Texte intégral
P. Cohen.- P. Cohen : Hier soir, C. Jacob, le président du groupe UMP, interrogé sur l'affaire Alliot-Marie, a simplement répondu aux journalistes : je suis aphone, avant de tourner les talons. Et curieusement, c'est aussi votre cas ce matin. Bonjour R. Bachelot.
Bonjour.
Alors, dans le cas de C. Jacob...
Je ne suis pas complètement aphone, je suis simplement terrassée par une angine...
Oui. Dans le cas de C. Jacob, c'était une image. Alors que vous, vous êtes vraiment aphone. En dehors de cette extinction de voix, R. Bachelot, quelle est l'ambiance au sein du Gouvernement ?
L'ambiance est une ambiance de solidarité autour de Michèle, c'est une femme exceptionnellement courageuse, travailleuse, et je dois dire que...
Je vous en prie...
Je vais essayer d'aller jusqu'au bout. Et je dois dire que de voir sur les questions au Gouvernement qu'il y a eu cinq questions sur ses vacances en Tunisie, j'ai trouvé que c'était vraiment extrêmement dur pour elle...
J'en ai compté trois.
Cinq, exactement, je les ai re-comptées ce matin, vous pouvez me faire confiance...
Bon...
Et j'ai trouvé que c'était exceptionnellement courageux de sa part, et qu'elle faisait front avec beaucoup de cran.
Ne pouvez-vous pas admettre au minimum l'existence d'un malaise au sein de la majorité à propos de cette affaire, R. Bachelot ?
Comment voudriez-vous qu'il en soit autrement, devant des attaques aussi constantes, aussi répétées, en tout cas, pour ce qui me concerne, je la regarde avec beaucoup de... comment dirais-je... de sympathie, je la vois affronter ça avec beaucoup de courage. Et je l'admire pour cela.
Mais ces attaques, bon, c'est, certes, un ministre important, ministre d'État, numéro trois du Gouvernement, mais elle n'a pas aujourd'hui un rôle politique de premier plan. Vous avez ouvert les journaux, c'est quoi, il y a une campagne de presse autour de... contre M. Alliot-Marie...
Non, ce que je remarque simplement, moi, écoutez, l'exemple est donné par les cinq questions hier, je crois qu'il y a une question, deux questions, c'est bien, cinq questions, c'est plus lourd. Et je dois dire que, il y a d'autres problèmes qui se posent aux Français, je vois, par exemple, j'ai le très important dossier de la dépendance, j'aurais aimé que...
Oui, on va en parler...
J'aurais aimé que sur les cinq questions, l'opposition consacre peut-être une, deux ou trois à cette question de la dépendance...
Mais le problème, R. Bachelot, c'est qu'à ces questions, il n'y a pas de réponse...
A ces questions de la dépendance ?
A ces questions posées par l'opposition, il n'y a pas de réponse. Est-ce qu'on sait ce matin, par exemple, peut-être le savez-vous, quelle a été la teneur de la conversation de M. Alliot-Marie avec le président Ben Ali, est-ce qu'on sait pourquoi...
Non, moi, je n'ai pas de réponses à ces questions...
Pourquoi elle ne dirige pas la délégation ministérielle française qui se rendra la semaine prochaine à Tunis, pour la première fois ? Est-ce qu'elle envisage de se rendre à Tunis, et quand, pour rencontrer les nouvelles autorités, voilà des questions...
C'est des questions que vous posez à M. Alliot-Marie, je ne vais pas y répondre.
Il y a en partie des questions qui ont été posées hier dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, et qui n'ont pas eu de réponse. Et puis, pourquoi a-t-elle multiplié ces déclarations contradictoires, et ces contrevérités, pour ne pas dire plus ; c'est ça qui trouble aujourd'hui l'opinion, une partie des militants UMP. On le voit dans les journaux ce matin, et des éditorialistes, y compris de la presse de province, R. Bachelot.
Je crois que Michèle s'est largement expliquée hier, au cours des questions au Gouvernement, je la laisse sur ses déclarations.
Ce n'est pas facile d'être ministre quand ses collègues font des bêtises.
Ce n'est jamais facile d'être ministre, Monsieur Cohen.
Bon.
C'est d'ailleurs curieux que, autant de gens veuillent la place.
R. Bachelot, bonne copine donc avec M. Alliot-Marie ce matin, au micro de France Inter. Le chantier de la dépendance, on y vient. D'abord, une question de calendrier, N. Sarkozy avait annoncé des consultations et des décisions d'ici à la fin de l'année ; ce calendrier sera-t-il tenu, R. Bachelot ?
