Texte intégral
A l'occasion de la visite en France de M. Juan-Manuel Santos, Président de la République colombienne, les présidents Nicolas Sarkozy et Juan Manuel Santos ont décidé de donner une nouvelle impulsion aux relations entre la France et la Colombie. Les deux Présidents ont réaffirmé l'attachement des deux pays à des valeurs communes, qui sont à la source des relations traditionnelles d'amitié entre la France et la Colombie : le respect de la démocratie et la défense des droits de l'Homme, la promotion du droit international et des instances multilatérales, mais aussi la défense de l'environnement et de la biodiversité, le développement des sources d'énergie renouvelables et enfin l'attachement à la liberté d'entreprendre, à la justice, à la cohésion sociale et à la lutte contre la pauvreté et les inégalités. Le Président de la République a exprimé au Président Santos et au peuple colombien sa solidarité face aux terribles inondations qu'a subies le pays.
1. - Dialogue politique
Les deux présidents souhaitent approfondir le dialogue politique et la coopération entre la France et la Colombie dans les diverses enceintes régionales et multilatérales. Ils sont convenus de consultations régulières sur les sujets inscrits à l'agenda des Nations Unies alors que la Colombie vient de rejoindre le Conseil de sécurité pour la période 2011-2012. Les deux pays entendent oeuvre à renforcer l'efficacité du multilatéralisme face aux défis du XXIème siècle et faire enfin progresser, de manière urgente, la réforme du Conseil de sécurité afin de parvenir à une représentation plus juste du monde contemporain. S'agissant d'Haïti, elles sont convenues de maintenir une concertation étroite sur le futur de la Minustah et le développement du pays.
La France et la Colombie saluent les avancées enregistrées à la conférence de Cancún, dans le cadre de la convention des Nations Unies sur le changement climatique, vers un accord global et juridiquement contraignant et elles expriment leur volonté d'accomplir de nouveaux progrès à la Conférence de Durban, en décembre 2011. Elles demeurent à cet égard attachées à la poursuite du dialogue de Carthagène, forum promu par la Colombie qui a fait la preuve de son utilité. En outre, la France a rappelé son attachement à la création d'une organisation mondiale de l'environnement.
La France entend associer étroitement la Colombie à la préparation du G20 dont elle assume la présidence en 2011. A ce titre, les deux présidents ont décidé d'échanges réguliers sur les principaux thèmes retenus par la France : la réforme du système monétaire international, la régulation du prix des matières premières et la réforme de la gouvernance mondiale ainsi que la mesure des performances économiques et du progrès social, qui rencontre un fort intérêt en Europe et en Amérique latine.
Dans le cadre de sa présidence du G8 en 2011, la France veut progresser sur les moyens de mieux lutter contre le problème mondial des drogues en renforçant la coopération entre l'Amérique latine, l'Afrique et l'Europe. La France entend donner une place centrale à la Colombie, partenaire majeur pour promouvoir la coopération régionale et internationale dans ces domaines.
En outre, la France et la Colombie souhaitent sensibiliser, dans les différentes enceintes concernées des Nations Unies, les Etats membres sur les conséquences néfastes de la criminalité transnationale organisée.
La France soutient l'ambition de la Colombie d'adhérer à l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). La Colombie exprime ses profonds remerciements à la France de sa disposition à lui apporter une aide technique dans le but de se rapprocher des standards de l'Organisation, ce qui lui permettra de présenter sa candidature dans les meilleures conditions.
Les deux présidents ont abordé la question de l'état d'avancement de la ratification de l'accord d'association entre la Colombie et l'Union européenne. Les deux chefs d'Etat ont marqué leur volonté de contribuer à la mise en place d'un dialogue renforcé avec l'Union européenne et ont souligné l'importance qui s'attache à ce que l'aide fournie par l'Union européenne s'inscrive bien dans le processus de développement social de la Colombie.
La France se félicite de l'apaisement des tensions en Amérique du Sud et du rôle positif de l'Union des Nations sud-américaines (Unasur) au sein de laquelle la Colombie prend toute sa part.
2. -- Relations bilatérales
Les deux présidents ont souligné la densité d'une relation bilatérale fondée sur de véritables mécanismes de partenariat et qui associe acteurs publics et privés.
