Texte intégral
Monsieur le Sénateur de l'Isère, Bernard SAUGEY
Monsieur le Président de la communauté d'agglomération Porte de l'Isère, Alain COTTALORDA
Monsieur le Maire de Villefontaine, Raymond FEYSSAGUET
Monsieur le Président de la Chambre de Commerce et d'Industrie, Daniel PARAIRE
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux de participer aujourd'hui à l'inauguration de ce nouveau Centre de formation de la Chambre de commerce et d'industrie Nord-Isère.
Je remercie et félicite les promoteurs de ce projet aujourd'hui abouti, et en premier lieu, vous, Monsieur le Sénateur, cher Bernard SAUGEY, qui vous êtes beaucoup investi au côté du Président de la CCI, Daniel PARAIRE, que je salue également.
Monsieur le Président de la CCI, vous aviez très précisément formulé, lors de la pose de la première pierre en 2008, les raisons et les missions de ce Centre de formation ainsi que le rôle qu'il jouera dans le développement de formations multiples sur votre territoire.
Je soulignerai quelques éléments essentiels de cette réalisation avant de rappeler l'importance et les enjeux de la formation dans le cadre du développement de l'aménagement du territoire.
Nous sommes aujourd'hui confrontés à une transformation profonde du temps, de l'espace, des relations et du rôle des acteurs de l'économie. Ces mutations sont complexes. C'est pourquoi, nous devons nous donner tous les moyens d'anticiper et de préparer les évolutions technologiques et économiques par la formation et l'accompagnement des jeunes en recherche d'emploi.
Tous les spécialistes le reconnaissent, l'attractivité de la France pour les entreprises mondiales réside, entre autres critères, dans le bon niveau de formation de sa ressource humaine.
Créer un centre de formation, c'est donc préparer la réussite économique des décennies à venir. Or, l'Institut Supérieur de Formation Nord Isère (ISFO) est un véritable campus qui pourra irriguer le territoire avec les futurs diplômés qui sortiront de ses rangs.
Ce centre de formation que nous inaugurons aujourd'hui conjugue la modernité, la proximité et l'adaptation parfaite aux attentes des acteurs économiques du territoire.
Modernité par la qualité et même la « haute qualité environnementale » du bâtiment qui le rend exemplaire.
Proximité dans la mesure où il comble un vide de l'Isère Nord.
Et enfin, adaptation, car il a pour objectif de proposer des formations adaptées aux entreprises du territoire et aux besoins des jeunes eux-mêmes.
1. La formation au professionnelle est à un moment clé de son histoire
Vous le savez tous, la réussite de la formation professionnelle en France est un des enjeux majeurs de notre société.
Notre culture a longtemps minoré ce secteur au profit des filières universitaires plus classiques. Notre formation professionnelle a longtemps été surtout destinée à des personnes déjà formées.
Il en est de la formation professionnelle comme de l'apprentissage, nous commençons enfin à prendre conscience de l'importance de ce secteur, pour les entreprises, pour l'emploi et donc pour l'économie.
Le passage d'une culture de la formation professionnelle, périphérique, à une formation tout au long de la vie est un des apports majeurs de la loi de 2004 basée sur l'Accord National Interprofessionnel de novembre 2003. Il s'agit désormais de faire de la formation une composante substantielle de la vie professionnelle et l'objectif de professionnalisation est au bénéfice de tous.
De fait, la formation professionnelle est le complément indispensable, de la formation initiale. Plus personne ne peut dire qu'il a achevé sa formation à 25 ans ; et, en tant qu'universitaire, je peux témoigner de l'intérêt croissant que prennent les Universités à la formation professionnelle, ce dont témoigne le développement des « Masters professionnels ».
Plus récemment, mais dans le même esprit, la loi du 24 novembre 2009 a réformé en profondeur notre système de formation professionnelle, afin de mettre en place un système plus juste et davantage tourné vers ceux qui en ont le plus besoin et de faire de la formation professionnelle un outil au service du retour à l'emploi. Le lien emploi formation est au coeur de ce texte, c'est pourquoi il fallait d'abord « sécuriser les parcours professionnels », mais il fallait aussi réformer les organismes de collectes des fonds de la formation.
La formation professionnelle, c'est la garantie offerte à chacun de pouvoir rebondir vers un nouveau métier ou d'acquérir de nouvelles compétences pour évoluer dans sa carrière. C'est aussi le principal moteur de notre ascenseur social, et c'est enfin un vrai atout pour la compétitivité de nos entreprises, qui bénéficient de salariés mieux formés et plus performants.
