Texte intégral
Monsieur le Directeur général,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
J'ai tenu, lors ce déplacement malheureusement trop bref à Ouagadougou, à venir vous saluer, et saluer la réussite de l'Institut international de l'eau et de l'environnement, que l'on appelle communément le «2IE».
Cette réussite, c'est d'abord celle d'un projet ambitieux, qui a été porté avec dynamisme depuis plusieurs années par une équipe inspirée et courageuse. Aujourd'hui, le 2IE compte plus de mille étudiants présents sur le site, sans parler de l'enseignement à distance. Il n'y avait que 200 étudiants voilà 5 ans. Aujourd'hui, les formations dispensées dans les filières de l'eau et de l'environnement, la vocation première de l'institut, sont complétées par des formations aux métiers du génie civil et de l'énergie. Aujourd'hui, les formations que délivre le 2IE sont reconnues dans le monde entier comme étant des formations d'excellence. J'en veux pour preuve l'habilitation que lui a conférée la Commission du titre d'ingénieur. C'est le seul établissement en Afrique à l'avoir reçue. J'en veux pour preuve aussi les partenariats prestigieux qui ont été conclus entre le 2IE et l'université de Princeton, Sciences Po Paris ou l'université de Hokkaïdo, pour n'en citer que quelques uns. J'en veux pour preuve surtout le verdict des employeurs, qui ne s'y trompent pas : six mois après la fin de leurs études, 98% des diplômés du 2IE ont un emploi, dans des filières dynamiques et bien rémunérées.
Cette réussite est aussi un succès pour le Burkina. L'engagement constant aux côtés du 2IE des autorités burkinabé, au premier rang desquelles le président Compaoré, doit être souligné. L'essor pris désormais par le 2IE vient conforter l'attractivité et le rayonnement de la capitale du Burkina Faso au sein de la région et plus largement du continent africain.
Cette réussite, qu'il me soit permis de rappeler, est également un succès pour la coopération française. La France s'est fortement engagée pour que le 2IE s'inscrive dans la trajectoire d'excellence qui est désormais la sienne. Le ministère des Affaires étrangères a mobilisé ces 5 dernières années 10 millions d'euros de subventions en faveur de l'institut. Nous avons cru au succès du projet. Nous avons cru à la possibilité de développer une filière de formation d'excellence en Afrique. Et nous avons eu raison de faire confiance à l'Afrique et à ses étudiants. Désormais, le soutien financier de l'institut est assuré par de nouveaux bailleurs, la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et l'Agence française de développement. De plus, le 2IE est en train progressivement de gagner son autonomie financière et pourra bientôt alimenter sa croissance sur ses ressources propres.
Cette évolution est emblématique de ce que nous appelons en termes technocratiques l'«efficacité de l'aide». Il s'agit tout simplement de sélectionner des projets suffisamment mobilisateurs pour fédérer la communauté des bailleurs, ce qui provoque un effet de levier considérable en termes de financement, et suffisamment solides pour s'émanciper avec le temps de tout concours extérieur. Car l'aide n'est pas une fin en soi. Cet institut en est la démonstration. L'Afrique d'aujourd'hui n'est plus un continent assisté. C'est une région du monde où fourmillent les projets, où l'énergie déborde, et où malgré des défis toujours difficiles, l'enthousiasme de sa jeunesse rend optimiste sur son avenir.
Le succès du 2IE est en effet avant tout le succès de l'Afrique et des Africains.
C'est tout d'abord la démonstration par l'exemple des vertus de l'intégration régionale. Car ici les étudiants venus du Burkina, du Tchad, du Cameroun, du Nigéria, du Bénin, du Mali, du Niger, du Kenya, du Rwanda - vous m'excuserez de ne pas citer tous vos pays d'origine - cohabitent, étudient ensemble, échangent et apprennent les uns des autres malgré leurs différences culturelles ou linguistiques. Rien de plus normal sur un grand campus universitaire international, mais jusqu'à présent, cela manquait en Afrique. Les meilleurs étudiants de pays voisins avaient plus de chance de se croiser à la Sorbonne ou à Cambridge que dans une université africaine. Je forme le voeu que sur ce plan comme sur tous les autres, le 2IE ne reste pas une exception isolée mais qu'il préfigure la création d'un vaste réseau d'établissements d'excellence répartis sur tout le continent.