Oui, ce calendrier sera tenu. La concertation a démarré : elle est très, très large. J'ai reçu l'ensemble des organisations syndicales, des partis politiques, des grandes associations, quatre grands groupes de travail, les débats en régions démarrent dès après les élections cantonales, et une première salve de décisions sera prise à l'intérieur des lois de financement de la Sécurité sociale ou du budget général.
On a vu certaines déclarations qui parlaient de décisions reportées à 2012, et à début 2012.
Non, le président de la République a bien indiqué qu'une première partie de décisions sera prise dans les lois de financement, mais la dépendance, ça n'est pas seulement du financement. C'est aussi une organisation globale de la société, alors, nous allons, à partir des décisions, enfin, des arbitrages qui seront rendus, dans le courant des vacances, voir s'il est nécessaire de faire un projet de loi. Et nous pourrions avoir un premier texte d'organisation dans le deuxième semestre de 2011.
Mais le financement, c'est une question clef, et sans doute l'une des plus sensibles, compte tenu de la dégradation de nos finances publiques. Peut-il y avoir l'idée d'une part de financements qui soient privés, assurantiels, comme ont dit certains de vos collègues au Gouvernement ?
Alors, d'abord, je vais vous dire une chose, c'est qu'on ne part pas de rien. La solidarité nationale a déjà mis vingt-trois milliards sur la table, et j'allais dire, le manque, ce que pour l'instant les familles apportent de leurs poches, c'est cinq milliards d'euros. Donc vous voyez que le problème est à notre portée, et nous sommes en train de réfléchir aux moyens de financement, mais de toute façon, l'ensemble des acteurs est d'accord pour dire que le socle du financement est actuellement la solidarité nationale, et restera la solidarité nationale.
Donc le privé pourrait venir simplement compléter ce financement public ?
C'est une possibilité parmi d'autres, mais comme ça existe d'ailleurs dans l'assurance maladie, vous avez un socle de solidarité de 76%, et vous avez la possibilité de souscrire une mutuelle complémentaire. Ce n'est pas choquant dans ce cadre, ça ne l'est pas non plus dans le cadre de la prise en charge de la dépendance : maintenant, aucune décision n'est prise dans ce cadre.
Car la dépendance, c'est aussi un marché sur lequel il y a des organismes, des organismes privés qui sont à l'affût, vous le savez...
Oui, mais ce que je remarque en tout cas, c'est qu'à travers les conversations, les entretiens, les échanges que j'ai eus, l'ensemble des partenaires, y compris le MEDEF, y compris la Fédération des assurances, dit : le socle de la prise en charge doit rester une prise en charge collective et solidaire, donc il y a un consensus là-dessus.
Toute la question est de savoir quelle est la largeur du socle.
Eh bien, pour l'instant, c'est 80%.
Bon. On reparlera sans doute de la dépendance avec les auditeurs d'Inter, ce sera tout à l'heure, avec les questions et les appels qu'on attend au : 01.45.27.7000. Les joueurs du Mondial auraient pleuré en écoutant R. Bachelot, de rire peut-être, c'est R. Domenech qui parle dans les colonnes de L'Express. "Moi, je ne me suis jamais occupé de vaccins. Lorsque je ne suis pas compétent, je me tais". Réponse de l'ancienne ministre des Sports, que vous êtes, R. Bachelot.
Je dois dire que vraiment, les déclarations de R. Domenech ne m'ont pas paru convenables. D'abord, il n'assistait pas à cette réunion, puisque j'avais demandé à Monsieur Domenech de sortir, ainsi qu'au président de la Fédération. Je souhaitais m'exprimer et parler aux joueurs en tête-à-tête, si je puis dire, et je dois dire qu'il y avait beaucoup d'émotion dans cet échange. Il n'a pas arrangé son cas, Monsieur Domenech, à travers les déclarations qu'il a faites sur l'équipe de France de football. Moi, je sais que des millions de téléspectateurs et de spectateurs ont eu beaucoup de chagrin devant cette équipe de France, devant les déclarations de Monsieur Domenech. La meilleure façon qu'il aurait de se sortir de ce mauvais pas, c'est surtout de garder le silence, et de n'insulter ni la ministre en charge du dossier, ni évidemment les joueurs ; on comprend d'ailleurs avec des déclarations pareilles pourquoi il a été un coach aussi piteux. Je préfère me rappeler du R. Domenech de la finale de la Coupe du Monde de 2006, il était bien meilleur à ce moment-là.
