Point de presse de M. Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat aux affaires européennes, sur les relations franco-turques, la question du nucléaire iranien et sur le conflit israélo-palestinien, à Istanbul le 11 juin 2010.

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Circonstance : Déplacement à Istanbul (Turquie), le 11 juin 2010

Texte intégral

On est dans un moment particulièrement stratégique. Vous l'avez tous compris. Mon voyage ici n'est pas anodin. Il a naturellement été validé au plus haut niveau. Le président de la République turc sera là ce soir. C'est très important que nous puissions dialoguer dans cette période. Il se passe beaucoup de choses. En Europe, pour l'avenir même de la zone euro, avec la réunion des ministres des Finances de lundi et le Conseil européen de la semaine prochaine, il se passe beaucoup de choses au niveau stratégique et diplomatique puisque nous avons aussi une réunion des ministres des Affaires étrangères particulièrement importante lundi après le vote de la résolution 1929 sur l'Iran et après ce très grave incident en mer il y a une quinzaine de jours qui a beaucoup ému ici. Dans les deux cas, on retrouve la Turquie comme acteur important. Et donc il est très important que nous soyons bien en phase avec nos partenaires turcs et que, encore une fois, dans une perspective dynamique des choses, cette relation franco-turque ne reste pas enlisée sur le désaccord sur le point d'arrivée de la négociation que nous voulons poursuivre.
Tout le travail que j'ai fait depuis ma nomination il y a un an, en parfait accord avec mon collègue turc, c'était de trouver le moyen de faire avancer la relation franco-turque et de ne pas la rendre otage de ce désaccord assumé sur le point d'arrivée de la négociation. Et je crois que cela a porté ses fruits, que s'est installée depuis une année une relation de confiance au plus haut niveau. On a eu une visite très réussie du président Gül, une visite très réussie du Premier ministre Erdogan. Nicolas Sarkozy a annoncé à cette occasion qu'il se rendrait en Turquie à la fin de l'année précisément parce que la Turquie est aussi notre partenaire au sein du G20 dont nous assurerons la présidence à la fin de l'année.
Nous sommes très activement en train de travailler à ce partenariat à tous les niveaux. L'ambassadeur le sait bien puisqu'il fait un très gros travail dans ce domaine On commence à voir les résultats, en matière économique, culturelle, militaire, lutte anti-terroriste, stratégique, une action en parallèle qui est extrêmement positive, je trouve, pour la stabilité en Europe.
Plus que jamais, après les événements que nous venons de vivre à Gaza et au Conseil de sécurité, sur la question nucléaire iranienne, il est très important que nous restions bien en phase. Et c'est le message que j'ai publiquement transmis ce matin. Je le redirai ce soir au président Gül. Et tout à l'heure je déjeune avec mon ami Egemen Bagis en tête-à-tête. C'est comme cela que nous avions commencé il y un an, par un dîner en tête-à-tête au Quai d'Orsay. Nous nous voyons très régulièrement. Et je verrai demain avant de prendre l'avion une autre amie, ancienne députée socialiste, qui est maintenant la conseillère Europe du président Gül.
Q - Ce qui s'est passé ces 15 derniers jours, après le "non" sur l'Iran de la Turquie et les incidents en méditerranée à Gaza, ne constituent-ils pas un sujet d'inquiétude pour les Européens.
R - J'ai dit très clairement les choses ce matin. Ce discours, il a été très travaillé, très réfléchi, je l'ai écrit moi-même, nous l'avons discuté en interne. J'ai cité le général de Gaulle à dessein (depuis des siècles, nous avons pris, ici, l'habitude de tenir la Turquie pour un grand Etat, plein de courage, de fierté, de capacités, et prestigieux symbole de toutes les luttes, épreuves et espérances de l'Orient. Mais c'est aussi dans l'ordre politique que tout porte la Turquie et la France à resserrer leurs rapports. Le fait que toutes deux ne prétendent dominer d'aucune façon aucun autre Etat et n'en sont que plus résolues à ne se laisser dominer par personne crée entre elles, tout d'abord, une sympathie fondamentale. En Europe notamment, dont la Turquie s'incorpore une des capitales historiques, en Europe, qu'elle joint à l'Asie par-dessus des détroits essentiels, en Europe dont le destin se trouve hypothéqué par le problème du sort de l'Allemagne, l'intérêt de nos deux républiques n'est-il pas de conjuguer leurs efforts pour qu'au lieu de l'opposition stérile de deux camps s'établissent la détente, l'entente et la coopération entre tous les peuples de notre continent ? Sachant qu'elles sont, au milieu du monde difficile et dangereux d'à présent, la volonté d'indépendance de la Turquie - peuple compact, force solide, Etat organisé - et l'importance qu'elle a dans la région essentielle du monde où elle se trouve située, nous sommes tout disposés à rapprocher notre politique de la sienne).