Le 2IE témoigne en outre que l'Afrique sait préparer ses futurs cadres aux grands défis de la mondialisation. Les formations dispensées ici sur les questions d'environnement, de gestion de l'eau, d'adaptation au changement climatique sont tout à fait essentielles pour l'avenir du continent et de ses habitants. S'agissant de l'eau, je mesure d'autant mieux les enjeux de l'accès à l'eau et à l'assainissement qu'il s'agit d'un axe majeur de la coopération française. Nous avons soutenu aux Nations unies la reconnaissance du droit à l'eau comme l'un des droits de l'Homme. Nos engagements financiers en la matière sont, malgré la crise économique, en constante augmentation. Cela a d'ailleurs permis de réaliser plusieurs projets au Burkina, qu'il s'agisse de l'adduction de l'eau provenant du barrage de Ziga ou de projets d'assainissement ici même à Ouagadougou. Comme vous le savez peut être, la France accueillera en mars 2012 le 6ème Forum mondial de l'eau, qui sera un événement majeur pour tous les acteurs impliqués sur ces questions. J'aurais sans doute le plaisir d'y croiser de récents diplômés de l'institut.
S'agissant de l'adaptation au changement climatique, il s'ajoute au défi du financement, qui est considérable, celui, moins connu mais tout aussi important, de la mise en oeuvre au plan national et local. Je pense par exemple à la lutte contre la déforestation. Or, sur ces questions si importantes pour son avenir, l'Afrique doit pouvoir compter sur des experts africains. En matière d'environnement, la génération que vous représentez a donc devant elle de grands défis mais aussi d'immenses opportunités. Car nulle part ailleurs qu'en Afrique l'expression de «croissance verte» ne recouvre des réalités aussi concrètes, et aussi directement utiles pour les populations.
L'avenir qui s'ouvre à vous, Chers Amis étudiants, sera riche de mille possibilités de vous épanouir sur le plan professionnel. Car l'Afrique connait aujourd'hui une croissance économique soutenue, largement supérieure à la moyenne mondiale depuis 10 ans, et tous les observateurs s'accordent à penser qu'elle durera. Certes, je connais les différences de progression qui existent entre les pays. Je sais aussi le risque que fait peser une croissance démographique supérieure à l'accroissement du PIB dans certaines régions. Je participai ce matin à une importante conférence internationale sur ce sujet, qui regroupait les pays francophones de l'Afrique de l'Ouest. Toutefois, je crois profondément aux atouts du continent africain. Et le premier d'entre eux est sa jeunesse. Alors que certains convoitent les minerais enfouis dans le sous-sol du continent, il me suffit de lever les yeux et vous regarder pour voir la première richesse de l'Afrique.
L'Afrique vient de franchir le cap du milliard d'habitants. Actuellement, près de 60% de la population du continent a moins de 25 ans. L'Afrique devrait atteindre les 2 milliards d'habitants en 2050. La jeunesse du monde sera donc africaine. Cette jeunesse est une chance formidable, alors que les économies avancées connaissent à l'inverse un vieillissement accéléré et déjà, pour certaines, un déclin de leur population. L'Afrique pourra compter dans les années à venir sur un réservoir inépuisable d'énergie, d'enthousiasme et de créativité. Toutefois, pour donner toute la mesure de ses possibilités, cette jeunesse doit pouvoir accéder à l'éducation et la formation. L'éducation de base est une condition indispensable pour franchir les premières étapes du développement, tandis que l'enseignement supérieur et la formation professionnelle sont les moteurs qui permettent de l'émergence économique. Or les défis restent importants en ce domaine pour l'Afrique subsaharienne, où plus de 35 millions d'enfants restent non-scolarisés et où 40% des enfants n'atteignent pas la fin du cycle primaire.
