Déclaration de M. Alain Juppé, ministre des affaires étrangères et européennes, en réponse à une question sur la diplomatie française, Assemblée nationale, le 2 mars 2011.

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Circonstance : Réponse d'Alain Juppé à une question d'actualité à l'Assemblée nationale, à Paris le 2 mars 2011

Texte intégral

Monsieur le Député, le début de votre question me plonge dans une grande perplexité : vous semblez découvrir que les institutions de la Ve République prévoient que c'est le président qui définit les grandes orientations de la politique internationale de la France. Or cela est vrai depuis 1958 ! Le rôle du chef de la diplomatie, sous l'autorité du Premier ministre consiste à mettre en œuvre ces orientations, en en discutant bien entendu avec la représentation nationale, en séance comme en commission.

Pour le reste, j'estime que mon travail ne revient pas à polémiquer sur des considérations tout à fait inexactes, à mille lieues de ce qu'est la réalité de la diplomatie française. La voix de la France dans le monde est aujourd'hui forte et entendue. Eh oui, peut-être pas par vous, mais elle est entendue. Elle a été entendue pendant la crise où le président de la République a su montrer le cap et tenir la barre. Elle est entendue aujourd'hui au G8 et au G20. Et s'il existe aujourd'hui un G20 associant aux puissances économiques traditionnelles les nouveaux pays émergents, nous le devons à une initiative du président Sarkozy !

La France est également entendue en Europe et c'est sur la base d'une demande française que le Conseil européen du 11 mars va délibérer sur la situation de la Libye et, comme j'aurai peut-être l'occasion de le rappeler, de relancer l'Union pour la Méditerranée, fondée sur une vision sur laquelle nous ne devons pas céder et à laquelle nous devons donner toute sa réalité.

Cessons de polémiquer ! Je suis fier de conduire une diplomatie française qui a tout son rôle à jouer dans le monde.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 3 mars 2011