La Turquie est un grand pays comme nous, un pays indépendant, qui a une grande histoire. Il est complètement absurde de présenter la Turquie comme une espèce de propriété de l'Occident, qu'on "perdrait" si on la poussait dehors. J'ai entendu des voix, et non des moindres, expliquer cela. Je trouve cela totalement absurde. La Turquie a des intérêts nationaux importants et une histoire qui fait qu'elle existe en Europe et qu'elle existe aussi sur tout le pourtour de la méditerranée, dans les Balkans, en Asie centrale, et jusque dans ses relations avec la Russie. C'est un grand pays, qui comme nous est un pays indépendant, et qui comme nous a une ambition et beaucoup de volonté d'exister. J'observe l'activisme de la diplomatique turque. Les Turcs ont une diplomatie tout à fait impressionnante. Des gens tout à fait capables. Une intensité de déplacement assez impressionnante. J'étais dans les Balkans la semaine dernière en Serbie avec mon collègue Egemen Bagis, mais il y avait eu auparavant plusieurs autres visites turques en Serbie, plusieurs autres au Kosovo, plusieurs autres dans tous les pays des Balkans. Il y a une vieille présence turque dans cette région. Ils sont très présents en Asie centrale, ils ont une politique à eux en Afghanistan, qu'ils jouent très finement et qui n'est pas nécessairement celle de l'allié "lambda" de l'OTAN, avec notamment une présence civile très forte, une relation d'intermédiaire qu'ils jouent assez finement entre deux gouvernements, le gouvernement afghan et le gouvernement pakistanais, qu'ils réunissent régulièrement, y compris au niveau des chefs des services spéciaux. Ils ont une influence importante, en Syrie. Nous l'avons compris en France, d'ailleurs nous travaillons étroitement avec les Turcs sur l'ensemble de ces dossiers.
Donc, est-ce que nous avons peur que la Turquie s'affirme ? Non. C'était prévu. Est-ce qu'on aurait souhaité qu'ils nous soutiennent aux Nations unies ? Bien sûr qu'on aurait souhaité qu'ils aient un vote d'abstention après leur initiative et pas un vote négatif. Cela dit, c'est un pays indépendant. Je crois qu'ils ont parfaitement compris que la nucléarisation de l'Iran n'est pas dans l'intérêt de la sécurité de la Turquie, en aucun cas. Car ils savent autant que nous que la nucléarisation de l'Iran entraînerait une cascade de prolifération au Proche-Orient. Et donc cela les concernerait tout à fait immédiatement. Donc le but c'est de rester en phase, et de rester en phase aussi sur le Proche-Orient. Sur l'analyse du blocus, il n'y a pas de désaccord. Nous considérons que le blocus est contre-productif. Il faut en finir avec ce blocus. Nous y mettons beaucoup d'argent côté européen. Bernard Kouchner a annoncé cette semaine un certain nombre d'initiatives que nous sommes en train de discuter au niveau de l'Union européenne avec de Mme Ashton que nous allons mandater pour regarder comment faire de la levée du blocus partie intégrante de la négociation. Et surtout de permettre les livraisons de matériel indispensable à la population gazaouie, rapidement, sans pour autant sacrifier les intérêts de sécurité d'Israël. Cela demande que nous reprenions ce qui avait bien marché avant l'arrivée de Hamas avec le système EUBAM à Rafah, et que nous regardions aussi ce qui peut être fait par voie maritime. Nous allons donner un mandat très clair à Mme Ashton. Il n'est pas question de rester simplement les payeurs et les spectateurs. Nous devons être des acteurs pleins et entiers de cette situation.
