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Vous comprendrez que c'est pour moi plus qu'un devoir, plus qu'un honneur, c'est un grand moment d'émotion de retrouver la grande famille des sportifs dans ce lieu prestigieux. Que rêver de mieux : une première sortie victoire à Wembley, la victoire du rugby et aujourd'hui l'INSEP !
Lieu d'autant plus fort et émouvant que nous sommes dans la halle Maigrot où s'entraînent chaque jour nos champions.
Nous honorons ce soir celles et ceux qui ont fait grandir notre pays, qui l'ont honoré sur les plus beaux podiums. Chaque fois que l'hymne retentit, vous avez été submergés et vous nous avez submergé. Mais au-delà des médailles, ce que nous voulons récompenser, ce sont les heures d'entrainement, les douleurs, les moments de doute, tout ce que la caméra ne voit pas et ne dit pas. Lorsque l'on parle des valeurs du sport, c'est la détermination, la volonté, le goût de l'effort et le respect des règles qu'il faut mettre en avant.
Je veux une Nation sportive. Cette ambition s'appuiera sur vous. N'oubliez jamais qu'une fois sur les podiums, vous devenez le phare de nombre de jeunes, de nombres de passionnés, et de nombre de personnes qui verront enfin dans le sport le plus qui leur manquait dans leur vie quotidienne.
* Le sport de haut niveau devrait avoir son emblème. Il le retrouve enfin avec l'INSEP modernisé, réformé et pleinement reconnu comme grand établissement, depuis le décret du 25 novembre 2009. Et les résultats sont là !
La saison 2010 présente un bilan sportif très brillant pour l'INSEP : 49 médailles au niveau mondial, contre 33 l'an passé. Il est vrai que d'une année sur l'autre, le périmètre des compétitions mondiales a pu légèrement évoluer, mais la progression est spectaculaire et mérite d'être soulignée. Naturellement, il faut une mention toute particulière à Pierre DURAND, à Thierry MAUDET, ainsi qu'à vos équipes, et notamment, la Direction des politiques sportives, dirigée par Claude FAUQUET. C'est un travail colossal que vous avez accompli.
Mais, Mesdames et Messieurs les sportifs, je pense que vous serez d'accord pour admettre qu'il n'y a pas de champion sans entraineur d'exception. C'est votre charisme, votre capacité à donner le mental au-delà de la technique qui fait la différence. Cette cérémonie est aussi la vôtre.
Je n'oublie pas non plus les fédérations sportives, leurs présidents, leurs élus, leurs directeurs techniques nationaux, leurs cadres d'Etat, leurs bénévoles et leurs salariés ; celles et ceux que l'on ne voit jamais ; qui sont pour beaucoup dans les succès obtenus.
La mise en oeuvre des parcours de l'excellence sportive et des stratégies sportives soutenues dans le cadre des conventions d'objectifs passées entre les fédérations et le ministère joue beaucoup dans la réussite de nos champions.
Mais la performance sportive et l'excellence ne valent pas que dans le domaine sportif. Depuis toujours, le ministère des sports s'est engagé à défendre un modèle humaniste du sport de haut niveau, visant à parfaire, dans le cadre d'un « double projet », non seulement l'athlète, mais aussi le citoyen. Nous voulons des médailles, mais derrière les médailles, nous voulons des femmes et des hommes qui incarnent un idéal de vie.
Ce double projet, c'est un filet de sécurité indispensable pour permettre aux jeunes sportifs de se lancer dans une aventure que l'on sait risquée et parfois éphémère. Chaque jeune doit avoir la possibilité de poursuivre son projet sportif à haut niveau, tout en s'engageant dans un projet conduisant à sa réussite professionnelle et personnelle.
C'est une priorité nationale. Et je dois vous avouer que je compte sur l'INSEP, dont la formation a encore gagné en qualité, dont l'évolution en grand établissement d'enseignement supérieur est la reconnaissance de votre savoir-faire.
D'ailleurs, le succès enregistré cet après-midi même lors de la troisième édition du « carrefour de la performance » témoigne de la nécessité de développer les échanges et les rencontres entre le monde de l'entreprise et celui du sport de haut niveau.
Ce sujet, le double projet des sportifs, l'accompagnement dans votre vie au-delà du sport, est naturellement une mission que l'Etat doit piloter avec l'INSEP, avec le CNOSF.
Le travail a commencé. Il y a des groupes de travail communs réunissant l'INSEP et la direction des sports. Notre marge de progression est réelle sur bien des thématiques : aides individuelles aux sportifs, sport de haut niveau féminin, préparation des Jeux paralympiques ou encore les coopérations interfédérales. Le plus important est que le travail soit collectif.
* Deuxième sujet vous concernant : la culture de la victoire, « la gagne ». J'aurai grand plaisir à participer aux travaux du séminaire des directeurs techniques nationaux qui sera organisé les 24 et 25 novembre ici même par l'INSEP avec le mouvement sportif et la direction des sports sur ce thème.
Je veux encore renforcer la solidarité entre les DTN face aux grandes échéances qui nous attendent, et notamment les JO de Londres. L'objectif est de gagner. Il nous faut donc créer un esprit de corps et surtout « mettre le pied à l'étrier » à ceux qui n'ont pas connu les Jeux olympiques et paralympiques. La préparation d'une telle échéance est si particulière. Les pièges à éviter sont si nombreux. Et l'échéance de Londres se rapproche tellement vite : c'est dans 20 mois maintenant !
Ici, à l'INSEP, vous serez dans l'oeil du cyclone. Vous êtes le centre de ressources et l'animateur du réseau national du sport de haut niveau. Votre décret est clair. Et je sais que vous avez déjà engagé les travaux. Dès la fin de cette semaine, vous organisez la première réunion du comité d'animation du réseau. C'est une mission d'ampleur qui vous a été confiée. L'INSEP renoue avec ses grandes ambitions.
Mesdames et Messieurs, la France est une grande Nation sportive. Elle amène à s'interroger, à douter, à contester. C'est notre patrimoine. Mais la réalité, c'est vous : de grandes championnes et de grands champions. Nous allons renouer avec un discours conquérant pour le rendez-vous des JO de 2012 et tous les rendez-vous sportifs d'ici-là. Je serai à vos côtés pour que vous puissiez dépasser vos limites.
Source http://www.sports.gouv.fr, le 24 novembre 2010