Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux de recevoir mon ami Sergueï Lavrov, ainsi que je l'ai déjà dit tout à l'heure. Je suis heureux de recevoir aussi le ministre de la Défense, M. Serdioukov, qui a dû retourner au plus vite à Moscou pour régler des questions budgétaires. Nous devrons aussi regreter l'absence d'Hervé Morin, ministre de la Défense, retenu pour cette conférence de presse. Je tiens à préciser que tous deux participent traditionnellement, au même titre que les ministres des Affaires étrangères, à ces réunions qui ont lieu tous les six mois, alternativement à Moscou et à Paris. Il s'agit là en tous cas, en Russie comme en France, d'une occasion vraiment précieuse, unique au monde d'ailleurs, de se retrouver et de parler des problèmes qui nous préoccupent, des perspectives de nos relations bilatérales.
Alors, nous répondrons bien sûr à vos questions précises et informées, mais je peux d'ores et déjà vous dire que les réunions de ce matin, aussi bien entre nous, ministres des Affaires étrangères, qu'entre les deux ministres de la Défense, et ensuite ensemble puis avec le président de la République, ont été très riches, très sincères et avec des échanges qui, je crois, seront très importants pour l'avenir.
Nous avons parlé d'un certain nombre de sujets que je m'efforcerai de résumer. Nous avons parlé du conflit au Moyen-Orient avec une analyse commune de la réunion de Washington et de ses développements à Charm el Cheikh, et d'autres sujets encore.
Nous avons parlé du Sommet important de l'OSCE qui se tiendra à Astana en décembre, puisque l'OSCE est l'organisation où tous les protagonistes se rencontrent.
Nous avons parlé de la Présidence française, qui ne doit pas rester française au sens traditionnel du terme, mais qui doit être partagée - on vient de le voir avec le président de la République - par tous les grands responsables. Nous avons aussi abordé la Présidence du G8 et la Présidence du G20, mais que nous ne confondons pas, d'autant plus qu'elles ne doivent pas avoir lieu au même endroit et à la même date, et dont nous attendons des perspectives très claires dans de nombreux domaines. Je parle du G20 qui a un caractère économique et doit évoquer les perspectives mondiales. Ce n'est pas une présidence de gestion de l'ancienne crise ou des restes de la crise, mais une présidence ambitieuse et prospective. Le président de la République a fait à ce propos des propositions précises.
Nous avons évidemment parlé des relations bilatérales entre la Russie et la France sur lesquelles il n'y a vraiment pas de problème majeur, notamment pour ce qui est du BPC, des projets autoroutiers, de tous les investissements qui ont été détaillés à Saint-Pétersbourg, etc.
Le projet qui nous a retenus le plus longtemps, je crois - mais Sergueï nous donnera son sentiment - c'est cette perspective depuis longtemps esquissée par le président Medvedev, de sécurité en Europe, et à laquelle la France a immédiatement répondu après le discours de Kaliningrad. Il s'agit là d'une bonne idée sur laquelle il fallait travailler. Je crois que les choses avancent, aussi bien d'ailleurs du côté de l'Allemagne et de la Russie, que du côté de la France et de la Russie.
Enfin, à coté de la sécurité nécessaire et des discussions qui ont eu lieu à plusieurs reprises dans ce domaine - je l'ai dit tout à l'heure à propos de l'OSCE, du Sommet de Corfou, d'Astana etc... -, nous avons parlé de cette perspective d'un deuxième cercle européen. Quand je dis deuxième, ce n'est pas que je privilégie le premier, l'Union européenne, ce n'est ni quantitatif, ni qualitatif, mais cela est inspiré d'une idée que le président de la République française a longtemps offert à ses partenaires, qui serait d'imaginer, à coté de l'Union européenne, un autre cercle qui, pour l'heure, se présente d'abord avec la Russie, sans doute avec l'Ukraine et dans l'esprit du président, également avec la Turquie.
Ce qui ressort de cette affaire, ainsi que de notre rencontre d'aujourd'hui, c'est une très grande proximité entre nous.
Même si tous les problèmes ne sont pas réglés, il existe une très grande confiance entre nous, particulièrement entre le président Medvedev et le président Sarkozy, entre le Premier ministre Poutine et le président Sarkozy, ainsi qu'entre les deux ministres de la Défense. Quant à Sergueï Lavrov et moi-même, nous nous connaissons depuis plus de vingt ans et nous avons pris l'habitude d'aplanir nos différends très sincèrement et avec beaucoup de fraternité.
Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, vous avez la parole. Nous avons encore une séance de travail cet après-midi.