Notre système de formation professionnelle a longtemps fonctionné de manière trop inégalitaire, au détriment des salariés les moins qualifiés, et selon une logique cloisonnée fondée sur les secteurs professionnels. C'est sur la base de ce constat, que notre système de formation professionnelle a été réformé par la loi relative à l'orientation et à la formation professionnelle tout au long de la vie.
Cette réforme ambitieuse met la formation professionnelle au service de ceux qui en ont le plus besoin, les demandeurs d'emploi et les salariés peu qualifiés, grâce notamment à la création d'un fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels doté de 1 Mdeuros pour 2010. La loi du 24 novembre 2009 fait de la formation professionnelle un outil pour favoriser l'accès ou le retour à l'emploi. Cela passe notamment par le développement des contrats en alternance ou la création de nouveaux outils comme le droit individuel à la formation pour les demandeurs d'emploi. Enfin, cette loi renforce la transparence des circuits de financement et améliore la qualité des formations grâce notamment à la réforme des Organismes Paritaires Collecteurs Agréés (OPCA) qui gèrent chaque année 6 Mdseuros consacrés au financement des formations.
Quatre mois après la promulgation de cette loi, mon collègue Laurent WAUQUIEZ pouvait présenter un premier bilan de sa mise en oeuvre.
Celle-ci se déroule conformément au calendrier prévu :
Le fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels est en place : doté de 1 Mdeuros, il contribue à l'objectif de former 500 000 salariés peu qualifiés de plus et 200 000 demandeurs d'emploi ;
La réforme des organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA) avance à un bon rythme et enfin, le contrôle de l'État sur les organismes de formation va être renforcé pour garantir pleinement la qualité des formations.
Ainsi, les Chambres de Commerce et d'Industrie peuvent désormais s'inscrire dans ce cadre porteur de la loi de 2009.
2. La formation professionnelle levier économique pour les territoires C'est au coeur même des territoires que la formation professionnelle peut et doit accompagner les jeunes et tous ceux qui, au cours de leur vie, ont besoin d'un temps de formation pour une réorientation.
La modernisation de notre économie, la qualité de nos industries et de nos entreprises, s'appuie et s'appuiera de plus en plus sur ces dispositifs.
Dans ce contexte, les CCI jouent, vous le savez tous parfaitement, un rôle majeur car elle sont, après l'Education Nationale, le 2ème organisateur de formation en France, elles sont donc un relais, une garantie et une incitation à la formation indispensable.
Leur ancrage dans les territoires, leurs liens directs avec les entreprises et les collectivités, leur expérience ancienne et reconnue, leur permettent de prévoir et d'organiser des formations pertinentes et performantes là et quand c'est nécessaire.
Au demeurant, en tant que Ministre de l'espace rural et de l'aménagement du territoire, je suis particulièrement attaché au bon fonctionnement de la formation professionnelle, car le développement d'un territoire est un tout économique, social, humain, intellectuel.
La formation, initiale et professionnelle, fait intégralement partie de ce tout : elle le conditionne, elle l'accompagne.
Ma fonction consiste d'abord à faciliter la vie dans les territoires et l'accès aux territoires, c'est pourquoi les transports sont essentiels, mais aussi le développement du numérique et l'accès au Haut Débit, autant d'outils au service de la formation.
Je prendrai pour illustrer ce lien étroit entre formation, territoire et économie l'exemple des pôles de compétitivité, dont vous connaissez la recette et la réussite dans ce département.
Qu'est ce qu'un pôle de compétitivité ? C'est d'abord la capacité de réunir, sur un territoire donné, les acteurs d'une chaîne de production sur un secteur innovant mais aussi, les ressources de formation et les ressources humaines. Il ne saurait y avoir de réussite, d'attractivité d'un territoire sans le lien avec la ressource humaine, et donc la formation.
Plus que jamais, nous devons être attentifs à toutes les possibilités de cohérence porteuses de compétences.
La dynamique de formation est un reflet de la dynamique économique d'un territoire. Vous avez ici fait le choix du meilleur investissement possible : dans l'Avenir et dans la ressource humaine. La CCI Nord Isère qui rassemble plus de 15 000 entreprises sur quatre secteurs économiques (textile, métallurgie, chimie, agroalimentaire) est bien au coeur de cette dynamique que nous souhaitons promouvoir.
Source http://www.datar.gouv.fr, le 21 juin 2010