Point de presse de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, sur l'avenir du Soudan, notamment l'organisation du referendum du 9 janvier 2011, New York le 24 septembre 2010.

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Qu'il y ait ou non séparation entre le Nord et le Sud, de très nombreux chefs d'Etat et de gouvernement sont intéressés par l'avenir du Soudan et par l'avenir de la population soudanaise. L'attention porte sur la fin des souffrances du peuple soudanais. Cela ne veut pas dire que les problèmes du Darfour ne nous ont pas intéressés. Au contraire, ils nous intéressent et font probablement partie des problèmes à résoudre. Mais il y a dix ou quinze ans, au moment des affrontements très douloureux entre le Sud et le Nord, on n'aurait jamais pu espérer cette réunion, on n'aurait jamais pu espérer qu'un plan de paix soit signé et qu'un référendum soit organisé pour le 9 janvier 2011. C'est une date très importante et il faut que la communauté internationale aide la commission électorale qui, vous le savez, dispose maintenant d'un secrétaire général. Il faut que les Nations unies, l'Union européenne et l'ensemble des pays européens puissent participer à la transparence et à la bonne organisation de ces élections.
Q - Avec quels moyens ?
R - Il y a des moyens et il y en aura d'autres ; les gens se sont ici engagés à en fournir. De toute façon, ce sont davantage les moyens techniques qui font défaut. La Commission chargée de l'organisation de ces élections fera connaître ses besoins. Nous devrons nous aussi considérer que l'on doit aider nos amis soudanais à faire ces élections à temps ; "on time", comme l'a dit le président Obama.
Q - Si ce n'est pas à temps, c'est la guerre...
R - Si ce n'est pas à temps, ce sont des rébellions, sans doute, et des affrontements prévisibles et nous n'en voulons pas ; nous en avons vu trop. Cela ne veut pas dire que les choses soient simples et qu'il ne faut pas faire confiance à la justice internationale. Tout cela est compris dans ce que nous avons dit.
Q - Est-ce qu'il y a un plan d'action européen en préparation, parce qu'il faut aller très vite maintenant ?
R - Oui, il y a un plan d'action en préparation qui vient d'être dévoilé maintenant. Il y a un effort de l'Union européenne pour que ces élections puissent se dérouler à temps et qu'il en sorte soit une décision d'indépendance du Sud, soit une poursuite en commun pour les deux parties du Soudan qui sont concernées. Nous verrons bien, c'est à eux de décider, ce n'est pas à nous.
Q - L'Union européenne pourrait envoyer des observateurs sur place ?
R - Bien sûr. Il y aura des observateurs comme il y en a dans toutes les élections : des observateurs européens, des observateurs français, des observateurs internationaux. La Ligue arabe vient également d'affirmer qu'il y aura des observateurs.
Ce qui est essentiel, c'est l'urgence de mettre un terme au conflit. Depuis de nombreuses années, probablement depuis plus de vingt ans, le Nord et le Sud du Soudan se sont battus.
Dans ce conteste, il était difficile d'envisager qu'une réunion telle que celle d'aujourd'hui rassemblant tous les leaders du monde autour de cette question, puisse avoir lieu.
Il devrait être possible d'organiser les élections à la date retenue, c'est-à-dire le 9 janvier prochain. Il est très important pour les Soudanais que ces élections aient lieu à cette date, sinon il y aura un renouveau de la rébellion, d'autres confrontations et nous ne voulons plus de conflit au Soudan.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 septembre 2010