Texte intégral
Monsieur le Président du Conseil d'administration, cher Philippe DA COSTA
Monsieur le directeur de l'INJEP, cher Olivier TOCHE
Mesdames et Messieurs,
Je voulais d'abord vous dire tout le plaisir que j'ai aujourd'hui à être présente parmi vous pour installer le tout nouveau conseil scientifique de l'INJEP.
C'est la dernière étape d'une réforme en profondeur de cet établissement public qui est désormais doté de missions rénovées en tant qu'Observatoire de la jeunesse et des politiques de jeunesse.
Je tenais à remercier Philippe DA COSTA, et bien sûr Olivier TOCHE et les agents de l'INJEP pour leur implication dans cette réforme, à bien des égards, exemplaire.
Cette réforme participe pleinement, pour moi, à la refondation de la politique à l'égard de notre jeunesse engagée par le Gouvernement.
Refondation qui s'est traduite dans le plan Agir pour la Jeunesse présenté par le Président de la République en septembre 2009 à la suite de la commission du Livre vert.
Refondation qui a conduit à mettre en place de manière inédite une politique globale en direction des jeunes, dans toute leur diversité.
Refondation, enfin, qui a débouché sur des réformes majeures pour accompagner nos jeunes dans la conquête de leur autonomie (revalorisation des bourses étudiantes, réforme de l'orientation, lutte contre le décrochage scolaire, mise en place du service civique...).
Je voulais rappeler qu'il s'agit là d'un effort sans précédent qui mobilise tout un Gouvernement pour mettre en place une action ambitieuse, forte et cohérente en faveur de la jeune génération et accompagner les jeunes, en particulier les plus fragiles, dans la construction de leurs parcours et de leur autonomie.
Cette politique, que j'ai l'honneur, en lien avec mes collègues du Gouvernement, d'animer, est d'ailleurs en parfaite cohérence avec la nouvelle stratégie européenne pour la jeunesse 2010-2018 qui insiste sur une meilleure coordination des politiques éducatives, de l'emploi, et de l'inclusion sociale.
Mesdames et Messieurs, cette refondation serait en-deçà de nos ambitions, si nous ne parvenions pas également à revaloriser l'image des jeunes dans notre société. Je vous le dis très franchement notre jeunesse mérite mieux que les clichés que l'on a d'elle.
Et pour revaloriser l'image de la jeunesse, il faut prendre le temps de la connaître, de l'écouter de l'observer.
Il faut prendre le temps d'enrichir nos analyses certes nombreuses mais tantôt partiales et trop souvent partielles. Car le constat est clair : nos connaissances sur les jeunes générations sont aujourd'hui trop éclatées, pas assez articulées et cette dispersion nuit à la compréhension des enjeux actuels mais aussi des enjeux futurs qui appelleront des réponses politiques de notre part.
J'en suis convaincue, la mise en place de l'observatoire de la jeunesse et des politiques de jeunesse va permettre de remédier à cette lacune. Et il était parfaitement logique de faire de l'INJEP, l'animateur de l'observatoire de la jeunesse et des politiques de jeunesse.
Ce positionnement est doublement légitime :
Tout d'abord en raison de sa longue expérience - reconnue et appréciée - au service des acteurs de jeunesse et de l'éducation populaire.
Il l'est aussi au regard de ses nouvelles missions.
Je vous le dis clairement, Luc CHATEL et moi-même avons de grandes ambitions pour cet observatoire :
Nous souhaitons en faire un lieu d'expertise incontournable au service d'une meilleure connaissance de la situation des jeunes, de leurs attentes et de leurs pratiques.
Nous souhaitons également en faire un lieu d'échanges, de rencontres pour tous les acteurs concernés par les questions de jeunesse.
Enfin, nous souhaitons nous appuyer sur un vrai pôle d'évaluation pour mieux piloter les politiques publiques en faveur de la jeunesse.
Les missions de l'observatoire sont présentées en détail dans le dossier qui vous a été remis. Permettez-moi tout de même d'en dire quelques mots.
Il s'agit tout d'abord de repérer et de mettre à disposition des données de cadrage sur la jeunesse. Il est important de disposer d'indicateurs statistiques régulièrement actualisés et mis à disposition du grand public, des acteurs publics et professionnels. Les attentes sont fortes en la matière. Il ne s'agit pas de produire nécessairement de nouvelles enquêtes mais de réunir les données existantes et de les mettre en perspective.
