Texte intégral
Madame la Vice-présidente,
Monsieur le responsable éditorial,
Mesdames et Messieurs les responsables des fédérations sportives,
Chers amies sportives,
C'est un très grand plaisir pour moi d'être parmi vous pour cette première nuit du Sport féminin.
Etonnant qu'il faille encore des actions spécifiques et des événements comme celui-ci pour promouvoir le sport au féminin.
La vocation première du sport est de rassembler par delà les sexes, par delà les origines et par delà les territoires.
C'est donc pour moi un très grand plaisir de saluer des sportives de haut niveau. Et croyez bien que je suis bien consciente de tout ce que le sport peut apporter dans la vie d'une femme.
Il était également important pour moi de répondre à cette invitation de la LICRA, avec laquelle mon ministère collabore.
Nous ne pouvons pas permettre que le sport soit dévalorisé par des déviances. La pratique sportive féminine s'est développée ces dernières années, il ne faut pas le nier. Près de la moitié des personnes qui pratiquent régulièrement un sport sont aujourd'hui des femmes.
Un tiers seulement des licences sportives sont délivrées à des femmes. Dans les familles dont le revenu est le plus faible, moins de la moitié des filles pratique une activité physique ou sportive contre les deux tiers des garçons.
Il ne faut pas sous-estimer toutes les habitudes et tous les aprioris. On cantonne les filles à quelques disciplines. Les filles représentent aujourd'hui moins de 5% des licenciés dans les fédérations de football et de rugby, alors qu'elles sont de près de 80% dans les fédérations de gymnastique et d'équitation. Vous le voyez, il n'est pas aisé de faire bouger les lignes.
Pourtant, le sport est un formidable moyen d'émancipation. Et les femmes en ont besoin pour faire face à toutes les responsabilités familiales et professionnelles qui leur incombent.
C'est essentiel également parce que nos grands champions portent l'image de la France à l'international. Il est normal qu'ils portent l'image de la France telle qu'elle est : une France faite d'hommes et de femmes, une France faite de personnes valides et de personnes en situation de handicap, une France métissée.
Lors des derniers Jeux Olympiques, les hommes étaient encore majoritaires pour représenter la France. Et les femmes n'ont obtenu que 7 médailles sur les 41 remportées à Pékin. Aux Jeux de Londres, nous devons donc nous fixer comme objectif de porter beaucoup plus de femmes sur les podiums.
La France doit également aider les femmes à accéder à la tête des fédérations sportives. Des dispositions législatives ont été prises.
Mais 11 femmes sur 111 présidents de fédérations sportives. Il faut que les choses avancent sur ce sujet ! J'y serai donc très attentive, tout comme je serai attentive à la féminisation de l'ensemble de l'encadrement sportif. Et pas seulement pour les sports féminins.
Enfin, les femmes doivent être protégées de toutes formes de violences ou de discriminations. On a parlé des violences sexuelles. Il faut en parler plus. Pour répondre à tous ces défis, il faut agir à tous les niveaux.
L'Etat ne peut pas changer les mentalités seul. Mais il peut soutenir tous les projets qui vont dans ce sens.
Ainsi, dans le cadre des conventions d'objectifs signées annuellement avec les fédérations, l'Etat alloue des moyens spécifiques pour financer les actions dites « Femmes et Sport ». Les moyens du CNDS permettent également d'apporter un soutien financier à la promotion du sport féminin. Ce sont des actions qui doivent être poursuivies, consolidées, renforcées. Il faut enfin que les médias reflètent davantage la formidable image de nos championnes.
Source http://www.sports.gouv.fr, le 14 décembre 2010