Texte intégral
FRANÇOIS FILLON, PREMIER MINISTRE
Je voudrais tout d'abord remercier le Premier ministre Jens STOLTENBERG avec lequel, je viens d'avoir une réunion de travail à la fois très productive et en même temps très amicale. Je voudrais le remercier pour l'accueil chaleureux qui m'a été réservé depuis mon arrivée en Norvège. La Norvège, c'est pour nous un partenaire, c'est un allier et c'est un ami de très longue date. J'ai d'ailleurs eu le plaisir d'évoquer ce matin l'ancienneté et la qualité de nos relations avec sa majesté le Roi Harald V. Nos deux pays sont unis par des liens très étroits, comme l'illustre l'appartenance de la Norvège à l'Espace économique européen, à l'Espace de Schengen, à l'Otan. La Norvège et la France sont des partenaires dans des domaines absolument fondamentaux : l'énergie, la lutte contre les changements climatiques, la sécurité internationale, le développement.
Et j'ai voulu, peut-être après une trop longue interruption des visites de chefs de Gouvernement français en Norvège, venir à Oslo pour réaffirmer l'importance de ce partenariat politique et pour voir, avec le Premier ministre STOLTENBERG, comment renforcer encore notre dialogue et notre coopération sur ces sujets. La Norvège est un pays essentiel pour la France en matière d'énergie, c'est notre premier fournisseur de gaz et c'est notre deuxième fournisseur de pétrole. Et en raison de la fiabilité de la relation qui existe en matière énergétique entre la France et la Norvège, c'est évidemment une contribution essentielle à la sécurité énergétique de la France et de l'Europe que la Norvège apporte. Mais la France, ça n'est pas seulement pour la Norvège un client important. Les entreprises françaises dans ce secteur de l'énergie ont joué dès l'origine un rôle très important dans le développement de l'exploitation des hydrocarbures sur le plateau continental norvégien ; et ces entreprises françaises - dont plusieurs m'accompagnaient hier dans le Nord - ont la volonté d'y investir encore davantage, et en particulier avec les nouvelles opportunités qui s'ouvrent en mer de Barents.
Et donc c'est la raison pour laquelle, j'ai entamé ma visite par la présentation de l'usine d'extraction et de liquéfaction de gaz naturel de Snohvit à Hammerfest ; et j'ai redit au Premier ministre, comme je l'avais dit hier, combien j'ai été impressionné par le défi technologique et par le très haut niveau de sécurité et de prise en compte des préoccupations de l'environnement de cette unité d'extraction de gaz. Nos deux pays et leurs opérateurs partagent le souci constant de la sécurité des exploitations et de la protection de l'environnement. Et nous sommes convenus, à la lumière de la catastrophe qui est intervenue dans le golfe du Mexique, que l'amélioration de la sécurité des activités d'exploitation en mer devait faire partie de notre dialogue bilatéral annuel sur l'énergie et sur le climat en y associant nos industriels.
J'ai félicité le Premier ministre STOLTENBERG pour sa récente nomination à la coprésidence du groupe consultatif de haut niveau des Nations Unies sur le financement de la lutte contre les changements climatiques. Je suis certain qu'il fera preuve de toute l'énergie nécessaire - comme nous l'avons vu d'ailleurs dans la relation qui a été la nôtre au moment de la conférence de Copenhague - pour permettre à la communauté internationale de progresser. La France et la Norvège sont en effet déterminées à poursuivre l'objectif d'un accord international efficace et universel de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Et ensemble, nous allons soutenir la dynamique qui doit faire de la conférence de Cancun un succès. L'initiative internationale de lutte contre la déforestation, que nous avons lancée à Paris et à Oslo, est une avancée dans cette direction, et c'est une avancée qui a la caractéristique d'être soutenue par des engagements financiers concrets.
Nous avons aussi évoqué les questions touchant au Grand Nord, ma visite à Hammerfest a, en effet, renforcé ma conviction que cette région, aujourd'hui centre mondial de la recherche sur le changement climatique, sera amenée à jouer un rôle de plus en plus important à l'avenir, notamment dans le domaine économique, dans le domaine stratégique et dans le domaine de l'environnement. D'où la nécessité de faire prévaloir dans cette région un esprit de coopération, comme la Norvège et la Russie viennent de le faire en signant un accord très important sur la délimitation de leurs frontières maritimes. D'où l'importance également que la France attache à sa participation en tant qu'observateur permanent au Conseil arctique.