Q - Justement, peut-on associer la Turquie dans une démarche vis-à-vis du blocus de Gaza ?
R - Je crois qu'il le faut. Il faut vraiment traiter les Turcs en partenaires. C'est leur souhait. C'est notre souhait. Pourquoi se priver d'un grand pays musulman, qui naturellement est très heurté ? Ils ont eu quand même neuf morts et plusieurs dizaines de blessés. Est-ce que l'opération a été parfaitement menée ? On peut en discuter. Est-ce qu'elle a été correctement traitée par les Israéliens ? On n'en discute même pas, on l'a condamnée et nous avons demandé une enquête crédible, conforme aux standards internationaux en la matière. On a condamné l'utilisation disproportionnée de la force. Maintenant, il s'agit de passer à la désescalade. Et de passer à une approche constructive des Européens et de la Turquie ensemble, pour contribuer à l'aide humanitaire à la population gazaouie et à la reprise du dialogue. Quelle est l'alternative ? L'escalade ?
Q - Est-ce que vous voyez des signaux de la Turquie qui montreraient que la Turquie s'engage vers une désescalade justement ?
R - Les contacts que j'ai eus ce matin vont dans cette direction. Mais je serai en mesure de vous confirmer cela à l'issue de ce bref voyage. Malheureusement je ne verrai pas le Premier ministre, qui n'est pas là, ni M. Davutoglu, lui aussi absent. Ce que j'entends pour l'instant montre une compréhension de cela. C'est aussi aux Turcs bien entendu qu'il faut poser la question.
Q - Comment percevez-vous la situation actuelle ?
R - Il est important que la Turquie reste en phase. Et il est important de passer à la désescalade. Sur le dossier du Proche-Orient, il y doit y avoir une approche constructive, qu'il s'agisse de l'aide humanitaire et de la contribution au processus de paix. Pour qu'elle reste efficace, la diplomatie doit être audible des deux côtés. C'est très important. Il faut que les liens avec Israël soient maintenus. La Turquie doit être audible en Israël aussi. Les impératifs évidents de la sécurité d'Israël doivent être aussi pris en compte dans l'équation turque. Mais je crois comprendre que ce débat a lieu dans les cercles dirigeants en Turquie. Passer complètement de l'autre côté, ce n'est pas le meilleur moyen d'être efficace.
Q - Avez-vous été déçu du vote turc au Conseil de sécurité ? Vous attendiez-vous à cela ?
R - Ce n'est pas la question. Nous avons soutenu l'initiative du président Lula et du Premier ministre Erdogan parce que cela a fait bouger les lignes dans un contexte où les Iraniens sentaient bien la montée de la pression internationale. Le protocole annoncé le 17 mai de toute évidence ne répondait pas à la totalité du problème, mais il montrait que quand elle est unie, la communauté internationale obtient de faire bouger les lignes du côté iranien. Donc, plus nous serons unis, et plus nous obtiendrons un mouvement. C'est de ce point de vue que je regrette le vote turc. C'est très important que la Chine et la Russie soient complètement avec nous dans cette affaire. C'est la seule chose que regardent les Iraniens. Et cette résolution va assez loin, sur les livraisons d'armes, sur la désignation de certaines sociétés, d'individus. Elle se situe à un an d'une élection, qui a été une année de répression du peuple iranien. Il ne faut pas être indifférent à cela. Donc plus nous serons unis tous ensemble, y compris avec notre partenaire turc, mieux on peut espérer une solution négociée de cette crise, qui ne débouche pas sur une cascade de prolifération. C'est aussi l'intérêt de la Turquie. Que pour des raisons tactiques, on ait eu ce vote, cela peut se comprendre. Chacun a ses considérations, y compris de politique intérieure. Le Brésil et l'Iran ont voulu montrer que dans un monde multipolaire, ce sont des puissances émergentes, c'est parfaitement compréhensible. Après tout, nous n'avons pas toujours été les premiers à voter toutes les résolutions qui nous étaient proposées par le Conseil de sécurité, y compris à des périodes récentes. On a su nous aussi marquer notre indépendance. Mais on a su aussi marquer notre intérêt stratégique. Notre intérêt stratégique avec la Turquie, il est convergent dans cette affaire. Au-delà des péripéties sur le chemin, il faut rester en phase, c'est l'essentiel. Sur ce point je n'ai pas d'inquiétude du tout.