Nous avons également parlé de l'Afghanistan ainsi que de bien d'autres sujets. Nous allons répondre à vos questions.
Q - (Question en russe à propos de l'Iran)
R - Il est un peu approximatif de dire que le groupe de Vienne, dont la France et la Russie font partie, collabore avec l'Iran. Hélas, la coopération et la collaboration ont été interrompues par l'Iran. Nous sommes prêts à collaborer, bien entendu, et à reprendre les discussions de ce groupe de Vienne, et pourquoi pas à Vienne.
Mais l'occasion ne nous en est pas donnée, et - pour répondre à votre question -, les Américains ne sont pas un obstacle à cette reprise. Bien au contraire, les propositions sur la table ont été faites de la part des Russes, des Américains et des Français.
Si le groupe de Vienne ne se réunit pas, cela ne veut pas dire qu'il ne se réunira plus. La politique française et la politique pratiquée par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité amène au contraire à prôner en permanence le dialogue, ce qui n'a pas empêché de voter au Conseil de sécurité, tous ensemble, les sanctions que vous connaissez.
Cela n'a pas empêché non plus - et c'est un facteur de la mondialisation ou de changement de la marche du monde qu'il faut noter - les Brésiliens, avec les Turcs, de mettre au point, à Téhéran, une déclaration avec les Iraniens sur le TRR. Le dialogue est ouvert, mais il n'est pas productif en ce moment.
Je ne peux pas parler de l'Iran sans évoquer le sort de Sakineh, cette femme qui a été condamnée à la lapidation. J'espère que la pression internationale sera efficace pour réviser ce jugement barbare.
(...)
Q - Le projet de vente du BPC à la Russie a été brandi encore au mois de mars comme un exemple de confiance entre la Russie et la France. Or, on a vu que ces négociations, apparemment, se compliquaient. Ont-elles progressé aujourd'hui ? La Russie a-t-elle confiance dans le fait qu'elle obtiendra les technologies qu'elle souhaite obtenir et dont le Premier ministre russe Vladimir Poutine avait souhaité l'acquisition ?
Deuxième question : est-ce que le renforcement de la présence militaire russe dans le Caucase, le déploiement des S300 en Ossétie du sud, en Abkhazie, correspondent à la vision que la France a de cet espace commun en matière de sécurité entre la Russie et l'Europe ? C'est une question au ministre français. La première est plutôt une question au ministre russe, merci beaucoup.
(...)
R - Ce qui a été installé en Abkhazie ce sont des missiles défensifs. Je ne vois donc pas pour le moment de déséquilibre majeur dans la région avec cette installation. Je ne vous dis pas qu'elle me réjouit, c'est certain.
En revanche, je continue à souhaiter, et je le dis devant vous au ministre des Affaires étrangères russe, que les observateurs européens, les seuls qui soient restés - je parle d'ailleurs plutôt de l'Abkhazie, certes, mais aussi de l'Ossétie du sud - soient aussi autorisés à franchir cette ligne, parce que se sont les seuls à s'abstenir de la franchir ; les populations le font dans les deux sens.
J'aimerais bien que l'on puisse participer, à tous les niveaux, plutôt humains d'ailleurs et plutôt en termes économiques, ainsi qu'en termes de circulation facilitée pour les familles. J'aimerais bien que, sur le plan de la santé, de l'éducation, etc., nous puissions être plus utiles encore que nous ne le sommes.
Concernant la première question, je n'ai rien à ajouter. Les négociations à propos du Mistral ou de bâtiments semblables, se poursuivent. Il y a eu encore récemment une visite française en Russie et une réponse très technique apportée tout à l'heure par la délégation russe à cette visite. Nous n'avons pas encore pris connaissance du détail de cette réponse, mais les négociations avancent et je ne voudrais pas me substituer aux ministres de la Défense qui en ont parlé tout à l'heure. Les choses avancent tout à fait normalement après cet appel d'offre, bien légitime d'ailleurs, que nos partenaires russes ont rendu public. Pas des négociations sans résultats, mais pas de résultat encore.
Q - Monsieur le Ministre, vous avez parlé de votre analyse commune de la réunion de Washington sur les pourparlers entre Israéliens et Palestiniens. Quelle est cette analyse commune ?
