Texte intégral
Messieurs les Présidents de l'Assemblée Nationale et du Sénat,
Messieurs les présidents de groupes,
Mes chers collègues,
Mes chers amis,
A quelques jours de la fin de la session parlementaire, j'ai voulu comme c'est la tradition, vous recevoir à Matignon, dans un climat qui est un climat d'amitié, et avec un seul objectif, qui est celui de vous remercier.
Depuis la fin du mois d'août vous avez été fortement sollicités sur des projets dont on peut tous dire qu'ils n'étaient pas faciles. De la réforme des retraites à celle des collectivités territoriales, de la loi de finances à la LOPPSI, vous avez à chaque fois répondu présent avec beaucoup de responsabilité.
Alors naturellement il y a eu des moments plus difficiles que d'autres. Il y a eu des moments un peu vifs. Ce qui d'ailleurs démontrent au passage que la majorité parlementaire n'est pas l'auxiliaire du gouvernement mais bien un partenaire exigeant et que la Vème République corrigée de la réforme que vous avez votée, est bien un régime équilibré où le Parlement a toute sa place.
Mais je veux dire que nous avons su sur tous les sujets, trouver des points d'accord, et avancer ensemble. Avec Bernard ACCOYER et Gérard LARCHER, avec Jean-François COPE et maintenant avec Christian JACOB, avec François SAUVADET, avec Gérard LONGUET, avec Nicolas ABOUT, et avec Patrick OLLIER, nous cherchons chaque semaine je ne sais pas si nous y arrivons mais en tout cas nous cherchons chaque semaine à donner au débat parlementaire les moyens d'être à la fois libres, et en même temps ordonnés.
Nous essayons avec le Président de la République de ne jamais sous-estimer votre point de vue, même si naturellement des arbitrages sont nécessaires.
Vous connaissez notre feuille de route.
J'ai eu l'occasion de vous la préciser lors de la déclaration de politique générale que vous avez votée.
Nos priorités se concentrent autour de trois axes : sortir de la crise, garantir la cohésion sociale, et continuer à réformer. L'objectif étant d'arriver en 2012 avec un bilan aussi solide que possible, marqué par une France plus moderne, par une croissance retrouvée, par un taux de chômage en baisse, par des déficits réduits et par un rayonnement international renforcé par notre présidence du G20.
Les dix-huit prochains mois vont donc être cruciaux.
Et chacun d'entre nous va être appelé à agir avec beaucoup de sang-froid, et avec beaucoup de responsabilité. Parce que personne ne doit sous-estimer les obstacles que nous allons devoir affronter.
Premier obstacle c'est celui de la crise qui a suscité des crispations et des frustrations dans notre pays. Nous n'avons pas à rougir de la façon dont nous avons géré cette crise. Nous n'avons pas à rougir de ce que nous avons fait pour protéger les classes moyennes et populaires.
Leur épargne a été sécurisée. Leur pouvoir d'achat n'a pas flanché contrairement à ce qui s'est passé dans beaucoup d'autres pays européens. Mais ceci dit, à tort ou à raison, nous incarnons pour les Français les heures difficiles. Nous incarnons une politique d'efforts, et au surplus nous incarnons des réformes qui ont été conduites à un rythme soutenu et parfois des réformes conflictuelles comme ce fut le cas pour la réforme des retraites.
Bref, nous ne sommes pas tout à fait dans la situation du jeune premier.
C'est à la fois une épreuve pour nous, parce que nous allons avoir devant nous le mur de la démagogie qu'il va nous falloir démonter. Mais en même temps, je crois que ça peut être un avantage parce que je pense que l'élection à venir reposera très largement sur la crédibilité politique.
Les Français en tout cas c'est ma conviction ne sont pas dupes des réalités du monde qui les entoure. Ils ont vu ce qui se passait en Grèce. Ils ont vu ce qui se passait en Irlande. Ils comprennent qu'on ne résistera pas à la Chine, au Brésil ou à l'Inde avec des slogans. Ils mesurent les limites financières de la France et ils ne sont pas ignorants des failles qui menacent notre pacte social. Face à cela nous, nous avons une expérience, nous avons une solidité, nous avons une crédibilité qui peut faire la différence.
Le deuxième obstacle c'est que le front de nos adversaires sera étendu : de l'extrême gauche à l'extrême droite ils seront tous contre nous et tous contre le Président de la République. Il faudra donc être à l'offensive sur toutes les lignes et former un bloc autour du chef de l'Etat.
Un mot sur l'extrême droite. Je veux dire qu'elle ne mérite pas de complaisance, non seulement parce que son projet est dangereux et inconsistant sur le plan économique et social. Mais aussi parce que la droite républicaine et le Centre, il ne faut pas s'y tromper, sont les cibles principales du Front National.
