Texte intégral
J.-P. Elkabbach.- Devant les élus de la majorité, le président de la République est en train de relancer ou de ressortir le débat sur la laïcité dans la République. Où est lurgence ?
Lurgence cest de répondre aux questions que se posent les Français. Hier matin, le Président...
Il ne se les pose pas ?
Si, bien sûr !
Vous vous les posez tout seul en ce moment ?
Non, non, il se les pose. Les questions de lintégration, la bonne intégration en France de lIslam, et du respect de la laïcité se posent. Bien évidemment, ce ne sont pas les seules. Le président de la République encourage la majorité à se saisir de tous les débats fiscaux, sociaux, mais aussi ce quon appelle "régaliens" : limmigration, la sécurité, la laïcité. Et il nous dit, débattez, saisissez-vous de ces sujets qui intéressent les Français. On la vu lors de son émission télévisée.
Vous voulez dire que cest lui qui est à lorigine de cette initiative ?
Bien sûr ! Bien sûr !
Est-ce de la tactique électorale liée à la montée possible du Front national ou aux changements qui sont en train de se produire dans les pays arabes et à limmigration ?
Quand un politique répond aux préoccupations de nos concitoyens, ce nest pas la peine dessayer de distinguer en permanence qui relève du fond, des préoccupations électorales. Elles sont liées. Quand le peuple sexprime, quand le peuple sintéresse... lors de son interview télévisée la semaine dernière, on a bien vu que ces questions - sécurité, immigration, laïcité - passionnaient les téléspectateurs dune part, et dautre part, les Français, léchantillon de Français qui étaient sur le plateau.
Il a reconnu léchec dun multiculturalisme, cest-à-dire avec des communautés qui vivent côte à côte, qui signorent et parfois se détestent. Et il a précisé : « nos compatriotes musulmans doivent pouvoir pratiquer leur foi, mais il ne peut sagir que dun islam de France et pas un islam en France ». Est-ce quil y a un risque de débordement ou de dérive aujourdhui ?
Dabord, il faut dire très clairement quon peut être musulman en France, que lislam est la seconde religion de France, et que, nous, républicains laïcs nous devons tout faire pour faciliter lexercice du culte de ceux qui le souhaitent. En même temps, un islam de France, cela veut dire un islam qui respecte scrupuleusement les valeurs de la République, dont légalité hommes-femmes, dont la laïcité ; cela veut dire que la religion appartient à la sphère privée. Concrètement, cela veut dire, selon moi, que lon ne peut pas, quon ne doit pas prier dans les rues, et quen même temps une République fidèle à ses valeurs...
Alors, comment on fait ?
...doit faciliter lexercice du culte. Puisque il ny a pas assez de mosquées en France pour prier, nous devons, à la fois, être intransigeants, pas de prière dans les rues, et en même temps, être fidèles à nos valeurs, ceux qui croient doivent avoir le droit de croire et de pratiquer.
Mais comment peuvent-ils pratiquer, y compris dans des mosquées, quand on sait quon ne peut pas financer, ou que lEtat ne peut pas financer des mosquées ?
Chacun a sa thèse. La mienne, cest quil ne faut pas toucher à la loi de 1905 qui est une loi sacrée, si je puis dire, et en même temps, il existe des moyens, des fondations quon peut encourager pour aller vers cet objectif.
Les 5 à 6.000 migrants tunisiens arrivés sur lîle de Lampedusa, en route vers lEurope, relancent effectivement la question de limmigration. Pour B. Hortefeux, "un étranger en situation irrégulière doit être reconduit dans son pays dorigine". Vous êtes daccord avec cette fermeté ?
Ce nest pas seulement pour B. Hortefeux, qui a raison, bien évidemment, mais pour lensemble de lUnion européenne, cest le pacte qui nous lie. Il faut dire dabord aux Tunisiens, « ny allez pas, ça nest pas lEldorado, dabord vous risquez votre vie en traversant la Méditerranée ». Chaque année des milliers dentre eux sombrent, des milliers de Méditerranéens sombrent dans la Méditerranée. Deuxièmement, lEurope a ses règles, si vous nentrez pas pour le travail, pour raison humanitaire ou parce que lasile vous est accordé, vous allez être reconduits dans votre pays, donc il faut dabord prévenir. Deuxièmement, il faut accompagner ces pays, la Tunisie notamment, sur le chemin de la démocratie et de la prospérité économique, doù laide économique que lUnion européenne entend leur apporter.
Et que ce soit une aide substantielle.
Absolument !
Dautant plus que la question peut se poser avec les Egyptiens, les Yéménites, les Algériens et les Libyens, puisquil y a en ce moment des émeutes en Libye. Vous êtes ministre de lIndustrie, on entendait tout à lheure que les bénéfices dEDF étaient en baisse de 74 %. Est-ce que cest léchec du "tout nucléaire" ou un affaiblissement profond et grave dEDF ?
