Texte intégral
Monsieur le Président, Madame la Directrice, Mesdames et Messieurs.
C'est bien sûr avec un immense plaisir et un grand honneur que d'être ici parmi vous à l'occasion de cette rencontre nationale du Forum Permanent des Pratiques de l'Agence Nationale de Lutte Contre l'Illettrisme.
Cette rencontre, c'est je le sais, une certaine forme d'aboutissement. Le résultat d'un travail de longue haleine de près d'un an. Un an pendant lequel vous avez échangé à l'échelon départemental et régional pour mutualiser les bonnes pratiques et produire ces kits de praticiens qui constitueront demain un guide précieux pour tous les acteurs engagés dans ce combat déterminant qu'est la lutte contre l'illettrisme.
Un an pour sélectionner ce qui marche sur le terrain, donner une cohérence à des initiatives trop longtemps éparpillées et déterminer ce qui doit désormais constituer une véritable stratégie nationale de lutte contre l'illettrisme. Un an pendant lequel l'Etat et tout particulièrement le Secrétariat d'État en charge de la politique de la ville se sont évidement trouvés à vos côtés.
Les signatures récentes par mes collègues Luc Chatel, Ministre de l'Education Nationale et Laurent Wauquiez, Secrétariat d'État en charge de l'emploi des conventions avec l'Agence Nationale de Lutte Contre l'Illettrisme témoignent de la mobilisation de l'ensemble du gouvernement. Le combat pour sortir de l'illettrisme les plus de 3 millions de personnes touchées par ce fléau est un combat interministériel. Mais c'est plus encore, un combat qui repose sur votre implication à tous : décideurs, éducateurs, élus, chefs d'entreprise, membres du tissu associatif, agents de l'Etat ou des collectivités territoriales. Un combat dont nous sortirons gagnants tout simplement parce que nous n'avons pas le choix.
Mesdames et Messieurs, il y a un peu moins d'un siècle André Breton écrivait : « l'homme propose et dispose, il n'appartient qu'à lui de s'appartenir tout entier »
Ce n'est évidement pas un hasard si ces paroles ont été prononcées par un écrivain. Plus que tout autre peut-être les poètes ont su voir que la maîtrise du langage était le premier pas vers l'autonomie. La connaissance de la langue : l'indispensable condition à l'exercice de la liberté.
Pour dire les choses simplement, le fait de savoir lire, écrire et compter est la seule et unique voie offerte aux individus pour s'orienter dans la vie de tous les jours pour agir en citoyen responsable et éclairé pour s'épanouir dans une société civilisée.
S'appartenir, c'est pouvoir lire un journal pour ne pas être coupé de la société dans laquelle on vit c'est, comme le dit très bien Marie-Thérèse Geffroy, faire un chèque ou retirer de l'argent d'un distributeur automatique ou tout simplement lire le bulletin scolaire de son enfant, c'est écrire un mail, lire un courrier, c'est se donner la chance d'accéder à un emploi qualifié, toutes choses interdites aux personnes illettrées.
C'est l'un des principaux mérite de l'ANLCI que d'avoir sur définir avec précision ce qu'est l'illettrisme. D'avoir su quantifier le phénomène pour en apprécier la réalité, pour que cesse enfin confusion, préjugés et amalgames.
Non, l'illettrisme en France ce n'est pas une situation qui caractérise les étrangers précisément parce qu'il faut avoir été scolarisé en France pour être qualifié d'illettré.
Non, l'illettrisme en France, ce n'est pas davantage un problème d'immigrés car 3 personnes en situation d'illettrisme sur 4 utilisaient exclusivement le français à la maison à l'âge de 5 ans.
Non, l'illettrisme en France ce n'est pas une question qui se pose uniquement dans les quartiers car si le pourcentage d'illettrés dans les quartiers prioritaires est de 18% seuls 10% des personnes illettrées vivent dans les zones urbaines sensibles.
Lutter contre l'illettrisme en France, ce n'est donc pas apprendre le français aux étrangers. Ce n'est pas apprendre notre langue à des personnes qui n'ont jamais été scolarisées. C'est permettre à toute une catégorie de population de retrouver le chemin de l'autonomie par tout un ensemble d'actions qui ont pour objectif de renouer avec les formations de base. C'est le rôle des entreprises avec l'appui des pouvoirs publics et dans le cadre de la formation continue parce que plus de la moitié des personnes illettrées exercent une activité professionnelle. C'est le rôle des associations implantées dans le tissu local parce qu'il n'existe pas de solution unique à l'illettrisme.
