Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Soyons honnête : l'exercice des voeux a bien souvent la saveur obligée du rituel. On y dresse le bilan satisfait d'une année glorieuse avant de promettre plus de gloire encore. Et cela vaut sans doute tout spécialement pour le sport : les politiques, vous le savez, sont prompts à s'attribuer les médailles des sportifs français...
A ce rituel, j'ai envie, cette année, de redonner toute sa force et tout son sens. Simplement parce qu'il a pour nous une saveur particulière. Celle de l'enthousiasme et de la conviction personnelle : j'aime le sport, sa pratique, son monde, son univers de valeurs. J'aime les sportifs, les leçons de vie qu'ils nous offrent, les modèles qu'ils sont souvent.
Ces voeux ont aussi un sens tout particulier pour les sports cette année : celui d'une indépendance neuve. Ils retrouvent un ministère plein, un ministère dédié, ils ne sont plus le partenaire incertain de la santé ou de la jeunesse.
2011, c'est l'année d'une liberté recouvrée.
Loin des fausses promesses, je voudrais que nous en fassions, ensemble, l'occasion de rendre au sport toute sa dimension civique. Depuis mon arrivée au ministère, j'ai pris le temps d'écouter, de rencontrer, de comprendre. Je ne suis l'otage d'aucune certitude, d'aucune habitude, d'aucun service ou conseiller. J'aime travailler car je ne crois pas que les ministres soient de simples VRP communicants.
Mon premier constat est que nombre d'enjeux de sociétés trouvent leur solution dans le sport.
Au fond, j'ai envie de dire que nos sociétés se lisent dans le sport. Il cristallise des joies collectives, des moments partagés exceptionnels.
Il est le miroir de leurs craintes mais aussi de leurs aspirations et de leurs rêves. Il leur offre des réponses aussi. Et pourtant, le paradoxe est frappant, le sport n'est pas un sujet politique - et je prends le terme « politique » en son sens noble.
Qui, en effet, vient rappeler que le sport abolit les barrières sociales à l'heure où nos sociétés cèdent de plus en plus aux tentations du repli communautaire ? _ Qui vient rappeler que le sport, c'est vivre ensemble dans le respect de l'autre ?
Qui vient replacer le sport au coeur de la santé publique, à l'heure où les maladies cardio-vasculaires, le vieillissement, le surpoids deviennent des enjeux sociaux ? Qui vient dire que le sport, c'est tout simplement vivre mieux ?
Qui défend le rayonnement national, la confiance rendus par le sport à l'heure où les sondages viennent dire que nous sommes l'un des pays les plus déprimés au monde... ?
Qui voit dans le sport une clé pour l'emploi, à l'heure où nos nations vacillent face à la crise ?
A l'heure, enfin, où tant de Français sont en quête de plus de sens, plus d'humanité et de partage, qui vient rappeler que le sport peut y contribuer ?
Qui vient dire son rôle essentiel pour notre idéal républicain et social ?
Nos enjeux sont là.
Etre Ministre des sports, ce n'est donc pas diriger l'entrainement de l'équipe de France ou vous garantir des médailles.
Quelle légitimité aurais-je ?
Etre Ministre des sports, c'est un défi politique : c'est préserver cet « espace sacré », où la spéculation et les lois du marché n'ont pas leur place. C'est préserver l'espace d'un certain sens de l'humanité. Et cet espace, il s'effondrera le jour où nous serons indulgents à l'égard du dopage, de la corruption, des violences ou encore des discriminations. Ce jour là, le sport ne sera que spectacle sans grandeur.
Et ce jour là, je ne veux pas qu'il advienne - car je ne crois pas que les clubs soient des « entreprises de spectacle sportif ».
Les clubs sont les lieux du « vivre ensemble ». Les lieux des familles, de la convivialité, de la fraternité. C'est ce sens du sport que nous devons consacrer : il porte avec lui l'intégration, l'égalité des chances, l'épanouissement individuel et collectif, le développement de nos territoires et l'image de notre Nation. Si, longtemps, beaucoup ont pensé que le sport n'avait rien à faire au coeur de la politique de l'Etat, qu'il n'était pas un enjeu régalien, ce temps est révolu.
Le XXIe siècle a besoin du sport pour relever les défis qui lui sont lancés. Mais ne soyons pas angéliques, il faut admettre qu'aujourd'hui beaucoup de ces objectifs ne sont pas atteints. Le sport, lui aussi, est victime de l'individualisation : moins de la moitié des sportifs sont inscrits en club. Le sport, lui aussi, est un terreau d'inégalités :
- Inégalités persistantes pour les personnes en situation de handicap : seules 5% d'entre elles pratiquent.
