Texte intégral
Mesdames et Messieurs, merci de votre présence.
Nous avons eu avec Trinidad notre premier entretien bilatéral, mais nous nous étions déjà entretenues lors du Sommet de l'OTAN et par téléphone à plusieurs reprises.
Nos relations sont à l'image des relations entre nos deux pays, c'est-à-dire des relations d'une proximité et d'une complicité tout à fait exceptionnelles.
La France est le premier partenaire commercial de l'Espagne. Nous avons une coopération policière qui est à la fois ancienne, dense et en totale confiance. Je rappelais que, comme ministre de l'Intérieur et comme ministre de la Défense, j'avais également participé à un certain nombre d'opérations, notamment dans le domaine militaire où nos soldats se sont à plusieurs reprises retrouvés côte à côte.
Aujourd'hui encore, en Afghanistan, ils combattent ensemble les Taliban et ils essaient surtout de permettre à l'Afghanistan de devenir un pays stable dans cette zone de l'Asie centrale qui est elle-même très fragile.
Nos militaires sont également ensemble dans des opérations maritimes, y compris des opérations maritimes de lutte contre la piraterie ou de lutte contre les trafics de drogue.
Nous avons également, au niveau des infrastructures, beaucoup de choses en commun. Nos évolutions sont parallèles avec en particulier tout ce qui est fait en matière des liaisons à grande vitesse. La liaison Perpignan-Figueras, qui est un élément essentiel de la liaison Paris-Barcelone-Madrid, sera mise en service après-demain.
De la même façon, l'autoroute de la mer entre Nantes, Saint-Nazaire et Gijon fait aussi partie des actions qui sont menées depuis le mois de septembre dernier.
Au-delà du constat de nos excellentes relations bilatérales, nous avons également évoqué des sujets qui nous sont communs et des préoccupations qui nous sont communes. Notamment au niveau européen, nous avons constaté une fois de plus, une large convergence sur un certain nombre d'orientations que nous souhaitons les uns et les autres. C'est ainsi notamment que notre volonté commune de garantir la résistance de l'euro face aux attaques spéculatives qu'il subit, notamment au travers d'un certain nombre de pays, est une action que nous voulons mener ensemble. Nous soutenons d'ailleurs sans réserve les mesures importantes qui ont été prises par l'Espagne pour restreindre son déficit budgétaire.
Dans le même sens, nous avons évoqué les résultats du Conseil européen sur les mécanismes de stabilité puisque nos chefs d'Etat et de gouvernement ont pris un certain nombre de décisions hier et ce matin.
Nous avons parlé des futures perspectives financières de l'Union européenne. Nous avons largement discuté de l'Union pour la Méditerranée où, là aussi, nos points de vue sont extrêmement convergents.
En effet, la France appuie totalement l'Espagne dans ses projets.
Enfin, nous avons, au-delà de nos relations bilatérales et de l'Europe, abordé les questions du monde, si je puis dire. Nous avons fait un large tour d'horizon des questions internationales. Nous partageons notamment le souhait de voir un rôle accru de l'Union européenne et du Quartet dans la recherche des solutions au Moyen-Orient.
De la même façon, nous souhaitons également travailler ensemble, notamment à l'égard de l'Afrique et dans la lutte contre le terrorisme. Nous avons parlé du Sahara occidental, de l'Afghanistan et je salue, une fois de plus, l'engagement important de l'Espagne dans cette partie du monde.
Bien sûr, nous avons aussi abordé l'Europe de la Défense et le souhait que l'Espagne puisse participer à la démarche que nous avons entreprise dans le cadre du Triangle de Weimar.
Comme vous pouvez le constater, en l'espace d'une heure, nous avons fait un très large tour d'horizon et cette rencontre a montré, s'il en était besoin, combien les positions de nos deux pays étaient proches et combien notre solidarité était totale.
Q - Avez-vous abordé la situation en Côte d'Ivoire ?
R - Oui, nous avons abordé la situation en Côte d'Ivoire et j'ai notamment indiqué à Trinidad Jiménez la situation dans laquelle nous étions aujourd'hui. J'ai rappelé effectivement que toute la communauté internationale, à commencer par les Africains de l'Ouest à travers la CEDEAO, à travers l'Union africaine mais aussi à travers les Nations unies, avait reconnu les résultats tels qu'ils avaient été avalisés par l'ONU, c'est-à-dire la victoire de M. Ouattara.
