Texte intégral
Dans le cadre d'un déplacement en Asie du Sud Est qui m'amènera en Malaisie et au Cambodge, j'ai tenu absolument à ce que la première étape de ce voyage soit Singapour. J'y rencontrerai Madame Lim, Ministre auprès du premier Ministre, en charge notamment des questions financières et de transport. Je suis également venue à Singapour pour développer et renforcer la relation de notre pays avec les deux fonds souverains singapouriens : GIC et TEMASEK.
Et comment passer à Singapour, véritable plaque tournante en Asie, sans vous rencontrer ! Avec près de 430 sociétés et près de 9000 personnes, vous représentez la première communauté d'affaires française dans l'ASEAN, vous êtes à Singapour au coeur de cette communauté de l'Asie du Sud Est, entre les deux grandes puissances émergentes que sont la Chine et l'Inde. A ce titre, vous êtes les témoins privilégiés mais aussi les acteurs des mutations impressionnantes que connaît cette partie du monde.
Depuis son indépendance en 1965, Singapour a connu une croissance économique spectaculaire, quasi ininterrompue jusqu'à la fin des années 90.
La crise asiatique est certes passée par là, mais la cité du Lion a su rebondir ! Et elle rebondit à nouveau suite à la crise financière de 2008/2009, le taux de croissance annoncé par le Gouvernement pour 2010 entre 7 et 9% le démontre amplement.
De fait, Singapour est désormais clairement un pays moderne et développé. En moins d'un demi-siècle, les Singapouriens ont fait de leur cité un Etat prospère, stable politiquement et socialement, en jouant intelligemment de leurs atouts.
Singapour est à ce jour le 3e pays le plus compétitif selon le Global Competitiveness Survey 2010 du World Economic Forum, l'une des trois grandes places financières d'Asie avec Tokyo et Hong Kong. Ce succès s'appuye sur un Etat très structuré, présentant une très bonne sécurité juridique pour les investisseurs, une grande sûreté pour les personnes, doté de systèmes scolaire et de santé performants, d'infrastructures d'excellente qualité.
Cette réussite, je sais que les quelques 430 entreprises françaises implantées ici en sont également des acteurs essentiels. Qu'il s'agisse des services, des banques, des biens de consommation, de l'industrie du luxe, des travaux publics ou des technologies de pointe, votre dynamisme porte haut les couleurs de notre pays. Notre commerce bilatéral d'ailleurs a atteint en 2009 près de 7 milliards d'euros. Notre excédent bilatéral sur ce pays est de l'ordre de 2 milliards d'euros, soit le septième excédent mondial, nos parts de marchés à Singapour dépassent celles de l'Allemagne et se montent à 3,5 %, loin devant le Royaume-Uni ou l'Italie. Enfin notre stock d'IDE s'élève à plus de 4 milliards d'euros plaçant Singapour en troisième position après la Chine et le Japon en Asie.
Sachez, et c'est le premier message que je souhaitais vous porter aujourd'hui que votre pays est fier de ce que vous apportez à cette cité remarquable et à sa prospérité.
Mais je sais qu'il y a un certain nombre de sujets qui vous intéressent. Je suis venu dialoguer avec vous avec franchise pour savoir ce dont vous avez besoin et ce que nous pourrions faire de mieux ensemble. Je souhaiterais à ce titre aborder deux sujets :
1) premièrement, le développement des affaires entre la France et Singapour. En dépit des résultats excellents que je viens de rappeler, les choses peuvent encore être améliorées. Il nous faudrait avant tout :
- consolider notre courant d'affaires pour certains secteurs en prenant appui en particulier sur les pôles de compétitivité que nous avons mis en place voici trois ans et qui permettent de créer des synergies et valoriser des technologies autour de territoires et de segments précis d'activités. Je pense notamment au secteur des technologies de l'information ainsi qu'aux sciences de la vie, mais aussi à des secteurs plus traditionnels comme le secteur de l'aéronautique, des vins et plus largement des biens de consommation.
- je pense également que le nombre de PME exportatrices ou implantées à Singapour mériterait d'être encore dynamisé. Je salue du reste le courage de celles et ceux d'entre vous qui sont venus ici créer leur propre structure ; vous êtes pour moi autant d'exemples de réussite du savoir faire et de l'esprit d'entreprise français dans cette partie du monde. Il revient à mes services de continuer à accompagner la croissance des PME, et c'est l'une des missions dévolues à UbiFrance dont je salue les résultats obtenus en 2009 en dépit de la crise, mais c'est aussi la responsabilité de chacun d'entre nous et en particulier des grands groupes sur lesquels je compte beaucoup pour aider à porter le développement des PME dans l'ensemble de l'Asie du Sud-est, profitant en particulier du rôle de plate-forme régionale de Singapour.