- Inégalités flagrantes dans les quartiers populaires ou les milieux ruraux ; inégalités flagrantes et choquantes pour les jeunes filles dans ces quartiers.
Le sport professionnel, lui aussi, est victime de la spéculation et la débauche d'argent choque.
A l'inverse, et dans le même temps, nos sportifs de haut niveau ont souvent été les oubliés de la Nation. Ils ont trop longtemps porté, loin des regards, le drapeau français sur les podiums, ont trop longtemps consacré, dans l'indifférence, des années de leur vie à triompher pour elle. Ces dérives ne sont pas inéluctables. Elles réclament seulement, même si c'est beaucoup, de l'action et de la détermination. Il faut admettre que la société a changé et l'organisation du sport très peu. Il faut admettre que nous vivons sur une organisation et des principes, notamment de l'Etat, un peu désuets.
Mais ne nous arrêtons pas au constat : dépassons-le par la démocratie participative. Elle est le coeur de mon action politique, elle l'a été à l'écologie, elle le sera pour le sport.
I/ Changeons de méthode : plutôt que décréter et trop souvent s'opposer, construisons.
La France est le seul pays européen où l'Etat a une place aussi prépondérante dans le sport. Je vous l'ai dit, ce n'est pas illégitime. Mais le mouvement sportif et surtout les collectivités demandent leur place. Et cette place, elle n'est pas moins légitime.
L'Etat n'a pas toutes les clés d'une politique globale des sports. Le mouvement sportif est prééminent, les collectivités sont incontournables pour les investissements, le monde économique a son rôle même s'il est un peu silencieux et nous avons des devoirs à l'égard de la société civile.
Pour le monde économique, le Président de la République l'a rappelé hier, les enjeux sont multiples :
permettre aux salariés de faire du sport, embaucher des sportifs et s'engager dans l'économie du sport. Je veux que nous définissions avec tous ces acteurs les priorités de la politique des sports de la Nation et ensuite que les responsabilités soient clairement établies. Nous allons lancer d'ici quelques semaines une Assemblée du sport qui établira une méthode pérenne de travail à cinq et rendra ses conclusions en juin 2011.
Ce ne sera pas un énième colloque ou les 50e Etats généraux. C'est une Assemblée permanente qui doit survivre à tous les remaniements. Quant à l'Etat, plutôt que se disperser, il doit s'occuper mieux de ses responsabilités fondamentales :
- assurer l'égalité et la cohésion sociale,
- défendre les valeurs républicaines et l'éthique du sport,
- veiller au rayonnement de la France sur la scène internationale. Ce sera tout le sens de mon action pendant les 18 prochains mois.
II/ Lutter contre les inégalités sociales ou territoriales a été le fondement de l'Etat moderne. Cela reste malheureusement l'enjeu de ce début de siècle.
1. Les inégalités territoriales sont flagrantes. Nous avons beaucoup parlé des grands équipements.
Mais où en sommes-nous pour les Français ?
Où sont les accueils pour enfants, où sont les clubs house ?
Nos équipements ont été uniquement conçus dans une logique de compétition. Il faut inverser cette logique : d'abord les sportifs, ensuite les compétitions. Nous avons les moyens de le faire. L'Etat consacre en 2011, 100 millions d'euros au financement d'équipements sportifs, et cela sans compter les investissements pour l'Euro 2016.
Enfin, nous allons lancer un diagnostic de l'offre et surtout de la demande sportive à l'échelle nationale. Aujourd'hui, nous n'avons pas de vision claire. Or, l'expérience réalisée en Île-de-France a ainsi révélé que le département de Seine-Saint-Denis présente aujourd'hui un taux d'équipement parmi les plus bas de France. Je viens de lancer un plan de rattrapage pour remédier à cette situation.
L'Etat s'engagera à hauteur de 15 à 20 millions d'euros, les financements viendront du CNDS, de l'ANRU et des projets identifiés dans le cadre du Grand Paris. Le plan sera finalisé dans quelques mois.
2. Mais, je ne pense pas que bâtir des stades ou des bâtiments neufs suffise à faire une politique de cohésion sociale. Des hommes seuls et dans la désespérance, même s'ils ont de beaux stades, resteront seuls. Il nous faut penser un nouveau plan d'intégration par le sport qui remette les clubs au coeur du système. La vie de club, la vie de vestiaire est une école de la vie sociale incomparable. Quel drame que les sports les plus prisés aujourd'hui soient des sports hors clubs. L'idée est d'inverser la logique : la pratique pour tous avant la compétition. L'aide de l'Etat, la reconnaissance d'une mission de service public suppose maintenant qu'ils fassent du développement de la pratique de masse leur première priorité.
