Texte intégral
Monsieur le Délégué général,
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
Depuis 2007, avec le Grenelle de l'Environnement, la France met en oeuvre une stratégie ambitieuse de développement des nouvelles technologies de l'énergie (NTE) sur son territoire. Au coeur de la politique énergétique nationale, les trois objectifs suivants sont prioritaires :
* la maîtrise de la consommation énergétique,
* la promotion des énergies renouvelables,
* le développement d'industries nouvelles.
Les objectifs fixés par la France sont ambitieux :
* division par quatre des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050 ;
* moins 38 % de consommation énergétique dans les bâtiments d'ici 2020 ;
* développement massif des énergies renouvelables pour atteindre 23 % de la consommation finale en 2020 (soit plus de 20 millions de tonnes équivalent pétrole de plus qu'aujourd'hui)
Ces objectifs ambitieux nous imposent d'agir de façon coordonnée et simultanée sur tous les leviers, en améliorant notre efficacité énergétique dans tous les secteurs (logement, transport, industrie, agriculture) et en développant toutes les sources d'énergie décarbonées - nucléaire, énergies renouvelables, réseaux intelligents, stockage de l'énergie... - Je ne suis pas favorable à opposer les filières les unes et les autres. Nous avons besoin de chacune, au plus haut niveau d'excellence.
Le développement des nouvelles technologies de l'énergie présente des atouts pour notre économie, puisqu'elles créent des emplois et des domaines d'excellence, en amorce d'un mouvement de fond qui verra la demande mondiale exploser, en présence des contraintes environnementales renforcées. Au même titre que nous devons perpétuer l'excellence de 40 ans de filière nucléaire, nous devons hisser nos compétences en matière de nouvelles technologies de l'énergie.
Dans cet objectif, chaque gisement doit être exploité, de façon systématique. A travers une large gamme de dispositifs de soutien aux filières et à l'innovation dans les nouvelles technologies de l'énergie, la France soutient l'émergence ou la consolidation d'acteurs dans des technologies aussi variées que les énergies marines, le solaire thermodynamique, les réseaux énergétiques intelligents ou la production d'unités de biogaz.
La France est d'ailleurs bien lotie en matière de ressources naturelles pour la production d'énergies renouvelables (des ressources hydroélectriques importantes, une des premières forêts d'Europe, un très bon gisement éolien, une façade maritime importante...), et dispose aussi bien des acteurs requis que de la dynamique historique dans le domaine de la maîtrise de l'énergie et des économies d'énergie.
S'agissant du nucléaire, nous devons conforter notre position. La priorité industrielle porte sur la réussite des chantiers de Flamanville puis de Penly, dans cette filière EPR que nous voulons être une référence dans la 3e génération. Comme pour le renouvelable, les enjeux d'exports sont conséquents et la réussite nationale est une condition nécessaire au succès de l'EPR à l'export.
En résonance avec les thèmes évoqués lors de votre journée, je voudrais évoquer le rôle des organismes de recherche et l'implication des pouvoirs publics à cet effet.
La priorité donnée à la recherche dans le domaine de l'énergie, déjà explicitée dans la loi fixant les orientations de la politique énergétique de juillet 2005, a été réaffirmée dans les conclusions du Grenelle de l'Environnement et par les lois Grenelles qui en découlent.
De plus, l'énergie a clairement été identifiée comme un axe prioritaire de la stratégie nationale de recherche et d'innovation, un exercice de prospective scientifique qui s'est déroulé en 2009, dont les grandes orientations ont été présentées par Valérie PÉCRESSE le 8 juillet 2009.
La nouvelle organisation de la recherche dans le domaine de l'énergie s'appuie aujourd'hui sur deux piliers essentiels.
D'une part, une vision stratégique. Il s'agit de la définition de la stratégie nationale de recherche énergétique (SNRE), établissant les priorités d'action à court terme (2020), moyen terme (2030) et long terme (2050). Elle est en cours d'élaboration par mes services, en association avec les services du ministère de la recherche.
C'est l'année prochaine que nous solliciterons l'avis du Comité Stratégique à la recherche en énergie (mis en place en septembre dernier, en vue d'une adoption effective conjointe entre Mme Pécresse et moi-même).
D'autre part, une coordination opérationnelle. La nouvelle alliance de recherche dans le domaine de l'énergie (ANCRE), créée en juillet 2009, vise à mieux coordonner et à renforcer l'efficacité des recherches sur l'énergie menées par les divers organismes publics nationaux. Cette alliance participera à la mise en oeuvre de la stratégie nationale de recherche , et à l'Alliance européenne sur la Recherche en Energie (European Energy Research Alliance, ou EERA). Notons par ailleurs que les établissements se mobilisent. Les changements de noms récents du CEA (devenu Comité à l'Energie Atomique et aux Energies Alternatives) et de l'IFP (devenu IFP energies nouvelles) ne sont pas que des symboles.
