Déclaration de M. François Fillon, Premier ministre, sur la promotion des femmes et de l'égalité professionnelle et sur la percée du Front national dans les sondages d'opinion, à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) le 7 mars 2011.

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Circonstance : Questions-réponses lors d'un déplacement au siège de Schneider Electric, à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) le 7 mars 2011

Texte intégral

L'égalité professionnelle, c'est vraiment pour le gouvernement une question essentielle sur laquelle on a pris des décisions.
Il y a eu quatre lois qui ont été votées depuis le début de la législature sur ce sujet. La première va permettre de pénaliser les entreprises de plus de 500 personnes qui n'atteindraient pas le chiffre de 40% de femmes dans les conseils d'administration en 2017. La deuxième, que Roselyne Bachelot est en train de mettre en œuvre, va permettre à partir de 2012 de pénaliser financièrement les entreprises de plus de 50 salariés, qui ne mettraient pas en place des outils pour lutter contre les différences de salaires entre les hommes et les femmes. Et puis, on travaille sur la question de l'alternance pour essayer de convaincre les jeunes femmes d'aller vers des métiers qui sont aujourd'hui considérés à tort comme des métiers d'homme, c'est un vrai frein à l'égalité professionnelle.
Et enfin il y a toute la question des conditions de vie de la famille et des moyens à mettre en œuvre pour aider les mères de famille à conserver leur travail et Roselyne Bachelot doit dans quelques jours réunir les partenaires sociaux sur ce sujet.
Donc on avance, on a encore des progrès à faire et j'ai voulu montrer ici chez Schneider Electric qu'il y avait des entreprises qui avaient des politiques qui conduisaient de façon très efficace à la réduction de ces inégalités.
Intervenant
Monsieur le Premier ministre, au-delà des polémiques qu'il peut y avoir sur la forme du sondage qui a été évoqué ce week-end, tout le monde reconnaît que Marine Le Pen rencontre une forme de succès auprès d'un certain nombre d'électeurs. Est-ce que ça vous inquiète pour 2012 et comment est-ce que vous expliquez ça ?
François Fillon
Je vais vous dire, je n'ai pas besoin d'un sondage par ailleurs douteux, réalisé à quatorze mois des élections présidentielles, pour savoir que l'élection présidentielle de 2012 va être difficile. On est dans un pays qui vient de connaître une crise économique et financière très importante, qui a naturellement des répercussions sociales et on est dans un monde où les évènements qui se produisent de l'autre côté de la Méditerranée ouvrent beaucoup d'espoirs mais aussi beaucoup d'inquiétudes. Des inquiétudes sur les flux migratoires, des inquiétudes sur la paix tout simplement, des inquiétudes sur les prix des matières premières.
Donc la première chose que je veux dire, c'est que le travail du Premier ministre et du gouvernement, c'est de garder son sang-froid, c'est de se concentrer sur les choses qui sont importantes : la lutte contre le chômage, la croissance économique, la sécurité des Français.
Et puis la deuxième chose que je voudrais dire, c'est que l'opposition doit aussi s'interroger sur sa propre attitude et sur sa propre responsabilité dans cette situation. Que l'on ait un débat d'idées, c'est normal, mais que depuis quatre ans, jour après jour, avec une violence extrême, le Parti socialiste dénigre le Président de la République en employant des formules dont les plus récentes sont absolument odieuses, cela a aussi une conséquence sur le débat politique.
Et donc moi j'attends que l'opposition fasse des propositions, entre maintenant dans une campagne qui consiste à proposer des solutions réalistes aux problèmes de notre pays, et alors je suis convaincu que les résultats seront très éloignés de ce fameux sondage.
Intervenante
Est-ce que vous ne pensez pas quand même que ce débat sur la laïcité et l'islam tombe mal et offre une nouvelle brèche pour Marine Le Pen?
François Fillon
Je pense que cela n'a rien à voir. Ce sont les sujets d'inquiétude de la société française qui comptent, ce ne sont pas les débats qui sont ouverts. Et la formule que vous avez utilisée « quand même », montre bien que c'est un artifice de langage, pour rattacher un sujet qui n'a pas de rapport de mon point de vue avec le débat.Source http://www.gouvernement.fr, le 14 mars 2011