Texte intégral
M. Darmon.- Elle avait convaincu le candidat Sarkozy que l'écologie est l'avenir de l'homme, mais le Président aujourd'hui croit que c'est la sécurité qui est l'avenir de l'homme politique. Bonjour N. Kosciusko-Morizet !
Bonjour M. Darmon.
M. Aubry, hier, dit "N. Sarkozy préfère la polémique à la politique, le pugilat aux résultats". Le PS redevient une force d'opposition qui met la majorité en danger ?
Le PS essaie d'exister en cette rentrée politique, mais c'est toujours la même chose, c'est des combats de personnes, pas de proposition, et finalement, une université...
Mais hier, il n'y avait pas de combat de personnes, il y avait une photo de famille, l'unité du PS, on a parlé que de ça.
Une université d'été pour meubler, en attendant de savoir si D. Strauss- Kahn revient ou pas. Parce qu'en fait, on ne parlait que de ça, on ne parlait que de ça : est-ce que D. Strauss-Kahn revient ou pas ? Il n'y a pas vraiment de propositions et quand on entend le discours de M. Aubry, de toute façon, la question que l'on peut se poser, c'est : est-ce que tout ça tient, justement, si D. Strauss-Kahn revient ? Lui, par exemple, se dit ouvert sur la retraite à 62 ans, ce qui semble raisonnable. Ce n'est pas la position de M. Aubry. Donc en fait, il n'y a pas d'accord sur le fond, et comme toujours, quand il n'y a pas d'accord sur le fond au PS, il n'y a qu'une façon de s'unir, c'est l'anti-sarkozysme. C'est le discours de M. Aubry.
Mais au-delà de ça, au-delà aussi des formules que l'on a entendues, du côté de l'UMP, c'est-à-dire "le bal des ego", "le bide des idées", dit X. Bertrand, il n'y a pas autre chose qu'une formule à donner, finalement, pour regarder ce discours de l'opposition ?
Moi, les formules, je les ai surtout entendues du côté du Parti socialiste, et c'est des espèces de fausses formules de synthèse, parce qu'en fait, ils n'ont pas d'accord sur les personnes et ils n'ont pas d'accord sur le fond. Par exemple, j'entendais la formule "réformisme radical". Ça veut dire quoi ? C'est une espèce de fausse synthèse quand on n'est pas d'accord, c'est des slogans. C'est comme quand les Verts nous parlent de "décroissance conviviale". Concrètement, il y a quoi derrière ? Lisez le discours de M. Aubry, vous l'avez fait comme moi, il n'y a rien. Il y a quelques mots, il y a beaucoup d'attaques à l'égard de la majorité et il n'y a finalement pas de proposition sur les vrais sujets qui intéressent les Français, qui sont légitimement l'emploi, les retraites.
L'affaire Woerth reste dans l'actualité. Le plus haut parquetier de l'Etat, J.-L. Nadal, voudrait ou se propose de saisir la Cour de Justice de la République. Est-ce que c'est une bonne solution pour enfin lever l'hypothèque sur l'affaire Woerth et le ministre du Travail ?
Comme membre du Gouvernement, je ne vais pas commenter une initiative judiciaire, nouvelle, enfin dont on parle depuis ce week-end. Ce qui est vraiment dommage, et ce qu'il faudrait qu'on réussisse dans cette rentrée, c'est revenir sur le vrai sujet, qui est celui de la réforme des retraites. Depuis le début, E. Woerth est attaqué, parce qu'il est le ministre porteur de la grande réforme des retraites, une des grandes réformes du quinquennat...
Mais justement, sera-t-il en position...
... une réforme dont on a besoin.
Sera-t-il en position politique pour pouvoir défendre cette réforme à l'Assemblée ?
Mais il est en position ! Il a la confiance du président de la République, il a la capacité de dialogue avec les syndicats. Il est en train, en ce moment, de travailler sur des amendements, ça a été dit, sur les poly-pensionnés, sur les carrières longues, sur la pénibilité. C'est de ça qu'on a besoin, c'est ça qui intéresse les Français, et le reste, c'est du brouillage médiatique, pour essayer de faire en sorte qu'il ne fasse pas son travail. Il fera son travail.
Les critiques de l'Eglise contre les expulsions de Roms de multiplient, on l'a vu encore ce week-end. Vous êtes sensible à ces critiques ?
