Texte intégral
Q - L'Europe, une nouvelle fois, est au coeur de la tourmente financière. Nicolas Sarkozy a redit hier toute sa confiance dans le plan d'aide à l'Irlande, mais il a également évoqué un deuxième mandat présidentiel, à l'Elysée, devant les membres de La Droite sociale, le club de Laurent Wauquiez. Ah ben, cela tombe bien, dites donc !
R - Il est là !
Q - Soyez le bienvenu.
R - Merci.
(...)
Q - On va parler de l'Europe.
R - Ca, c'est bien.
Q - C'est chouette, non ?
R - Oui !
Q - Oui, parce que le plan d'aide à l'Irlande n'a pas franchement rassuré les marchés. Est-ce que vous considérez aujourd'hui que la zone euro est suffisamment solide pour faire face à cette nouvelle crise financière ?
R - La première chose d'abord sur laquelle je voudrais qu'on ne se trompe pas : aujourd'hui l'euro nous protège, et si on avait l'Europe sans l'euro la situation monétaire en Europe serait apocalyptique. Donc, il ne faut pas se tromper, l'euro est pour nous une protection. Et globalement, dans l'après-crise, on a encore plus besoin d'Europe qu'avant. Et ça, je crois que là-dessus il faut vraiment le rappeler parce que dans ces espèces de tumultes dans lesquels on est plongés, il y a un peu ce risque de se dire «mais à quoi ça sert tout ça ?». L'euro nous protège.
Q - Pour l'instant, les gens qui vous regardent se disent peut-être : l'euro, l'Europe, ce sont des plans d'austérité et on demande énormément d'efforts aux Européens, d'efforts financiers aux Européens.
R - Il ne faut pas confondre la maladie. La maladie, cela été la crise. Le médicament pour nous et le soutien, la protection, c'est l'euro. La deuxième chose, c'est qu'on a essayé de réagir vite, et ce week-end ce qui s'est passé a prouvé la capacité de réaction et la détermination, je dirais solidaires, de l'Europe. D'abord, rapidement un plan sur l'Irlande, en quinze jours - quinze jours ! La Grèce cela avait pris six mois. Là, en quinze jours on a décidé. Et deuxièmement, se donner de la visibilité en disant : voilà, non seulement on traite dans l'urgence, mais on se donne un instrument qui va nous permettre maintenant à l'avenir de traiter toutes les crises financières sur lesquelles on nous attaque, toutes les crises monétaires. Et je crois ce que les spéculateurs doivent bien entendre, c'est qu'on est déterminés à sauver l'euro et à le protéger par rapport aux spéculateurs. Et ça, je suis convaincu que sur la durée, c'est de nature progressivement à ramener le calme.
Q - Est-ce que vous êtes de ceux qui poussent le Portugal à accepter un plan d'aide justement pour apaiser les marchés et éviter l'effet domino que les spéculateurs, en tout cas que les économistes redoutent ?
R - Non, pour l'instant ce n'est pas le sujet. Et le risque dans cette période, c'est que l'on a une espèce de chaudron dans lequel on mélange tout. Le Portugal ce n'est pas l'Irlande. Le Portugal a pris des mesures qui sont des mesures courageuses en terme budgétaire, difficiles à prendre, responsables, et je crois que nous aussi les politiques en France on doit bien regarder cela. On doit regarder cela avec une idée : soyons tous responsables. Les concours de listes du Père Noël c'est fini. Et je crois que là-dessus les socialistes français doivent aussi actualiser leur logiciel.
Q - Restructurer la dette européenne, c'est envisageable ? N. Roubini, économiste célèbre qui avait prévu la crise des subprimes, estime que c'est la solution, au fond, pour sortir la zone euro de la situation dans laquelle elle se trouve aujourd'hui. Est-ce que vous dites : restructurer la dette européenne, non, jamais ?
R - La seule chose qui compte, et ce sur quoi le président a travaillé avec Angela Merkel ce week-end, c'est qu'à partir de 2013 quand il y aura des problèmes de dettes, comme ceux qu'on a en ce moment, les créanciers doivent participer aussi au fait d'apurer les dettes. Ca, c'est prévu dans le mécanisme qui a été mis sur la table. C'est juste dire : voilà, on a un problème de dettes, est-ce que les créanciers doivent participer ? Oui. Et on a mis en place quelque chose qui est stable à partir de 2013. Cela n'existait pas avant, on l'aura. Ca, je dirais c'est aussi une question d'équité et de justice. Je pense que tout le monde peut comprendre cela.
