Texte intégral
Monsieur Michel Grall, le régime libyen, en réprimant avec une extrême violence les mouvements de protestation populaire, a perdu toute légitimité. Ainsi que vous l'avez observé, la France, en pleine harmonie avec ses partenaires de l'Union européenne et avec le Conseil de sécurité des Nations unies, demande son départ. D'ores et déjà, la plus grande partie du territoire libyen échappe à son contrôle. Il est «bunkerisé» à Tripoli et dans ses abords, ce qui ne l'a pas empêché de déclarer tout récemment : «La Libye est complètement calme.»
Notre première priorité a été l'évacuation de nos ressortissants, qui est réalisée pratiquement à 100 % pour tous ceux qui le souhaitaient. Nous avons également évacué notre personnel diplomatique. Le Premier ministre a décidé, hier, d'envoyer deux avions en Libye avec du personnel médical et cinq tonnes de matériel de soin et de médicaments au titre de l'aide humanitaire. J'ajoute que nous sommes disponibles pour contribuer au rapatriement, dans leur pays d'origine, des réfugiés égyptiens qui se pressent actuellement à la frontière tunisienne.
Par ailleurs, nous menons une action coordonnée pour obtenir le départ de Kadhafi. C'est sur la base d'une proposition française et britannique que le Conseil de sécurité a voté des sanctions et, pour la première fois, demandé la saisine du procureur de la Cour pénale internationale. Le Conseil des droits de l'Homme a également demandé, à Genève, l'exclusion de la Libye, qui a été validée par l'Assemblée générale des Nations unies. Enfin, l'Union européenne a adopté un texte qui s'inspire de la résolution des Nations unies.
À l'heure où je vous parle, il n'y a pas d'intervention militaire anticipée. Différentes options peuvent être étudiées, notamment celle d'une zone d'exclusion aérienne. Mais je dis ici très clairement qu'aucune intervention ne se fera sans un mandat clair du Conseil de sécurité des Nations unies.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 3 mars 2011