Texte intégral
Si nous avons tenu à vous convier ici ce matin, avec Marie-Anne Montchamp, c'est pour vous souhaiter à toutes et à tous une très belle année 2011.
Que celle-ci vous comble dans chacun de vos projets, au plan professionnel comme au plan personnel.
Vous le savez, dans mes précédentes fonctions, j'avais fait de cette cérémonie une occasion privilégiée de revenir sur l'année écoulée et de tracer devant vous les grandes lignes de mon action.
Cette année, en tant que Ministre des solidarités et de la cohésion sociale, je dérogerai exceptionnellement à la tradition, puisque j'ai déjà eu l'occasion, tout récemment, de m'exprimer devant vous, lors de la conférence de presse du 6 janvier dernier.
Plus simplement, je voudrais donc, en quelques mots, réaffirmer ma volonté de m'engager pour resserrer les liens sociaux et améliorer le bien-être collectif sur tous les sujets qui relèvent de ma responsabilité et de celle de Marie-Anne Montchamp :
* la dépendance ;
* le handicap et les personnes âgées ;
* la famille et la protection de la petite enfance ;
* les droits des femmes, la promotion de l'égalité entre les femmes et les hommes, et la lutte contre les violences faites aux femmes ;
* l'inclusion sociale et la lutte contre la pauvreté, notamment avec le dispositif du rSa ;
* l'économie sociale et solidaire ;
* la lutte contre la solitude, Grande cause nationale 2011.
Dans chacun de ces domaines, j'agirai, comme je l'ai toujours fait, conformément aux principes auxquels, comme vous, je suis particulièrement attachée : le dialogue, la pédagogie et la transparence.
Je pense notamment, vous l'aurez compris, au grand chantier de la réforme de la dépendance.
Sur ce dossier comme sur les autres, je le rappelle, nous ne partons pas de rien.
Notre société consacre déjà 22 milliards d'euros à la prise en charge de la dépendance, dont 17 milliards proviennent de l'Etat et de l'Assurance maladie.
C'est considérable, mais, au-delà de la seule question financière, c'est d'abord un véritable projet de société que nous devons bâtir.
Le président de la République l'a dit vendredi dernier devant le Conseil économique, social et environnemental (CESE) : le chantier de la dépendance, c'est l'un des défis majeurs de notre époque.
Dans une société où l'espérance de vie ne cesse de progresser - et il faut s'en réjouir -, où les logements sont de plus en plus petits en raison des prix de l'immobilier, seuls 20% des Français se déclarent prêts à accueillir chez eux leurs parents âgés dépendants.
C'est un chiffre qui nous interroge : qui, parmi nous, a les moyens de prendre chez soi une personne âgée dépendante et d'avoir, par exemple, une personne à domicile pour s'en occuper ?
Il nous faut donc réfléchir, collectivement, à l'avenir de la prise en charge de la perte d'autonomie des personnes âgées pour garantir à chacun qu'il sera accompagné, protégé et qu'il verra sa dignité respectée jusqu'à la fin de sa vie.
Pour mener ce travail, quatre groupes de travail thématiques associeront l'ensemble des experts et des partenaires concernés - qu'ils soient élus nationaux et locaux, partenaires sociaux, associations, professionnels, médecins ou usagers.
Des débats auront lieu par ailleurs en région, organisés conjointement par les préfets de région et par les directeurs généraux d'agences régionales de santé.
Après ces réunions régionales se tiendront quatre colloques inter-régionaux thématiques, précédés de la mise en place de « groupes de parole » de citoyens.
Ce débat mobilisera l'ensemble du Gouvernement et impliquera toutes les administrations.
Ce débat, c'est aussi le vôtre et il vous appartient de le faire vivre.
Chaque jour sur le terrain, vous faites partie de celles et ceux qui relaient mieux que personne les attentes et les besoins de nos concitoyens.
C'est pourquoi, dans la grande discussion qui va s'ouvrir, vous devez prendre toute votre part en relayant leur parole sans complaisance et - pourquoi pas ? - en fournissant des contributions utiles et innovantes.
Dans vos articles, dans vos journaux radiophoniques ou télévisuels, sur vos blogs, partout je vous invite à vous emparer de cette question pour en expliquer les enjeux, en dessiner les contours, en cerner les problématiques.
Naturellement, en la matière, vous avez, comme nous, une responsabilité à exercer.
La réforme de la dépendance engage notre avenir et celui de nos enfants. C'est donc une question grave, que l'on ne saurait aborder avec cynisme ou désinvolture.
Certes, il est possible qu'il y ait entre nous des divergences sur un sujet aussi complexe, mais je ne doute pas de votre engagement, car je sais que c'est là le coeur même de votre mission : informer.
Et ce n'est pas sans risque.
Les récents évènements survenus en Tunisie l'ont montré et toutes mes pensées sont tournées ce matin vers votre collègue photographe-journaliste, Lucas Mebrouk Dolega.
J'ai également une pensée très émue pour vos deux confrères, Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière, journalistes à France 3, retenus en otage en Afghanistan depuis plus d'un an.
Je rappelle que, de la même manière, neuf de nos compatriotes, au total, sont privés de leur liberté à travers le monde.
Pour cette année 2011, je forme donc le voeu qu'ils soient bientôt de retour pour continuer de faire, avec vous toutes et vous tous, l'un des plus nobles métiers qui soit.
Excellente année à toutes et à tous !
Source http://www.solidarite.gouv.fr, le 19 janvier 2011