Ils se sont félicités de la présence de longue date de nombreuses entreprises françaises en Colombie où elles sont aujourd'hui le premier employeur étranger. Ils ont constaté avec satisfaction l'intérêt de nouvelles entreprises pour investir en Colombie et ont évoqué d'importants projets, industriels notamment, aujourd'hui à l'étude. Ils se sont réjouis en outre des contacts pris entre collectivités françaises et colombiennes et souhaitent faciliter ces initiatives compte tenu de leur potentiel dans le domaine du développement territorial durable et des priorités de la coopération bilatérale.
Les deux présidents ont salué l'ouverture récente d'une antenne régionale de l'Agence française de développement à Bogota et la future signature d'un accord de siège entre l'Etat colombien et l'Agence, qui illustre la confiance que les deux pays mettent dans leur coopération économique et financière et de leur volonté de la renforcer. Une première convention de crédit de 140 MUSD a été signée en décembre 2010, destinée à renforcer le processus de décentralisation colombien pour le financement des investissements des collectivités locales. Dans le cadre du mandat qu'elle a reçu de contribuer à une croissance verte et solidaire l'AFD est disposée à apporter son concours à la réalisation d'autres projets concernant notamment les transports en commun à Bogota et le financement du volet transport du projet urbain intégral de la ville de Medellin.
Les deux présidents ont évoqué les lourds dommages subis par la Colombie en raison des précipitations continues qui se sont abattues sur ce pays au cours des derniers mois. La France s'est engagée à apporter sa contribution à l'effort de reconstruction. A cet effet, l'AFD est prête à engager l'instruction d'un financement d'un projet de réhabilitation des terres agricoles et de remise à niveau des infrastructures dans les zones les plus touchées par les récentes inondations.
La France et la Colombie se félicitent du dynamisme des échanges scientifiques et universitaires qui ont connu récemment de nouveaux développements, avec notamment l'accord de reconnaissance mutuelle des études et des diplômes entre l'Association Colombienne de Universités -- ASCUN, la Conférence des Présidents des Universités de France (CPU) et la Conférence des Directeurs des Écoles Françaises d'Ingénieurs (CDEFI), qui est une première en Amérique Latine. La présence en France de près de 2.900 étudiants colombiens est une des expressions les plus tangibles du partenariat en matière de formation qui vise à préparer les cadres colombiens de demain, selon des formes multiples : doctorats en alternance, sciences de l'ingénieur, rapprochement des universités colombiennes avec les grandes écoles françaises. Les deux Présidents ont évoqué pour s'en féliciter la réintroduction en cours de l'enseignement du français dans le système scolaire colombien avec le soutien de la coopération française.
Se référant au mémorandum de coopération culturelle signé en 2010, les deux présidents ont rappelé toute l'importance que nos deux pays attachent à ce domaine de coopération et le succès des opérations récentes, comme par exemple « les Belles Etrangères ». Ils ont insisté en particulier sur l'intérêt de préserver et de mettre en valeur le patrimoine colombien ainsi que de lutter contre le trafic des biens culturels dans le cadre de la convention UNESCO de 1970 sur la lutte contre l'importation, l'exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels.
La France est disposée à accompagner la Colombie dans la mise en oeuvre de la loi de restitution des terres en mettant en place une coopération dans le domaine de la formation agricole en vue de moderniser un secteur vital pour l'avenir de la Colombie. La France appuiera la Colombie pour que les programmes de coopération européens facilitent la conversion et le renforcement de ses différents secteurs agricoles, notamment le secteur laitier, dans la perspective de l'entrée en vigueur de l'accord de libre-échange avec l'Union européenne.
Dans le domaine de l'environnement, les deux présidents ont constaté leur intérêt commun pour la question des énergies renouvelables et de la maîtrise de la dépense énergétique. Ils ont évoqué les perspectives bilatérales existant dans le domaine de la géothermie et de la bio-énergie. Ils se sont félicités de la coopération développée tant par les organismes scientifiques que par les institutions décentralisées des deux pays sur la question de l'eau.
Les deux pays sont convenus de renforcer la coopération existante en matière de sécurité, sur l'ensemble des domaines concernés : lutte contre le trafic de drogue, rapprochement en matière de sécurité civile, coopération en matière douanière et de sécurité portuaire et aéroportuaire.
