Déclaration de Mme Christine Lagarde, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, sur la crise financière en Irlande et le rôle de l'Union européenne pour y pallier, à l'Assemblée nationale le 30 novembre 2010.

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Circonstance : Séance de questions d'actualité, à l'Assemblée nationale le 30 novembre 2010

Texte intégral

Monsieur le Député, vous me donnez l'occasion de revenir un instant sur le rôle joué par la Banque centrale européenne dans le mécanisme de résolution permanent de crise que les ministres de l'Union ont évoqué dimanche.
Première observation : la Banque centrale européenne, qui participait à l'ensemble de nos débats, s'est déclarée satisfaite du mécanisme que nous mettions en place.
Seconde observation : la situation de l'Irlande est un cas bien particulier. En l'occurrence, les banques sont manifestement à l'origine du déficit budgétaire de ce pays - qui atteint 32 %, je le rappelle - et tous les actionnaires des banques ont perdu leur mise. La valorisation des banques a été réduite de 95 % et, de toute évidence, les actionnaires en ont payé le prix.
Par ailleurs, la France participe au plan irlandais en donnant sa garantie à la levée des fonds effectuée par le Fonds européen de stabilité financière. Il n'y a donc aucune incidence budgétaire à raison de la garantie émise par la France pour sa quote-part - rapportée à la quote-part qu'elle détient dans la Banque centrale européenne -, qui se chiffre, en l'espèce, à 4 milliards d'euros. Il s'agit pour la France, il faut s'en souvenir, de 4 milliards d'euros de garantie et non de coût budgétaire.
Enfin, le mécanisme permanent de résolution de crise est précisément destiné à éviter que ne se reproduisent des phénomènes du type de celui que nous observons actuellement. C'est bien la raison pour laquelle est évoquée, dans ce mécanisme, la participation éventuelle du secteur privé concernant les pays qui seraient devenus non seulement insolvables, mais «illiquides» dans leur fonctionnement.
Il faut faire participer chacun. C'est en tout cas toute l'Europe qui participe au sauvetage de l'Irlande !.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 décembre 2010