- je pense enfin, toujours sur ce premier point de la relation d'affaires entre nos deux pays, que l'actuelle négociation récemment lancée en vue d'aboutir à un accord de libre échange entre Singapour et l'Union Européenne pourra tirer davantage vers le haut les flux d'échanges et de relations d'affaires que nous entretenons avec Singapour. Sur ce sujet, n'hésitez surtout pas à me faire remonter ainsi qu'au Service Economique Régional de Singapour l'ensemble des demandes que vous souhaiteriez voir incluses dans ces discussions. Il est toujours temps, la négociation venant tout juste de débuter. Je tiens à ce propos à souligner combien l'Union Européenne, à mes yeux injustement décriée ces dernières semaines s'agissant de son prétendu manque de réactivité face à la crise des dettes souveraines (qui ne constituent du reste pas un problème spécifiquement européen), demeure le socle de notre expansion économique internationale, et représente une opportunité pour nos entreprises en termes de nouveaux marchés, y compris au-delà même, précisément, des frontières européennes.
2) Deuxième point que je souhaitais brièvement évoquer quant à la relation France-Singapour, la question des investissements et des investissements croisés notamment. Comme je l'ai indiqué, le stock d'investissements français ici est conséquent. Je pense toutefois qu'un objectif de réciprocité pourrait favoriser l'activité en France et soutenir en particulier l'emploi, qui reste le sujet majeur de préoccupations de nos concitoyens. Pour cela le Gouvernement a engagé dans notre pays les réformes de structure indispensables à sa modernisation. Si celles-ci prennent nécessairement du temps, dans la mesure où l'évolution des structures passe aussi par des changements culturels parfois substantiels, beaucoup de choses ont d'ores et déjà été réalisées, qu'il s'agisse de l'appui à l'entreprenariat, de la politique de soutien à l'innovation, de la remise en ordre des finances publiques. Ce message, je souhaite le faire passer à mes interlocuteurs singapouriens et notamment aux responsables des fonds souverains que je rencontrerai demain, afin qu'ils soient encore plus présent en France, qui figure chaque année parmi les trois principaux pays récipiendaires en termes d'IDE, illustration s'il en était besoin de l'attractivité considérable de votre pays.
A tous un grand merci pour votre attention, je suis prête à répondre à vos questions.
Source http://www.ambafrance-sg.org, le 9 juin 2010
Et comment passer à Singapour, véritable plaque tournante en Asie, sans vous rencontrer ! Avec près de 430 sociétés et près de 9000 personnes, vous représentez la première communauté d'affaires française dans l'ASEAN, vous êtes à Singapour au coeur de cette communauté de l'Asie du Sud Est, entre les deux grandes puissances émergentes que sont la Chine et l'Inde. A ce titre, vous êtes les témoins privilégiés mais aussi les acteurs des mutations impressionnantes que connaît cette partie du monde.
Depuis son indépendance en 1965, Singapour a connu une croissance économique spectaculaire, quasi ininterrompue jusqu'à la fin des années 90.
La crise asiatique est certes passée par là, mais la cité du Lion a su rebondir ! Et elle rebondit à nouveau suite à la crise financière de 2008/2009, le taux de croissance annoncé par le Gouvernement pour 2010 entre 7 et 9% le démontre amplement.
De fait, Singapour est désormais clairement un pays moderne et développé. En moins d'un demi-siècle, les Singapouriens ont fait de leur cité un Etat prospère, stable politiquement et socialement, en jouant intelligemment de leurs atouts.
Singapour est à ce jour le 3e pays le plus compétitif selon le Global Competitiveness Survey 2010 du World Economic Forum, l'une des trois grandes places financières d'Asie avec Tokyo et Hong Kong. Ce succès s'appuye sur un Etat très structuré, présentant une très bonne sécurité juridique pour les investisseurs, une grande sûreté pour les personnes, doté de systèmes scolaire et de santé performants, d'infrastructures d'excellente qualité.
Cette réussite, je sais que les quelques 430 entreprises françaises implantées ici en sont également des acteurs essentiels. Qu'il s'agisse des services, des banques, des biens de consommation, de l'industrie du luxe, des travaux publics ou des technologies de pointe, votre dynamisme porte haut les couleurs de notre pays. Notre commerce bilatéral d'ailleurs a atteint en 2009 près de 7 milliards d'euros. Notre excédent bilatéral sur ce pays est de l'ordre de 2 milliards d'euros, soit le septième excédent mondial, nos parts de marchés à Singapour dépassent celles de l'Allemagne et se montent à 3,5 %, loin devant le Royaume-Uni ou l'Italie. Enfin notre stock d'IDE s'élève à plus de 4 milliards d'euros plaçant Singapour en troisième position après la Chine et le Japon en Asie.