Deuxième idée, nous ne pouvons pas négocier la lutte contre les discriminations et la réponse au défi écologique. Ce seront des conditions incontournables pour obtenir un soutien de l'Etat : la civi-conditionnalité. L'adoption par les clubs d'un projet d'éducation, fondé sur le respect d'une éthique et de valeurs, sera une condition nécessaire à l'attribution de soutiens futurs. Ce projet devra notamment contenir une charte de lutte contre les discriminations et prendre des engagements en matière de développement durable. Un accompagnement méthodologique sera proposé aux clubs dès cette année pour les aider à fixer leurs grandes orientations. Je dois vous préciser que j'ai deux priorités en termes d'intégration : les personnes en situation de handicap et les jeunes filles dans les quartiers et dans les milieux ruraux. J'ai rencontré l'association « Ni Putes Ni Soumises » qui porte des projets remarquables. Je pense notamment au projet « Foot d'elles ». Je souhaite leur donner un rôle central. Dans la même optique, nous avons décidé avec Jeannette BOUGRAB, la Secrétaire d'Etat à la Jeunesse et à la vie associative, de lancer des appels à projets pour soutenir des associations de quartiers qui associent un projet sportif et un projet éthique.
Et toutes ces initiatives doivent être l'occasion de faire valoir les bénéfices de la pratique sportive en matière de santé. Je veux que nous nous retrouvions chaque année pour une grande fête du sport, comme on le fait pour la fête de la musique. Je souhaite donc pérenniser l'expérience des weekends « Sentez-vous sport, santé-vous bien » qui ont eu lieu l'an passé. Nous nous retrouverons donc les 10 et 11 septembre prochains pour une nouvelle grande manifestation sport et santé.
III. Vous l'avez compris, l'éthique du sport, sera le deuxième grand repère de ma politique. Ce sont les règles, les arbitres, le respect de l'adversaire qui font qu'une victoire est belle et méritée.
1. Où est la beauté de la victoire quand on sait que le champion est dopé ? Si seul l'argent compte alors parlons de spectacles et ne parlons plus de sport. En 2010, 180 cas de dopage ont été révélés en France, toutes disciplines et tous niveaux confondus. Certaine regrettent que l'AFLD ou l'OCLAESP soient trop efficaces. Je m'en félicite et nous irons plus loin. Nous ciblerons les sports collectifs. Nous ciblerons les salles de fitness et de musculation.
La lutte antidopage est la même chose que la lutte contre la drogue ou que la lutte contre la mafia. C'est bien l'appât du gain qui est au coeur de ce trafic. Selon l'OMS, le trafic de médicaments pèse 45 milliards d'euros.
Mais si la répression progresse, je sais aussi que la prévention reste embryonnaire. Avec l'Agence et l'OCLAESP, avec le corps médical, avec les entraineurs, les DTN, les fédérations, avec d'anciens sportifs de haut niveau, avec les propriétaires de salles nous allons lancer une réflexion sur la meilleure manière de coordonner nos actions de prévention qui aboutira au lancement d'un programme de prévention national en juin.
Il y a urgence car avec l'ouverture des paris en ligne, on voit monter la crainte d'un effet boule de neige. Naturellement, tout cela n'a de sens que si la lutte antidopage et anticorruption est harmonisée à l'échelle européenne.
- ne plus tolérer que certains pays européens fassent preuve d'autant de laxisme,
- il faut que le niveau européen se saisisse de cette lutte. Car l'harmonisation des législations, le partage de pratiques et les programmes de recherche dépassent largement le niveau national.
Je soutiendrai les initiatives européennes en ce sens : de l'harmonisation à l'éventuelle création d'un office européen. C'est un sujet que je dois évoquer la semaine prochaine avec la commissaire européenne. Je dois avouer que la corruption est l'une de mes grandes préoccupations. Les tentations sont inévitables lorsque l'on sait que 450 Meuros ont été joués en 2010.
C'est encore un peu tôt pour des annonces car les conclusions des travaux du président de l'ARJEL, Jean-François VILOTTE, devraient m'être remises en mars 2011. Il faudra sérieusement réfléchir à l'interdiction des paris en ligne sur les compétitions infra nationales dont les contrôles sont plus délicats.
2. Enfin, comment parler de valeurs sans évoquer la violence, qui vient si souvent les démentir et les heurter ? Son visage nous le connaissons : contestations sur les arbitrages, insultes, atteintes physiques... Il ne doit pas devenir le visage ordinaire du sport.