Je trouve qu'il y a eu beaucoup d'excès de langage sur ce sujet. Les Roms sont des citoyens européens, et à ce titre-là, ils ont droit à la liberté de circulation. La liberté de circulation, ce n'est pas le droit inconditionnel au séjour. Le séjour, il est soumis au respect de l'ordre public, il est soumis à la nécessité d'avoir des ressources suffisantes. Toutes les procédures se font dans le respect de la loi, elles se font sur une base individuelle, contrairement à ce que l'on a dit, il n'y a pas d'expulsion collective.
Mais ce n'est pas l'excès qui, au fond, a attiré l'excès ? Est-ce que ce n'est pas la mise en théâtre de ces expulsions qui, au fond, provoque aussi des réactions excessives ?
Je crois que les excès nuisent, d'une manière générale. Les excès nuisent à la démocratie, nuisent à la lisibilité de la politique qui est menée. Les excès gênent les uns, les autres. Il faut revenir au fond du sujet. Le fond du sujet, c'est le respect de la loi.
Dans votre dernier livre, justement, vous écrivez : "nous partageons spontanément nos peurs, mais il est difficile de partager les rêves". Au fond, est-ce que ces n'est pas un résumé de ce qui se passe depuis 2007 ?
Ce n'est pas depuis 2007, au contraire. En 2007, et depuis, on essaie de partager non seulement le rêve mais la réforme, les politiques publiques, qui doivent nous permettre de le mettre en oeuvre. Ça c'est un problème de la société contemporaine en général.
Pourtant, une réforme symbolique, justement, d'avenir, que vous aviez portée, celle du Grenelle de l'environnement, est un discours aujourd'hui enterré.
Non...
L'ouverture à gauche aujourd'hui...
Non, non, non, vous ne pouvez pas dire ça !
... est revenue à une politique droitière. Je ne suis pas d'accord avec ça.
C'est ça la droite moderne ?
Non, je ne suis pas d'accord avec ça. La politique environnementale, c'est toujours très compliqué. On se heurte à des intérêts, on se heurte à des habitudes. C'est difficile à mettre en oeuvre. Mais au bout du compte, quand on regarde qui a fait quoi, c'est la droite qui a fait les choses. La charte constitutionnelle de l'environnement, avec l'entrée du principe de précaution dans la Constitution, c'est la droite. Le Grenelle de l'environnement, avec les réformes qui ont suivi, le moratoire sur les OGM, l'arrêt du projet de la mine de Kaw.
Et pourquoi on n'en parle plus ? La croissance verte était le slogan...
Oui, enfin, j'ai envie de vois dire, pourquoi vous en parlez plus ?! Parce que...
... le slogan quotidien du Gouvernement, et aujourd'hui, on n'en parle plus. C'est la rigueur aujourd'hui.
Non. La crise a toujours un effet de balancier sur les questions environnementales. Ça a toujours été le cas, sous tous les gouvernements. Ce qu'il faut, c'est réussir à inscrire ces questions dans la durée. Je ne vous dis pas que tout est parfait, je ne vous dis pas que le Grenelle de l'environnement est la fin de l'histoire la politique écologique, ce serait absurde de toute façon, c'est un chemin. Mais le chemin, je suis bien certaine que c'est nous, c'est le Gouvernement, et d'une manière générale c'est la droite qui l'a écrit, parce que la gauche, sur ce sujet, plus que sur tous les autres, et sur les slogans - au passage, on n'a pas entendu beaucoup parler d'écologie à l'université de La Rochelle.
On entend de plus en plus évoquer la possibilité de pour F. Fillon de prendre la tête de l'UMP s'il quittait Matignon en octobre. Est-ce que vous pensez que ce serait une bonne évolution pour lui ?
Pour l'UMP, ce serait... Enfin, de toute façon, ces questions-là et ces choix-là appartiennent au président de la République et au Premier ministre. Quel sens ça peut avoir, de les commenter ?
Est-ce que l'on peut travailler sereinement lorsqu'on est dans un gouvernement en sursis, dont on sait qu'au mois d'octobre c'est terminé ?
Eh bien justement, c'est plutôt une raison pour s'investir à fond dans tout ce que l'on fait. Moi, en ce moment, j'ai la mise en oeuvre du Grand emprunt, 4,5 milliards sont consacrés au numérique, la fibre optique, pour faire en sorte que la France ait les autoroutes de l'information qu'elle mérite. Mais aussi tout ce que l'on en fait, la e-santé, la télémédecine, la e-éducation. Et c'est un gros travail pour moi, septembre et octobre.
