Texte intégral
Monsieur le président de l'Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé, cher André SYROTA,
Monsieur le président des Laboratoires internationaux de recherche, cher Dominique AMORY,
Monsieur le président des entreprises du médicament, cher Christian LAJOUX,
Monsieur le conseiller, cher Professeur Arnold MUNNICH,
Messieurs les Professeurs, cher Bruno DUBOIS, cher Alexis BRICE,
Mesdames, messieurs,
Je suis très heureuse d'introduire cette table ronde qui ouvre les deuxièmes rencontres internationales de recherche.
Sous le haut patronage du président de la République, qui, l'année dernière, a personnellement incarné la détermination de notre pays à renforcer son attractivité dans le domaine de la recherche médicale, vous renouvelez aujourd'hui ces rencontres entre les chercheurs et les entreprises du médicament. Je m'en réjouis.
Aujourd'hui, comme l'année dernière, c'est le vaste champ des neuro-sciences qui vous intéresse, et demain ce sera celui, non moins important, des maladies métaboliques et cardio-vasculaires.
Votre objectif est clair : il s'agit de renforcer la coopération entre les chercheurs académiques regroupés au sein de l'alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé et les firmes pharmaceutiques, afin de favoriser l'innovation thérapeutique.
Particulièrement sensible à votre invitation, je veux rappeler, en effet, que les résultats de la recherche médicale ont d'abord pour objectif l'amélioration de la santé des malades.
L'innovation thérapeutique constitue une part importante du progrès médical. C'est elle qui va permettre de proposer aux patients un traitement nouveau, potentiellement salvateur.
L'administration de ce traitement au malade est l'aboutissement d'une longue chaîne dans laquelle sont intervenus de multiples acteurs.
Rappelons-nous le temps où Pasteur, en inoculant directement un extrait du virus de la rage au jeune Joseph Meister, dans un essai clinique réduit à sa plus simple expression, le guérissait ! Depuis lors, les étapes de découverte, de validation et de diffusion d'une innovation sont un peu plus complexes.
C'est le mérite de votre initiative que de tenter, en tenant compte de tous les enjeux, de faciliter la transformation des découvertes en solutions médicales, sûres et efficaces.
Conformément à la volonté du président de la République, les initiatives gouvernementales en la matière témoignent de notre souhait partagé d'attirer l'investissement dans le domaine de la santé et de renforcer l'attractivité de la France dans ce secteur.
J'en veux pour preuve, notamment, la création du Conseil stratégique des industries de santé (CSIS), les facilités offertes par le crédit impôt recherche, les financements dans le cadre du Fonds INNOBIO ou du Grand Emprunt.
Sur chacun de ces sujets, vous avez répondu présents, et je tiens à saluer la qualité de vos réponses.
Comme vous allez le démontrer cet après-midi, les entreprises présentes lors de votre premier rendez-vous « recherche et développement » ont été convaincues de notre volonté : celle de mettre en avant l'excellence scientifique et de permettre des accords de partenariat efficaces et satisfaisants pour tous.
La collaboration entre les chercheurs académiques en amont et le secteur privé, tout comme l'implication de nombreuses disciplines - la génétique, la médecine, les mathématiques, la statistique, la biologie -, sont indispensables.
D'ores et déjà, des résultats tangibles apparaissent. Le rétablissement de la confiance et l'accent mis sur l'attractivité de la France ont débouché sur l'engagement de certains industriels à doubler leurs investissements dans les partenariats de recherche et à investir dans le Fonds INNOBIO de façon significative.
La prise de position forte du chef de l'Etat en faveur de la recherche biomédicale comme vecteur de croissance et la reconnaissance des entreprises de santé comme une industrie stratégique ont joué un rôle moteur auprès des industriels en leur révélant la capacité attractive de notre pays.
Au-delà des contacts multiples qui se sont engagés pendant toute cette année, un certain nombre de laboratoires sont en phase de négociation de contrats.
Vous le savez, le temps industriel n'est pas le temps politique, et la concrétisation des contacts peut être longue. Mais la première pierre de l'édifice a été posée, avec le rétablissement de la confiance et du respect mutuel.
La pérennité d'une telle démarche est importante et constitue, dans ce domaine comme dans d'autres, un élément majeur de la confiance entre les partenaires.
Nous en avons tous conscience dans ces temps difficiles en termes de choix budgétaires.
Le vieillissement de la population, avec ses conséquences en matière d'incidence des maladies dégénératives, et notamment neuro-dégénératives, doit être pris en compte. Toutes vos interventions vont en être l'illustration.
A cet égard, je veux saluer, bien sûr, les actions mises en place par le Professeur Alexis Brice au sein de son institut thématique Neuro-sciences.
Vous me permettrez de m'attarder un instant aussi sur les réalisations dans le cadre de la fondation de coopération scientifique Alzheimer.
Je pense à l'identification, l'année dernière, de gènes de prédisposition à la maladie d'Alzheimer par l'équipe du Professeur Philippe AMOUYEL, ainsi qu'à la mise en place toute récente du centre automatisé de l'image, sous la responsabilité du Professeur Bruno DUBOIS.
Je pense également à l'élaboration d'une cohorte nationale de 2000 patients, dont le suivi régulier clinique, biologique, radiologique constituera en lui-même un véritable outil de recherche sur la maladie.
Mais je veux rappeler que l'Assurance maladie finance aussi nombre de projets de recherche.
Ne l'oublions pas : c'est elle qui finance la recherche clinique en France au titre de l'amélioration de la qualité des soins, à laquelle, vous le savez, je suis très attachée.
Les contrats hospitaliers et les appels d'offre de recherche translationnelle qui ont remplacé les contrats « interface », les programmes de soutien aux innovations coûteuses et le programme hospitalier de recherche clinique : autant de réalisations qui permettent la mise en oeuvre de l'innovation thérapeutique.
Ainsi entre 2006 et 2010, ce sont 168 projets, dans le cadre du PHRC, qui ont été financés dans le domaine des neurosciences, pour un montant de 40 millions d'euros.
Pour la maladie d'Alzheimer, à la moitié du plan, 45 projets ont été financés pour 22 millions d'euros, soit exactement la moitié de l'objectif final fixé de 45 millions. Je le redis : l'égalité d'accès pour tous à des soins de qualité est au premier rang de mes engagements, comme j'ai eu l'occasion de le réaffirmer avec force, récemment, lors du Salon Hôpital Expo.
Sur ce point, je veux illustrer de façon très concrète notre implication solidaire pour que la recherche profite à tous.
Si la France est citée en exemple en matière d'accès aux thérapeutiques nouvelles, c'est grâce à un financement spécifique des thérapeutiques innovantes et coûteuses.
Ce financement permet aux médecins une prescription qui ne pèse pas directement sur l'hôpital.
Cette disposition a néanmoins un coût élevé. Précisément pour que ce coût ne devienne pas insupportable, pour que ce système qui permet un égal accès à tous des médicaments innovants et coûteux joue pleinement son rôle, la liste doit être régulièrement mise à jour. Les médicaments devenus courants ne doivent plus y figurer pour que soient intégrés les nouveaux.
En conclusion, je veux réaffirmer l'attention toute particulière que porte le Gouvernement à ce type d'initiatives novatrices.
Au-delà, c'est le chef de l'Etat lui-même qui aura demain l'occasion de vous apporter sa propre vision et son soutien.
À toutes et à tous, je souhaite de très fructueuses rencontres.
Je vous remercie.Source http://www.lir.asso.fr, le 24 juin 2010