sorte. Les conversations que j'ai pu avoir avec à la fois Saad Hariri, avec le président Sleiman ou avec mon homologue me permettent de penser que tout le monde a envie plutôt de faire en sorte que le Liban puisse préserver sa stabilité.
Q - (A propos de la présence française au sein de la FINUL)
R - Nous sommes ici en vertu d'un mandat des Nations unies. La France est totalement engagée, comme vous le savez, tant diplomatiquement que militairement, pour faire en sorte que le Liban puisse trouver sa sécurité, sa stabilité sur le long terme. L'engagement de la France reste donc plein et entier.
Q - Etes-vous prêts à fournir des armes aux FAL ?
R - La France souhaite clairement soutenir les forces armées libanaises dans leurs missions, c'est tout le sens de l'accord de coopération de 2008, c'est tout le sens de son engagement politique, diplomatique. La France souhaite que les forces armées libanaises soient en mesure d'assurer pleinement leur mission. La France a, à de nombreuses reprises, je l'ai encore fait durant ces deux jours, indiqué que nous étions ouverts à toute forme de coopération et à répondre aux demandes qui seraient effectuées par le gouvernement libanais. C'est au gouvernement libanais de nous indiquer quelles sont pour lui ses priorités, c'est comme cela que les choses se font, ce n'est pas dans l'autre sens. Ce n'est pas la France qui doit savoir ce qu'il faut pour le Liban. C'est au gouvernement libanais, au Premier ministre, au ministre de la Défense, au président de la République de décider ce que doivent être les priorités d'équipements. Comme vous le savez, la France est prête à livrer des hélicoptères pour permettre de donner aux forces armées libanaises des moyens aéroportés significatifs, encore faut-il que du côté libanais il y ait la même volonté.
Q - Redoutez-vous que les armes livrées aux FAL tombent aux mains du Hezbollah ?
R - Chaque programme, chaque décision d'exportation d'armements français, relèvent de la même procédure. C'est une procédure extrêmement rigoureuse qui est placée sous l'autorité du Premier ministre et qui réunit le ministère de la Défense, le ministère des Affaires étrangères et européennes, le ministère de l'Economie et des Finances, et un représentant de la présidence de la République. Les cessions qui peuvent être effectuées vers un certain nombre de pays dont le Liban, sont examinées selon cette procédure, avec un certain nombre de critères, dont celui bien entendu de faire en sorte que les armes qui sont livrées ne soient pas génératrices d'un certain nombre de conséquences collatérales qui amèneraient à créer plus de tension que de sécurité et de stabilité. Ceci est examiné avec beaucoup d'attention. Mais il n'y a pas de raison particulière pour considérer que les livraisons qui seraient faites aux forces armées libanaises ne puissent pas être parfaitement réceptionnées par l'armée libanaise.
Q - Pourquoi la visite de M. Kouchner dans la région a-t-elle été annulée ?
R - C'est simplement une question d'agenda ; c'est uniquement cela. Je crois que cela va se faire dans les jours qui viennent.
Q - (A propos de la fourniture d'armements aux FAL)
R - Ce sont des discussions techniques, opérationnelles, pour bien voir si ce que nous serions prêts à fournir ou ce que souhaite le gouvernement libanais correspond aux besoins les plus urgents de l'armée libanaise. C'est cette discussion technique qui est en cours.
Q - Concernant le transfert de Scud au Hezbollah par la Syrie ?
R - Nous n'avons à ce stade aucune information particulière nous permettant d'accréditer l'idée qu'il y ait aujourd'hui dans le Sud Liban des Scud.
Q - (Inaudible)
R - Ce n'est pas ce qu'a dit M. Kouchner. Je ne crois pas qu'il ait dit cela. Je pense que c'est exactement dans la même ligne. Nous avons entendu les déclarations israéliennes sur ce sujet. Les éléments qui sont en notre possession ne permettent pas d'accréditer cette idée-là. J'ai interrogé mon homologue libanais, Elias Murr, qui comme nous, n'a aucune information de ce type. Les membres de la FINUL pas plus. Si Israël a des éléments d'informations particuliers à nous donner, qu'il nous les donne.
Q - (Inaudible)
R - Il n'y a pas d'agression israélienne significative aujourd'hui.
Q - (Inaudible)
R - Les incursions aériennes. C'est malheureusement quelque chose qui existe depuis longtemps sur lequel nous nous sommes déjà prononcés. Il faut que la résolution des Nations unies soit pleinement et entièrement respectée par l'ensemble des parties ; c'est cela le message de la France.
C'est un message qui ne cherche pas à attiser le feu mais qui, au contraire, cherche à rappeler en permanence qu'il y a une résolution des Nations unies qui engage la totalité des Etats, qui engage la totalité de la communauté internationale et qui doit être respectée par tout le monde, voilà le message de la France. Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 mai 2010