Nous devons être fermes sur le fond, et en même temps nous ne devons pas être dédaigneux à l'égard des Français qui cherchent dans des solutions radicales une issue aux problèmes qu'ils rencontrent.
Et puis je veux aussi le dire, il n'est pas nécessaire de tomber tête baissée dans toutes les provocations parce que c'est évidemment exactement ce que cherche l'extrême droite.
Le nombre de nos adversaires nous commande d'être résolument soudés et complémentaires. Entre-nous il peut y avoir des nuances, et il y en a, des différences d'appréciation et de ton, et il y en a aussi. Mais il ne peut pas y avoir de concurrence ou de compétition sous peine d'échouer collectivement. J'ai eu l'occasion de dire au Conseil National de l'UMP, qui a été remarquablement organisé sous l'autorité de Jean-François COPE, combien je respectais les sensibilités qui traversent l'UMP et plus largement la majorité.
Chacun d'entre nous est porteur d'un héritage politique qui a son histoire, qui a sa dignité, qui a son utilité. Mais de grâce, n'oublions pas l'essentiel. L'essentiel, c'est de fédérer nos convictions pour les faire gagner et pour les mettre au service de la France. Il ne faut pas se leurrer, il ne faut pas jouer avec les vieilles allumettes qui ont si souvent et si inutilement consumé la droite. Parce que nos adversaires s'engouffreront dans chacune des failles que nous leur offrirons.
Durant les dix-huit prochains mois, nous allons avoir une responsabilité particulière, nous devons avoir la maturité de faire vivre notre diversité au service de notre unité.
Face à ces obstacles, qui ne sont pas insurmontables, je veux dire que nous avons des atouts. D'abord, on a un bilan solide, on a une vision partagée de ce qu'il convient de faire pour la France. On ne peut pas en dire autant de l'opposition, qui ne sait toujours pas s'il faut s'afficher avec l'extrême gauche ou s'il faut faire appel au directeur général du Fonds monétaire international.
Soyons fiers, mes amis, de ce que nous avons accompli, fiers face à la gauche, mais humbles en même temps face aux Français, qui ont besoin d'être écoutés.
Il faut être lucide sur les frustrations nourries par la crise, il faut être lucide et donc il faut être franc, franc en particulier à l'égard des imprévus, à l'égard des obstacles, à l'égard des revers que nous avons rencontrés. Je crois profondément que la franchise est au cur de la confiance.
Ensuite, nous avons pour atout le Président de la République. Dans l'attente de son ultime décision, nous ne sommes pas condamnés, nous, à improviser des primaires. Nous avons un responsable, nous avons un cap et nous avons une stratégie d'alliance qui, encore une fois, nous distingue de la gauche.
Enfin, il y a un atout que nous devons naturellement analyser dans le détail le moment venu, c'est celui des valeurs qui imprègnent le pays. Quand on regarde les enquêtes, quand on écoute les Français, on voit et on sent que ces valeurs finalement restent assez comparables à celles de 2007.
Nos concitoyens veulent de la sécurité et de la protection, ils croient au mérite et au travail, ils croient à la famille. Ils sont en quête d'égalité et de justice. Mais en même temps, ils sont sévères à l'égard des gaspillages et de l'assistanat.
Ils sont inquiets des déficits. Mais ils sont attachés à l'identité de notre pays et ils sont de plus en plus intraitables sur le respect des principes républicains. Tout ceci pour dire que la bataille intellectuelle que nous avons remportée en 2007, je pense qu'elle reste parfaitement d'actualité.
Alors, il ne s'agit pas de répéter ce que nous avons déjà fait, mais de prolonger et d'actualiser ce que nous avons toujours défendu : le travail, le civisme, l'égalité des chances, l'éducation, l'ordre public, la ruralité, l'industrie, l'innovation, la fierté nationale, à laquelle je joins l'Europe politique. Sur tous ces sujets, je ne conçois pas une seconde que l'on laisse le terrain libre à la gauche.
Nous sommes sur notre terrain, avec un bilan politique et surtout avec des convictions qui sont des convictions bien trempées.
Dans une semaine, mes chers amis, vous aurez la possibilité de prendre quelques jours de repos qui seront bien mérités. Cette interruption va vous permettre de recharger vos batteries, je pense que c'est nécessaire parce que je voudrais vous dire que la course n'est pas finie.
Si je peux me permettre de vous donner un conseil, pas d'imprudence, pas d'excès, le Président et moi-même, nous avons besoin de chacun d'entre vous. Je vous souhaite, avec un peu d'avance, de bonnes fêtes de Noël.