La coopération française vise donc à favoriser les progrès de ce socle indispensable qu'est l'éducation primaire pour tous, conformément aux Objectifs du Millénaire pour le développement. Nous accordons une attention particulière à l'accès des filles à l'éducation, car bien souvent leur non-scolarisation ne fait qu'aggraver les autres formes de discrimination. Nous souhaitons aussi promouvoir une vision intégrée de l'éducation, qui va de l'école primaire à la formation universitaire ou professionnelle. Car l'éducation sans emploi à la clé ne fait que renforcer les frustrations. Les bouleversements qui se déroulent sous nos yeux dans plusieurs pays du pourtour méditerranéen ne peuvent que nous renforcer dans cette conviction. Si la France est ainsi le premier bailleur bilatéral en matière éducative, si nous accueillons actuellement plus de 100.000 étudiants du continent africain dans nos universités, nous souhaitons que cet accompagnement profite véritablement au développement à long terme de l'Afrique. Car le continent a été trop longtemps victime de la fuite de ses cerveaux.
Plus généralement, nous avons aussi l'espoir que notre pratique de la coopération ait su se rénover, au fil du temps, pour rester en phase avec l'évolution des sociétés et les besoins des populations, notamment les jeunes. C'est par exemple le sens des actions que nous entreprenons en faveur de la croissance économique du continent, en soutenant le secteur privé et la formation professionnelle. C'est aussi l'importance que nous attachons aux découvertes culturelles réciproques, grâce à l'action de notre réseau culturel qui est l'un des plus dynamiques du monde. En somme, nous croyons aujourd'hui, avec toute l'humilité qui s'impose, que la vocation de la coopération est de permettre à chacun de réaliser ses potentialités, dans le cadre d'une relation fondée sur le respect mutuel.
Tout comme le 2IE, qui a gagné son autonomie par sa réussite, vous allez vous-mêmes bientôt prendre votre essor professionnel. Je vous souhaite le meilleur succès. J'ai confiance dans votre avenir comme j'ai confiance dans l'avenir de l'Afrique. Et je suis heureux que la France, par son soutien au 2IE, ait pu vous permettre de développer durant ces années d'études toute l'étendue de vos potentialités, pour que vous en fassiez le meilleur usage pour l'avenir, en toute liberté. Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 février 2011
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
J'ai tenu, lors ce déplacement malheureusement trop bref à Ouagadougou, à venir vous saluer, et saluer la réussite de l'Institut international de l'eau et de l'environnement, que l'on appelle communément le «2IE».
Cette réussite, c'est d'abord celle d'un projet ambitieux, qui a été porté avec dynamisme depuis plusieurs années par une équipe inspirée et courageuse. Aujourd'hui, le 2IE compte plus de mille étudiants présents sur le site, sans parler de l'enseignement à distance. Il n'y avait que 200 étudiants voilà 5 ans. Aujourd'hui, les formations dispensées dans les filières de l'eau et de l'environnement, la vocation première de l'institut, sont complétées par des formations aux métiers du génie civil et de l'énergie. Aujourd'hui, les formations que délivre le 2IE sont reconnues dans le monde entier comme étant des formations d'excellence. J'en veux pour preuve l'habilitation que lui a conférée la Commission du titre d'ingénieur. C'est le seul établissement en Afrique à l'avoir reçue. J'en veux pour preuve aussi les partenariats prestigieux qui ont été conclus entre le 2IE et l'université de Princeton, Sciences Po Paris ou l'université de Hokkaïdo, pour n'en citer que quelques uns. J'en veux pour preuve surtout le verdict des employeurs, qui ne s'y trompent pas : six mois après la fin de leurs études, 98% des diplômés du 2IE ont un emploi, dans des filières dynamiques et bien rémunérées.
Cette réussite est aussi un succès pour le Burkina. L'engagement constant aux côtés du 2IE des autorités burkinabé, au premier rang desquelles le président Compaoré, doit être souligné. L'essor pris désormais par le 2IE vient conforter l'attractivité et le rayonnement de la capitale du Burkina Faso au sein de la région et plus largement du continent africain.
