Déclaration de Mme Christine Lagarde, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, sur la présidence française du G20, à l'Assemblée nationale le 5 janvier 2011.

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Circonstance : Séance de questions d'actualité à l'Assemblée nationale le 25 janvier 2011

Texte intégral

Monsieur Roubaud, vous connaissez bien les questions liées à la mondialisation, auxquelles vous avez consacré un excellent rapport. Depuis le mois de novembre, le président de la République a pris la mesure de ces questions ; il a beaucoup écouté, beaucoup consulté, ce qui lui a permis d'identifier les têtes de chapitre du programme de la présidence française du G20 - lequel, vous le savez, rassemble les principaux Etats les plus significatifs de l'économie mondiale.
Le président de la République a présenté hier cet ordre du jour, identifiant plusieurs rubriques dont je vais vous donner la liste et l'état d'avancement.
Pour lutter contre le protectionnisme commercial et monétaire, le premier objectif est la coordination des politiques monétaires, afin d'éviter les déséquilibres macroéconomiques.
Deuxièmement, pour assurer la sécurité et la stabilité financières, il nous faut améliorer la régulation du système financier.
Troisièmement, nous devons évidemment lutter contre les variations de change, redoutables pour les pays comme pour les entreprises. Tel est le sens de la réforme du système monétaire international. Sachez que l'Allemagne a accepté d'être le chef de file de ces travaux.
Quatrièmement, il faut naturellement éviter les variations très brutales du cours des matières premières, notamment agricoles. Bruno Le Maire et moi-même y travaillons, et la Russie a accepté de présider le groupe de travail consacré à cette question.
Enfin, il nous faut impérativement travailler à la gouvernance mondiale, pour inclure plutôt qu'exclure, pour introduire du lien entre les institutions internationales là où il fait défaut, et pour procéder selon une logique de réciprocité mesurée, indispensable, en particulier, au respect des normes sociales. La Grande-Bretagne a accepté de présider le groupe qui y travaillera.
Je précise à la représentation nationale que je recevrai dans quinze jours les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales et que je la tiendrai informée des suites de cette rencontre.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 janvier 2011