Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
Je suis très heureux d'être ici parmi vous à l'occasion de ce colloque « TIC et santé ».
J'ai accepté d'être présent à l'occasion de cet événement pour trois raisons.
Premièrement, le secteur de la santé et du maintien de l'autonomie est aujourd'hui confronté à de nombreux défis : le vieillissement de la population, l'augmentation des maladies chroniques et les problèmes de démographie du personnel médical.
Les progrès techniques et l'amélioration des conditions de vie ont permis un allongement significatif de l'espérance de vie. Elle croît d'un trimestre par an et dépasse désormais 80 ans. En janvier dernier, la population française a dépassé les 65 millions d''habitants, dont 10,9 millions de personnes de plus de 65 ans. Et la part des seniors va continuer à augmenter, avec dès l''an prochain les premiers baby-boomers qui atteindront cet âge. En 2050, 22,3 millions de personnes seront âgées de plus de 60 ans contre 12,6 millions aujourd'hui, soit une hausse de 80%.
Ce vieillissement de la population conduit :
- à une forte progression des maladies chroniques, telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète, l'insuffisance cardiaque ou certaines maladies respiratoires,
- et plus largement à une augmentation des personnes dépendantes.
- 15 millions de personnes sont aujourd'hui atteintes de ces maladies en France et elles seront 20 millions dans 10 ans.
Dans le même temps, les évolutions de la démographie médicale dans notre pays posent des difficultés croissantes. Ainsi, les régions les plus denses en médecins en comptent 375 pour 100 000 habitants. Cela représente 50% de plus que dans les régions les moins denses, comme la Picardie. Ces disparités régionales masquent des écarts encore plus criants au niveau départemental.
Le Président de la République et le Gouvernement ont décidé de relever cet immense défi de la dépendance, afin de « garantir à chacun qu'il sera accompagné, protégé et qu'il verra sa dignité respectée jusqu'à la fin de sa vie ».
La deuxième raison de ma venue ici parmi vous, c'est que les technologies de l'information et de la communication doivent jouer un rôle essentiel pour répondre à ces défis. Elles font évoluer les pratiques médicales et les modes de prise en charge des patients. Elles améliorent la qualité des soins, avec :
- une réduction des déplacements pour les consultations médicales, et la possibilité pour les patients de rester plus longtemps à leur domicile grâce à des solutions de suivi médical à distance,
- un diagnostic médical plus performant et des traitements plus sûrs, notamment dans les régions où l'offre de soins est insuffisante,
- et enfin des coûts davantage maîtrisés.
La troisième raison de ma venue, c'est que, face à ces défis et au rôle essentiel que les TIC jouent pour y répondre, le Ministère de l'Industrie vient de lancer deux actions importantes.
Premièrement, nous avons fédéré les acteurs. Nous avons ainsi créé, en lien avec le ministre de la Santé et la caisse nationale de solidarité pour l''autonomie, un centre national de référence consacré à la prise en charge de la santé à domicile et l''autonomie. Je remercie le ministre de la Santé et son administration avec laquelle mes services ont une collaboration soutenue et fructueuse.
Ce centre national de référence, établi à Nice, rapproche les acteurs du monde industriel, fournisseurs des technologies les plus avancées, et ceux du monde médical, instaurant une logique de filière. Cela permettra de faire émerger des solutions technologiques performantes qui répondent vraiment aux besoins des usagers.
Je tiens à souligner qu'il s'agit d'un modèle unique au niveau mondial. Ce centre contribue activement à la mise au point de services et de produits d'excellence qui permettent de développer le marché porteur de la santé à domicile et de l'autonomie, et d'y positionner la France comme un acteur de référence. J'ai eu la chance il y a quelques instants de voir des solutions prometteuses qui illustrent la capacité des entreprises françaises à être leader sur ce marché.
Deuxièmement, nous soutenons l'innovation à travers le financement de projets de recherche et de développement. Nous avons ainsi financé en octobre dernier à hauteur de plus de 3 millions d'euros trois projets innovants permettant une meilleure prise en charge des maladies chroniques au domicile grâce aux nouvelles technologies.
Le nombre et la qualité des candidatures qui ont répondu, 16 au total, montrent l'importance grandissante accordée par l'ensemble des acteurs à l'appropriation des technologies. Depuis le mois d'octobre, le gouvernement a d'ailleurs conféré à la télémédecine un cadre juridique rendant possible le remboursement de ces consultations à distance par la sécurité sociale.
Les trois projets retenus dans le cadre de cet appel d'offres (CROM, RESPIR@DOM et Vigisanté) vous ont été présentés ce matin.
