Texte intégral
Q - Sur la Libye, soutenez-vous toujours l'option d'une zone d'exclusion aérienne et pourquoi rejetez-vous l'idée d'une intervention militaire ?
R - L'idée d'une zone d'exclusion aérienne n'est pas une idée lancée par la France. C'est l'OTAN qui a engagé la planification de cette intervention éventuelle. Nous avons simplement dit que nous étions prêts à nous y associer pourvu qu'il y ait un mandat des Nations unies et que participent également dans cette opération la Ligue arabe et l'Union africaine, de façon à ce que ce ne soit pas une «opération occidentale». Sur l'intervention militaire, j'ai déjà d'une certaine manière répondu à votre question. Je pense que faire intervenir au sud de la Méditerranée des troupes de l'OTAN, par exemple, serait tout à fait contreproductif. J'ai bien noté dans mes entretiens qu'aucun pays arabe ne le souhaite.
Q - Quelles sont vos priorités en tant que nouveau ministre des Affaires étrangères à un an de l'échéance présidentielle ?
R - Voilà un vaste programme. J'ai indiqué rapidement ces priorités en arrivant au ministère.
C'est d'abord, parce que c'est aujourd'hui un des événements majeurs qui se déroule dans le monde, voir comment relancer la coopération entre le nord et le sud de la Méditerranée ; comment refonder l'Union pour la Méditerranée, en tenant compte d'un contexte nouveau.
C'est ensuite poursuivre l'intégration européenne, non seulement dans le domaine économique et financier - comme nous le faisons en ce moment d'une façon plus large d'ailleurs dans le cadre du G8 et du G20 -, mais aussi dans le domaine politique et dans le domaine de la Politique de sécurité et de défense commune.
C'est resserrer les partenariats stratégiques que la France entretient avec un certain nombre de pays comme la Chine, le Brésil, la Russie, de nouvelles puissances émergentes ou d'autres qui ré-émergent à nouveau.
Et puis enfin ne pas oublier l?Afrique, car j'ai la conviction que l'Afrique sera un des grands continents en plein développement au 21ème siècle avec deux milliards d'habitants en 2050.
Q - Vous avez rencontré Amr Moussa. Vous le sentez prêt pour la présidence ?
R - C'est à lui qu'il faut le demander.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 mars 2011