Pour les bénéfices, je lapprends à linstant, donc difficile de commenter, si ce nest que jimagine que cela veut dire que EDF inclut des provisions quelle avait faites. Sur le fond, EDF est une très belle entreprise qui a un potentiel considérable. Cest le premier producteur délectricité mondial. Quant au nucléaire, quil ne faut pas sacraliser, nous sommes aussi favorables au développement des énergies nouvelles, mais le nucléaire va connaître un formidable développement à linternational. Depuis que je suis ministre de lIndustrie, il ny a pas une semaine sans quun ministre étranger vienne me voir pour parler de son programme de développement nucléaire. Y a-t-il dautres sources dénergie. Je vous lai dit à linstant, oui, je confirme.
Alors, N. Kosciusko-Morizet a affirmé hier, et elle va le répéter sans doute aujourdhui, que "la France nexploitera pas le gaz et le pétrole de schiste". Est-ce quil faut linterdire et est-ce vous êtes daccord avec cette thèse-là, vous ?
Non, ça nest pas ce que dit exactement N. Kosciusko-Morizet. Ce que nous voulons, nous avons "diligenté", comme on dit, demandé aux services une étude pour, dabord, apprécier ce quest le sous-sol français, et seule lexploration le moment venu pourra le dire : est-ce que nous avons ce potentiel quont les Etats-Unis ou dautres pays de gaz de schiste ? Deuxièmement, est-ce quil existe des techniques qui permettent de lexploiter éventuellement proprement, conformément à nos valeurs et au respect de lenvironnement qui doit être notre préoccupation ? Et nous attendons des réponses à ces deux questions : y a-t-il un potentiel en France ? Nul ne le sait pour linstant. Peut-on lexploiter proprement ? Nul ne le sait non plus.
Mais est-ce quon continue à explorer ?
Bien sûr quon continue à explorer.
Et sil y a des résultats, on exploite ?
A ce moment-là, il y a aura une décision, qui, jimagine, sera interministérielle et arbitrée par le Premier ministre. Mais en tout cas, je veux dire que la France na pas fermée la porte au gaz de schiste. Nous sommes en train de travailler pour vérifier ce quil en est.
Donc, pour les uns, cest un trésor énergétique quil y a en France dans les ressources significatives, et pour les autres, cest une catastrophe écologique. Vous êtes à quel endroit ?
Je voudrais revenir dans le cercle de la raison, poser la question, le potentiel. Et deuxièmement, éventuellement, lexploitation si on a la preuve quelle peut...
Mais est-ce quil faut réviser le Code minier en France ?
Non, jai vu ces dernières heures que certains le demandaient. Ma thèse est que non. Jai présenté une ordonnance avec une codification du nouveau Code minier récemment, en janvier, au Conseil des ministres. Il y aura un projet de loi de ratification devant le Conseil des ministres. Je ne vois aucune raison, personnellement, de modifier le Code minier français.
M. Alliot-Marie est à nouveau en difficulté. Ses parents ont acheté en Tunisie une société immobilière qui appartenait à A. Miled, personnage controversé sur place. Nest-ce quune affaire privée ? Est-ce une attaque de trop ? Est-ce que vous la soutenez ?
Cest une affaire privée, mais moi je vais vous dire, à titre personnel, je suis lassé de commenter les vacances de M. Alliot-Marie en Tunisie. Cela va faire bientôt...
Vous voulez dire quelle en a fait trop ?
Non, cela veut dire... Même le président de la République a été amené à dire ce quil en pensait. Il a dit très clairement : « si nous avions été amenés, M. Alliot-Marie et moi-même, à en parler ensemble, je lui aurais probablement suggéré de ne pas le faire, de ne pas y aller ». Les choses sont dites ! La messe, si je puis dire, la messe laïque, est dite de ce point de vue-là. On ne va pas épiloguer toutes les semaines sur quelque chose qui relève effectivement, surtout pour ses parents, de laffaire privée.
Vous la soutenez ce matin ?
Mais la question nest pas soutenir ou pas, elle a reconnu elle-même que si cétait à refaire elle ne le referait pas. Simplement, je suis surpris quelle en soit à rendre des comptes sur des agissements de ses parents. Il me semble que lémancipation des enfants quand son père et sa mère ont 92 ans...
Vous la retrouverez tout à lheure au Conseil des ministres. A lUMP, tout le monde, sauf C. Estrosi, de Jacob, Copé à B. Hortefeux, en passant par B. Accoyer, C. Lagarde, tout le monde sen prend à D. Strauss-Kahn. Est-ce que vous êtes devenus tous des agents électoraux de D. Strauss-Kahn ?