Choisissons plutôt de pacifier les débats par l'arbitrage vidéo. Même si nous avons un doute parfois sur les arbitrages, nous devons les taire. Et la meilleure façon de pacifier les débats sur ce sujet reste d'ailleurs l'arbitrage vidéo. Je veux dire, à cet égard, que je suis un soutien inconditionnel pour le Président du PSG, Robin LEPROUX.
Il est temps de passer aux actes en France. Le dispositif de répression est aujourd'hui très documenté. Encore une fois, celui sur la prévention est faible mais nous avons une excellente base avec le Livre vert du supportérisme. Je mettrai en oeuvre dès cette année ses principales recommandations. Nous allons ainsi créer un comité du supportérisme qui prendra la forme d'un groupe de travail permanent associant des représentants des supporters, la famille du football, les ministères chargés des sports, de l'intérieur, de la justice et les collectivités. Je compte donner aux associations de supporters la place qui leur convient.
2. Enfin, lorsque l'on parle des dérives dans le sport, on pense immédiatement à la place croissante qu'y occupent les enjeux financiers. Ce que nous devons accepter, c'est que les clubs pros se dotent de leurs actifs financiers pour être moins dépendants des transferts ou des droits TV.
Ce que nous ne pouvons accepter, c'est que les clubs s'engagent dans une course aux salaires, aux transferts sans fin. Ce que nous ne pouvons accepter, c'est qu'il y ait si peu de transparence sur la solidarité financière entre le monde professionnel et amateur. J'adhère totalement au principe du fair-play financier mis en place par l'UEFA. J'apporterai tout mon soutien aux initiatives que Michel PLATINI continuera de prendre en ce sens. Dès lundi prochain, j'aurai l'occasion de discuter avec la commissaire européenne aux sports, Madame Androulla VASSILIOU, des initiatives qui peuvent être prises à l'échelle communautaire pour que le sport échappe à une application absurde du principe des règles du marché. Ne reproduisons pas dans le domaine du sport les échecs de nos politiques économiques.
3. Enfin, pour parler d'éthique du sport pensons à mieux en parler. Replaçons nos sportifs, si méritants, sous la lumière. Ne nous contentons pas de les porter aux nues à l'heure de la victoire puis des les oublier. Il faut régler la question de leurs retraites. J'en ai parlé au Président de la République qui a été choqué de cette situation. Il n'est pas normal que toutes les années que nos sportifs consacrent à faire rayonner l'image de la France ne leur apportent rien. Désormais, leur inscription sur les listes de sportifs de haut niveau devra pouvoir leur permettre de valider des trimestres au régime de base de retraite de la sécurité sociale.
Cela fait des années qu'on en parle et ce projet n'a jamais abouti. Je m'engage aujourd'hui à ce que nous mettions en place un régime de retraite pour les sportifs de haut niveau. C'est le juste retour que nous leur devons pour tout ce qu'ils nous apportent.
Et je ne comprends pas non plus que le sport ne soit pas mieux reconnu à l'Université. Aux Etats-Unis, chaque université a son équipe phare qui porte ses couleurs. Chaque campus est doté d'infrastructures sportives de grande qualité. Le Président de la République nous a demandé à la Ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie PECRESSE et à moi de développer le sport dans nos campus d'excellence, qui ont vocation à devenir la vitrine de la France. Le plan campus nous ouvre beaucoup de possibilités pour des équipements nouveaux et plus largement nous définirons les conditions pour valoriser le sport dans les cursus académiques et mieux adapter nos filières aux contraintes des sportifs de haut niveau.
IV- Ma dernière priorité est le rayonnement international du sport français.
1. Le rayonnement international repose naturellement sur notre capacité à décrocher des médailles. Et à un an des Jeux Olympiques et Paralympiques de Londres, l'enjeu est de taille. Nous avons engagé un effort important pour restructurer nos établissements de haut niveau. Nous pouvons en être fiers. Maintenant, je souhaite que nous nous concentrions sur l'humain. Car la performance est avant tout le fruit d'hommes et de femmes exceptionnels. En cette année préolympique, je veux que nos moyens soient mieux ciblés sur les projets de performance olympique les plus ambitieux. La mission expertise de l'INSEP doit permettre repérer les sportifs qui ont de forts potentiels de médailles. Et c'est sur eux que nous allons renforcer les moyens pour qu'ils bénéficient des meilleures conditions.