Cette réussite, qu'il me soit permis de rappeler, est également un succès pour la coopération française. La France s'est fortement engagée pour que le 2IE s'inscrive dans la trajectoire d'excellence qui est désormais la sienne. Le ministère des Affaires étrangères a mobilisé ces 5 dernières années 10 millions d'euros de subventions en faveur de l'institut. Nous avons cru au succès du projet. Nous avons cru à la possibilité de développer une filière de formation d'excellence en Afrique. Et nous avons eu raison de faire confiance à l'Afrique et à ses étudiants. Désormais, le soutien financier de l'institut est assuré par de nouveaux bailleurs, la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et l'Agence française de développement. De plus, le 2IE est en train progressivement de gagner son autonomie financière et pourra bientôt alimenter sa croissance sur ses ressources propres.
Cette évolution est emblématique de ce que nous appelons en termes technocratiques l'«efficacité de l'aide». Il s'agit tout simplement de sélectionner des projets suffisamment mobilisateurs pour fédérer la communauté des bailleurs, ce qui provoque un effet de levier considérable en termes de financement, et suffisamment solides pour s'émanciper avec le temps de tout concours extérieur. Car l'aide n'est pas une fin en soi. Cet institut en est la démonstration. L'Afrique d'aujourd'hui n'est plus un continent assisté. C'est une région du monde où fourmillent les projets, où l'énergie déborde, et où malgré des défis toujours difficiles, l'enthousiasme de sa jeunesse rend optimiste sur son avenir.
Le succès du 2IE est en effet avant tout le succès de l'Afrique et des Africains.
C'est tout d'abord la démonstration par l'exemple des vertus de l'intégration régionale. Car ici les étudiants venus du Burkina, du Tchad, du Cameroun, du Nigéria, du Bénin, du Mali, du Niger, du Kenya, du Rwanda - vous m'excuserez de ne pas citer tous vos pays d'origine - cohabitent, étudient ensemble, échangent et apprennent les uns des autres malgré leurs différences culturelles ou linguistiques. Rien de plus normal sur un grand campus universitaire international, mais jusqu'à présent, cela manquait en Afrique. Les meilleurs étudiants de pays voisins avaient plus de chance de se croiser à la Sorbonne ou à Cambridge que dans une université africaine. Je forme le voeu que sur ce plan comme sur tous les autres, le 2IE ne reste pas une exception isolée mais qu'il préfigure la création d'un vaste réseau d'établissements d'excellence répartis sur tout le continent.
Le 2IE témoigne en outre que l'Afrique sait préparer ses futurs cadres aux grands défis de la mondialisation. Les formations dispensées ici sur les questions d'environnement, de gestion de l'eau, d'adaptation au changement climatique sont tout à fait essentielles pour l'avenir du continent et de ses habitants. S'agissant de l'eau, je mesure d'autant mieux les enjeux de l'accès à l'eau et à l'assainissement qu'il s'agit d'un axe majeur de la coopération française. Nous avons soutenu aux Nations unies la reconnaissance du droit à l'eau comme l'un des droits de l'Homme. Nos engagements financiers en la matière sont, malgré la crise économique, en constante augmentation. Cela a d'ailleurs permis de réaliser plusieurs projets au Burkina, qu'il s'agisse de l'adduction de l'eau provenant du barrage de Ziga ou de projets d'assainissement ici même à Ouagadougou. Comme vous le savez peut être, la France accueillera en mars 2012 le 6ème Forum mondial de l'eau, qui sera un événement majeur pour tous les acteurs impliqués sur ces questions. J'aurais sans doute le plaisir d'y croiser de récents diplômés de l'institut.
S'agissant de l'adaptation au changement climatique, il s'ajoute au défi du financement, qui est considérable, celui, moins connu mais tout aussi important, de la mise en oeuvre au plan national et local. Je pense par exemple à la lutte contre la déforestation. Or, sur ces questions si importantes pour son avenir, l'Afrique doit pouvoir compter sur des experts africains. En matière d'environnement, la génération que vous représentez a donc devant elle de grands défis mais aussi d'immenses opportunités. Car nulle part ailleurs qu'en Afrique l'expression de «croissance verte» ne recouvre des réalités aussi concrètes, et aussi directement utiles pour les populations.