Aujourd'hui, il est indispensable que M. Gbagbo remette le pouvoir à M. Ouattara. Nous sommes très attentifs à ce qui se passe. J'avais déjà indiqué ma crainte de voir le sang couler. Je pense que les Ivoiriens ont besoin d'être réunis, d'être unis, de pouvoir relancer l'économie de ce pays et c'est la raison pour laquelle il est indispensable, effectivement, que maintenant, et sans attendre, il puisse y avoir remise de la totalité des éléments du pouvoir légitime à M. Ouattara.
Q - En ce qui concerne le Sahara occidental, de quoi avez-vous parlé ?
R - Je crois que Mme Jiménez a parfaitement résumé ce que nous nous sommes dit. Il est important à la fois pour les intéressés, pour les parties, mais également d'ailleurs pour pouvoir mieux lutter contre le terrorisme, qu'il puisse y avoir une réelle entente au niveau de tous les pays du Maghreb.
Vous savez que nous y travaillons depuis de nombreuses années. Il est évident que le conflit qui existe là est un des éléments qui freine la capacité d'avoir une action commune et c'est la raison pour laquelle nous souhaitons, effectivement, que ce conflit puisse trouver des solutions en toute bonne foi. Il y a le besoin de rétablir la confiance et nous sommes bien décidés à travailler ensemble pour que l'on puisse trouver des solutions et j'ai tenu à saluer les efforts que faisait l'Espagne dans ce domaine.
Q - Bonjour à toutes les deux. Mme Alliot-Marie et Mme Jiménez. Comme ancien ministre de l'Intérieur, vous avez parlé de la collaboration antiterroriste. Aujourd'hui, nous allons connaitre la décision du procès contre M. Antza, ex numéro 1 de l'ETA. Hier, la cour de Cassation a rejeté le pourvoi présenté par Aurore Martin de Batasuna Frances. Quel est votre avis quant à ces deux cas et à votre collaboration ?
R - Comme ministre du gouvernement et encore plus comme ancien Garde des Sceaux, vous savez que je n'ai pas à me prononcer sur des affaires judiciaires en cours ou sur des décisions de justice. Je ne vous dirai rien. La justice est saisie, c'est la justice qui examine et qui tranche.
Q - Une question adressée à vous deux. Que devient le Sommet de Barcelone ? Mme Alliot-Marie vous avez reçu hier le sénateur Mitchell, y-a-t-il des nouvelles idées pour relancer le Processus de paix ?
R - En ce qui concerne mon entretien avec le sénateur Mitchell, ce dernier m'a à la fois expliqué ce qui s'était passé, où il en était. Je lui ai dit notre soutien à la démarche qui était faite par Washington et notre souhait très fort que le Quartet soit associé davantage à cette démarche ainsi qu'un certain nombre de pays arabes.
Nous devons sans doute mieux travailler ensemble pour définir en particulier des paramètres qui doivent être ceux de la discussion et des négociations. Voilà donc en ce qui concerne ma rencontre avec le sénateur Mitchell. Nous avons dit que nous restions de toute façon en liaison et que nous essaierions de travailler davantage ensemble.
En ce qui concerne l'Union pour la Méditerranée et le processus de Barcelone, nous nous sommes dit effectivement que l'Union pour la Méditerranée apparaissait, compte tenu des défis du monde à venir, comme une véritable nécessité permettant à toute cette région du monde de peser dans un monde multipolaire où nous voyons de très grands ensembles à la fois démographique, économique et technologique se créer.
Nous avons besoin d'avoir une relation privilégiée avec ceux qui sont autour de nous pour qu'aux 450 millions d'habitants de l'Union européenne s'ajoutent également ceux d'autres pays. Il est vrai qu'aujourd'hui il y a des difficultés qui tiennent notamment à la situation entre Israël et la Palestine. Nous pensons que ceci ne doit pas empêcher de faire avancer un certain nombre de dossiers qui peuvent être traités par l'Union pour la Méditerranée parce que ce sont des dossiers qui correspondent à des risques que nous partageons tous, à des défis que nous avons à relever en commun.
Nous sommes bien décidés à continuer à faire avancer cette grande idée. Je me réjouis de la part et du rôle que l'Espagne y a joué et qu'elle va continuer à y jouer. Bien entendu, nous serons toujours étroitement associés sur l'avancée de ce projet.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 3 janvier 2011
Nous avons eu avec Trinidad notre premier entretien bilatéral, mais nous nous étions déjà entretenues lors du Sommet de l'OTAN et par téléphone à plusieurs reprises.
