Entretien de M. Laurent Wauquiez, ministre des affaires européennes, à BFM Business le 10 mars 2011, sur le gouvernement économique de la Zone euro.

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Texte intégral

Q - Laurent Wauquiez, jusqu'à présent on a vécu une union monétaire pas vraiment économique. Est-ce que là, avec ce Sommet, c'est sur le point de changer ? Va-t-on enfin avoir un pied économique ?
R - Vous voulez que je vous donne mon avis personnel ? L'Europe est de retour. Il y a un an et demi, on doutait, on avait pris le choc des crises, on se demandait : va-t-on être capables de défendre l'euro ? Va-t-on être capables de structurer quelque chose ?
Là, ce soir, demain j'espère, et avec le Conseil européen dans quelques jours, l'Europe est de retour et elle est de retour sur un thème très fort. Ce dont on a pris conscience, c'est que l'euro tout seul ne peut pas tenir, il faut que l'euro ait des racines, et des racines dans nos économies. Si on veut la monnaie unique, il faut aussi qu'on ait une économie qui converge, une économie dans laquelle les différents États de la zone euro travaillent ensemble. C'est ce pas décisif qui est en train d'être franchi.
Juste un élément de comparaison : il y a deux ans, parler de gouvernement économique était un tabou ; aujourd'hui tout le monde est d'accord. Je crois que cela permet de mesurer l'ampleur du chemin qui a été fait. L'Europe a fait des progrès considérables et elle est bien de retour sur la scène économique.
Q - Sentez-vous un grand enthousiasme de la part des 25 autres États membres, à l'exception de la France et de l'Allemagne, par rapport à cette gouvernance économique et de ce pacte - on ne parle plus de pacte de compétitivité, on parle de pacte pour l'euro. Y a-t-il vraiment un enthousiasme ?
R - Je crois qu'on a réussi à concilier deux choses et c'est la France et l'Allemagne qui ont été à l'initiative. En même temps, ensuite, on a fait en sorte que tous les pays, notamment ceux de la zone euro, arrivent à travailler ensemble pour construire le pacte.
Il y a quelques semaines, il y avait des points de friction. Aujourd'hui, on a ouvert le champ, discuté avec tout le monde et je crois surtout qu'on sortira avec un pacte qui sera équilibré. L'équilibre, c'est à la fois faire des efforts pour réduire notre déficit et investir dans ce que j'appelle nos activités offensives : l'innovation, la recherche, notre politique universitaire… C'est très intéressant, et c'est pour cet équilibre que la France milite.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 mars 2011