Par ailleurs, les Jeux Paralympiques ont été trop longtemps considérés comme secondaires. C'est inacceptable. Moi, je ne vois pas une personne avec un handicap, je vois avant tout un sportif. Et je veux que nous ayons la même ambition d'excellence pour tous nos sportifs. Je souhaite une plus grande collaboration entre les fédérations valides et paralympiques. Je m'engage donc dès aujourd'hui à mettre les moyens nécessaires à cette collaboration.
2. Notre rayonnement viendra en second lieu de notre capacité à organiser de grandes compétitions mondiales. Rappelons-le, la France est une des 6 grandes nations organisatrices. Les championnats du monde de judo, d'haltérophilie ou de gymnastique rythmique se dérouleront sur le territoire français en 2011. Nous allons également accueillir à plus long terme les Jeux de la francophonie en 2013, les Jeux équestres mondiaux en 2014 et l'Euro de football en 2016.
Notre pays semble cependant perdre du terrain.
La question est d'autant plus urgente que la France est actuellement candidate pour l'accueil de grandes manifestations : les championnats du monde de handball en 2015, la Ryder Cup de golf en 2018 et les Jeux olympiques et paralympiques d'hiver de 2018 à Annecy. Il nous faut agir vite. Sur une idée de Guy DRUT, nous allons créer une « Agence internationale du sport » dès l'été prochain.
Cette structure doit prendre le relais du travail international conduit par la candidature d'Annecy et lui donnera une dimension plus large. L'enjeu est enfin d'avoir une véritable stratégie des grands événements sportifs. L'enjeu est d'évaluer chacune de nos candidatures, de capitaliser nos connaissances, d'accompagner les porteurs de projet.
L'enjeu est de créer un réseau à l'International avec nos sportifs. L'enjeu est de mieux travailler avec le ministère des Affaires étrangères dont le réseau diplomatique peut être mieux utilisé dans notre stratégie de rayonnement du sport français.
1. Enfin, pour être en mesure d'accueillir ces grands événements, une stratégie de construction de grands équipements est indispensable. Le retard de la France en ce domaine a été très souvent souligné. Nous avons engagé un effort sans précédent pour y remédier. Une vingtaine d'équipements sportifs majeurs seront construits ou rénovés dans les prochaines années :
- L'organisation de l'Euro 2016 permettra de disposer d'une dizaine de grands stades modernes, dont quatre nouvelles enceintes à Lille, Lyon, Bordeaux et Nice.
- En matière de grandes salles, 8 projets en cours, notamment à Nanterre, Bordeaux, Orléans, Dunkerque ou Villeurbanne, nous permettront d'atteindre les objectifs fixés par le rapport Costantini : cinq grandes salles de plus de 10 000 places, une salle de plus de 15 000 places et une salle de plus de 20 000 places.
- Je tiens tout particulièrement au projet de piscine olympique qui doit voir le jour en région parisienne. Nous avons une équipe de natation exceptionnelle, elle mérite un équipement exceptionnel.
- Enfin, la fédération de tennis a engagé un projet de rénovation historique pour moderniser Roland-Garros. Quelque soit le site choisi, il garantira la place du tournoi dans le Grand Chelem.
Nous avons déjà prévu d'engager près de 400 millions pour rénover nos stades, les infrastructures de l'INSEP et les grands équipements olympiques. Et nous ajouterons 10 millions chaque année pour les grandes villes.
Mais l'enjeu n'est pas que quantitatif. Il nous faut également faire émerger une nouvelle génération d'équipements. Le rapport Costantini avait proposé un label « Arena » qui puisse s'appliquer aux grandes salles. Il me semble que cette idée peut être élargie à l'ensemble des équipements et s'ouvrir à de nouveaux critères.
Je souhaite donc créer un label « Grand équipement » qui sera attribué par un comité dédié au sein du CNDS sur la base d'un cahier des charges qui prendra en compte aussi bien des critères sportifs et économiques que sociaux et écologiques.
J'ai envie de conclure sur une conviction et sur un rêve - j'ai toujours pensé qu'ils étaient, ensemble, le ressort des grandes actions politiques. Ma conviction, c'est que le sport a beaucoup à apporter à notre pays. Et vous pourrez donc compter sur toute mon énergie et tout mon optimisme.
Mon rêve, c'est que nous parvenions à le montrer. Avec dignité et avec éclat.
C'est pourquoi le programme que nous nous sommes fixés est ambitieux, mais j'ai toujours avancé avec cette maxime :
« Les pieds sur terre et la tête dans les étoiles ».
C'est ce que je vous, et nous, souhaite pour cette année 2011.
Très bonne année à tous.
Source http://www.sports.gouv.fr, le 19 janvier 2011