Q - Ce qui avait été négocié était-il suffisant ? Finalement, cela n'a pas eu l'effet que vous espériez sur le vote ?
R - Ce qui a été fait a été parfaitement prévisible parce que chacun veut marquer son existence et son indépendance. Au-delà de ces postures politiques, il y a un intérêt stratégique absolument convergent. Et c'est pour cela que, sur l'Iran, nous avons salué un premier progrès. Pour la première fois les Iraniens envisageaient de sortir de chez eux une quantité non négligeable d'uranium. On ne va pas condamner une évolution positive qui est dû au travail de tout le monde. Cette initiative était bienvenue. Il faut continuer, ensemble. Et aboutir à un accord qui permette de ne plus avoir d'inquiétudes ou que ces inquiétudes ne soient pas exploitées pour fabriquer des bombes atomiques un peu partout dans cette région du monde parce que ce serait une très mauvaise nouvelle pour la paix. Vous avez vu à quel point la situation est sensible. Les peuples sont heurtés. Il ne faut pas créer de situations où il y a des étincelles, surtout dans une situation où la région serait proliférée. Nous voulons une solution négociée, qui inclue l'ensemble des matières fissiles et l'enrichissement à 20%. C'est pour cela nous maintenons la pression.
Q - Entre la Turquie et Israël, vous pensez qu'il y a des liens qui seraient définitivement brisés ou non ?
R - C'est une question à poser aux deux parties. Nous surveillons cela de très près bien sûr. Il est dans l'intérêt bien compris des deux camps de ne pas aller trop loin dans la dégradation. Les Israéliens doivent se demander pourquoi un blocus qui était censé isoler le Hamas se traduit par un isolement total d'Israël, qui l'amène à risquer de perdre le seul allié de poids dans le monde arabo-musulman et à perdre beaucoup d'amis parmi les Occidentaux. Je lisais hier un éditorial d'un ami anglo-américain, qui n'est pas un modeste expert, très connu dans un think tank de droite, républicain. Le papier d'Anthony Caudesman dans la presse américaine mérite d'être regardé. Quand vous avez le chez d'état-major chargé de la région Centcom, le général Petraeus, qui dit qu'Israël est devenue une "liability" pour la politique étrangère et la sécurité des Etats-Unis, quand vous regardez ce qui ressort de l'entretien entre le président Obama et le Premier ministre Netanhyaou, les Israéliens sont en train d'atteindre une limite dangereuse. Ce qui doit les amener à reconsidérer la totalité de leur approche sur le blocus de Gaza et aussi j'espère de leur approche sur que j'appelle le "bétonnage" à Jérusalem et plus généralement l'aide qu'ils doivent apporter à Abou Mazen et à son Premier ministre. Il est très important d'aider au développement des Palestiniens. La sortie de crise se fera par la prospérité, par la coopération, et pas par la guerre et les blocus. Côté turc, leur intérêt, il me semble, pour être un acteur dans la région, c'est d'être audible par les deux cotés. A eux d'apprécier. Ce n'est pas à moi de dire au gouvernement turc comment il doit peser sa politique étrangère. Clairement, nous avons besoin d'une Turquie qui reste audible des deux côtés. Et qui met, comme nous, en balance, d'un côt?? la sécurité d'Israël, et de l'autre, les droits du peuple palestinien. On ne peut pas admettre que Gaza soit une prison à ciel ouvert, que le ciment n'arrive pas, que l'eau n'arrive pas. Ce ne sont pas des conditions acceptables sur ce territoire. Nous l'avons dit très clairement côté français. Nous avons fortement inspiré la position de l'Union européenne adoptée en décembre dernier, qui est la ligne qu'a rejointe le président Obama il y a deux jours. Il y a maintenant un consensus total là-dessus. Le maintien des deux choses en parallèle - sécurité d'Israël et droit des Palestiniens -, la sortie par deux Etats ayant Jérusalem pour capitale, c'est un fait très important en politique internationale et que les Israéliens doivent accepter.