Nos relations sont à l'image des relations entre nos deux pays, c'est-à-dire des relations d'une proximité et d'une complicité tout à fait exceptionnelles.
La France est le premier partenaire commercial de l'Espagne. Nous avons une coopération policière qui est à la fois ancienne, dense et en totale confiance. Je rappelais que, comme ministre de l'Intérieur et comme ministre de la Défense, j'avais également participé à un certain nombre d'opérations, notamment dans le domaine militaire où nos soldats se sont à plusieurs reprises retrouvés côte à côte.
Aujourd'hui encore, en Afghanistan, ils combattent ensemble les Taliban et ils essaient surtout de permettre à l'Afghanistan de devenir un pays stable dans cette zone de l'Asie centrale qui est elle-même très fragile.
Nos militaires sont également ensemble dans des opérations maritimes, y compris des opérations maritimes de lutte contre la piraterie ou de lutte contre les trafics de drogue.
Nous avons également, au niveau des infrastructures, beaucoup de choses en commun. Nos évolutions sont parallèles avec en particulier tout ce qui est fait en matière des liaisons à grande vitesse. La liaison Perpignan-Figueras, qui est un élément essentiel de la liaison Paris-Barcelone-Madrid, sera mise en service après-demain.
De la même façon, l'autoroute de la mer entre Nantes, Saint-Nazaire et Gijon fait aussi partie des actions qui sont menées depuis le mois de septembre dernier.
Au-delà du constat de nos excellentes relations bilatérales, nous avons également évoqué des sujets qui nous sont communs et des préoccupations qui nous sont communes. Notamment au niveau européen, nous avons constaté une fois de plus, une large convergence sur un certain nombre d'orientations que nous souhaitons les uns et les autres. C'est ainsi notamment que notre volonté commune de garantir la résistance de l'euro face aux attaques spéculatives qu'il subit, notamment au travers d'un certain nombre de pays, est une action que nous voulons mener ensemble. Nous soutenons d'ailleurs sans réserve les mesures importantes qui ont été prises par l'Espagne pour restreindre son déficit budgétaire.
Dans le même sens, nous avons évoqué les résultats du Conseil européen sur les mécanismes de stabilité puisque nos chefs d'Etat et de gouvernement ont pris un certain nombre de décisions hier et ce matin.
Nous avons parlé des futures perspectives financières de l'Union européenne. Nous avons largement discuté de l'Union pour la Méditerranée où, là aussi, nos points de vue sont extrêmement convergents.
En effet, la France appuie totalement l'Espagne dans ses projets.
Enfin, nous avons, au-delà de nos relations bilatérales et de l'Europe, abordé les questions du monde, si je puis dire. Nous avons fait un large tour d'horizon des questions internationales. Nous partageons notamment le souhait de voir un rôle accru de l'Union européenne et du Quartet dans la recherche des solutions au Moyen-Orient.
De la même façon, nous souhaitons également travailler ensemble, notamment à l'égard de l'Afrique et dans la lutte contre le terrorisme. Nous avons parlé du Sahara occidental, de l'Afghanistan et je salue, une fois de plus, l'engagement important de l'Espagne dans cette partie du monde.
Bien sûr, nous avons aussi abordé l'Europe de la Défense et le souhait que l'Espagne puisse participer à la démarche que nous avons entreprise dans le cadre du Triangle de Weimar.
Comme vous pouvez le constater, en l'espace d'une heure, nous avons fait un très large tour d'horizon et cette rencontre a montré, s'il en était besoin, combien les positions de nos deux pays étaient proches et combien notre solidarité était totale.
Q - Avez-vous abordé la situation en Côte d'Ivoire ?
R - Oui, nous avons abordé la situation en Côte d'Ivoire et j'ai notamment indiqué à Trinidad Jiménez la situation dans laquelle nous étions aujourd'hui. J'ai rappelé effectivement que toute la communauté internationale, à commencer par les Africains de l'Ouest à travers la CEDEAO, à travers l'Union africaine mais aussi à travers les Nations unies, avait reconnu les résultats tels qu'ils avaient été avalisés par l'ONU, c'est-à-dire la victoire de M. Ouattara.