Le Président Sarkozy a salué les récentes initiatives du Président Santos visant à mettre en oeuvre une juste indemnisation de toutes les victimes et la restitution des terres aux personnes spoliées qui constituent un pas important pour le renforcement de la démocratie et le respect des droits de l'Homme en Colombie.
La présente déclaration conjointe constitue une feuille de route pour les prochaines consultations bilatérales de haut niveau qui se tiendront à Bogota à la fin du premier trimestre 2011.
1. - Dialogue politique
Les deux présidents souhaitent approfondir le dialogue politique et la coopération entre la France et la Colombie dans les diverses enceintes régionales et multilatérales. Ils sont convenus de consultations régulières sur les sujets inscrits à l'agenda des Nations Unies alors que la Colombie vient de rejoindre le Conseil de sécurité pour la période 2011-2012. Les deux pays entendent oeuvre à renforcer l'efficacité du multilatéralisme face aux défis du XXIème siècle et faire enfin progresser, de manière urgente, la réforme du Conseil de sécurité afin de parvenir à une représentation plus juste du monde contemporain. S'agissant d'Haïti, elles sont convenues de maintenir une concertation étroite sur le futur de la Minustah et le développement du pays.
La France et la Colombie saluent les avancées enregistrées à la conférence de Cancún, dans le cadre de la convention des Nations Unies sur le changement climatique, vers un accord global et juridiquement contraignant et elles expriment leur volonté d'accomplir de nouveaux progrès à la Conférence de Durban, en décembre 2011. Elles demeurent à cet égard attachées à la poursuite du dialogue de Carthagène, forum promu par la Colombie qui a fait la preuve de son utilité. En outre, la France a rappelé son attachement à la création d'une organisation mondiale de l'environnement.
La France entend associer étroitement la Colombie à la préparation du G20 dont elle assume la présidence en 2011. A ce titre, les deux présidents ont décidé d'échanges réguliers sur les principaux thèmes retenus par la France : la réforme du système monétaire international, la régulation du prix des matières premières et la réforme de la gouvernance mondiale ainsi que la mesure des performances économiques et du progrès social, qui rencontre un fort intérêt en Europe et en Amérique latine.
Dans le cadre de sa présidence du G8 en 2011, la France veut progresser sur les moyens de mieux lutter contre le problème mondial des drogues en renforçant la coopération entre l'Amérique latine, l'Afrique et l'Europe. La France entend donner une place centrale à la Colombie, partenaire majeur pour promouvoir la coopération régionale et internationale dans ces domaines.
En outre, la France et la Colombie souhaitent sensibiliser, dans les différentes enceintes concernées des Nations Unies, les Etats membres sur les conséquences néfastes de la criminalité transnationale organisée.
La France soutient l'ambition de la Colombie d'adhérer à l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). La Colombie exprime ses profonds remerciements à la France de sa disposition à lui apporter une aide technique dans le but de se rapprocher des standards de l'Organisation, ce qui lui permettra de présenter sa candidature dans les meilleures conditions.
Les deux présidents ont abordé la question de l'état d'avancement de la ratification de l'accord d'association entre la Colombie et l'Union européenne. Les deux chefs d'Etat ont marqué leur volonté de contribuer à la mise en place d'un dialogue renforcé avec l'Union européenne et ont souligné l'importance qui s'attache à ce que l'aide fournie par l'Union européenne s'inscrive bien dans le processus de développement social de la Colombie.
La France se félicite de l'apaisement des tensions en Amérique du Sud et du rôle positif de l'Union des Nations sud-américaines (Unasur) au sein de laquelle la Colombie prend toute sa part.
2. -- Relations bilatérales
Les deux présidents ont souligné la densité d'une relation bilatérale fondée sur de véritables mécanismes de partenariat et qui associe acteurs publics et privés.
Ils se sont félicités de la présence de longue date de nombreuses entreprises françaises en Colombie où elles sont aujourd'hui le premier employeur étranger. Ils ont constaté avec satisfaction l'intérêt de nouvelles entreprises pour investir en Colombie et ont évoqué d'importants projets, industriels notamment, aujourd'hui à l'étude. Ils se sont réjouis en outre des contacts pris entre collectivités françaises et colombiennes et souhaitent faciliter ces initiatives compte tenu de leur potentiel dans le domaine du développement territorial durable et des priorités de la coopération bilatérale.