Q - Cet objectif est-il compatible avec le positionnement des Européens vis-à-vis du Hamas ?
R - S'agissant du Hamas, il n'y pas de sortie non plus si le Hamas n'accepte pas la vie de son voisin. Sinon, on rentre dans des processus sans issue. La sortie passe par le dialogue inter-palestinien et par une forme de reconnaissance du droit de l'autre à exister. Si l'autre est nié, il est évident qu'on restera dans des situations d'impasse. C'est pour cela que nous soutenons le dialogue inter-palestinien. C'est pour cela qu'il faut aider Abou Mazen et que, sur le plan de vie quotidienne, la vie des Gazaouis doit changer. Ce n'est pas en punissant les Gazaouis qu'on va régler le problème de la reconnaissance d'Israël par le Hamas. C'est même l'inverse. Cela ne fait que renforcer le pouvoir d'une minorité très dure et qui a le pouvoir sur une population elle-même prise en otage. Il faut en sortir.
Q - On parle d'une initiative en cours de Bernard Kouchner pour apporter une réponse au blocus en trouvant un mécanisme pour permettre l'arrivée d'une aide humanitaire. La Turquie peut-elle participer à cet effort-là ?
R - Pourquoi pas ? Ce qui existe aujourd'hui, ce sont des points de passage terrestres. Les Israéliens ont dit qu'ils étaient prêts à a voir acheminer l'aide humanitaire par voie terrestre, sous réserve de garantie de sécurité. Nous examinons comment faire pour apporter ces garanties de sécurité. Nous l'avons fait par le passé. Il est parfaitement envisageable de mettre en place un système pour le permettre aujourd'hui par voie terrestre ou maritime. Ce sont les idées que nous avons présentées à Mme Ashton et à nos partenaires européens cette semaine. J'espère que la réunion des ministres de lundi permettra d'avancer rapidement. Il est prévu que Mme Ashton se rende sur place, avec un mandat clair. Il faut qu'on arrive rapidement à des solutions.
Q - Que pensez-vous des déclarations de Mahmoud Abbas disant hier à New York que la perspective d'une solution à deux Etats s'éloigne ?
R - Je comprends que la situation soit très difficile pour lui. Il faut vraiment essayer de l'aider. Il y a des progrès en Cisjordanie, mais qui sont quand même conditionnés par beaucoup d'obstacles, de barrages. Mais on voit qu'il y a un énorme potentiel de développement parce que même avec ces barrages, on voit une croissance de l'économie palestinienne là-bas qui est de l'ordre de 8 %. Il faut lever ces obstacles, c'est l'intérêt de tout le monde. Lui doit être conforté. Nous le faisons côté français.
Q - Une coopération nucléaire s'ébauche entre la Turquie et la Russie. Comment la France l'envisage-t-elle ?
R - La Turquie a lancé un grand programme de développement nucléaire qui est d'ailleurs cohérent avec son rythme de développement. Quand vous avez un taux de croissance de 5 à 7 % annuel, entre la hausse du PIB et la consommation d'énergie, le rapport est de 1 à 1, donc il est complètement normal que la Turquie choisisse de se lancer dans l'énergie nucléaire. Il y aura là plusieurs fournisseurs, un nombre important de centrales. Je suis absolument convaincu, parce qu'on en a discuté lors des récentes visites à Paris du président Gül et du Premier ministre Erdogan, qu'il y a pour l'industrie française de très importantes perspectives dans ce pays.
Q - Sur l'assassinat du président de la conférence épiscopale de Turquie, avez-vous le sentiment que les autorités turques traitent cela sérieusement ? Ce n'est pas la première fois que cela arrive.
R - Non, ce n'est pas la première fois que cela arrive. Il y a eu des incidents dans le passé. On regarde cela de très près. Notre ambassade notamment regarde cela de très près.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 juin 2010