Aujourd'hui, il est indispensable que M. Gbagbo remette le pouvoir à M. Ouattara. Nous sommes très attentifs à ce qui se passe. J'avais déjà indiqué ma crainte de voir le sang couler. Je pense que les Ivoiriens ont besoin d'être réunis, d'être unis, de pouvoir relancer l'économie de ce pays et c'est la raison pour laquelle il est indispensable, effectivement, que maintenant, et sans attendre, il puisse y avoir remise de la totalité des éléments du pouvoir légitime à M. Ouattara.
Q - En ce qui concerne le Sahara occidental, de quoi avez-vous parlé ?
R - Je crois que Mme Jiménez a parfaitement résumé ce que nous nous sommes dit. Il est important à la fois pour les intéressés, pour les parties, mais également d'ailleurs pour pouvoir mieux lutter contre le terrorisme, qu'il puisse y avoir une réelle entente au niveau de tous les pays du Maghreb.
Vous savez que nous y travaillons depuis de nombreuses années. Il est évident que le conflit qui existe là est un des éléments qui freine la capacité d'avoir une action commune et c'est la raison pour laquelle nous souhaitons, effectivement, que ce conflit puisse trouver des solutions en toute bonne foi. Il y a le besoin de rétablir la confiance et nous sommes bien décidés à travailler ensemble pour que l'on puisse trouver des solutions et j'ai tenu à saluer les efforts que faisait l'Espagne dans ce domaine.
Q - Bonjour à toutes les deux. Mme Alliot-Marie et Mme Jiménez. Comme ancien ministre de l'Intérieur, vous avez parlé de la collaboration antiterroriste. Aujourd'hui, nous allons connaitre la décision du procès contre M. Antza, ex numéro 1 de l'ETA. Hier, la cour de Cassation a rejeté le pourvoi présenté par Aurore Martin de Batasuna Frances. Quel est votre avis quant à ces deux cas et à votre collaboration ?
R - Comme ministre du gouvernement et encore plus comme ancien Garde des Sceaux, vous savez que je n'ai pas à me prononcer sur des affaires judiciaires en cours ou sur des décisions de justice. Je ne vous dirai rien. La justice est saisie, c'est la justice qui examine et qui tranche.
Q - Une question adressée à vous deux. Que devient le Sommet de Barcelone ? Mme Alliot-Marie vous avez reçu hier le sénateur Mitchell, y-a-t-il des nouvelles idées pour relancer le Processus de paix ?
R - En ce qui concerne mon entretien avec le sénateur Mitchell, ce dernier m'a à la fois expliqué ce qui s'était passé, où il en était. Je lui ai dit notre soutien à la démarche qui était faite par Washington et notre souhait très fort que le Quartet soit associé davantage à cette démarche ainsi qu'un certain nombre de pays arabes.
Nous devons sans doute mieux travailler ensemble pour définir en particulier des paramètres qui doivent être ceux de la discussion et des négociations. Voilà donc en ce qui concerne ma rencontre avec le sénateur Mitchell. Nous avons dit que nous restions de toute façon en liaison et que nous essaierions de travailler davantage ensemble.
En ce qui concerne l'Union pour la Méditerranée et le processus de Barcelone, nous nous sommes dit effectivement que l'Union pour la Méditerranée apparaissait, compte tenu des défis du monde à venir, comme une véritable nécessité permettant à toute cette région du monde de peser dans un monde multipolaire où nous voyons de très grands ensembles à la fois démographique, économique et technologique se créer.
Nous avons besoin d'avoir une relation privilégiée avec ceux qui sont autour de nous pour qu'aux 450 millions d'habitants de l'Union européenne s'ajoutent également ceux d'autres pays. Il est vrai qu'aujourd'hui il y a des difficultés qui tiennent notamment à la situation entre Israël et la Palestine. Nous pensons que ceci ne doit pas empêcher de faire avancer un certain nombre de dossiers qui peuvent être traités par l'Union pour la Méditerranée parce que ce sont des dossiers qui correspondent à des risques que nous partageons tous, à des défis que nous avons à relever en commun.
Nous sommes bien décidés à continuer à faire avancer cette grande idée. Je me réjouis de la part et du rôle que l'Espagne y a joué et qu'elle va continuer à y jouer. Bien entendu, nous serons toujours étroitement associés sur l'avancée de ce projet.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 3 janvier 2011