Texte intégral
Mesdames, Messieurs les parlementaires,
Mesdames, Messieurs les élus,
Monsieur le préfet de la région Bretagne,
Monsieur le préfet du Finistère,
Monsieur le président du groupe Bolloré,
Mesdames, Messieurs les ingénieurs, cadres, techniciens et employés du groupe Bolloré,
Mesdames, Messieurs,
Si je suis venu ici aujourd'hui, dans le Finistère, à Ergué-Gabéric, c'est pour rendre hommage à une formidable aventure industrielle. Ou comment un groupe industriel plus que centenaire, fier de ses racines, a su se lancer avec audace dans une course technologique mondiale pour développer un composant clé de l'industrie de demain : les batteries à haute densité énergétique.
La première application de ces batteries, c'est bien sûr le véhicule électrique. Celui-ci est sans nul doute la grande révolution que connaîtra le marché automobile au cours des dix prochaines années. Il constitue un changement majeur dans nos modes de vie, en permettant de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, notre dépendance énergétique et en améliorant le bien être dans nos villes, par la réduction de la pollution sonore. En France, où la production d'électricité génère très peu de gaz à effet de serre, grâce à nos importantes capacités nucléaires et hydroélectriques, l'usage d'un véhicule électrique produira 10 fois moins de CO2 que celui d'un véhicule thermique.
Le véhicule décarboné représente un enjeu industriel considérable, avec des perspectives de marché en Europe de 20 à 50 milliards d'euros en 2020 et de 50 à 90 milliards d'euros en 2030. Quand on sait que les batteries représentent aujourd'hui 40 à 50% de la valeur d'un véhicule électrique, on comprend qu'il y a là pour notre industrie une opportunité à ne pas rater.
Les applications des batteries ne s'arrêtent d'ailleurs pas au véhicule décarboné. Les batteries joueront en effet aussi un rôle essentiel par leurs applications stationnaires. Avec elles, il devient possible, lors de coupure d'électricité, d'assurer la continuité de l'approvisionnement électrique d'installations critiques, comme des hôpitaux, ou des relais de télécommunications. Elles permettront également d'atténuer les pics énergétiques, en délivrant pendant les pics de consommations l'énergie qu'elles auront emmagasinée aux heures creuses. Elles permettront également de stocker l'énergie produite par des sources renouvelables discontinues, comme l'énergie solaire ou l'éolienne.
Pour moi qui suis ministre chargé à la fois de l'industrie, de l'énergie et de l'économie numérique, vous comprendrez qu'il s'agit à mes yeux d'un challenge primordial.
Réussir sur ce marché ne sera pas chose facile. L'usage des batteries, notamment dans l'automobile, va exiger des caractéristiques sans faille, tout particulièrement en termes de sécurité, de fiabilité et de performance. Je sais les efforts que vous consacrez en la matière, avec déjà plusieurs dizaines de milliers de kilomètres parcourus par des voitures équipées de vos batteries. Sur ces enjeux, sécurité, fiabilité, performances, l'Etat devra jouer tout son rôle en la matière, en prévoyant notamment les procédures d'homologation nécessaires, et y travaille d'ores et déjà. L'Etat soutient d'ailleurs le projet Steeve, porté par le CEA, EDF et l'INERIS, qui va permettre de disposer des moyens d'essais les plus modernes.
La compétition mondiale en matière de batteries est par ailleurs extrêmement féroce. Les industriels asiatiques, aujourd'hui en tête, ont consacré plus de 2,5 milliards d'euros au développement et à la production de batteries, et les industriels américains, 1,5 milliards d'euros. Des groupes majeurs, comme Bosch, Samsung, LG chemicals pour n'en citer que quelques uns, se sont lancés dans la bataille, déployant des moyens considérables.
Dans cette bataille, chacun doit choisir ses armes. Vous avez ainsi choisi une technologie bien particulière, le lithium - métal - polymère, que vous êtes les seuls à maîtriser dans le monde.
En tant que ministre en charge de l'industrie, je suis fier de constater que la France dispose de plusieurs acteurs ayant de réels atouts pour réussir : vous bien sûr, mais aussi Saft, ou encore, Renault, qui a décidé d'intégrer la production de ses batteries.
Le groupe Bolloré, je voudrais le souligner, a su développer une stratégie très cohérente et inscrite dans la durée. Vous avez mené, dès le début des années 90, un important travail de recherche, qui a conduit à la technologie Lithium - métal - polymère. Vous avez, en 2001, lancé la filiale Batscap dédiée aux batteries et super-capacités. Vous avez présenté, en 2005, votre première BlueCar, équipée des batteries que vous aviez développées. Puis vous avez fait l'acquisition, en 2007, d'Avestor au Canada, seul autre concurrent au monde présent sur la même technologie, renforçant ainsi vos capacités. Vous avez ensuite travaillé avec Pininfarina, qui a redessiné une nouvelle BlueCar, présentée en 2008. La même année, vous avez constitué une JV avec le groupe Gruau, pour le développement et la production de bus électriques. Le rythme n'a ensuite cessé de s'accélérer : vous avez inauguré en 2009 de nouvelles capacités de production. Vous avez présenté tout récemment, au Mondial 2010, les BlueCar 3 et 4 places, qui seront prochainement commercialisées en grande série. Et vous avez enfin été sélectionnés pour l'appel d'offre Autolib, qui sera pour vous un terrain de démonstration et d'expérimentation tout à fait stratégique.