R - Nous avons une analyse commune. Il faut maintenant essayer de peser de tout notre poids, avec l'Union européenne, la Russie et les pays arabes, pour que le 26 ou même avant le 26, nous puissions obtenir des Israéliens que le gel des colonisations se poursuive sous une forme ou sous une autre, avec un certain nombre de propositions intermédiaires qui seront faites et acceptables pour les Palestiniens, c'est notre travail à tous. Cessons les regrets, nous n'étions pas à Washington, mais nous sommes aux côtés des Américains, des Israéliens et des Palestiniens et de tous ceux qui, très nombreux à travers le monde, espèrent qu'enfin, la paix et l'instauration d'un Etat palestinien pourront naître.
Charm El-Cheikh se tient dans quinze jours, j'espère que le dialogue se poursuivra, nous sommes prêts à y participer, nous avons, je crois, la Russie et l'Union européenne, joué toute notre partition, nous avons été très impliqués politiquement, et donc pas seulement en termes économiques, et nous souhaitons l'être plus encore à l'avenir.
Q - A propos du Mistral, si les choses n'ont pas changé, pourquoi y a-t-il eu ouverture d'un appel d'offre avec émergence d'un concurrent sud-coréen assez sérieux ? De combien de Mistral parle-t-on aujourd'hui, car on a parlé de quatre puis de deux Mistral ? L'OTAN aura-t-il son mot à dire dans le transfert éventuel de technologie ? Et si oui, sait-on déjà si ce type d'exportation pourrait se faire ?
R - M. Rasmussen n'est pas intervenu dans ces négociations entre 'nos deux pays, qui sont comme je vous l'ai dit deux Etats souverains. Nous nous faisons confiance et la négociation se poursuit.
Q - Voulez-vous faire un commentaire concernant le dernier rapport de l'AIEA qui est sorti hier, dans lequel vos amis américains ont exprimé de grandes angoisses à ce propos ?
R - Oui, la poursuite de cette situation très préoccupante, c'est-à-dire que l'Iran continue d'enrichir de l'uranium. Dans le rapport de l'AIEA sont évoqués, je crois, 2 800 kilos d'uranium faiblement enrichi à 5 %. Les Iraniens continuent de poursuivre l'enrichissement à un plus haut niveau, et a accumulé selon l'Agence 22 kilos d'uranium enrichi à 20 %. Ce n'est donc pas une bonne nouvelle. Le rapport n'est pas plus alarmiste que par le passé, mais les Iraniens continuent les deux phases de l'enrichissement, en violation de leurs obligations internationales.
Merci beaucoup.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 septembre 2010
Je suis très heureux de recevoir mon ami Sergueï Lavrov, ainsi que je l'ai déjà dit tout à l'heure. Je suis heureux de recevoir aussi le ministre de la Défense, M. Serdioukov, qui a dû retourner au plus vite à Moscou pour régler des questions budgétaires. Nous devrons aussi regreter l'absence d'Hervé Morin, ministre de la Défense, retenu pour cette conférence de presse. Je tiens à préciser que tous deux participent traditionnellement, au même titre que les ministres des Affaires étrangères, à ces réunions qui ont lieu tous les six mois, alternativement à Moscou et à Paris. Il s'agit là en tous cas, en Russie comme en France, d'une occasion vraiment précieuse, unique au monde d'ailleurs, de se retrouver et de parler des problèmes qui nous préoccupent, des perspectives de nos relations bilatérales.
Alors, nous répondrons bien sûr à vos questions précises et informées, mais je peux d'ores et déjà vous dire que les réunions de ce matin, aussi bien entre nous, ministres des Affaires étrangères, qu'entre les deux ministres de la Défense, et ensuite ensemble puis avec le président de la République, ont été très riches, très sincères et avec des échanges qui, je crois, seront très importants pour l'avenir.
Nous avons parlé d'un certain nombre de sujets que je m'efforcerai de résumer. Nous avons parlé du conflit au Moyen-Orient avec une analyse commune de la réunion de Washington et de ses développements à Charm el Cheikh, et d'autres sujets encore.
Nous avons parlé du Sommet important de l'OSCE qui se tiendra à Astana en décembre, puisque l'OSCE est l'organisation où tous les protagonistes se rencontrent.
Nous avons parlé de la Présidence française, qui ne doit pas rester française au sens traditionnel du terme, mais qui doit être partagée - on vient de le voir avec le président de la République - par tous les grands responsables. Nous avons aussi abordé la Présidence du G8 et la Présidence du G20, mais que nous ne confondons pas, d'autant plus qu'elles ne doivent pas avoir lieu au même endroit et à la même date, et dont nous attendons des perspectives très claires dans de nombreux domaines. Je parle du G20 qui a un caractère économique et doit évoquer les perspectives mondiales. Ce n'est pas une présidence de gestion de l'ancienne crise ou des restes de la crise, mais une présidence ambitieuse et prospective. Le président de la République a fait à ce propos des propositions précises.