Voilà mesdames et messieurs, cet entretien m'a conforté dans le sentiment que le partenariat entre la France et la Norvège s'appuyait sur des fondements très solides. Nous partageons des valeurs communes, nous avons des intérêts stratégiques communs et nous sommes, de la même façon et avec la même intensité, décidés à exercer nos responsabilités en faveur de la paix, en faveur des droits de l'homme, en faveur du développement durable. Je suis donc convaincu que notre partenariat et nos échanges vont encore s'intensifier à l'avenir, et nous avons gardé beaucoup de sujets pour le déjeuner qui va suivre, tant les relations entre la France et la Norvège sont denses et confiantes.
QUESTION DE YANNICK FALT, FRANCE INFO
Monsieur le Premier ministre, concernant un sujet franco-français, on lit ici et là qu'il y aurait des divergences de point de vue entre l'Elysée et Matignon, concernant la réforme des retraites qui doit être annoncée mercredi. Y a-t-il des divergences de point de vue et est-il vrai que vous seriez, vous, favorable à un report de l'âge légal à 63 ans, quand l'Elysée serait favorable à un report de l'âge légal à 62 ans ?
FRANÇOIS FILLON
Ce sont des fantasmes. Il n'y a pas de divergence entre l'Elysée et Matignon sur ce sujet. La vérité c'est que nous travaillons avec le président de la République et les ministres concernés, Monsieur WOERTH, Madame LAGARDE, Monsieur BAROIN depuis des semaines pour bâtir, et nous avons encore des réunions à venir d'ici demain soir, pour bâtir une réforme qui soit à la fois efficace, ce qui veut dire que nous devons parvenir à l'équilibre du financement des retraites à l'horizon de 2020 ; qui soit juste, c'est-à-dire que nous devons à l'occasion de cette réforme corriger un certain nombre d'injustices qui existent dans le système de retraite français ; et enfin qui soit raisonnable, et il y a sur tous ces points un accord parfait entre le président de la République et moi-même. Et vous verrez, lorsque les conclusions de nos réflexions et de nos travaux seront proposées aux Français mercredi, qu'on ne peut pas résumer la réforme des retraites à la seule question de savoir si c'est à 63 ou à 62 ans qu'il convient de partir. Le rythme de l'évolution de la durée de cotisation, les financements complémentaires que nous allons proposer, tout cela est aussi important que cette question.
JOURNALISTE NORVEGIEN
Monsieur le Premier ministre, l'Europe fait face à une crise sans précédent, est-ce que vous avez peur pour l'État providence en Europe ?
FRANÇOIS FILLON
Il n'est pas question de remettre en cause le rôle qu'ont les Etats dans nos démocraties européennes pour soutenir les plus faibles. Au fond, c'est un des fondements de nos démocraties européennes que de faire en sorte que l'Etat redistribue une partie des richesses qui sont produites pour venir en aide aux plus faibles. Et je ne pense pas que ce soit un modèle dépassé, je pense que c'est au contraire un modèle que nous devons faire valoir aux pays émergents. Parce que c'est le sens du progrès, c'est le sens de l'histoire, faire en sorte qu'il y ait plus de justice sur la planète. Mais, en même temps, si le soutien que les Etats apportent aux plus défavorisés se traduit à terme par la transmission d'une immense dette aux générations futures, alors ce n'est plus un progrès et on ne peut plus parler d'Etat providence. Donc il faut que nous fassions les efforts nécessaires à la fois de compétitivité de nos économies pour avoir de la croissance et en même temps de réduction des dépenses publiques qui ne sont pas absolument indispensables, pour que les dettes des Etats soient soutenables. S'agissant de la France, nous avons un niveau d'endettement qui est élevé. Nous avons un niveau de dépenses publiques qui est très élevé, un des plus élevés au monde. Ca veut dire que nous avons une marge d'amélioration de nos performances en matière de politique publique qui doit nous permettre de faire des économies, sans remettre en cause les fondements mêmes de notre système social et les valeurs auxquelles nous sommes attachés. Et je veux dire que je partage complètement la préoccupation qui a été évoquée à l'instant par le Premier ministre Jens STOLTENBERG, sur la nécessité pour les pays européens de piloter très finement les politiques économiques et financières qui sont conduites en ce moment. Il faut réduire l'endettement, notamment parce que nous avons fait pendant la crise des efforts de stimulation de l'économie qui pèsent aujourd'hui sur nos finances publiques, mais en même temps, veiller à ce que cette réduction de l'endettement ne vienne pas provoquer une nouvelle récession qui serait catastrophique sur le plan social et qui de toute façon nous conduirait, à l'avenir, à ne pas être en mesure de rembourser notre dette. Donc, c'est un pilotage très fin et la France tente de convaincre ses collègues européens d'adopter cette ligne qui consiste à mener une politique budgétaire raisonnable, mais à étaler dans le temps le remboursement de la dette, l'effort de réduction de déficit pour ne pas provoquer de choc en termes de croissance.