Il devrait se faire oublier ?
Ah oui, vraiment.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 1er mars 2011
Bonjour.
Alors, dans le cas de C. Jacob...
Je ne suis pas complètement aphone, je suis simplement terrassée par une angine...
Oui. Dans le cas de C. Jacob, c'était une image. Alors que vous, vous êtes vraiment aphone. En dehors de cette extinction de voix, R. Bachelot, quelle est l'ambiance au sein du Gouvernement ?
L'ambiance est une ambiance de solidarité autour de Michèle, c'est une femme exceptionnellement courageuse, travailleuse, et je dois dire que...
Je vous en prie...
Je vais essayer d'aller jusqu'au bout. Et je dois dire que de voir sur les questions au Gouvernement qu'il y a eu cinq questions sur ses vacances en Tunisie, j'ai trouvé que c'était vraiment extrêmement dur pour elle...
J'en ai compté trois.
Cinq, exactement, je les ai re-comptées ce matin, vous pouvez me faire confiance...
Bon...
Et j'ai trouvé que c'était exceptionnellement courageux de sa part, et qu'elle faisait front avec beaucoup de cran.
Ne pouvez-vous pas admettre au minimum l'existence d'un malaise au sein de la majorité à propos de cette affaire, R. Bachelot ?
Comment voudriez-vous qu'il en soit autrement, devant des attaques aussi constantes, aussi répétées, en tout cas, pour ce qui me concerne, je la regarde avec beaucoup de... comment dirais-je... de sympathie, je la vois affronter ça avec beaucoup de courage. Et je l'admire pour cela.
Mais ces attaques, bon, c'est, certes, un ministre important, ministre d'État, numéro trois du Gouvernement, mais elle n'a pas aujourd'hui un rôle politique de premier plan. Vous avez ouvert les journaux, c'est quoi, il y a une campagne de presse autour de... contre M. Alliot-Marie...
Non, ce que je remarque simplement, moi, écoutez, l'exemple est donné par les cinq questions hier, je crois qu'il y a une question, deux questions, c'est bien, cinq questions, c'est plus lourd. Et je dois dire que, il y a d'autres problèmes qui se posent aux Français, je vois, par exemple, j'ai le très important dossier de la dépendance, j'aurais aimé que...
Oui, on va en parler...
J'aurais aimé que sur les cinq questions, l'opposition consacre peut-être une, deux ou trois à cette question de la dépendance...
Mais le problème, R. Bachelot, c'est qu'à ces questions, il n'y a pas de réponse...
A ces questions de la dépendance ?
A ces questions posées par l'opposition, il n'y a pas de réponse. Est-ce qu'on sait ce matin, par exemple, peut-être le savez-vous, quelle a été la teneur de la conversation de M. Alliot-Marie avec le président Ben Ali, est-ce qu'on sait pourquoi...
Non, moi, je n'ai pas de réponses à ces questions...
Pourquoi elle ne dirige pas la délégation ministérielle française qui se rendra la semaine prochaine à Tunis, pour la première fois ? Est-ce qu'elle envisage de se rendre à Tunis, et quand, pour rencontrer les nouvelles autorités, voilà des questions...
C'est des questions que vous posez à M. Alliot-Marie, je ne vais pas y répondre.
Il y a en partie des questions qui ont été posées hier dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, et qui n'ont pas eu de réponse. Et puis, pourquoi a-t-elle multiplié ces déclarations contradictoires, et ces contrevérités, pour ne pas dire plus ; c'est ça qui trouble aujourd'hui l'opinion, une partie des militants UMP. On le voit dans les journaux ce matin, et des éditorialistes, y compris de la presse de province, R. Bachelot.
Je crois que Michèle s'est largement expliquée hier, au cours des questions au Gouvernement, je la laisse sur ses déclarations.
Ce n'est pas facile d'être ministre quand ses collègues font des bêtises.
Ce n'est jamais facile d'être ministre, Monsieur Cohen.
Bon.
C'est d'ailleurs curieux que, autant de gens veuillent la place.
R. Bachelot, bonne copine donc avec M. Alliot-Marie ce matin, au micro de France Inter. Le chantier de la dépendance, on y vient. D'abord, une question de calendrier, N. Sarkozy avait annoncé des consultations et des décisions d'ici à la fin de l'année ; ce calendrier sera-t-il tenu, R. Bachelot ?