Source http://www.gouvernement.fr, le 15 décembre 2010
Messieurs les présidents de groupes,
Mes chers collègues,
Mes chers amis,
A quelques jours de la fin de la session parlementaire, j'ai voulu comme c'est la tradition, vous recevoir à Matignon, dans un climat qui est un climat d'amitié, et avec un seul objectif, qui est celui de vous remercier.
Depuis la fin du mois d'août vous avez été fortement sollicités sur des projets dont on peut tous dire qu'ils n'étaient pas faciles. De la réforme des retraites à celle des collectivités territoriales, de la loi de finances à la LOPPSI, vous avez à chaque fois répondu présent avec beaucoup de responsabilité.
Alors naturellement il y a eu des moments plus difficiles que d'autres. Il y a eu des moments un peu vifs. Ce qui d'ailleurs démontrent au passage que la majorité parlementaire n'est pas l'auxiliaire du gouvernement mais bien un partenaire exigeant et que la Vème République corrigée de la réforme que vous avez votée, est bien un régime équilibré où le Parlement a toute sa place.
Mais je veux dire que nous avons su sur tous les sujets, trouver des points d'accord, et avancer ensemble. Avec Bernard ACCOYER et Gérard LARCHER, avec Jean-François COPE et maintenant avec Christian JACOB, avec François SAUVADET, avec Gérard LONGUET, avec Nicolas ABOUT, et avec Patrick OLLIER, nous cherchons chaque semaine je ne sais pas si nous y arrivons mais en tout cas nous cherchons chaque semaine à donner au débat parlementaire les moyens d'être à la fois libres, et en même temps ordonnés.
Nous essayons avec le Président de la République de ne jamais sous-estimer votre point de vue, même si naturellement des arbitrages sont nécessaires.
Vous connaissez notre feuille de route.
J'ai eu l'occasion de vous la préciser lors de la déclaration de politique générale que vous avez votée.
Nos priorités se concentrent autour de trois axes : sortir de la crise, garantir la cohésion sociale, et continuer à réformer. L'objectif étant d'arriver en 2012 avec un bilan aussi solide que possible, marqué par une France plus moderne, par une croissance retrouvée, par un taux de chômage en baisse, par des déficits réduits et par un rayonnement international renforcé par notre présidence du G20.
Les dix-huit prochains mois vont donc être cruciaux.
Et chacun d'entre nous va être appelé à agir avec beaucoup de sang-froid, et avec beaucoup de responsabilité. Parce que personne ne doit sous-estimer les obstacles que nous allons devoir affronter.
Premier obstacle c'est celui de la crise qui a suscité des crispations et des frustrations dans notre pays. Nous n'avons pas à rougir de la façon dont nous avons géré cette crise. Nous n'avons pas à rougir de ce que nous avons fait pour protéger les classes moyennes et populaires.
Leur épargne a été sécurisée. Leur pouvoir d'achat n'a pas flanché contrairement à ce qui s'est passé dans beaucoup d'autres pays européens. Mais ceci dit, à tort ou à raison, nous incarnons pour les Français les heures difficiles. Nous incarnons une politique d'efforts, et au surplus nous incarnons des réformes qui ont été conduites à un rythme soutenu et parfois des réformes conflictuelles comme ce fut le cas pour la réforme des retraites.
Bref, nous ne sommes pas tout à fait dans la situation du jeune premier.
C'est à la fois une épreuve pour nous, parce que nous allons avoir devant nous le mur de la démagogie qu'il va nous falloir démonter. Mais en même temps, je crois que ça peut être un avantage parce que je pense que l'élection à venir reposera très largement sur la crédibilité politique.
Les Français en tout cas c'est ma conviction ne sont pas dupes des réalités du monde qui les entoure. Ils ont vu ce qui se passait en Grèce. Ils ont vu ce qui se passait en Irlande. Ils comprennent qu'on ne résistera pas à la Chine, au Brésil ou à l'Inde avec des slogans. Ils mesurent les limites financières de la France et ils ne sont pas ignorants des failles qui menacent notre pacte social. Face à cela nous, nous avons une expérience, nous avons une solidité, nous avons une crédibilité qui peut faire la différence.
Le deuxième obstacle c'est que le front de nos adversaires sera étendu : de l'extrême gauche à l'extrême droite ils seront tous contre nous et tous contre le Président de la République. Il faudra donc être à l'offensive sur toutes les lignes et former un bloc autour du chef de l'Etat.
Un mot sur l'extrême droite. Je veux dire qu'elle ne mérite pas de complaisance, non seulement parce que son projet est dangereux et inconsistant sur le plan économique et social. Mais aussi parce que la droite républicaine et le Centre, il ne faut pas s'y tromper, sont les cibles principales du Front National.