Source http://www/diplomatie.gouv.fr, le 2 décembre 2010
R - Il est là !
Q - Soyez le bienvenu.
R - Merci.
(...)
Q - On va parler de l'Europe.
R - Ca, c'est bien.
Q - C'est chouette, non ?
R - Oui !
Q - Oui, parce que le plan d'aide à l'Irlande n'a pas franchement rassuré les marchés. Est-ce que vous considérez aujourd'hui que la zone euro est suffisamment solide pour faire face à cette nouvelle crise financière ?
R - La première chose d'abord sur laquelle je voudrais qu'on ne se trompe pas : aujourd'hui l'euro nous protège, et si on avait l'Europe sans l'euro la situation monétaire en Europe serait apocalyptique. Donc, il ne faut pas se tromper, l'euro est pour nous une protection. Et globalement, dans l'après-crise, on a encore plus besoin d'Europe qu'avant. Et ça, je crois que là-dessus il faut vraiment le rappeler parce que dans ces espèces de tumultes dans lesquels on est plongés, il y a un peu ce risque de se dire «mais à quoi ça sert tout ça ?». L'euro nous protège.
Q - Pour l'instant, les gens qui vous regardent se disent peut-être : l'euro, l'Europe, ce sont des plans d'austérité et on demande énormément d'efforts aux Européens, d'efforts financiers aux Européens.
R - Il ne faut pas confondre la maladie. La maladie, cela été la crise. Le médicament pour nous et le soutien, la protection, c'est l'euro. La deuxième chose, c'est qu'on a essayé de réagir vite, et ce week-end ce qui s'est passé a prouvé la capacité de réaction et la détermination, je dirais solidaires, de l'Europe. D'abord, rapidement un plan sur l'Irlande, en quinze jours - quinze jours ! La Grèce cela avait pris six mois. Là, en quinze jours on a décidé. Et deuxièmement, se donner de la visibilité en disant : voilà, non seulement on traite dans l'urgence, mais on se donne un instrument qui va nous permettre maintenant à l'avenir de traiter toutes les crises financières sur lesquelles on nous attaque, toutes les crises monétaires. Et je crois ce que les spéculateurs doivent bien entendre, c'est qu'on est déterminés à sauver l'euro et à le protéger par rapport aux spéculateurs. Et ça, je suis convaincu que sur la durée, c'est de nature progressivement à ramener le calme.
Q - Est-ce que vous êtes de ceux qui poussent le Portugal à accepter un plan d'aide justement pour apaiser les marchés et éviter l'effet domino que les spéculateurs, en tout cas que les économistes redoutent ?
R - Non, pour l'instant ce n'est pas le sujet. Et le risque dans cette période, c'est que l'on a une espèce de chaudron dans lequel on mélange tout. Le Portugal ce n'est pas l'Irlande. Le Portugal a pris des mesures qui sont des mesures courageuses en terme budgétaire, difficiles à prendre, responsables, et je crois que nous aussi les politiques en France on doit bien regarder cela. On doit regarder cela avec une idée : soyons tous responsables. Les concours de listes du Père Noël c'est fini. Et je crois que là-dessus les socialistes français doivent aussi actualiser leur logiciel.
Q - Restructurer la dette européenne, c'est envisageable ? N. Roubini, économiste célèbre qui avait prévu la crise des subprimes, estime que c'est la solution, au fond, pour sortir la zone euro de la situation dans laquelle elle se trouve aujourd'hui. Est-ce que vous dites : restructurer la dette européenne, non, jamais ?
R - La seule chose qui compte, et ce sur quoi le président a travaillé avec Angela Merkel ce week-end, c'est qu'à partir de 2013 quand il y aura des problèmes de dettes, comme ceux qu'on a en ce moment, les créanciers doivent participer aussi au fait d'apurer les dettes. Ca, c'est prévu dans le mécanisme qui a été mis sur la table. C'est juste dire : voilà, on a un problème de dettes, est-ce que les créanciers doivent participer ? Oui. Et on a mis en place quelque chose qui est stable à partir de 2013. Cela n'existait pas avant, on l'aura. Ca, je dirais c'est aussi une question d'équité et de justice. Je pense que tout le monde peut comprendre cela.
Source http://www/diplomatie.gouv.fr, le 2 décembre 2010