QUESTION DE PHILIPPE CORBE, RTL
Monsieur le Premier ministre pour compléter votre réponse de tout à l'heure, est-ce que parmi les financements complémentaires auxquels vous réfléchissez, il y a bien une contribution sur les plus hauts revenus ?
FRANÇOIS FILLON
Oui il y aura une contribution qui permettra à ceux qui sont les plus fortunés dans notre pays de participer au financement des retraites, je vous le confirme.
QUESTION D'UN JOURNALISTE NORVEGIEN
NON TRADUITE
FRANÇOIS FILLON
Je pense que nous avons passé le moment le plus difficile s'agissant de la crise bancaire. Les mesures qui ont été prises dans la plupart des pays européens sont tout à fait suffisantes pour sécuriser le système bancaire, en tous cas c'est le cas en France où les banques sont solides. Elles sont tellement solides que la question se pose de nouveau de savoir s'il faut taxer leurs résultats. Je crois que ce qui est très important, c'est qu'au plan international nous mettions bien en place des instruments de régulation pour éviter des surchauffes comme celles que nous avons connues. Ces instruments de régulation, c'est notamment l'idée d'une taxe bancaire qui permette de constituer un fonds de réserve pour faire face aux difficultés qui pourraient survenir à l'avenir. C'est un débat sur lequel la Norvège et la France, je crois, partagent la même opinion et que nous allons faire prospérer dans les prochaines semaines, dans le débat, dans le cadre international.Source http://www.gouvernement.fr, le 15 juin 2010
Je voudrais tout d'abord remercier le Premier ministre Jens STOLTENBERG avec lequel, je viens d'avoir une réunion de travail à la fois très productive et en même temps très amicale. Je voudrais le remercier pour l'accueil chaleureux qui m'a été réservé depuis mon arrivée en Norvège. La Norvège, c'est pour nous un partenaire, c'est un allier et c'est un ami de très longue date. J'ai d'ailleurs eu le plaisir d'évoquer ce matin l'ancienneté et la qualité de nos relations avec sa majesté le Roi Harald V. Nos deux pays sont unis par des liens très étroits, comme l'illustre l'appartenance de la Norvège à l'Espace économique européen, à l'Espace de Schengen, à l'Otan. La Norvège et la France sont des partenaires dans des domaines absolument fondamentaux : l'énergie, la lutte contre les changements climatiques, la sécurité internationale, le développement.
Et j'ai voulu, peut-être après une trop longue interruption des visites de chefs de Gouvernement français en Norvège, venir à Oslo pour réaffirmer l'importance de ce partenariat politique et pour voir, avec le Premier ministre STOLTENBERG, comment renforcer encore notre dialogue et notre coopération sur ces sujets. La Norvège est un pays essentiel pour la France en matière d'énergie, c'est notre premier fournisseur de gaz et c'est notre deuxième fournisseur de pétrole. Et en raison de la fiabilité de la relation qui existe en matière énergétique entre la France et la Norvège, c'est évidemment une contribution essentielle à la sécurité énergétique de la France et de l'Europe que la Norvège apporte. Mais la France, ça n'est pas seulement pour la Norvège un client important. Les entreprises françaises dans ce secteur de l'énergie ont joué dès l'origine un rôle très important dans le développement de l'exploitation des hydrocarbures sur le plateau continental norvégien ; et ces entreprises françaises - dont plusieurs m'accompagnaient hier dans le Nord - ont la volonté d'y investir encore davantage, et en particulier avec les nouvelles opportunités qui s'ouvrent en mer de Barents.