C'est le rôle des pouvoirs publics nous l'assumerons pleinement. Dès demain j'engagerai des travaux pour que soit renouvelée la convention qui lie l'ANLCI à l'agence pour la cohésion sociale et l'égalité des chances. Le Secrétariat d'état en charge de politique de la ville qui en assure la tutelle attribue aujourd'hui une subvention de près 200 000 euros par an à l'ANLCI. Un bilan des actions conduites dans les quartiers de la politique de la ville sera effectué et un nouveau plan d'action sera élaboré dans un partenariat global entre l'Etat et votre Agence.
Par ailleurs, le soutien aux ateliers de savoirs sociolinguistiques, que cofinance l'agence, devra progressivement être pris en charge par le droit commun, à savoir le Ministère de l'intégration de l'identité nationale et du développement solidaire. Cela permettra de renforcer toutes les actions de prévention que défend mon secrétariat d'état. Actions de promotion du livre et de la lecture destinées à tous les habitants des quartiers des tous petits aux personnes âgées. Lectures publiques, animations en bibliothèque ou en salle d'attente de protection maternelle et infantile et ateliers d'écriture. Cela permettra aussi de développer des ateliers de sessions de formation destinés aux jeunes, aux inactifs et à tous ceux qui sont en recherche d'emploi. Près de 420 actions sont aujourd'hui soutenues pour un montant 3,6 millions d'euros.
Enfin, comme je l'ai déjà annoncé lors des états généraux sur la sécurité à l'Ecole, des dispositifs d'aide à la parentalité seront considérablement renforcés dans le cadre des futurs programmes de réussite éducative puisque les actions de soutien à la scolarité sont désormais largement prises en charge par l'Education Nationale dans le cadre de l'accompagnement éducatif.
Vous le voyez mon secrétariat d'état continuera d'être fermement engagé dans la lutte contre l'illettrisme au côté de l'Education Nationale et du Secrétariat d'Etat à l'Emploi.
Mais c'est ensemble, je vous le dis, avec la mobilisation de tous; que nous réussirons à faire reculer ce fléau et que nous redonnerons espoir et dignité à nos concitoyens. Merci.Source http://www.anlci.gouv.fr, le 1er juin 2010
C'est bien sûr avec un immense plaisir et un grand honneur que d'être ici parmi vous à l'occasion de cette rencontre nationale du Forum Permanent des Pratiques de l'Agence Nationale de Lutte Contre l'Illettrisme.
Cette rencontre, c'est je le sais, une certaine forme d'aboutissement. Le résultat d'un travail de longue haleine de près d'un an. Un an pendant lequel vous avez échangé à l'échelon départemental et régional pour mutualiser les bonnes pratiques et produire ces kits de praticiens qui constitueront demain un guide précieux pour tous les acteurs engagés dans ce combat déterminant qu'est la lutte contre l'illettrisme.
Un an pour sélectionner ce qui marche sur le terrain, donner une cohérence à des initiatives trop longtemps éparpillées et déterminer ce qui doit désormais constituer une véritable stratégie nationale de lutte contre l'illettrisme. Un an pendant lequel l'Etat et tout particulièrement le Secrétariat d'État en charge de la politique de la ville se sont évidement trouvés à vos côtés.
Les signatures récentes par mes collègues Luc Chatel, Ministre de l'Education Nationale et Laurent Wauquiez, Secrétariat d'État en charge de l'emploi des conventions avec l'Agence Nationale de Lutte Contre l'Illettrisme témoignent de la mobilisation de l'ensemble du gouvernement. Le combat pour sortir de l'illettrisme les plus de 3 millions de personnes touchées par ce fléau est un combat interministériel. Mais c'est plus encore, un combat qui repose sur votre implication à tous : décideurs, éducateurs, élus, chefs d'entreprise, membres du tissu associatif, agents de l'Etat ou des collectivités territoriales. Un combat dont nous sortirons gagnants tout simplement parce que nous n'avons pas le choix.
Mesdames et Messieurs, il y a un peu moins d'un siècle André Breton écrivait : « l'homme propose et dispose, il n'appartient qu'à lui de s'appartenir tout entier »
Ce n'est évidement pas un hasard si ces paroles ont été prononcées par un écrivain. Plus que tout autre peut-être les poètes ont su voir que la maîtrise du langage était le premier pas vers l'autonomie. La connaissance de la langue : l'indispensable condition à l'exercice de la liberté.
