Texte intégral
Q - Alors, quand vous lisez dans les journaux ce matin que C. Fuentes, le grand écrivain mexicain et qui fut ambassadeur en France, parle du président de la République française, de «dictateur de république bananière», vous lui répondriez quoi à propos de cette affaire Florence Cassez ?
R - Tout d'abord, c'est une affaire que le président a prise à coeur personnellement. Il l'a prise à coeur, et je l'ai souvent entendu en parler en Conseil des ministres, comme il le fait pour tous les cas qui touchent des Français en dehors de notre territoire, et où il a, et nous avons un profond sentiment que l'Etat de droit n'a pas été totalement respecté dans cette affaire.
Q - Cette affaire effectivement le passionne, mais passionne tout le monde. Est-ce que l'Etat français a la moindre preuve ? Tout le monde sait que l'arrestation a été chaotique et organisée, mais est-ce qu'on a la moindre preuve qu'elle est innocente ?
R - Je ne vais pas revenir sur l'ensemble des faits, que ce soit sur l'arrestation, que ce soit sur les différents responsables qui ont été concernés. Je crois qu'aujourd'hui ce n'est pas cela notre préoccupation. Notre préoccupation, c'est que l'on puisse revenir à de l'apaisement. De l'apaisement parce que ce n'est pas dans l'intérêt de la France, ce n'est pas dans l'intérêt du Mexique, et ce n'est surtout pas dans l'intérêt de Florence Cassez.
Q - L'apaisement ou un retour de Florence Cassez ?
R - Sur le retour de Florence Cassez, on ne lâche rien. Sur notre volonté d'intervenir et d'arriver à trouver une solution qui soit en sa faveur, la France reste totalement déterminée, c'est une évidence. Mais que nous n'ayons ni du côté du Mexique, ni du côté de la France et ni du côté de Florence Cassez intérêt à ce que l'on parte dans un emballement de part et d'autre, c'est aussi une évidence.
Q - Donc, l'Année du Mexique en France pourrait être maintenue, il pourrait y avoir un accord. Les Mexicains n'en veulent plus, ils ne veulent plus venir, mais ce n'est pas définitif.
R - Je crois surtout que là, on voit bien que cela fait partie de ces moments dans la vie diplomatique où tout d'un coup vous avez un abcès de fixation et de tension.
Q - Mais la faute de qui ?
R - Quelle aurait été l'alternative ? Vous considérez qu'il fallait que l'on sacrifie Florence Cassez sur l'autel de relations diplomatiques ? On ne doit rien dire ? C'est cela qu'on devait faire ?
Q - Non...
R - ... c'est considéré alors que l'on a un sentiment que l'Etat de droit a été bafoué, que l'on allait dire qu'on ne doit rien dire ?
Q - Mais Laurent Wauquiez, je voudrais comprendre qu'est-ce que veut l'Elysée et qu'est-ce que veut Nicolas Sarkozy, vraiment, parce que l'on a le sentiment qu'au fond, avec ce coup d'éclat, c'est aussi la fin de sa capacité à agir politiquement. Est-ce que là, maintenant, il n'y a pas plutôt une demande que les familles prennent maintenant le dossier en route et aillent devant la Cour européenne des droits de l'Homme parce que, à part le coup d'éclat qu'il a fait, qu'est-ce qu'il peut faire d'autre ? Elle ne va pas sortir d'une prison mexicaine avec l'Etat de droit, avec la chose jugée ?
R - Il est hors de question que le gouvernement français arrête de s'occuper de cette affaire, et il est hors de question que nous disions, «non, non, maintenant, comme il y a trop de tension, c'est la famille elle-même qui doit le gérer», non, parce que ce serait les abandonner.
Q - Et vous qui vous occupez justement avec beaucoup d'autres ministres du gouvernement de la perspective du G20, étant donné que c'est justement Calderon qui va succéder au président de la République, est-ce que vous n'avez pas l'impression que par delà l'Année du Mexique en France il va y avoir un problème pour que cela se déroule bien ?
R - Non, je pense que de part et d'autre on est capables de faire la part des choses. En tout cas, c'est ce qu'il faut faire. Mais, dans la vie diplomatique il y a toujours ces moments où, tout d'un coup, il y a une espèce de poussée, une tension entre deux pays. C'est normal ; cela fait partie des relations entre nos deux pays. Je suis confiant en notre capacité pour autant sur des dossiers comme le G8 - G20, à travailler correctement ensemble.
Q - Mais reconnaissez que par rapport à la tradition française, des présidents précédents, c'est quand même assez nouveau ce que fait le président de la République.
R - Tant mieux ! Que l'on ait un président qui s'exprime quand il y a de l'injustice, que l'on ait un président qui a à coeur de se battre pour les Français qui sont en dehors de notre territoire, tant mieux. Qui peut lui reprocher ?