Nous avons évidemment parlé des relations bilatérales entre la Russie et la France sur lesquelles il n'y a vraiment pas de problème majeur, notamment pour ce qui est du BPC, des projets autoroutiers, de tous les investissements qui ont été détaillés à Saint-Pétersbourg, etc.
Le projet qui nous a retenus le plus longtemps, je crois - mais Sergueï nous donnera son sentiment - c'est cette perspective depuis longtemps esquissée par le président Medvedev, de sécurité en Europe, et à laquelle la France a immédiatement répondu après le discours de Kaliningrad. Il s'agit là d'une bonne idée sur laquelle il fallait travailler. Je crois que les choses avancent, aussi bien d'ailleurs du côté de l'Allemagne et de la Russie, que du côté de la France et de la Russie.
Enfin, à coté de la sécurité nécessaire et des discussions qui ont eu lieu à plusieurs reprises dans ce domaine - je l'ai dit tout à l'heure à propos de l'OSCE, du Sommet de Corfou, d'Astana etc... -, nous avons parlé de cette perspective d'un deuxième cercle européen. Quand je dis deuxième, ce n'est pas que je privilégie le premier, l'Union européenne, ce n'est ni quantitatif, ni qualitatif, mais cela est inspiré d'une idée que le président de la République française a longtemps offert à ses partenaires, qui serait d'imaginer, à coté de l'Union européenne, un autre cercle qui, pour l'heure, se présente d'abord avec la Russie, sans doute avec l'Ukraine et dans l'esprit du président, également avec la Turquie.
Ce qui ressort de cette affaire, ainsi que de notre rencontre d'aujourd'hui, c'est une très grande proximité entre nous.
Même si tous les problèmes ne sont pas réglés, il existe une très grande confiance entre nous, particulièrement entre le président Medvedev et le président Sarkozy, entre le Premier ministre Poutine et le président Sarkozy, ainsi qu'entre les deux ministres de la Défense. Quant à Sergueï Lavrov et moi-même, nous nous connaissons depuis plus de vingt ans et nous avons pris l'habitude d'aplanir nos différends très sincèrement et avec beaucoup de fraternité.
Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, vous avez la parole. Nous avons encore une séance de travail cet après-midi.
Nous avons également parlé de l'Afghanistan ainsi que de bien d'autres sujets. Nous allons répondre à vos questions.
Q - (Question en russe à propos de l'Iran)
R - Il est un peu approximatif de dire que le groupe de Vienne, dont la France et la Russie font partie, collabore avec l'Iran. Hélas, la coopération et la collaboration ont été interrompues par l'Iran. Nous sommes prêts à collaborer, bien entendu, et à reprendre les discussions de ce groupe de Vienne, et pourquoi pas à Vienne.
Mais l'occasion ne nous en est pas donnée, et - pour répondre à votre question -, les Américains ne sont pas un obstacle à cette reprise. Bien au contraire, les propositions sur la table ont été faites de la part des Russes, des Américains et des Français.
Si le groupe de Vienne ne se réunit pas, cela ne veut pas dire qu'il ne se réunira plus. La politique française et la politique pratiquée par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité amène au contraire à prôner en permanence le dialogue, ce qui n'a pas empêché de voter au Conseil de sécurité, tous ensemble, les sanctions que vous connaissez.
Cela n'a pas empêché non plus - et c'est un facteur de la mondialisation ou de changement de la marche du monde qu'il faut noter - les Brésiliens, avec les Turcs, de mettre au point, à Téhéran, une déclaration avec les Iraniens sur le TRR. Le dialogue est ouvert, mais il n'est pas productif en ce moment.
Je ne peux pas parler de l'Iran sans évoquer le sort de Sakineh, cette femme qui a été condamnée à la lapidation. J'espère que la pression internationale sera efficace pour réviser ce jugement barbare.
(...)
Q - Le projet de vente du BPC à la Russie a été brandi encore au mois de mars comme un exemple de confiance entre la Russie et la France. Or, on a vu que ces négociations, apparemment, se compliquaient. Ont-elles progressé aujourd'hui ? La Russie a-t-elle confiance dans le fait qu'elle obtiendra les technologies qu'elle souhaite obtenir et dont le Premier ministre russe Vladimir Poutine avait souhaité l'acquisition ?
Deuxième question : est-ce que le renforcement de la présence militaire russe dans le Caucase, le déploiement des S300 en Ossétie du sud, en Abkhazie, correspondent à la vision que la France a de cet espace commun en matière de sécurité entre la Russie et l'Europe ? C'est une question au ministre français. La première est plutôt une question au ministre russe, merci beaucoup.
