Conférence de presse de Mme Valérie Pécresse, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, sur l'opération campus Condorcet, campus consacré aux sciences humaines et sociales au Nord de Paris, Aubervilliers le 3 juin 2010.

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Circonstance : Conférence de presse sur l'opération campus Condorcet neuf mois après son lancement à Aubervilliers le 3 juin 2010

Texte intégral

Mesdames et messieurs,
Je suis très heureuse d'être avec vous ici à Aubervilliers au théâtre de la Commune, pour faire un point d'avancement sur l'opération Campus Condorcet, exactement 9 mois après la réunion de lancement de l'opération au siège de Plaine Commune. Je sais que vous avez beaucoup travaillé sur le projet et notamment à sa programmation du projet et je mesure le travail accompli.
Je salue tout particulièrement l'engagement des directeurs et présidents des huit établissements porteurs de ce projet, M. Waquet, qui préside la Fondation, M. Colliard, M. Binczak, M. Salzmann, M. Weil, M. Berlioz, M. Heran et M. Mangeol. Je salue également le travail des rectorats de Paris et de Créteil et de la préfecture qui ont su accompagner ces établissements dans leur initiative, ainsi que M. Roland Peylet qui a accepté de prodiguer ses sages conseils au projet.
Je n'oublie pas les autres artisans du projet : le CROUS, le CNRS, Universciences.
Je salue enfin les collectivités territoriales, qui supportent ce projet, et notamment la communauté d'agglomération de Plaine Commune, la Ville de Paris, et la Ville d'Aubervilliers.
Mes chers amis, ce magnifique campus Condorcet, vous savez que je le soutiens de toutes mes forces, et c'est pourquoi je suis ici avec vous. Je ferai tout pour que ce campus soit dans quelques années l'un des plus grands campus des sciences humaines et sociales en Europe et dans le monde, et fera du nord de Paris et à Aubervilliers un pôle très attractif pour nos étudiants et nos chercheurs.
Votre projet est particulièrement remarquable sur plan pédagogique et scientifique car il permettra de faire émerger au nord de Paris une « cité des humanités et des sciences sociales ». Les établissements vont pouvoir développer de nombreuses synergies scientifiques et partager une même logistique tout en préservant l'identité des établissements, ainsi que la pluralité des cultures scientifiques dont ils sont porteurs et dont leurs politiques scientifiques assureront la pérennité. La carte du potentiel de recherche engagé dans le projet fait apparaître quatre grands ensembles disciplinaires, pour lesquels le Campus réunira une somme de compétences quasiment unique au monde :
- les sciences historiques ;
- les sciences des territoires ;
- les sciences des textes ;
- les sciences de la société.
Ces quatre ensembles feront la force des synergies scientifiques que le campus mettra en oeuvre pour répondre aux exigences d'une véritable compréhension du monde contemporain et des sociétés qui l'ont précédé.
Ce campus est également un pari audacieux des présidents d'établissements qui ont su convaincre leurs équipes de quitter le centre de Paris, de porter un projet d'excellence scientifique au-delà du périphérique, pour offrir de meilleures conditions de travail, mais aussi des conditions de vie plus agréable aux étudiants et aux chercheurs.
Je n'ignore pas qu'un malaise s'exprime concernant les sciences humaines et sociales, alors que les sciences humaines sont d'une importance capitale pour la recherche en France. Dans un monde globalisé et saturé d'informations, nous avons, plus que jamais, besoin de nous comprendre, et pour cela de mieux nous connaître. Cette mission fondamentale échoit aux chercheurs en sciences humaines, dont les travaux nourrissent une connaissance en construction, qui rend visibles et intelligibles les composantes du lien social. Les sciences dites exactes doivent être accompagnées par une recherche humaniste vivante et par un esprit critique aiguisé.
C'est dans cet esprit que j'ai lancé le Conseil des Sciences Humaines et Sociales, dont la vocation est de permettre à la communauté des sciences de l'homme et de la société de faire entendre sa voix sur quelques-unes des principales questions universitaires et scientifique.
Aux marges d'un projet centré sur les sciences humaines et sociales, les sciences dures ne sont pas absentes du site : je sais que des interactions sont prévues dans les domaines par exemple, de l'environnement et du développement durable, de la santé ou de la communication, et je m'en réjouis.
Ce que je trouve également remarquable dans votre projet, c'est le plan réservé à la vie étudiante avec un regroupement sans précédent de service aux chercheurs et aux étudiants dans un coeur de campus rassemblant :
- une plateforme documentaire et numérique mutualisée de niveau international, au coeur de laquelle se trouvera une grande bibliothèque des sciences de l'homme, et pouvant accueillir à terme plus d'un million de volumes, soit plus de 40 km linéaires d'ouvrages, dont une grande partie en consultation libre,
- un centre de conférences,
- des services communs de restauration avec notamment la création d'une nouvelle cafétéria,
- des services communs d'activités culturelles,
- des logements d'étudiants et de chercheurs,
- des installations sportives.
Votre projet avance vite et je vous en félicite. La Fondation de coopération scientifique est maintenant créée et vous avez débuté les études.
Pour que se réalise votre beau projet, j'ai annoncé il y a 9 mois une dotation de quatre cents millions cinquante d'euros (450 Meuros) au projet « Campus Condorcet ». Cette dotation sera placée et rapportera, grâce au produit des placements, une somme permettant de payer des loyers dans le cadre des partenariats public-privés qui seront mis en oeuvre.
Il est important que tout le monde comprenne qu'il s'agit d'une dotation pérenne pour les établissements. Pour que le projet avance le plus vite possible, l'Etat a versé à la Fondation 6,7 Meuros pour les études.
Mais l'engagement de l'Etat ne s'arrête pas là. L'Etat est un partenaire de tous les jours des acteurs du campus Condorcet. Ainsi, lorsque le problème du financement des terrains s'est posé début 2010, problème susceptible de mettre en danger la réalisation du projet, je n'ai pas hésité à débloquer les fonds qui permettront à l'Etat, via l'Agence Foncière et Technique de la Région Parisienne, d'acquérir les 10 hectares nécessaires sur Aubervilliers pour un montant de l'ordre de 40 Meuros.
Mais ce projet de campus ne pourra se réaliser sans un soutien fort des collectivités territoriales, soutien qui doit être à la fois politique et financier. Je sais que les collectivités territoriales ont toujours su répondre présent dans le cadre des CPER. J'espère que, bien inspirées par l'exemple des autres régions comme par exemple l'Aquitaine et la région Languedoc-Roussillon, les collectivités territoriales d'Ile de France s'engageront au même niveau que l'Etat pour les Opérations Campus. Après 9 mois de réflexion depuis l'annonce des moyens de l'Etat, j'espère qu'elles vont enfin annoncer leur participation au projet pour permettre aux acteurs de terminer leurs études de programmation.
Je vous remercie.Source http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr, le 4 juin 2010