(...)
Q - Sur, justement, l'affaire du Maghreb plus généralement, si on sort de ces problèmes, l'immigration massive qui se trouve maintenant à Lampedusa : est-ce que vous avez le sentiment qu'elle peut arriver sur d'autres côtes que les côtes de l'Italie et quelle est la position officielle du gouvernement français si les Tunisiens ou d'autres qui proviennent du Maghreb dans le contexte d'aujourd'hui demandent finalement d'arriver en France ou l'asile en France, ou l'asile politique en France ? Quelle est la position officielle du pays ?
R - Alors, d'abord notre première position c'est que ce n'est pas à Lampedusa qu'il faut aider la Tunisie ; c'est en Tunisie qu'il faut aider la Tunisie. Ce que je veux dire par là c'est que l'on n'aidera pas la Tunisie en ouvrant les portes d'une immigration dérogatoire par rapport à notre droit, c'est chez eux, en mettant en place un plan de soutien pour la transition démocratique, en aidant les PME, en mobilisant l'Union européenne, pour que l'on conforte l'économie tunisienne et la société tunisienne dans cette période de fragilité. A partir de là, qu'est-ce que cela signifie ? Cela signifie que ce se seront nos règles habituelles qui s'appliqueront : pas de prime à l'immigration illégale. S'il y a des cas qui rentrent dans les règles de l'asile, politique notamment, alors ils seront appliqués, mais ces cas ne peuvent être que très marginaux et n'ont rien à voir avec ce qui est en train de se passer à Lampedusa.
Q - Mais il y a quelque chose de bizarre pour tous les observateurs, ce sont des gens qui fuient un pays qui devient démocratique. Donc, qui sont-ils ces gens ? Parce que maintenant on commence à lire dans les journaux que la majorité d'entre eux sont peut-être des repris de justice, des gens qui fuient le régime parce que justement ils craignent de la démocratie ? Il y a quelque chose de bizarre. A Lampedusa, tous les envoyés spéciaux voient qu'ils dépensent beaucoup d'argent, cela devient bizarre cette immigration qui fuit la démocratie.
R - Le monde arabe, ce sont des pays que je connais bien. Je dois faire partie sans doute des seuls membres du gouvernement qui parlent arabe. J'y ai vécu, je m'y suis engagé, notamment avec Soeur Emmanuelle en Egypte, dans les bidonvilles du Caire. Le monde arabe il faut bien voir ce que c'est. C'est un univers dans lequel le niveau de vie n'a rien à voir avec ce que l'on a chez nous. Qu'il y ait une transition démocratique ou qu'il n'y ait pas, l'espoir et l'attente de pouvoir se dire de l'autre côté de la rive de la Méditerranée le soleil brille plus, est très fort, évidemment. Et nous, je crois que ce que l'on doit faire, notre domaine c'est de réconcilier ces deux rives. On a une opportunité historique qui s'ouvre. Ce qui est en train de se passer là-bas c'est l'équivalent de la chute du Mur de 1989. Mais notre responsabilité historique, comme en 1989 d'ailleurs où on avait assisté aux mêmes flux de fuite du pays, souvenez-vous au moment où le Mur tombait...
Q - Là, c'est un grand débat.
R - Comme en 1989, on a ces mêmes flux de personnes qui fuient tout d'un coup le pays. Nous, ce pourquoi on doit se battre, c'est montrer que l'avenir, il peut être en Tunisie, il peut être en Egypte. Après, soyons lucides, ce sont des moments où l'histoire s'accélère et nous laisse tous un peu sur place. Et c'est aussi ce qui s'est passé. La diplomatie française n'a pas anticipé totalement ce qui s'était passé, oui, c'est une évidence. Je n'ai pas de problème à le reconnaître.
(...)
Les défis auxquels on doit faire face sont des défis qui passent par le bouclier européen. Vous évoquiez Lampedusa, c'est un dossier européen. On a besoin de l'Europe : la défense de l'euro, qui nous protège en ce moment, les taux d'intérêt... Mme Le Pen plaide pour que l'on revienne au franc. Quels étaient les taux d'intérêt en 1993 quand on avait le franc ? 10 % de taux d'intérêt. Elle ne connaît peut-être pas la réalité des classes moyennes, mais quand vous devez acheter votre pavillon ou un appartement et que vous avez 10 % de taux d'intérêt, vaut mieux avoir l'euro.
Q - Vous évoquez justement tous les défis, et les puissances émergentes qui ne prouvent pas que l'Europe est finalement plutôt un nain politique ?