(...)
R - Ce qui a été installé en Abkhazie ce sont des missiles défensifs. Je ne vois donc pas pour le moment de déséquilibre majeur dans la région avec cette installation. Je ne vous dis pas qu'elle me réjouit, c'est certain.
En revanche, je continue à souhaiter, et je le dis devant vous au ministre des Affaires étrangères russe, que les observateurs européens, les seuls qui soient restés - je parle d'ailleurs plutôt de l'Abkhazie, certes, mais aussi de l'Ossétie du sud - soient aussi autorisés à franchir cette ligne, parce que se sont les seuls à s'abstenir de la franchir ; les populations le font dans les deux sens.
J'aimerais bien que l'on puisse participer, à tous les niveaux, plutôt humains d'ailleurs et plutôt en termes économiques, ainsi qu'en termes de circulation facilitée pour les familles. J'aimerais bien que, sur le plan de la santé, de l'éducation, etc., nous puissions être plus utiles encore que nous ne le sommes.
Concernant la première question, je n'ai rien à ajouter. Les négociations à propos du Mistral ou de bâtiments semblables, se poursuivent. Il y a eu encore récemment une visite française en Russie et une réponse très technique apportée tout à l'heure par la délégation russe à cette visite. Nous n'avons pas encore pris connaissance du détail de cette réponse, mais les négociations avancent et je ne voudrais pas me substituer aux ministres de la Défense qui en ont parlé tout à l'heure. Les choses avancent tout à fait normalement après cet appel d'offre, bien légitime d'ailleurs, que nos partenaires russes ont rendu public. Pas des négociations sans résultats, mais pas de résultat encore.
Q - Monsieur le Ministre, vous avez parlé de votre analyse commune de la réunion de Washington sur les pourparlers entre Israéliens et Palestiniens. Quelle est cette analyse commune ?
R - Nous avons une analyse commune. Il faut maintenant essayer de peser de tout notre poids, avec l'Union européenne, la Russie et les pays arabes, pour que le 26 ou même avant le 26, nous puissions obtenir des Israéliens que le gel des colonisations se poursuive sous une forme ou sous une autre, avec un certain nombre de propositions intermédiaires qui seront faites et acceptables pour les Palestiniens, c'est notre travail à tous. Cessons les regrets, nous n'étions pas à Washington, mais nous sommes aux côtés des Américains, des Israéliens et des Palestiniens et de tous ceux qui, très nombreux à travers le monde, espèrent qu'enfin, la paix et l'instauration d'un Etat palestinien pourront naître.
Charm El-Cheikh se tient dans quinze jours, j'espère que le dialogue se poursuivra, nous sommes prêts à y participer, nous avons, je crois, la Russie et l'Union européenne, joué toute notre partition, nous avons été très impliqués politiquement, et donc pas seulement en termes économiques, et nous souhaitons l'être plus encore à l'avenir.
Q - A propos du Mistral, si les choses n'ont pas changé, pourquoi y a-t-il eu ouverture d'un appel d'offre avec émergence d'un concurrent sud-coréen assez sérieux ? De combien de Mistral parle-t-on aujourd'hui, car on a parlé de quatre puis de deux Mistral ? L'OTAN aura-t-il son mot à dire dans le transfert éventuel de technologie ? Et si oui, sait-on déjà si ce type d'exportation pourrait se faire ?
R - M. Rasmussen n'est pas intervenu dans ces négociations entre 'nos deux pays, qui sont comme je vous l'ai dit deux Etats souverains. Nous nous faisons confiance et la négociation se poursuit.
Q - Voulez-vous faire un commentaire concernant le dernier rapport de l'AIEA qui est sorti hier, dans lequel vos amis américains ont exprimé de grandes angoisses à ce propos ?
R - Oui, la poursuite de cette situation très préoccupante, c'est-à-dire que l'Iran continue d'enrichir de l'uranium. Dans le rapport de l'AIEA sont évoqués, je crois, 2 800 kilos d'uranium faiblement enrichi à 5 %. Les Iraniens continuent de poursuivre l'enrichissement à un plus haut niveau, et a accumulé selon l'Agence 22 kilos d'uranium enrichi à 20 %. Ce n'est donc pas une bonne nouvelle. Le rapport n'est pas plus alarmiste que par le passé, mais les Iraniens continuent les deux phases de l'enrichissement, en violation de leurs obligations internationales.
Merci beaucoup.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 septembre 2010