Parce que la recherche et l'innovation doivent s'entraîner mutuellement, nous avons également déployé un effort considérable en faveur de programmes technologiques opérationnels. Ainsi, avec la mise en place du programme « Investissements d'avenir », plus de 5 milliards d'euros sont mobilisés au titre du grand emprunt national en faveur des technologies de l'énergie.
Notre objectif est d'investir massivement dans des secteurs stratégiques à haut potentiel susceptibles d'avoir des effets durables sur le taux de croissance, en finançant des investissements publics ciblés sur des projets rentables de constitution d'actifs et d'infrastructures.
Dans ce cadre :
* 2,5Mds d'euros seront consacrés au financement de démonstrateurs et de plateformes technologiques dans le domaine des nouvelles technologies de l'énergie et des véhicules du futur, associant acteurs publics et privés et faisant le lien entre la recherche amont et la pré-industrialisation
* 1 Md d'euros seront consacrés au financement d'Instituts thématiques d'excellence dans le domaine des énergies décarbonés, regroupant dans un même lieu des chercheurs publics et des entreprises. Le premier appel à projet a été publié vendredi dernier.
* 1 Md d'euros sont consacrés au développement des réacteurs nucléaires de 4ème génération, qui produiront de plus faibles quantités de déchets radioactifs à vie longue et nécessiteront beaucoup moins de combustible.
* Enfin, la recherche en matière de traitement et de stockage de déchets radioactifs bénéficiera de 100Meuros.
La poursuite de l'action structurante des pôles de compétitivité, également soutenue dans le cadre de l'emprunt national, participera à cet effort de structuration des filières industrielles.
Enfin, pour réussir ce pari industriel et proposer des produits susceptibles de répondre aux défis de demain, mes services travaillent depuis plusieurs mois - en lien étroit avec le ministère du développement durable - à l'élaboration de plans d'action par filière.
A l'image des travaux menés depuis 2009 par nos deux ministères sur la filière « véhicules décarbonés », cette formidable initiative permettra :
* de partager, avec l'ensemble des acteurs publics et privés concernés, une vision des choix stratégiques pour le développement industriel de ces différentes filières,
* d'accompagner l'émergence et la consolidation de ces filières créatrices d'emploi et de valeur et pour cela, de mobiliser de façon cohérente et optimale, l'ensemble des leviers dont nous disposons.
Je suis très heureux d'avoir l'occasion de servir la France en encourageant une politique énergétique ambitieuse, assumée, au service d'une industrie fière et conquérante, et ravi d'avoir pu vous témoigner à travers ces quelques mots de ce sentiment.
Je vous remercie.
Source http://www.economie.gouv.fr, le 1er décembre 2010
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
Depuis 2007, avec le Grenelle de l'Environnement, la France met en oeuvre une stratégie ambitieuse de développement des nouvelles technologies de l'énergie (NTE) sur son territoire. Au coeur de la politique énergétique nationale, les trois objectifs suivants sont prioritaires :
* la maîtrise de la consommation énergétique,
* la promotion des énergies renouvelables,
* le développement d'industries nouvelles.
Les objectifs fixés par la France sont ambitieux :
* division par quatre des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050 ;
* moins 38 % de consommation énergétique dans les bâtiments d'ici 2020 ;
* développement massif des énergies renouvelables pour atteindre 23 % de la consommation finale en 2020 (soit plus de 20 millions de tonnes équivalent pétrole de plus qu'aujourd'hui)
Ces objectifs ambitieux nous imposent d'agir de façon coordonnée et simultanée sur tous les leviers, en améliorant notre efficacité énergétique dans tous les secteurs (logement, transport, industrie, agriculture) et en développant toutes les sources d'énergie décarbonées - nucléaire, énergies renouvelables, réseaux intelligents, stockage de l'énergie... - Je ne suis pas favorable à opposer les filières les unes et les autres. Nous avons besoin de chacune, au plus haut niveau d'excellence.
Le développement des nouvelles technologies de l'énergie présente des atouts pour notre économie, puisqu'elles créent des emplois et des domaines d'excellence, en amorce d'un mouvement de fond qui verra la demande mondiale exploser, en présence des contraintes environnementales renforcées. Au même titre que nous devons perpétuer l'excellence de 40 ans de filière nucléaire, nous devons hisser nos compétences en matière de nouvelles technologies de l'énergie.
Dans cet objectif, chaque gisement doit être exploité, de façon systématique. A travers une large gamme de dispositifs de soutien aux filières et à l'innovation dans les nouvelles technologies de l'énergie, la France soutient l'émergence ou la consolidation d'acteurs dans des technologies aussi variées que les énergies marines, le solaire thermodynamique, les réseaux énergétiques intelligents ou la production d'unités de biogaz.
La France est d'ailleurs bien lotie en matière de ressources naturelles pour la production d'énergies renouvelables (des ressources hydroélectriques importantes, une des premières forêts d'Europe, un très bon gisement éolien, une façade maritime importante...), et dispose aussi bien des acteurs requis que de la dynamique historique dans le domaine de la maîtrise de l'énergie et des économies d'énergie.