Et donc c'est la raison pour laquelle, j'ai entamé ma visite par la présentation de l'usine d'extraction et de liquéfaction de gaz naturel de Snohvit à Hammerfest ; et j'ai redit au Premier ministre, comme je l'avais dit hier, combien j'ai été impressionné par le défi technologique et par le très haut niveau de sécurité et de prise en compte des préoccupations de l'environnement de cette unité d'extraction de gaz. Nos deux pays et leurs opérateurs partagent le souci constant de la sécurité des exploitations et de la protection de l'environnement. Et nous sommes convenus, à la lumière de la catastrophe qui est intervenue dans le golfe du Mexique, que l'amélioration de la sécurité des activités d'exploitation en mer devait faire partie de notre dialogue bilatéral annuel sur l'énergie et sur le climat en y associant nos industriels.
J'ai félicité le Premier ministre STOLTENBERG pour sa récente nomination à la coprésidence du groupe consultatif de haut niveau des Nations Unies sur le financement de la lutte contre les changements climatiques. Je suis certain qu'il fera preuve de toute l'énergie nécessaire - comme nous l'avons vu d'ailleurs dans la relation qui a été la nôtre au moment de la conférence de Copenhague - pour permettre à la communauté internationale de progresser. La France et la Norvège sont en effet déterminées à poursuivre l'objectif d'un accord international efficace et universel de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Et ensemble, nous allons soutenir la dynamique qui doit faire de la conférence de Cancun un succès. L'initiative internationale de lutte contre la déforestation, que nous avons lancée à Paris et à Oslo, est une avancée dans cette direction, et c'est une avancée qui a la caractéristique d'être soutenue par des engagements financiers concrets.
Nous avons aussi évoqué les questions touchant au Grand Nord, ma visite à Hammerfest a, en effet, renforcé ma conviction que cette région, aujourd'hui centre mondial de la recherche sur le changement climatique, sera amenée à jouer un rôle de plus en plus important à l'avenir, notamment dans le domaine économique, dans le domaine stratégique et dans le domaine de l'environnement. D'où la nécessité de faire prévaloir dans cette région un esprit de coopération, comme la Norvège et la Russie viennent de le faire en signant un accord très important sur la délimitation de leurs frontières maritimes. D'où l'importance également que la France attache à sa participation en tant qu'observateur permanent au Conseil arctique.
Voilà mesdames et messieurs, cet entretien m'a conforté dans le sentiment que le partenariat entre la France et la Norvège s'appuyait sur des fondements très solides. Nous partageons des valeurs communes, nous avons des intérêts stratégiques communs et nous sommes, de la même façon et avec la même intensité, décidés à exercer nos responsabilités en faveur de la paix, en faveur des droits de l'homme, en faveur du développement durable. Je suis donc convaincu que notre partenariat et nos échanges vont encore s'intensifier à l'avenir, et nous avons gardé beaucoup de sujets pour le déjeuner qui va suivre, tant les relations entre la France et la Norvège sont denses et confiantes.
QUESTION DE YANNICK FALT, FRANCE INFO
Monsieur le Premier ministre, concernant un sujet franco-français, on lit ici et là qu'il y aurait des divergences de point de vue entre l'Elysée et Matignon, concernant la réforme des retraites qui doit être annoncée mercredi. Y a-t-il des divergences de point de vue et est-il vrai que vous seriez, vous, favorable à un report de l'âge légal à 63 ans, quand l'Elysée serait favorable à un report de l'âge légal à 62 ans ?
FRANÇOIS FILLON
Ce sont des fantasmes. Il n'y a pas de divergence entre l'Elysée et Matignon sur ce sujet. La vérité c'est que nous travaillons avec le président de la République et les ministres concernés, Monsieur WOERTH, Madame LAGARDE, Monsieur BAROIN depuis des semaines pour bâtir, et nous avons encore des réunions à venir d'ici demain soir, pour bâtir une réforme qui soit à la fois efficace, ce qui veut dire que nous devons parvenir à l'équilibre du financement des retraites à l'horizon de 2020 ; qui soit juste, c'est-à-dire que nous devons à l'occasion de cette réforme corriger un certain nombre d'injustices qui existent dans le système de retraite français ; et enfin qui soit raisonnable, et il y a sur tous ces points un accord parfait entre le président de la République et moi-même. Et vous verrez, lorsque les conclusions de nos réflexions et de nos travaux seront proposées aux Français mercredi, qu'on ne peut pas résumer la réforme des retraites à la seule question de savoir si c'est à 63 ou à 62 ans qu'il convient de partir. Le rythme de l'évolution de la durée de cotisation, les financements complémentaires que nous allons proposer, tout cela est aussi important que cette question.