R - Qui prouvent que l'Europe doit gagner en puissance. Et là, par contre, là il y a un vrai débat, c'est vrai pour que l'Europe soit moins naïve dans ses échanges commerciaux notamment. On plaide par exemple pour incorporer la notion de réciprocité dans notre politique commerciale. Nous, on ouvre nos frontières mais il faut que de l'autre côté ils l'ouvrent aussi : voilà des vrais sujets.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 février 2011
R - Tout d'abord, c'est une affaire que le président a prise à coeur personnellement. Il l'a prise à coeur, et je l'ai souvent entendu en parler en Conseil des ministres, comme il le fait pour tous les cas qui touchent des Français en dehors de notre territoire, et où il a, et nous avons un profond sentiment que l'Etat de droit n'a pas été totalement respecté dans cette affaire.
Q - Cette affaire effectivement le passionne, mais passionne tout le monde. Est-ce que l'Etat français a la moindre preuve ? Tout le monde sait que l'arrestation a été chaotique et organisée, mais est-ce qu'on a la moindre preuve qu'elle est innocente ?
R - Je ne vais pas revenir sur l'ensemble des faits, que ce soit sur l'arrestation, que ce soit sur les différents responsables qui ont été concernés. Je crois qu'aujourd'hui ce n'est pas cela notre préoccupation. Notre préoccupation, c'est que l'on puisse revenir à de l'apaisement. De l'apaisement parce que ce n'est pas dans l'intérêt de la France, ce n'est pas dans l'intérêt du Mexique, et ce n'est surtout pas dans l'intérêt de Florence Cassez.
Q - L'apaisement ou un retour de Florence Cassez ?
R - Sur le retour de Florence Cassez, on ne lâche rien. Sur notre volonté d'intervenir et d'arriver à trouver une solution qui soit en sa faveur, la France reste totalement déterminée, c'est une évidence. Mais que nous n'ayons ni du côté du Mexique, ni du côté de la France et ni du côté de Florence Cassez intérêt à ce que l'on parte dans un emballement de part et d'autre, c'est aussi une évidence.
Q - Donc, l'Année du Mexique en France pourrait être maintenue, il pourrait y avoir un accord. Les Mexicains n'en veulent plus, ils ne veulent plus venir, mais ce n'est pas définitif.
R - Je crois surtout que là, on voit bien que cela fait partie de ces moments dans la vie diplomatique où tout d'un coup vous avez un abcès de fixation et de tension.
Q - Mais la faute de qui ?
R - Quelle aurait été l'alternative ? Vous considérez qu'il fallait que l'on sacrifie Florence Cassez sur l'autel de relations diplomatiques ? On ne doit rien dire ? C'est cela qu'on devait faire ?
Q - Non...
R - ... c'est considéré alors que l'on a un sentiment que l'Etat de droit a été bafoué, que l'on allait dire qu'on ne doit rien dire ?
Q - Mais Laurent Wauquiez, je voudrais comprendre qu'est-ce que veut l'Elysée et qu'est-ce que veut Nicolas Sarkozy, vraiment, parce que l'on a le sentiment qu'au fond, avec ce coup d'éclat, c'est aussi la fin de sa capacité à agir politiquement. Est-ce que là, maintenant, il n'y a pas plutôt une demande que les familles prennent maintenant le dossier en route et aillent devant la Cour européenne des droits de l'Homme parce que, à part le coup d'éclat qu'il a fait, qu'est-ce qu'il peut faire d'autre ? Elle ne va pas sortir d'une prison mexicaine avec l'Etat de droit, avec la chose jugée ?
R - Il est hors de question que le gouvernement français arrête de s'occuper de cette affaire, et il est hors de question que nous disions, «non, non, maintenant, comme il y a trop de tension, c'est la famille elle-même qui doit le gérer», non, parce que ce serait les abandonner.
Q - Et vous qui vous occupez justement avec beaucoup d'autres ministres du gouvernement de la perspective du G20, étant donné que c'est justement Calderon qui va succéder au président de la République, est-ce que vous n'avez pas l'impression que par delà l'Année du Mexique en France il va y avoir un problème pour que cela se déroule bien ?
R - Non, je pense que de part et d'autre on est capables de faire la part des choses. En tout cas, c'est ce qu'il faut faire. Mais, dans la vie diplomatique il y a toujours ces moments où, tout d'un coup, il y a une espèce de poussée, une tension entre deux pays. C'est normal ; cela fait partie des relations entre nos deux pays. Je suis confiant en notre capacité pour autant sur des dossiers comme le G8 - G20, à travailler correctement ensemble.
Q - Mais reconnaissez que par rapport à la tradition française, des présidents précédents, c'est quand même assez nouveau ce que fait le président de la République.
R - Tant mieux ! Que l'on ait un président qui s'exprime quand il y a de l'injustice, que l'on ait un président qui a à coeur de se battre pour les Français qui sont en dehors de notre territoire, tant mieux. Qui peut lui reprocher ?
(...)