S'agissant du nucléaire, nous devons conforter notre position. La priorité industrielle porte sur la réussite des chantiers de Flamanville puis de Penly, dans cette filière EPR que nous voulons être une référence dans la 3e génération. Comme pour le renouvelable, les enjeux d'exports sont conséquents et la réussite nationale est une condition nécessaire au succès de l'EPR à l'export.
En résonance avec les thèmes évoqués lors de votre journée, je voudrais évoquer le rôle des organismes de recherche et l'implication des pouvoirs publics à cet effet.
La priorité donnée à la recherche dans le domaine de l'énergie, déjà explicitée dans la loi fixant les orientations de la politique énergétique de juillet 2005, a été réaffirmée dans les conclusions du Grenelle de l'Environnement et par les lois Grenelles qui en découlent.
De plus, l'énergie a clairement été identifiée comme un axe prioritaire de la stratégie nationale de recherche et d'innovation, un exercice de prospective scientifique qui s'est déroulé en 2009, dont les grandes orientations ont été présentées par Valérie PÉCRESSE le 8 juillet 2009.
La nouvelle organisation de la recherche dans le domaine de l'énergie s'appuie aujourd'hui sur deux piliers essentiels.
D'une part, une vision stratégique. Il s'agit de la définition de la stratégie nationale de recherche énergétique (SNRE), établissant les priorités d'action à court terme (2020), moyen terme (2030) et long terme (2050). Elle est en cours d'élaboration par mes services, en association avec les services du ministère de la recherche.
C'est l'année prochaine que nous solliciterons l'avis du Comité Stratégique à la recherche en énergie (mis en place en septembre dernier, en vue d'une adoption effective conjointe entre Mme Pécresse et moi-même).
D'autre part, une coordination opérationnelle. La nouvelle alliance de recherche dans le domaine de l'énergie (ANCRE), créée en juillet 2009, vise à mieux coordonner et à renforcer l'efficacité des recherches sur l'énergie menées par les divers organismes publics nationaux. Cette alliance participera à la mise en oeuvre de la stratégie nationale de recherche , et à l'Alliance européenne sur la Recherche en Energie (European Energy Research Alliance, ou EERA). Notons par ailleurs que les établissements se mobilisent. Les changements de noms récents du CEA (devenu Comité à l'Energie Atomique et aux Energies Alternatives) et de l'IFP (devenu IFP energies nouvelles) ne sont pas que des symboles.
Parce que la recherche et l'innovation doivent s'entraîner mutuellement, nous avons également déployé un effort considérable en faveur de programmes technologiques opérationnels. Ainsi, avec la mise en place du programme « Investissements d'avenir », plus de 5 milliards d'euros sont mobilisés au titre du grand emprunt national en faveur des technologies de l'énergie.
Notre objectif est d'investir massivement dans des secteurs stratégiques à haut potentiel susceptibles d'avoir des effets durables sur le taux de croissance, en finançant des investissements publics ciblés sur des projets rentables de constitution d'actifs et d'infrastructures.
Dans ce cadre :
* 2,5Mds d'euros seront consacrés au financement de démonstrateurs et de plateformes technologiques dans le domaine des nouvelles technologies de l'énergie et des véhicules du futur, associant acteurs publics et privés et faisant le lien entre la recherche amont et la pré-industrialisation
* 1 Md d'euros seront consacrés au financement d'Instituts thématiques d'excellence dans le domaine des énergies décarbonés, regroupant dans un même lieu des chercheurs publics et des entreprises. Le premier appel à projet a été publié vendredi dernier.
* 1 Md d'euros sont consacrés au développement des réacteurs nucléaires de 4ème génération, qui produiront de plus faibles quantités de déchets radioactifs à vie longue et nécessiteront beaucoup moins de combustible.
* Enfin, la recherche en matière de traitement et de stockage de déchets radioactifs bénéficiera de 100Meuros.
La poursuite de l'action structurante des pôles de compétitivité, également soutenue dans le cadre de l'emprunt national, participera à cet effort de structuration des filières industrielles.
Enfin, pour réussir ce pari industriel et proposer des produits susceptibles de répondre aux défis de demain, mes services travaillent depuis plusieurs mois - en lien étroit avec le ministère du développement durable - à l'élaboration de plans d'action par filière.
A l'image des travaux menés depuis 2009 par nos deux ministères sur la filière « véhicules décarbonés », cette formidable initiative permettra :
* de partager, avec l'ensemble des acteurs publics et privés concernés, une vision des choix stratégiques pour le développement industriel de ces différentes filières,
* d'accompagner l'émergence et la consolidation de ces filières créatrices d'emploi et de valeur et pour cela, de mobiliser de façon cohérente et optimale, l'ensemble des leviers dont nous disposons.
Je suis très heureux d'avoir l'occasion de servir la France en encourageant une politique énergétique ambitieuse, assumée, au service d'une industrie fière et conquérante, et ravi d'avoir pu vous témoigner à travers ces quelques mots de ce sentiment.
Je vous remercie.
Source http://www.economie.gouv.fr, le 1er décembre 2010