JOURNALISTE NORVEGIEN
Monsieur le Premier ministre, l'Europe fait face à une crise sans précédent, est-ce que vous avez peur pour l'État providence en Europe ?
FRANÇOIS FILLON
Il n'est pas question de remettre en cause le rôle qu'ont les Etats dans nos démocraties européennes pour soutenir les plus faibles. Au fond, c'est un des fondements de nos démocraties européennes que de faire en sorte que l'Etat redistribue une partie des richesses qui sont produites pour venir en aide aux plus faibles. Et je ne pense pas que ce soit un modèle dépassé, je pense que c'est au contraire un modèle que nous devons faire valoir aux pays émergents. Parce que c'est le sens du progrès, c'est le sens de l'histoire, faire en sorte qu'il y ait plus de justice sur la planète. Mais, en même temps, si le soutien que les Etats apportent aux plus défavorisés se traduit à terme par la transmission d'une immense dette aux générations futures, alors ce n'est plus un progrès et on ne peut plus parler d'Etat providence. Donc il faut que nous fassions les efforts nécessaires à la fois de compétitivité de nos économies pour avoir de la croissance et en même temps de réduction des dépenses publiques qui ne sont pas absolument indispensables, pour que les dettes des Etats soient soutenables. S'agissant de la France, nous avons un niveau d'endettement qui est élevé. Nous avons un niveau de dépenses publiques qui est très élevé, un des plus élevés au monde. Ca veut dire que nous avons une marge d'amélioration de nos performances en matière de politique publique qui doit nous permettre de faire des économies, sans remettre en cause les fondements mêmes de notre système social et les valeurs auxquelles nous sommes attachés. Et je veux dire que je partage complètement la préoccupation qui a été évoquée à l'instant par le Premier ministre Jens STOLTENBERG, sur la nécessité pour les pays européens de piloter très finement les politiques économiques et financières qui sont conduites en ce moment. Il faut réduire l'endettement, notamment parce que nous avons fait pendant la crise des efforts de stimulation de l'économie qui pèsent aujourd'hui sur nos finances publiques, mais en même temps, veiller à ce que cette réduction de l'endettement ne vienne pas provoquer une nouvelle récession qui serait catastrophique sur le plan social et qui de toute façon nous conduirait, à l'avenir, à ne pas être en mesure de rembourser notre dette. Donc, c'est un pilotage très fin et la France tente de convaincre ses collègues européens d'adopter cette ligne qui consiste à mener une politique budgétaire raisonnable, mais à étaler dans le temps le remboursement de la dette, l'effort de réduction de déficit pour ne pas provoquer de choc en termes de croissance.
QUESTION DE PHILIPPE CORBE, RTL
Monsieur le Premier ministre pour compléter votre réponse de tout à l'heure, est-ce que parmi les financements complémentaires auxquels vous réfléchissez, il y a bien une contribution sur les plus hauts revenus ?
FRANÇOIS FILLON
Oui il y aura une contribution qui permettra à ceux qui sont les plus fortunés dans notre pays de participer au financement des retraites, je vous le confirme.
QUESTION D'UN JOURNALISTE NORVEGIEN
NON TRADUITE
FRANÇOIS FILLON
Je pense que nous avons passé le moment le plus difficile s'agissant de la crise bancaire. Les mesures qui ont été prises dans la plupart des pays européens sont tout à fait suffisantes pour sécuriser le système bancaire, en tous cas c'est le cas en France où les banques sont solides. Elles sont tellement solides que la question se pose de nouveau de savoir s'il faut taxer leurs résultats. Je crois que ce qui est très important, c'est qu'au plan international nous mettions bien en place des instruments de régulation pour éviter des surchauffes comme celles que nous avons connues. Ces instruments de régulation, c'est notamment l'idée d'une taxe bancaire qui permette de constituer un fonds de réserve pour faire face aux difficultés qui pourraient survenir à l'avenir. C'est un débat sur lequel la Norvège et la France, je crois, partagent la même opinion et que nous allons faire prospérer dans les prochaines semaines, dans le débat, dans le cadre international.Source http://www.gouvernement.fr, le 15 juin 2010