Nous devons être fermes sur le fond, et en même temps nous ne devons pas être dédaigneux à l'égard des Français qui cherchent dans des solutions radicales une issue aux problèmes qu'ils rencontrent.
Et puis je veux aussi le dire, il n'est pas nécessaire de tomber tête baissée dans toutes les provocations parce que c'est évidemment exactement ce que cherche l'extrême droite.
Le nombre de nos adversaires nous commande d'être résolument soudés et complémentaires. Entre-nous il peut y avoir des nuances, et il y en a, des différences d'appréciation et de ton, et il y en a aussi. Mais il ne peut pas y avoir de concurrence ou de compétition sous peine d'échouer collectivement. J'ai eu l'occasion de dire au Conseil National de l'UMP, qui a été remarquablement organisé sous l'autorité de Jean-François COPE, combien je respectais les sensibilités qui traversent l'UMP et plus largement la majorité.
Chacun d'entre nous est porteur d'un héritage politique qui a son histoire, qui a sa dignité, qui a son utilité. Mais de grâce, n'oublions pas l'essentiel. L'essentiel, c'est de fédérer nos convictions pour les faire gagner et pour les mettre au service de la France. Il ne faut pas se leurrer, il ne faut pas jouer avec les vieilles allumettes qui ont si souvent et si inutilement consumé la droite. Parce que nos adversaires s'engouffreront dans chacune des failles que nous leur offrirons.
Durant les dix-huit prochains mois, nous allons avoir une responsabilité particulière, nous devons avoir la maturité de faire vivre notre diversité au service de notre unité.
Face à ces obstacles, qui ne sont pas insurmontables, je veux dire que nous avons des atouts. D'abord, on a un bilan solide, on a une vision partagée de ce qu'il convient de faire pour la France. On ne peut pas en dire autant de l'opposition, qui ne sait toujours pas s'il faut s'afficher avec l'extrême gauche ou s'il faut faire appel au directeur général du Fonds monétaire international.
Soyons fiers, mes amis, de ce que nous avons accompli, fiers face à la gauche, mais humbles en même temps face aux Français, qui ont besoin d'être écoutés.
Il faut être lucide sur les frustrations nourries par la crise, il faut être lucide et donc il faut être franc, franc en particulier à l'égard des imprévus, à l'égard des obstacles, à l'égard des revers que nous avons rencontrés. Je crois profondément que la franchise est au cur de la confiance.
Ensuite, nous avons pour atout le Président de la République. Dans l'attente de son ultime décision, nous ne sommes pas condamnés, nous, à improviser des primaires. Nous avons un responsable, nous avons un cap et nous avons une stratégie d'alliance qui, encore une fois, nous distingue de la gauche.
Enfin, il y a un atout que nous devons naturellement analyser dans le détail le moment venu, c'est celui des valeurs qui imprègnent le pays. Quand on regarde les enquêtes, quand on écoute les Français, on voit et on sent que ces valeurs finalement restent assez comparables à celles de 2007.
Nos concitoyens veulent de la sécurité et de la protection, ils croient au mérite et au travail, ils croient à la famille. Ils sont en quête d'égalité et de justice. Mais en même temps, ils sont sévères à l'égard des gaspillages et de l'assistanat.
Ils sont inquiets des déficits. Mais ils sont attachés à l'identité de notre pays et ils sont de plus en plus intraitables sur le respect des principes républicains. Tout ceci pour dire que la bataille intellectuelle que nous avons remportée en 2007, je pense qu'elle reste parfaitement d'actualité.
Alors, il ne s'agit pas de répéter ce que nous avons déjà fait, mais de prolonger et d'actualiser ce que nous avons toujours défendu : le travail, le civisme, l'égalité des chances, l'éducation, l'ordre public, la ruralité, l'industrie, l'innovation, la fierté nationale, à laquelle je joins l'Europe politique. Sur tous ces sujets, je ne conçois pas une seconde que l'on laisse le terrain libre à la gauche.
Nous sommes sur notre terrain, avec un bilan politique et surtout avec des convictions qui sont des convictions bien trempées.
Dans une semaine, mes chers amis, vous aurez la possibilité de prendre quelques jours de repos qui seront bien mérités. Cette interruption va vous permettre de recharger vos batteries, je pense que c'est nécessaire parce que je voudrais vous dire que la course n'est pas finie.
Si je peux me permettre de vous donner un conseil, pas d'imprudence, pas d'excès, le Président et moi-même, nous avons besoin de chacun d'entre vous. Je vous souhaite, avec un peu d'avance, de bonnes fêtes de Noël.
Source http://www.gouvernement.fr, le 15 décembre 2010