Ils sont exemplaires pour plusieurs raisons. D'abord, ils reposent sur une alliance entre des offreurs de technologie, des hôpitaux, des assureurs et des associations de malades. Ensuite, ils proposent des solutions innovantes pour sécuriser les malades et éviter le recours trop fréquent à l''hospitalisation. Enfin, ils intègrent un pilote industriel avant un déploiement à plus large échelle. Car notre objectif est bien de passer de l'expérimentation locale de solutions à des déploiements de grande ampleur.
Je vais accroitre ce soutien à l'innovation en 2011. C'est la raison pour laquelle j'ai lancé le 18 janvier dernier, en lien avec Xavier Bertrand et René Ricol, un appel à projets consacré à la « santé et autonomie sur le lieu de vie grâce au numérique », dans le cadre des investissements d'avenir.
Ce soutien visera des projets collaboratifs entre des entreprises innovantes, des organismes de recherche et des établissements de soins. Il accompagnera des initiatives de recherche et développement de technologies numériques dédiées à l'amélioration de l'autonomie, du bien-être et de la prévention de la dépendance dans les lieux de vie, au bénéfice des personnes âgées, des personnes handicapées, ou des patients, en particulier ceux atteints de maladies chroniques.
Cet appel à projets financera à hauteur de plusieurs dizaines de millions d'euros de tels projets. Je vous annonce que deux autres appels à projets seront lancés dès septembre 2011.
En parallèle de ces aides à l''innovation, le gouvernement va soutenir, sous forme de prêts et de prise de participations, des projets économiquement rentables. Ces soutiens seront ouverts sous la forme d'un appel à manifestations d'intérêt, qui sera lancé avant la fin du mois.
Les modalités d'intervention de l'Etat vous seront présentées cet après-midi par le Commissariat Général à l''Investissement, qui est chargé de mettre en oeuvre ces opérations.
En conclusion, le gouvernement continuera à relever en 2011 le défi d'un large déploiement des technologies de l'information au service de la santé et du maintien de l'autonomie. La place et le sort donnés aux personnes malades ou âgées reflètent aussi l'état de santé de toute une civilisation.
Je vous souhaite une journée riche en fructueux échanges.
Source http://www.minefe.gouv.fr, le 8 février 2011
Je suis très heureux d'être ici parmi vous à l'occasion de ce colloque « TIC et santé ».
J'ai accepté d'être présent à l'occasion de cet événement pour trois raisons.
Premièrement, le secteur de la santé et du maintien de l'autonomie est aujourd'hui confronté à de nombreux défis : le vieillissement de la population, l'augmentation des maladies chroniques et les problèmes de démographie du personnel médical.
Les progrès techniques et l'amélioration des conditions de vie ont permis un allongement significatif de l'espérance de vie. Elle croît d'un trimestre par an et dépasse désormais 80 ans. En janvier dernier, la population française a dépassé les 65 millions d''habitants, dont 10,9 millions de personnes de plus de 65 ans. Et la part des seniors va continuer à augmenter, avec dès l''an prochain les premiers baby-boomers qui atteindront cet âge. En 2050, 22,3 millions de personnes seront âgées de plus de 60 ans contre 12,6 millions aujourd'hui, soit une hausse de 80%.
Ce vieillissement de la population conduit :
- à une forte progression des maladies chroniques, telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète, l'insuffisance cardiaque ou certaines maladies respiratoires,
- et plus largement à une augmentation des personnes dépendantes.
- 15 millions de personnes sont aujourd'hui atteintes de ces maladies en France et elles seront 20 millions dans 10 ans.
Dans le même temps, les évolutions de la démographie médicale dans notre pays posent des difficultés croissantes. Ainsi, les régions les plus denses en médecins en comptent 375 pour 100 000 habitants. Cela représente 50% de plus que dans les régions les moins denses, comme la Picardie. Ces disparités régionales masquent des écarts encore plus criants au niveau départemental.
Le Président de la République et le Gouvernement ont décidé de relever cet immense défi de la dépendance, afin de « garantir à chacun qu'il sera accompagné, protégé et qu'il verra sa dignité respectée jusqu'à la fin de sa vie ».
La deuxième raison de ma venue ici parmi vous, c'est que les technologies de l'information et de la communication doivent jouer un rôle essentiel pour répondre à ces défis. Elles font évoluer les pratiques médicales et les modes de prise en charge des patients. Elles améliorent la qualité des soins, avec :
- une réduction des déplacements pour les consultations médicales, et la possibilité pour les patients de rester plus longtemps à leur domicile grâce à des solutions de suivi médical à distance,
- un diagnostic médical plus performant et des traitements plus sûrs, notamment dans les régions où l'offre de soins est insuffisante,
- et enfin des coûts davantage maîtrisés.