Les deux présidents ont salué l'ouverture récente d'une antenne régionale de l'Agence française de développement à Bogota et la future signature d'un accord de siège entre l'Etat colombien et l'Agence, qui illustre la confiance que les deux pays mettent dans leur coopération économique et financière et de leur volonté de la renforcer. Une première convention de crédit de 140 MUSD a été signée en décembre 2010, destinée à renforcer le processus de décentralisation colombien pour le financement des investissements des collectivités locales. Dans le cadre du mandat qu'elle a reçu de contribuer à une croissance verte et solidaire l'AFD est disposée à apporter son concours à la réalisation d'autres projets concernant notamment les transports en commun à Bogota et le financement du volet transport du projet urbain intégral de la ville de Medellin.
Les deux présidents ont évoqué les lourds dommages subis par la Colombie en raison des précipitations continues qui se sont abattues sur ce pays au cours des derniers mois. La France s'est engagée à apporter sa contribution à l'effort de reconstruction. A cet effet, l'AFD est prête à engager l'instruction d'un financement d'un projet de réhabilitation des terres agricoles et de remise à niveau des infrastructures dans les zones les plus touchées par les récentes inondations.
La France et la Colombie se félicitent du dynamisme des échanges scientifiques et universitaires qui ont connu récemment de nouveaux développements, avec notamment l'accord de reconnaissance mutuelle des études et des diplômes entre l'Association Colombienne de Universités -- ASCUN, la Conférence des Présidents des Universités de France (CPU) et la Conférence des Directeurs des Écoles Françaises d'Ingénieurs (CDEFI), qui est une première en Amérique Latine. La présence en France de près de 2.900 étudiants colombiens est une des expressions les plus tangibles du partenariat en matière de formation qui vise à préparer les cadres colombiens de demain, selon des formes multiples : doctorats en alternance, sciences de l'ingénieur, rapprochement des universités colombiennes avec les grandes écoles françaises. Les deux Présidents ont évoqué pour s'en féliciter la réintroduction en cours de l'enseignement du français dans le système scolaire colombien avec le soutien de la coopération française.
Se référant au mémorandum de coopération culturelle signé en 2010, les deux présidents ont rappelé toute l'importance que nos deux pays attachent à ce domaine de coopération et le succès des opérations récentes, comme par exemple « les Belles Etrangères ». Ils ont insisté en particulier sur l'intérêt de préserver et de mettre en valeur le patrimoine colombien ainsi que de lutter contre le trafic des biens culturels dans le cadre de la convention UNESCO de 1970 sur la lutte contre l'importation, l'exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels.
La France est disposée à accompagner la Colombie dans la mise en oeuvre de la loi de restitution des terres en mettant en place une coopération dans le domaine de la formation agricole en vue de moderniser un secteur vital pour l'avenir de la Colombie. La France appuiera la Colombie pour que les programmes de coopération européens facilitent la conversion et le renforcement de ses différents secteurs agricoles, notamment le secteur laitier, dans la perspective de l'entrée en vigueur de l'accord de libre-échange avec l'Union européenne.
Dans le domaine de l'environnement, les deux présidents ont constaté leur intérêt commun pour la question des énergies renouvelables et de la maîtrise de la dépense énergétique. Ils ont évoqué les perspectives bilatérales existant dans le domaine de la géothermie et de la bio-énergie. Ils se sont félicités de la coopération développée tant par les organismes scientifiques que par les institutions décentralisées des deux pays sur la question de l'eau.
Les deux pays sont convenus de renforcer la coopération existante en matière de sécurité, sur l'ensemble des domaines concernés : lutte contre le trafic de drogue, rapprochement en matière de sécurité civile, coopération en matière douanière et de sécurité portuaire et aéroportuaire.
Le Président Sarkozy a salué les récentes initiatives du Président Santos visant à mettre en oeuvre une juste indemnisation de toutes les victimes et la restitution des terres aux personnes spoliées qui constituent un pas important pour le renforcement de la démocratie et le respect des droits de l'Homme en Colombie.
La présente déclaration conjointe constitue une feuille de route pour les prochaines consultations bilatérales de haut niveau qui se tiendront à Bogota à la fin du premier trimestre 2011.