Parfait, merci beaucoup.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 30 août 2010
Bonjour M. Darmon.
M. Aubry, hier, dit "N. Sarkozy préfère la polémique à la politique, le pugilat aux résultats". Le PS redevient une force d'opposition qui met la majorité en danger ?
Le PS essaie d'exister en cette rentrée politique, mais c'est toujours la même chose, c'est des combats de personnes, pas de proposition, et finalement, une université...
Mais hier, il n'y avait pas de combat de personnes, il y avait une photo de famille, l'unité du PS, on a parlé que de ça.
Une université d'été pour meubler, en attendant de savoir si D. Strauss- Kahn revient ou pas. Parce qu'en fait, on ne parlait que de ça, on ne parlait que de ça : est-ce que D. Strauss-Kahn revient ou pas ? Il n'y a pas vraiment de propositions et quand on entend le discours de M. Aubry, de toute façon, la question que l'on peut se poser, c'est : est-ce que tout ça tient, justement, si D. Strauss-Kahn revient ? Lui, par exemple, se dit ouvert sur la retraite à 62 ans, ce qui semble raisonnable. Ce n'est pas la position de M. Aubry. Donc en fait, il n'y a pas d'accord sur le fond, et comme toujours, quand il n'y a pas d'accord sur le fond au PS, il n'y a qu'une façon de s'unir, c'est l'anti-sarkozysme. C'est le discours de M. Aubry.
Mais au-delà de ça, au-delà aussi des formules que l'on a entendues, du côté de l'UMP, c'est-à-dire "le bal des ego", "le bide des idées", dit X. Bertrand, il n'y a pas autre chose qu'une formule à donner, finalement, pour regarder ce discours de l'opposition ?
Moi, les formules, je les ai surtout entendues du côté du Parti socialiste, et c'est des espèces de fausses formules de synthèse, parce qu'en fait, ils n'ont pas d'accord sur les personnes et ils n'ont pas d'accord sur le fond. Par exemple, j'entendais la formule "réformisme radical". Ça veut dire quoi ? C'est une espèce de fausse synthèse quand on n'est pas d'accord, c'est des slogans. C'est comme quand les Verts nous parlent de "décroissance conviviale". Concrètement, il y a quoi derrière ? Lisez le discours de M. Aubry, vous l'avez fait comme moi, il n'y a rien. Il y a quelques mots, il y a beaucoup d'attaques à l'égard de la majorité et il n'y a finalement pas de proposition sur les vrais sujets qui intéressent les Français, qui sont légitimement l'emploi, les retraites.
L'affaire Woerth reste dans l'actualité. Le plus haut parquetier de l'Etat, J.-L. Nadal, voudrait ou se propose de saisir la Cour de Justice de la République. Est-ce que c'est une bonne solution pour enfin lever l'hypothèque sur l'affaire Woerth et le ministre du Travail ?
Comme membre du Gouvernement, je ne vais pas commenter une initiative judiciaire, nouvelle, enfin dont on parle depuis ce week-end. Ce qui est vraiment dommage, et ce qu'il faudrait qu'on réussisse dans cette rentrée, c'est revenir sur le vrai sujet, qui est celui de la réforme des retraites. Depuis le début, E. Woerth est attaqué, parce qu'il est le ministre porteur de la grande réforme des retraites, une des grandes réformes du quinquennat...
Mais justement, sera-t-il en position...
... une réforme dont on a besoin.
Sera-t-il en position politique pour pouvoir défendre cette réforme à l'Assemblée ?
Mais il est en position ! Il a la confiance du président de la République, il a la capacité de dialogue avec les syndicats. Il est en train, en ce moment, de travailler sur des amendements, ça a été dit, sur les poly-pensionnés, sur les carrières longues, sur la pénibilité. C'est de ça qu'on a besoin, c'est ça qui intéresse les Français, et le reste, c'est du brouillage médiatique, pour essayer de faire en sorte qu'il ne fasse pas son travail. Il fera son travail.
Les critiques de l'Eglise contre les expulsions de Roms de multiplient, on l'a vu encore ce week-end. Vous êtes sensible à ces critiques ?