Sachez, et c'est le premier message que je souhaitais vous porter aujourd'hui que votre pays est fier de ce que vous apportez à cette cité remarquable et à sa prospérité.
Mais je sais qu'il y a un certain nombre de sujets qui vous intéressent. Je suis venu dialoguer avec vous avec franchise pour savoir ce dont vous avez besoin et ce que nous pourrions faire de mieux ensemble. Je souhaiterais à ce titre aborder deux sujets :
1) premièrement, le développement des affaires entre la France et Singapour. En dépit des résultats excellents que je viens de rappeler, les choses peuvent encore être améliorées. Il nous faudrait avant tout :
- consolider notre courant d'affaires pour certains secteurs en prenant appui en particulier sur les pôles de compétitivité que nous avons mis en place voici trois ans et qui permettent de créer des synergies et valoriser des technologies autour de territoires et de segments précis d'activités. Je pense notamment au secteur des technologies de l'information ainsi qu'aux sciences de la vie, mais aussi à des secteurs plus traditionnels comme le secteur de l'aéronautique, des vins et plus largement des biens de consommation.
- je pense également que le nombre de PME exportatrices ou implantées à Singapour mériterait d'être encore dynamisé. Je salue du reste le courage de celles et ceux d'entre vous qui sont venus ici créer leur propre structure ; vous êtes pour moi autant d'exemples de réussite du savoir faire et de l'esprit d'entreprise français dans cette partie du monde. Il revient à mes services de continuer à accompagner la croissance des PME, et c'est l'une des missions dévolues à UbiFrance dont je salue les résultats obtenus en 2009 en dépit de la crise, mais c'est aussi la responsabilité de chacun d'entre nous et en particulier des grands groupes sur lesquels je compte beaucoup pour aider à porter le développement des PME dans l'ensemble de l'Asie du Sud-est, profitant en particulier du rôle de plate-forme régionale de Singapour.
- je pense enfin, toujours sur ce premier point de la relation d'affaires entre nos deux pays, que l'actuelle négociation récemment lancée en vue d'aboutir à un accord de libre échange entre Singapour et l'Union Européenne pourra tirer davantage vers le haut les flux d'échanges et de relations d'affaires que nous entretenons avec Singapour. Sur ce sujet, n'hésitez surtout pas à me faire remonter ainsi qu'au Service Economique Régional de Singapour l'ensemble des demandes que vous souhaiteriez voir incluses dans ces discussions. Il est toujours temps, la négociation venant tout juste de débuter. Je tiens à ce propos à souligner combien l'Union Européenne, à mes yeux injustement décriée ces dernières semaines s'agissant de son prétendu manque de réactivité face à la crise des dettes souveraines (qui ne constituent du reste pas un problème spécifiquement européen), demeure le socle de notre expansion économique internationale, et représente une opportunité pour nos entreprises en termes de nouveaux marchés, y compris au-delà même, précisément, des frontières européennes.
2) Deuxième point que je souhaitais brièvement évoquer quant à la relation France-Singapour, la question des investissements et des investissements croisés notamment. Comme je l'ai indiqué, le stock d'investissements français ici est conséquent. Je pense toutefois qu'un objectif de réciprocité pourrait favoriser l'activité en France et soutenir en particulier l'emploi, qui reste le sujet majeur de préoccupations de nos concitoyens. Pour cela le Gouvernement a engagé dans notre pays les réformes de structure indispensables à sa modernisation. Si celles-ci prennent nécessairement du temps, dans la mesure où l'évolution des structures passe aussi par des changements culturels parfois substantiels, beaucoup de choses ont d'ores et déjà été réalisées, qu'il s'agisse de l'appui à l'entreprenariat, de la politique de soutien à l'innovation, de la remise en ordre des finances publiques. Ce message, je souhaite le faire passer à mes interlocuteurs singapouriens et notamment aux responsables des fonds souverains que je rencontrerai demain, afin qu'ils soient encore plus présent en France, qui figure chaque année parmi les trois principaux pays récipiendaires en termes d'IDE, illustration s'il en était besoin de l'attractivité considérable de votre pays.
A tous un grand merci pour votre attention, je suis prête à répondre à vos questions.
Source http://www.ambafrance-sg.org, le 9 juin 2010