La troisième raison de ma venue, c'est que, face à ces défis et au rôle essentiel que les TIC jouent pour y répondre, le Ministère de l'Industrie vient de lancer deux actions importantes.
Premièrement, nous avons fédéré les acteurs. Nous avons ainsi créé, en lien avec le ministre de la Santé et la caisse nationale de solidarité pour l''autonomie, un centre national de référence consacré à la prise en charge de la santé à domicile et l''autonomie. Je remercie le ministre de la Santé et son administration avec laquelle mes services ont une collaboration soutenue et fructueuse.
Ce centre national de référence, établi à Nice, rapproche les acteurs du monde industriel, fournisseurs des technologies les plus avancées, et ceux du monde médical, instaurant une logique de filière. Cela permettra de faire émerger des solutions technologiques performantes qui répondent vraiment aux besoins des usagers.
Je tiens à souligner qu'il s'agit d'un modèle unique au niveau mondial. Ce centre contribue activement à la mise au point de services et de produits d'excellence qui permettent de développer le marché porteur de la santé à domicile et de l'autonomie, et d'y positionner la France comme un acteur de référence. J'ai eu la chance il y a quelques instants de voir des solutions prometteuses qui illustrent la capacité des entreprises françaises à être leader sur ce marché.
Deuxièmement, nous soutenons l'innovation à travers le financement de projets de recherche et de développement. Nous avons ainsi financé en octobre dernier à hauteur de plus de 3 millions d'euros trois projets innovants permettant une meilleure prise en charge des maladies chroniques au domicile grâce aux nouvelles technologies.
Le nombre et la qualité des candidatures qui ont répondu, 16 au total, montrent l'importance grandissante accordée par l'ensemble des acteurs à l'appropriation des technologies. Depuis le mois d'octobre, le gouvernement a d'ailleurs conféré à la télémédecine un cadre juridique rendant possible le remboursement de ces consultations à distance par la sécurité sociale.
Les trois projets retenus dans le cadre de cet appel d'offres (CROM, RESPIR@DOM et Vigisanté) vous ont été présentés ce matin.
Ils sont exemplaires pour plusieurs raisons. D'abord, ils reposent sur une alliance entre des offreurs de technologie, des hôpitaux, des assureurs et des associations de malades. Ensuite, ils proposent des solutions innovantes pour sécuriser les malades et éviter le recours trop fréquent à l''hospitalisation. Enfin, ils intègrent un pilote industriel avant un déploiement à plus large échelle. Car notre objectif est bien de passer de l'expérimentation locale de solutions à des déploiements de grande ampleur.
Je vais accroitre ce soutien à l'innovation en 2011. C'est la raison pour laquelle j'ai lancé le 18 janvier dernier, en lien avec Xavier Bertrand et René Ricol, un appel à projets consacré à la « santé et autonomie sur le lieu de vie grâce au numérique », dans le cadre des investissements d'avenir.
Ce soutien visera des projets collaboratifs entre des entreprises innovantes, des organismes de recherche et des établissements de soins. Il accompagnera des initiatives de recherche et développement de technologies numériques dédiées à l'amélioration de l'autonomie, du bien-être et de la prévention de la dépendance dans les lieux de vie, au bénéfice des personnes âgées, des personnes handicapées, ou des patients, en particulier ceux atteints de maladies chroniques.
Cet appel à projets financera à hauteur de plusieurs dizaines de millions d'euros de tels projets. Je vous annonce que deux autres appels à projets seront lancés dès septembre 2011.
En parallèle de ces aides à l''innovation, le gouvernement va soutenir, sous forme de prêts et de prise de participations, des projets économiquement rentables. Ces soutiens seront ouverts sous la forme d'un appel à manifestations d'intérêt, qui sera lancé avant la fin du mois.
Les modalités d'intervention de l'Etat vous seront présentées cet après-midi par le Commissariat Général à l''Investissement, qui est chargé de mettre en oeuvre ces opérations.
En conclusion, le gouvernement continuera à relever en 2011 le défi d'un large déploiement des technologies de l'information au service de la santé et du maintien de l'autonomie. La place et le sort donnés aux personnes malades ou âgées reflètent aussi l'état de santé de toute une civilisation.
Je vous souhaite une journée riche en fructueux échanges.
Source http://www.minefe.gouv.fr, le 8 février 2011