Je trouve qu'il y a eu beaucoup d'excès de langage sur ce sujet. Les Roms sont des citoyens européens, et à ce titre-là, ils ont droit à la liberté de circulation. La liberté de circulation, ce n'est pas le droit inconditionnel au séjour. Le séjour, il est soumis au respect de l'ordre public, il est soumis à la nécessité d'avoir des ressources suffisantes. Toutes les procédures se font dans le respect de la loi, elles se font sur une base individuelle, contrairement à ce que l'on a dit, il n'y a pas d'expulsion collective.
Mais ce n'est pas l'excès qui, au fond, a attiré l'excès ? Est-ce que ce n'est pas la mise en théâtre de ces expulsions qui, au fond, provoque aussi des réactions excessives ?
Je crois que les excès nuisent, d'une manière générale. Les excès nuisent à la démocratie, nuisent à la lisibilité de la politique qui est menée. Les excès gênent les uns, les autres. Il faut revenir au fond du sujet. Le fond du sujet, c'est le respect de la loi.
Dans votre dernier livre, justement, vous écrivez : "nous partageons spontanément nos peurs, mais il est difficile de partager les rêves". Au fond, est-ce que ces n'est pas un résumé de ce qui se passe depuis 2007 ?
Ce n'est pas depuis 2007, au contraire. En 2007, et depuis, on essaie de partager non seulement le rêve mais la réforme, les politiques publiques, qui doivent nous permettre de le mettre en oeuvre. Ça c'est un problème de la société contemporaine en général.
Pourtant, une réforme symbolique, justement, d'avenir, que vous aviez portée, celle du Grenelle de l'environnement, est un discours aujourd'hui enterré.
Non...
L'ouverture à gauche aujourd'hui...
Non, non, non, vous ne pouvez pas dire ça !
... est revenue à une politique droitière. Je ne suis pas d'accord avec ça.
C'est ça la droite moderne ?
Non, je ne suis pas d'accord avec ça. La politique environnementale, c'est toujours très compliqué. On se heurte à des intérêts, on se heurte à des habitudes. C'est difficile à mettre en oeuvre. Mais au bout du compte, quand on regarde qui a fait quoi, c'est la droite qui a fait les choses. La charte constitutionnelle de l'environnement, avec l'entrée du principe de précaution dans la Constitution, c'est la droite. Le Grenelle de l'environnement, avec les réformes qui ont suivi, le moratoire sur les OGM, l'arrêt du projet de la mine de Kaw.
Et pourquoi on n'en parle plus ? La croissance verte était le slogan...
Oui, enfin, j'ai envie de vois dire, pourquoi vous en parlez plus ?! Parce que...
... le slogan quotidien du Gouvernement, et aujourd'hui, on n'en parle plus. C'est la rigueur aujourd'hui.
Non. La crise a toujours un effet de balancier sur les questions environnementales. Ça a toujours été le cas, sous tous les gouvernements. Ce qu'il faut, c'est réussir à inscrire ces questions dans la durée. Je ne vous dis pas que tout est parfait, je ne vous dis pas que le Grenelle de l'environnement est la fin de l'histoire la politique écologique, ce serait absurde de toute façon, c'est un chemin. Mais le chemin, je suis bien certaine que c'est nous, c'est le Gouvernement, et d'une manière générale c'est la droite qui l'a écrit, parce que la gauche, sur ce sujet, plus que sur tous les autres, et sur les slogans - au passage, on n'a pas entendu beaucoup parler d'écologie à l'université de La Rochelle.
On entend de plus en plus évoquer la possibilité de pour F. Fillon de prendre la tête de l'UMP s'il quittait Matignon en octobre. Est-ce que vous pensez que ce serait une bonne évolution pour lui ?
Pour l'UMP, ce serait... Enfin, de toute façon, ces questions-là et ces choix-là appartiennent au président de la République et au Premier ministre. Quel sens ça peut avoir, de les commenter ?
Est-ce que l'on peut travailler sereinement lorsqu'on est dans un gouvernement en sursis, dont on sait qu'au mois d'octobre c'est terminé ?
Eh bien justement, c'est plutôt une raison pour s'investir à fond dans tout ce que l'on fait. Moi, en ce moment, j'ai la mise en oeuvre du Grand emprunt, 4,5 milliards sont consacrés au numérique, la fibre optique, pour faire en sorte que la France ait les autoroutes de l'information qu'elle mérite. Mais aussi tout ce que l'on en fait, la e-santé, la télémédecine, la e-éducation. Et c'est un gros travail pour moi, septembre et octobre.
Parfait, merci beaucoup.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 30 août 2010