Non ! Maintenant, il arrive quon réponde à des questions de journalistes. Sur le fond, le président de la République est clair, il nous demande de ne pas nous préoccuper de futurs potentiels adversaires concurrents électoraux. Il nous demande de nous concentrer sur notre tâche, et personnellement je ne dirais pas un mot sur D. Strauss-Kahn.
Mais est-ce quil fait peur à vos amis ?
Non, il ne fait pas peur, mais vous savez comme tous les bons sportifs quil faut se préoccuper de son système de jeu, de sa tactique, de son organisation de jeu, et puis prendre les concurrents, les adversaires sportifs tels quils viennent, prendre un match après lautre, comme disent les grands théoriciens du sport.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 1er mars 2011
J.-P. Elkabbach.- Devant les élus de la majorité, le président de la République est en train de relancer ou de ressortir le débat sur la laïcité dans la République. Où est lurgence ?
Lurgence cest de répondre aux questions que se posent les Français. Hier matin, le Président...
Il ne se les pose pas ?
Si, bien sûr !
Vous vous les posez tout seul en ce moment ?
Non, non, il se les pose. Les questions de lintégration, la bonne intégration en France de lIslam, et du respect de la laïcité se posent. Bien évidemment, ce ne sont pas les seules. Le président de la République encourage la majorité à se saisir de tous les débats fiscaux, sociaux, mais aussi ce quon appelle "régaliens" : limmigration, la sécurité, la laïcité. Et il nous dit, débattez, saisissez-vous de ces sujets qui intéressent les Français. On la vu lors de son émission télévisée.
Vous voulez dire que cest lui qui est à lorigine de cette initiative ?
Bien sûr ! Bien sûr !
Est-ce de la tactique électorale liée à la montée possible du Front national ou aux changements qui sont en train de se produire dans les pays arabes et à limmigration ?
Quand un politique répond aux préoccupations de nos concitoyens, ce nest pas la peine dessayer de distinguer en permanence qui relève du fond, des préoccupations électorales. Elles sont liées. Quand le peuple sexprime, quand le peuple sintéresse... lors de son interview télévisée la semaine dernière, on a bien vu que ces questions - sécurité, immigration, laïcité - passionnaient les téléspectateurs dune part, et dautre part, les Français, léchantillon de Français qui étaient sur le plateau.
Il a reconnu léchec dun multiculturalisme, cest-à-dire avec des communautés qui vivent côte à côte, qui signorent et parfois se détestent. Et il a précisé : « nos compatriotes musulmans doivent pouvoir pratiquer leur foi, mais il ne peut sagir que dun islam de France et pas un islam en France ». Est-ce quil y a un risque de débordement ou de dérive aujourdhui ?
Dabord, il faut dire très clairement quon peut être musulman en France, que lislam est la seconde religion de France, et que, nous, républicains laïcs nous devons tout faire pour faciliter lexercice du culte de ceux qui le souhaitent. En même temps, un islam de France, cela veut dire un islam qui respecte scrupuleusement les valeurs de la République, dont légalité hommes-femmes, dont la laïcité ; cela veut dire que la religion appartient à la sphère privée. Concrètement, cela veut dire, selon moi, que lon ne peut pas, quon ne doit pas prier dans les rues, et quen même temps une République fidèle à ses valeurs...
Alors, comment on fait ?
...doit faciliter lexercice du culte. Puisque il ny a pas assez de mosquées en France pour prier, nous devons, à la fois, être intransigeants, pas de prière dans les rues, et en même temps, être fidèles à nos valeurs, ceux qui croient doivent avoir le droit de croire et de pratiquer.
Mais comment peuvent-ils pratiquer, y compris dans des mosquées, quand on sait quon ne peut pas financer, ou que lEtat ne peut pas financer des mosquées ?
Chacun a sa thèse. La mienne, cest quil ne faut pas toucher à la loi de 1905 qui est une loi sacrée, si je puis dire, et en même temps, il existe des moyens, des fondations quon peut encourager pour aller vers cet objectif.
Les 5 à 6.000 migrants tunisiens arrivés sur lîle de Lampedusa, en route vers lEurope, relancent effectivement la question de limmigration. Pour B. Hortefeux, "un étranger en situation irrégulière doit être reconduit dans son pays dorigine". Vous êtes daccord avec cette fermeté ?
Ce nest pas seulement pour B. Hortefeux, qui a raison, bien évidemment, mais pour lensemble de lUnion européenne, cest le pacte qui nous lie. Il faut dire dabord aux Tunisiens, « ny allez pas, ça nest pas lEldorado, dabord vous risquez votre vie en traversant la Méditerranée ». Chaque année des milliers dentre eux sombrent, des milliers de Méditerranéens sombrent dans la Méditerranée. Deuxièmement, lEurope a ses règles, si vous nentrez pas pour le travail, pour raison humanitaire ou parce que lasile vous est accordé, vous allez être reconduits dans votre pays, donc il faut dabord prévenir. Deuxièmement, il faut accompagner ces pays, la Tunisie notamment, sur le chemin de la démocratie et de la prospérité économique, doù laide économique que lUnion européenne entend leur apporter.