Q - Sur, justement, l'affaire du Maghreb plus généralement, si on sort de ces problèmes, l'immigration massive qui se trouve maintenant à Lampedusa : est-ce que vous avez le sentiment qu'elle peut arriver sur d'autres côtes que les côtes de l'Italie et quelle est la position officielle du gouvernement français si les Tunisiens ou d'autres qui proviennent du Maghreb dans le contexte d'aujourd'hui demandent finalement d'arriver en France ou l'asile en France, ou l'asile politique en France ? Quelle est la position officielle du pays ?
R - Alors, d'abord notre première position c'est que ce n'est pas à Lampedusa qu'il faut aider la Tunisie ; c'est en Tunisie qu'il faut aider la Tunisie. Ce que je veux dire par là c'est que l'on n'aidera pas la Tunisie en ouvrant les portes d'une immigration dérogatoire par rapport à notre droit, c'est chez eux, en mettant en place un plan de soutien pour la transition démocratique, en aidant les PME, en mobilisant l'Union européenne, pour que l'on conforte l'économie tunisienne et la société tunisienne dans cette période de fragilité. A partir de là, qu'est-ce que cela signifie ? Cela signifie que ce se seront nos règles habituelles qui s'appliqueront : pas de prime à l'immigration illégale. S'il y a des cas qui rentrent dans les règles de l'asile, politique notamment, alors ils seront appliqués, mais ces cas ne peuvent être que très marginaux et n'ont rien à voir avec ce qui est en train de se passer à Lampedusa.
Q - Mais il y a quelque chose de bizarre pour tous les observateurs, ce sont des gens qui fuient un pays qui devient démocratique. Donc, qui sont-ils ces gens ? Parce que maintenant on commence à lire dans les journaux que la majorité d'entre eux sont peut-être des repris de justice, des gens qui fuient le régime parce que justement ils craignent de la démocratie ? Il y a quelque chose de bizarre. A Lampedusa, tous les envoyés spéciaux voient qu'ils dépensent beaucoup d'argent, cela devient bizarre cette immigration qui fuit la démocratie.
R - Le monde arabe, ce sont des pays que je connais bien. Je dois faire partie sans doute des seuls membres du gouvernement qui parlent arabe. J'y ai vécu, je m'y suis engagé, notamment avec Soeur Emmanuelle en Egypte, dans les bidonvilles du Caire. Le monde arabe il faut bien voir ce que c'est. C'est un univers dans lequel le niveau de vie n'a rien à voir avec ce que l'on a chez nous. Qu'il y ait une transition démocratique ou qu'il n'y ait pas, l'espoir et l'attente de pouvoir se dire de l'autre côté de la rive de la Méditerranée le soleil brille plus, est très fort, évidemment. Et nous, je crois que ce que l'on doit faire, notre domaine c'est de réconcilier ces deux rives. On a une opportunité historique qui s'ouvre. Ce qui est en train de se passer là-bas c'est l'équivalent de la chute du Mur de 1989. Mais notre responsabilité historique, comme en 1989 d'ailleurs où on avait assisté aux mêmes flux de fuite du pays, souvenez-vous au moment où le Mur tombait...
Q - Là, c'est un grand débat.
R - Comme en 1989, on a ces mêmes flux de personnes qui fuient tout d'un coup le pays. Nous, ce pourquoi on doit se battre, c'est montrer que l'avenir, il peut être en Tunisie, il peut être en Egypte. Après, soyons lucides, ce sont des moments où l'histoire s'accélère et nous laisse tous un peu sur place. Et c'est aussi ce qui s'est passé. La diplomatie française n'a pas anticipé totalement ce qui s'était passé, oui, c'est une évidence. Je n'ai pas de problème à le reconnaître.
(...)
Les défis auxquels on doit faire face sont des défis qui passent par le bouclier européen. Vous évoquiez Lampedusa, c'est un dossier européen. On a besoin de l'Europe : la défense de l'euro, qui nous protège en ce moment, les taux d'intérêt... Mme Le Pen plaide pour que l'on revienne au franc. Quels étaient les taux d'intérêt en 1993 quand on avait le franc ? 10 % de taux d'intérêt. Elle ne connaît peut-être pas la réalité des classes moyennes, mais quand vous devez acheter votre pavillon ou un appartement et que vous avez 10 % de taux d'intérêt, vaut mieux avoir l'euro.
Q - Vous évoquez justement tous les défis, et les puissances émergentes qui ne prouvent pas que l'Europe est finalement plutôt un nain politique ?
R - Qui prouvent que l'Europe doit gagner en puissance. Et là, par contre, là il y a un vrai débat, c'est vrai pour que l'Europe soit moins naïve dans ses échanges commerciaux notamment. On plaide par exemple pour incorporer la notion de réciprocité dans notre politique commerciale. Nous, on ouvre nos frontières mais il faut que de l'autre côté ils l'ouvrent aussi : voilà des vrais sujets.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 février 2011