Cette stratégie, elle vous a tout naturellement amené à décider d'augmenter vos capacités, pour les porter à 40.000 batteries par an, réparties à part égales entre France et Canada. Cette décision, elle s'incarne aujourd'hui par la pose de cette première pierre. Cette usine ultra-moderne de 30.000 mètres carrés, représentant un investissement de 250 millions d'euros, va permettre de créer à terme 300 emplois.
Je suis heureux d'annoncer aujourd'hui que j'ai choisi de vous accompagner dans ce projet, à travers un prêt « véhicule décarboné ». Ce prêt, d'une durée de 10 ans et d'un montant de 50 Meuros, va vous permettre de financer les investissements que vous allez réaliser. Calculé en conformité avec les règles européennes, il s'inscrit dans un programme plus large de mon ministère, doté de 250 Meuros et destiné à accompagner les industriels qui se sont lancés dans la course technologique pour le véhicule décarboné et ses composants clés.
Renault et Mia-Heuliez ont également bénéficié de prêts du programme « véhicules décarbonés » en 2009 et 2010, pour un total de 108 Meuros, et mon ministère travaille actuellement avec d'autres acteurs qui pourraient être soutenus dans le courant de cette année 2011 par ce type de prêts.
J'ajoute que ce prêt vient compléter un prêt de 130 Meuros qui vous a été accordé la semaine dernière par la Banque Européenne d'Investissement.
Mesdames, Messieurs,
La grandeur de notre industrie, elle doit à des groupes comme le vôtre, qui savent allier audace, valeurs et stratégie de long terme. Vous vous êtes lancés avec détermination dans une course technologique majeure, avec un premier succès emblématique : votre sélection dans le cadre d'Autolib. En posant avec vous aujourd'hui la première pierre de cette nouvelle usine, je pense évidemment aux emplois que cela va permettre de créer. L'industrie, elle est faite par des groupes tels que le vôtre, qui créent la richesse et les emplois de demain. L'Etat est à vos côtés, aujourd'hui, par le prêt de 50 Meuros qui vous est accordé, comme il est aux côtés de tous les industriels qui font le dynamisme de notre pays.
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.minefe.gouv.fr, le 18 janvier 2011
Mesdames, Messieurs les élus,
Monsieur le préfet de la région Bretagne,
Monsieur le préfet du Finistère,
Monsieur le président du groupe Bolloré,
Mesdames, Messieurs les ingénieurs, cadres, techniciens et employés du groupe Bolloré,
Mesdames, Messieurs,
Si je suis venu ici aujourd'hui, dans le Finistère, à Ergué-Gabéric, c'est pour rendre hommage à une formidable aventure industrielle. Ou comment un groupe industriel plus que centenaire, fier de ses racines, a su se lancer avec audace dans une course technologique mondiale pour développer un composant clé de l'industrie de demain : les batteries à haute densité énergétique.
La première application de ces batteries, c'est bien sûr le véhicule électrique. Celui-ci est sans nul doute la grande révolution que connaîtra le marché automobile au cours des dix prochaines années. Il constitue un changement majeur dans nos modes de vie, en permettant de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, notre dépendance énergétique et en améliorant le bien être dans nos villes, par la réduction de la pollution sonore. En France, où la production d'électricité génère très peu de gaz à effet de serre, grâce à nos importantes capacités nucléaires et hydroélectriques, l'usage d'un véhicule électrique produira 10 fois moins de CO2 que celui d'un véhicule thermique.
Le véhicule décarboné représente un enjeu industriel considérable, avec des perspectives de marché en Europe de 20 à 50 milliards d'euros en 2020 et de 50 à 90 milliards d'euros en 2030. Quand on sait que les batteries représentent aujourd'hui 40 à 50% de la valeur d'un véhicule électrique, on comprend qu'il y a là pour notre industrie une opportunité à ne pas rater.
Les applications des batteries ne s'arrêtent d'ailleurs pas au véhicule décarboné. Les batteries joueront en effet aussi un rôle essentiel par leurs applications stationnaires. Avec elles, il devient possible, lors de coupure d'électricité, d'assurer la continuité de l'approvisionnement électrique d'installations critiques, comme des hôpitaux, ou des relais de télécommunications. Elles permettront également d'atténuer les pics énergétiques, en délivrant pendant les pics de consommations l'énergie qu'elles auront emmagasinée aux heures creuses. Elles permettront également de stocker l'énergie produite par des sources renouvelables discontinues, comme l'énergie solaire ou l'éolienne.
Pour moi qui suis ministre chargé à la fois de l'industrie, de l'énergie et de l'économie numérique, vous comprendrez qu'il s'agit à mes yeux d'un challenge primordial.