Pour dire les choses simplement, le fait de savoir lire, écrire et compter est la seule et unique voie offerte aux individus pour s'orienter dans la vie de tous les jours pour agir en citoyen responsable et éclairé pour s'épanouir dans une société civilisée.
S'appartenir, c'est pouvoir lire un journal pour ne pas être coupé de la société dans laquelle on vit c'est, comme le dit très bien Marie-Thérèse Geffroy, faire un chèque ou retirer de l'argent d'un distributeur automatique ou tout simplement lire le bulletin scolaire de son enfant, c'est écrire un mail, lire un courrier, c'est se donner la chance d'accéder à un emploi qualifié, toutes choses interdites aux personnes illettrées.
C'est l'un des principaux mérite de l'ANLCI que d'avoir sur définir avec précision ce qu'est l'illettrisme. D'avoir su quantifier le phénomène pour en apprécier la réalité, pour que cesse enfin confusion, préjugés et amalgames.
Non, l'illettrisme en France ce n'est pas une situation qui caractérise les étrangers précisément parce qu'il faut avoir été scolarisé en France pour être qualifié d'illettré.
Non, l'illettrisme en France, ce n'est pas davantage un problème d'immigrés car 3 personnes en situation d'illettrisme sur 4 utilisaient exclusivement le français à la maison à l'âge de 5 ans.
Non, l'illettrisme en France ce n'est pas une question qui se pose uniquement dans les quartiers car si le pourcentage d'illettrés dans les quartiers prioritaires est de 18% seuls 10% des personnes illettrées vivent dans les zones urbaines sensibles.
Lutter contre l'illettrisme en France, ce n'est donc pas apprendre le français aux étrangers. Ce n'est pas apprendre notre langue à des personnes qui n'ont jamais été scolarisées. C'est permettre à toute une catégorie de population de retrouver le chemin de l'autonomie par tout un ensemble d'actions qui ont pour objectif de renouer avec les formations de base. C'est le rôle des entreprises avec l'appui des pouvoirs publics et dans le cadre de la formation continue parce que plus de la moitié des personnes illettrées exercent une activité professionnelle. C'est le rôle des associations implantées dans le tissu local parce qu'il n'existe pas de solution unique à l'illettrisme.
C'est le rôle des pouvoirs publics nous l'assumerons pleinement. Dès demain j'engagerai des travaux pour que soit renouvelée la convention qui lie l'ANLCI à l'agence pour la cohésion sociale et l'égalité des chances. Le Secrétariat d'état en charge de politique de la ville qui en assure la tutelle attribue aujourd'hui une subvention de près 200 000 euros par an à l'ANLCI. Un bilan des actions conduites dans les quartiers de la politique de la ville sera effectué et un nouveau plan d'action sera élaboré dans un partenariat global entre l'Etat et votre Agence.
Par ailleurs, le soutien aux ateliers de savoirs sociolinguistiques, que cofinance l'agence, devra progressivement être pris en charge par le droit commun, à savoir le Ministère de l'intégration de l'identité nationale et du développement solidaire. Cela permettra de renforcer toutes les actions de prévention que défend mon secrétariat d'état. Actions de promotion du livre et de la lecture destinées à tous les habitants des quartiers des tous petits aux personnes âgées. Lectures publiques, animations en bibliothèque ou en salle d'attente de protection maternelle et infantile et ateliers d'écriture. Cela permettra aussi de développer des ateliers de sessions de formation destinés aux jeunes, aux inactifs et à tous ceux qui sont en recherche d'emploi. Près de 420 actions sont aujourd'hui soutenues pour un montant 3,6 millions d'euros.
Enfin, comme je l'ai déjà annoncé lors des états généraux sur la sécurité à l'Ecole, des dispositifs d'aide à la parentalité seront considérablement renforcés dans le cadre des futurs programmes de réussite éducative puisque les actions de soutien à la scolarité sont désormais largement prises en charge par l'Education Nationale dans le cadre de l'accompagnement éducatif.
Vous le voyez mon secrétariat d'état continuera d'être fermement engagé dans la lutte contre l'illettrisme au côté de l'Education Nationale et du Secrétariat d'Etat à l'Emploi.
Mais c'est ensemble, je vous le dis, avec la mobilisation de tous; que nous réussirons à faire reculer ce fléau et que nous redonnerons espoir et dignité à nos concitoyens. Merci.Source http://www.anlci.gouv.fr, le 1er juin 2010