Déclaration de Mme Christine Lagarde, ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi, sur les réunions du G 20 et sur les progrès réalisés dans la régulation bancaire et financière internationale, à l'Assemblée nationale le 29 juin 2010

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Circonstance : Séance de questions d'actualité, à l'Assemblée nationale le 29 juin 2010

Texte intégral

Monsieur le Député, je vous remercie de rappeler qu'il y a dix-huit mois, en particulier à l'initiative du président de la République, le G 20 s'est réuni à Washington, à Londres puis à Pittsburgh. On peut se demander à quoi tout cela a servi.
Eh bien, ces réunions ont servi à relancer l'économie dans le monde entier, à telle enseigne que le taux de croissance du produit intérieur brut mondial devrait atteindre 5 %. Elles ont servi à débloquer un système financier qui ne finançait plus nos entreprises.
Enfin, elles ont servi, Monsieur le Député, à écarter le spectre du protectionnisme, qui eût été inéluctable si l'ensemble des dirigeants du monde ne s'étaient pas retrouvés.
Le G20 de Toronto, pour sa part, a examiné la compatibilité et la coordination de l'ensemble des politiques économiques menées par tous les pays du monde - et l'on ne trouvait pas seulement les représentants des pays développés autour de la table mais aussi ceux des pays émergents.
Nous avons pu constater, grâce aux travaux menés sous l'autorité de Dominique Strauss-Kahn, qu'il existait une cohérence entre ces politiques économiques et celle, notamment, menée sous l'autorité du Premier ministre en matière de redressement des finances publiques et de relance de notre économie par le biais du grand emprunt.
Nous avons obtenu trois avancées inédites. D'abord, le G20 a entériné le fait que la taxation bancaire, au même titre que d'autres mesures, puisse être utilisée comme un remède anti-systémique ; et cette taxe sera mise en place en France dès la fin de l'année à l'occasion de l'examen du projet de loi de finances pour 2011. Ensuite, le Communiqué du G20 constate pour la première fois que le changement climatique doit faire l'objet de financements innovants. Enfin, toujours pour la première fois, il est prévu d'établir, au sein du Conseil de stabilité financière, un Comité chargé d'observer l'évolution des rémunérations bancaires dans l'ensemble des pays.
Voilà les avancées que nous avons obtenues.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 1er juillet 2010