Oui, ce calendrier sera tenu. La concertation a démarré : elle est très, très large. J'ai reçu l'ensemble des organisations syndicales, des partis politiques, des grandes associations, quatre grands groupes de travail, les débats en régions démarrent dès après les élections cantonales, et une première salve de décisions sera prise à l'intérieur des lois de financement de la Sécurité sociale ou du budget général.
On a vu certaines déclarations qui parlaient de décisions reportées à 2012, et à début 2012.
Non, le président de la République a bien indiqué qu'une première partie de décisions sera prise dans les lois de financement, mais la dépendance, ça n'est pas seulement du financement. C'est aussi une organisation globale de la société, alors, nous allons, à partir des décisions, enfin, des arbitrages qui seront rendus, dans le courant des vacances, voir s'il est nécessaire de faire un projet de loi. Et nous pourrions avoir un premier texte d'organisation dans le deuxième semestre de 2011.
Mais le financement, c'est une question clef, et sans doute l'une des plus sensibles, compte tenu de la dégradation de nos finances publiques. Peut-il y avoir l'idée d'une part de financements qui soient privés, assurantiels, comme ont dit certains de vos collègues au Gouvernement ?
Alors, d'abord, je vais vous dire une chose, c'est qu'on ne part pas de rien. La solidarité nationale a déjà mis vingt-trois milliards sur la table, et j'allais dire, le manque, ce que pour l'instant les familles apportent de leurs poches, c'est cinq milliards d'euros. Donc vous voyez que le problème est à notre portée, et nous sommes en train de réfléchir aux moyens de financement, mais de toute façon, l'ensemble des acteurs est d'accord pour dire que le socle du financement est actuellement la solidarité nationale, et restera la solidarité nationale.
Donc le privé pourrait venir simplement compléter ce financement public ?
C'est une possibilité parmi d'autres, mais comme ça existe d'ailleurs dans l'assurance maladie, vous avez un socle de solidarité de 76%, et vous avez la possibilité de souscrire une mutuelle complémentaire. Ce n'est pas choquant dans ce cadre, ça ne l'est pas non plus dans le cadre de la prise en charge de la dépendance : maintenant, aucune décision n'est prise dans ce cadre.
Car la dépendance, c'est aussi un marché sur lequel il y a des organismes, des organismes privés qui sont à l'affût, vous le savez...
Oui, mais ce que je remarque en tout cas, c'est qu'à travers les conversations, les entretiens, les échanges que j'ai eus, l'ensemble des partenaires, y compris le MEDEF, y compris la Fédération des assurances, dit : le socle de la prise en charge doit rester une prise en charge collective et solidaire, donc il y a un consensus là-dessus.
Toute la question est de savoir quelle est la largeur du socle.
Eh bien, pour l'instant, c'est 80%.
Bon. On reparlera sans doute de la dépendance avec les auditeurs d'Inter, ce sera tout à l'heure, avec les questions et les appels qu'on attend au : 01.45.27.7000. Les joueurs du Mondial auraient pleuré en écoutant R. Bachelot, de rire peut-être, c'est R. Domenech qui parle dans les colonnes de L'Express. "Moi, je ne me suis jamais occupé de vaccins. Lorsque je ne suis pas compétent, je me tais". Réponse de l'ancienne ministre des Sports, que vous êtes, R. Bachelot.
Je dois dire que vraiment, les déclarations de R. Domenech ne m'ont pas paru convenables. D'abord, il n'assistait pas à cette réunion, puisque j'avais demandé à Monsieur Domenech de sortir, ainsi qu'au président de la Fédération. Je souhaitais m'exprimer et parler aux joueurs en tête-à-tête, si je puis dire, et je dois dire qu'il y avait beaucoup d'émotion dans cet échange. Il n'a pas arrangé son cas, Monsieur Domenech, à travers les déclarations qu'il a faites sur l'équipe de France de football. Moi, je sais que des millions de téléspectateurs et de spectateurs ont eu beaucoup de chagrin devant cette équipe de France, devant les déclarations de Monsieur Domenech. La meilleure façon qu'il aurait de se sortir de ce mauvais pas, c'est surtout de garder le silence, et de n'insulter ni la ministre en charge du dossier, ni évidemment les joueurs ; on comprend d'ailleurs avec des déclarations pareilles pourquoi il a été un coach aussi piteux. Je préfère me rappeler du R. Domenech de la finale de la Coupe du Monde de 2006, il était bien meilleur à ce moment-là.
Il devrait se faire oublier ?
Ah oui, vraiment.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 1er mars 2011