Il s'agit ensuite de développer les connaissances sur la jeunesse et les politiques de jeunesse comme je l'ai évoqué. Cette activité impliquera une coopération active avec les centres et laboratoires d'études et de recherche sur la jeunesse, les services d'études des ministères, les services d'études des organismes sociaux.
Il s'agit également de contribuer à évaluer les politiques publiques de jeunesse aux niveaux national et territorial.
Les politiques de jeunesse sont aujourd'hui portées par une multiplicité d'acteurs : administrations, établissements publics, collectivités territoriales, associations, fondations, partenariat public/privé. Il est important que l'Observatoire contribue notamment, dans la lignée de ses travaux antérieurs à une meilleure connaissance des politiques locales de jeunesse.
Il s'agit enfin de synthétiser et surtout de diffuser les connaissances rassemblées par l'Observatoire. Un nouveau support de publication intitulé « Jeunesse : études et synthèses » vient de voir le jour et je m'en félicite. La presse s'en est d'ailleurs fait l'écho. Nous envisageons également de réaliser un rapport périodique, un état des lieux de la jeunesse en France qui sera soumise à votre expertise. Je souhaite également que la diffusion de nos connaissances prenne la forme de conférences-débats sur les sujets Jeunesse. Il nous faut plus de dialogue, plus d'échanges. Les premières ont d'ailleurs rencontré un franc succès. Nous devons réfléchir à d'autres formats, comme par exemple des rencontres de l'observatoire de la Jeunesse qui pourraient se tenir tous les ans.
Vous l'avez compris, c'est bien une nouvelle étape qui s'ouvre désormais et dans laquelle le Conseil scientifique de l'INJEP a un rôle stratégique à jouer.
Ce rôle consiste à :
- définir les orientations scientifiques, le programme d'activité dans le domaine des études et des recherches,
- définir les partenariats stratégiques à nouer,
- évaluer les travaux réalisés par l'INJEP comme observatoire de la jeunesse et des politiques de jeunesse.
Bien évidemment, vous serez aussi activement associés à la réalisation du Prix de la thèse universitaire, qui permettra d'éditer une recherche distinguée pour son intérêt et ses qualités scientifiques.
Je tiens à le souligner, vos recommandations et vos conseils seront particulièrement attendus par le conseil d'administration de l'établissement et contribueront à développer le projet et les activités de l'INJEP.
La composition de votre conseil, tout en étant resserrée pour être efficace a été conçue pour mutualiser vos compétences et vos expertises, favoriser le dialogue entre disciplines multiples, et renforcer la coopération entre institutions publiques et laboratoires de recherche. Un tour de table permettra de faire plus ample connaissance.
Au cours de cette séance, il vous appartiendra de préciser vos modalités de travail au cours des trois prochaines années durant lesquelles court votre mandat. Il vous reviendra notamment d'élire votre président, qui aura la responsabilité d'animer vos travaux et de vous représenter au sein du Conseil d'administration.
L'équipe de l'INJEP, sous la responsabilité de Monsieur Olivier TOCHE, son directeur, apportera tout son concours à la réalisation de vos missions
Pour conclure, je tenais à vous remercier personnellement et collectivement, du temps, de l'énergie et des compétences que vous mettrez au service des missions du Conseil scientifique, et plus largement au service de l'ambition du gouvernement en faveur de notre jeunesse.
Vous pouvez comptez sur moi pour suivre de près l'avancement de vos travaux.
J'en suis convaincue, vos recommandations permettront d'éclairer la politique du Gouvernement en faveur de la jeunesse et notamment sur les grandes priorités que nous portons avec Luc CHATEL :
- les mobilités qu'elles soient internationales ou locales ;
- l'accès de tous les jeunes à la culture ;
- l'engagement des jeunes, la valorisation et la reconnaissance de celui-ci ;
- la cohésion sociale, les solidarités intergénérationnelles ;
- Le bien-être des jeunes.
S'agissant de sa jeunesse, le Gouvernement a un devoir d'avenir. Merci à tous pour votre concours à la réalisation de celui-ci.
Source http://www.injep.fr, le 23 février 2011