Réussir sur ce marché ne sera pas chose facile. L'usage des batteries, notamment dans l'automobile, va exiger des caractéristiques sans faille, tout particulièrement en termes de sécurité, de fiabilité et de performance. Je sais les efforts que vous consacrez en la matière, avec déjà plusieurs dizaines de milliers de kilomètres parcourus par des voitures équipées de vos batteries. Sur ces enjeux, sécurité, fiabilité, performances, l'Etat devra jouer tout son rôle en la matière, en prévoyant notamment les procédures d'homologation nécessaires, et y travaille d'ores et déjà. L'Etat soutient d'ailleurs le projet Steeve, porté par le CEA, EDF et l'INERIS, qui va permettre de disposer des moyens d'essais les plus modernes.
La compétition mondiale en matière de batteries est par ailleurs extrêmement féroce. Les industriels asiatiques, aujourd'hui en tête, ont consacré plus de 2,5 milliards d'euros au développement et à la production de batteries, et les industriels américains, 1,5 milliards d'euros. Des groupes majeurs, comme Bosch, Samsung, LG chemicals pour n'en citer que quelques uns, se sont lancés dans la bataille, déployant des moyens considérables.
Dans cette bataille, chacun doit choisir ses armes. Vous avez ainsi choisi une technologie bien particulière, le lithium - métal - polymère, que vous êtes les seuls à maîtriser dans le monde.
En tant que ministre en charge de l'industrie, je suis fier de constater que la France dispose de plusieurs acteurs ayant de réels atouts pour réussir : vous bien sûr, mais aussi Saft, ou encore, Renault, qui a décidé d'intégrer la production de ses batteries.
Le groupe Bolloré, je voudrais le souligner, a su développer une stratégie très cohérente et inscrite dans la durée. Vous avez mené, dès le début des années 90, un important travail de recherche, qui a conduit à la technologie Lithium - métal - polymère. Vous avez, en 2001, lancé la filiale Batscap dédiée aux batteries et super-capacités. Vous avez présenté, en 2005, votre première BlueCar, équipée des batteries que vous aviez développées. Puis vous avez fait l'acquisition, en 2007, d'Avestor au Canada, seul autre concurrent au monde présent sur la même technologie, renforçant ainsi vos capacités. Vous avez ensuite travaillé avec Pininfarina, qui a redessiné une nouvelle BlueCar, présentée en 2008. La même année, vous avez constitué une JV avec le groupe Gruau, pour le développement et la production de bus électriques. Le rythme n'a ensuite cessé de s'accélérer : vous avez inauguré en 2009 de nouvelles capacités de production. Vous avez présenté tout récemment, au Mondial 2010, les BlueCar 3 et 4 places, qui seront prochainement commercialisées en grande série. Et vous avez enfin été sélectionnés pour l'appel d'offre Autolib, qui sera pour vous un terrain de démonstration et d'expérimentation tout à fait stratégique.
Cette stratégie, elle vous a tout naturellement amené à décider d'augmenter vos capacités, pour les porter à 40.000 batteries par an, réparties à part égales entre France et Canada. Cette décision, elle s'incarne aujourd'hui par la pose de cette première pierre. Cette usine ultra-moderne de 30.000 mètres carrés, représentant un investissement de 250 millions d'euros, va permettre de créer à terme 300 emplois.
Je suis heureux d'annoncer aujourd'hui que j'ai choisi de vous accompagner dans ce projet, à travers un prêt « véhicule décarboné ». Ce prêt, d'une durée de 10 ans et d'un montant de 50 Meuros, va vous permettre de financer les investissements que vous allez réaliser. Calculé en conformité avec les règles européennes, il s'inscrit dans un programme plus large de mon ministère, doté de 250 Meuros et destiné à accompagner les industriels qui se sont lancés dans la course technologique pour le véhicule décarboné et ses composants clés.
Renault et Mia-Heuliez ont également bénéficié de prêts du programme « véhicules décarbonés » en 2009 et 2010, pour un total de 108 Meuros, et mon ministère travaille actuellement avec d'autres acteurs qui pourraient être soutenus dans le courant de cette année 2011 par ce type de prêts.
J'ajoute que ce prêt vient compléter un prêt de 130 Meuros qui vous a été accordé la semaine dernière par la Banque Européenne d'Investissement.
Mesdames, Messieurs,
La grandeur de notre industrie, elle doit à des groupes comme le vôtre, qui savent allier audace, valeurs et stratégie de long terme. Vous vous êtes lancés avec détermination dans une course technologique majeure, avec un premier succès emblématique : votre sélection dans le cadre d'Autolib. En posant avec vous aujourd'hui la première pierre de cette nouvelle usine, je pense évidemment aux emplois que cela va permettre de créer. L'industrie, elle est faite par des groupes tels que le vôtre, qui créent la richesse et les emplois de demain. L'Etat est à vos côtés, aujourd'hui, par le prêt de 50 Meuros qui vous est accordé, comme il est aux côtés de tous les industriels qui font le dynamisme de notre pays.
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.minefe.gouv.fr, le 18 janvier 2011