L'avenir qui s'ouvre à vous, Chers Amis étudiants, sera riche de mille possibilités de vous épanouir sur le plan professionnel. Car l'Afrique connait aujourd'hui une croissance économique soutenue, largement supérieure à la moyenne mondiale depuis 10 ans, et tous les observateurs s'accordent à penser qu'elle durera. Certes, je connais les différences de progression qui existent entre les pays. Je sais aussi le risque que fait peser une croissance démographique supérieure à l'accroissement du PIB dans certaines régions. Je participai ce matin à une importante conférence internationale sur ce sujet, qui regroupait les pays francophones de l'Afrique de l'Ouest. Toutefois, je crois profondément aux atouts du continent africain. Et le premier d'entre eux est sa jeunesse. Alors que certains convoitent les minerais enfouis dans le sous-sol du continent, il me suffit de lever les yeux et vous regarder pour voir la première richesse de l'Afrique.
L'Afrique vient de franchir le cap du milliard d'habitants. Actuellement, près de 60% de la population du continent a moins de 25 ans. L'Afrique devrait atteindre les 2 milliards d'habitants en 2050. La jeunesse du monde sera donc africaine. Cette jeunesse est une chance formidable, alors que les économies avancées connaissent à l'inverse un vieillissement accéléré et déjà, pour certaines, un déclin de leur population. L'Afrique pourra compter dans les années à venir sur un réservoir inépuisable d'énergie, d'enthousiasme et de créativité. Toutefois, pour donner toute la mesure de ses possibilités, cette jeunesse doit pouvoir accéder à l'éducation et la formation. L'éducation de base est une condition indispensable pour franchir les premières étapes du développement, tandis que l'enseignement supérieur et la formation professionnelle sont les moteurs qui permettent de l'émergence économique. Or les défis restent importants en ce domaine pour l'Afrique subsaharienne, où plus de 35 millions d'enfants restent non-scolarisés et où 40% des enfants n'atteignent pas la fin du cycle primaire.
La coopération française vise donc à favoriser les progrès de ce socle indispensable qu'est l'éducation primaire pour tous, conformément aux Objectifs du Millénaire pour le développement. Nous accordons une attention particulière à l'accès des filles à l'éducation, car bien souvent leur non-scolarisation ne fait qu'aggraver les autres formes de discrimination. Nous souhaitons aussi promouvoir une vision intégrée de l'éducation, qui va de l'école primaire à la formation universitaire ou professionnelle. Car l'éducation sans emploi à la clé ne fait que renforcer les frustrations. Les bouleversements qui se déroulent sous nos yeux dans plusieurs pays du pourtour méditerranéen ne peuvent que nous renforcer dans cette conviction. Si la France est ainsi le premier bailleur bilatéral en matière éducative, si nous accueillons actuellement plus de 100.000 étudiants du continent africain dans nos universités, nous souhaitons que cet accompagnement profite véritablement au développement à long terme de l'Afrique. Car le continent a été trop longtemps victime de la fuite de ses cerveaux.
Plus généralement, nous avons aussi l'espoir que notre pratique de la coopération ait su se rénover, au fil du temps, pour rester en phase avec l'évolution des sociétés et les besoins des populations, notamment les jeunes. C'est par exemple le sens des actions que nous entreprenons en faveur de la croissance économique du continent, en soutenant le secteur privé et la formation professionnelle. C'est aussi l'importance que nous attachons aux découvertes culturelles réciproques, grâce à l'action de notre réseau culturel qui est l'un des plus dynamiques du monde. En somme, nous croyons aujourd'hui, avec toute l'humilité qui s'impose, que la vocation de la coopération est de permettre à chacun de réaliser ses potentialités, dans le cadre d'une relation fondée sur le respect mutuel.
Tout comme le 2IE, qui a gagné son autonomie par sa réussite, vous allez vous-mêmes bientôt prendre votre essor professionnel. Je vous souhaite le meilleur succès. J'ai confiance dans votre avenir comme j'ai confiance dans l'avenir de l'Afrique. Et je suis heureux que la France, par son soutien au 2IE, ait pu vous permettre de développer durant ces années d'études toute l'étendue de vos potentialités, pour que vous en fassiez le meilleur usage pour l'avenir, en toute liberté. Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 février 2011