Et que ce soit une aide substantielle.
Absolument !
Dautant plus que la question peut se poser avec les Egyptiens, les Yéménites, les Algériens et les Libyens, puisquil y a en ce moment des émeutes en Libye. Vous êtes ministre de lIndustrie, on entendait tout à lheure que les bénéfices dEDF étaient en baisse de 74 %. Est-ce que cest léchec du "tout nucléaire" ou un affaiblissement profond et grave dEDF ?
Pour les bénéfices, je lapprends à linstant, donc difficile de commenter, si ce nest que jimagine que cela veut dire que EDF inclut des provisions quelle avait faites. Sur le fond, EDF est une très belle entreprise qui a un potentiel considérable. Cest le premier producteur délectricité mondial. Quant au nucléaire, quil ne faut pas sacraliser, nous sommes aussi favorables au développement des énergies nouvelles, mais le nucléaire va connaître un formidable développement à linternational. Depuis que je suis ministre de lIndustrie, il ny a pas une semaine sans quun ministre étranger vienne me voir pour parler de son programme de développement nucléaire. Y a-t-il dautres sources dénergie. Je vous lai dit à linstant, oui, je confirme.
Alors, N. Kosciusko-Morizet a affirmé hier, et elle va le répéter sans doute aujourdhui, que "la France nexploitera pas le gaz et le pétrole de schiste". Est-ce quil faut linterdire et est-ce vous êtes daccord avec cette thèse-là, vous ?
Non, ça nest pas ce que dit exactement N. Kosciusko-Morizet. Ce que nous voulons, nous avons "diligenté", comme on dit, demandé aux services une étude pour, dabord, apprécier ce quest le sous-sol français, et seule lexploration le moment venu pourra le dire : est-ce que nous avons ce potentiel quont les Etats-Unis ou dautres pays de gaz de schiste ? Deuxièmement, est-ce quil existe des techniques qui permettent de lexploiter éventuellement proprement, conformément à nos valeurs et au respect de lenvironnement qui doit être notre préoccupation ? Et nous attendons des réponses à ces deux questions : y a-t-il un potentiel en France ? Nul ne le sait pour linstant. Peut-on lexploiter proprement ? Nul ne le sait non plus.
Mais est-ce quon continue à explorer ?
Bien sûr quon continue à explorer.
Et sil y a des résultats, on exploite ?
A ce moment-là, il y a aura une décision, qui, jimagine, sera interministérielle et arbitrée par le Premier ministre. Mais en tout cas, je veux dire que la France na pas fermée la porte au gaz de schiste. Nous sommes en train de travailler pour vérifier ce quil en est.
Donc, pour les uns, cest un trésor énergétique quil y a en France dans les ressources significatives, et pour les autres, cest une catastrophe écologique. Vous êtes à quel endroit ?
Je voudrais revenir dans le cercle de la raison, poser la question, le potentiel. Et deuxièmement, éventuellement, lexploitation si on a la preuve quelle peut...
Mais est-ce quil faut réviser le Code minier en France ?
Non, jai vu ces dernières heures que certains le demandaient. Ma thèse est que non. Jai présenté une ordonnance avec une codification du nouveau Code minier récemment, en janvier, au Conseil des ministres. Il y aura un projet de loi de ratification devant le Conseil des ministres. Je ne vois aucune raison, personnellement, de modifier le Code minier français.
M. Alliot-Marie est à nouveau en difficulté. Ses parents ont acheté en Tunisie une société immobilière qui appartenait à A. Miled, personnage controversé sur place. Nest-ce quune affaire privée ? Est-ce une attaque de trop ? Est-ce que vous la soutenez ?
Cest une affaire privée, mais moi je vais vous dire, à titre personnel, je suis lassé de commenter les vacances de M. Alliot-Marie en Tunisie. Cela va faire bientôt...
Vous voulez dire quelle en a fait trop ?
Non, cela veut dire... Même le président de la République a été amené à dire ce quil en pensait. Il a dit très clairement : « si nous avions été amenés, M. Alliot-Marie et moi-même, à en parler ensemble, je lui aurais probablement suggéré de ne pas le faire, de ne pas y aller ». Les choses sont dites ! La messe, si je puis dire, la messe laïque, est dite de ce point de vue-là. On ne va pas épiloguer toutes les semaines sur quelque chose qui relève effectivement, surtout pour ses parents, de laffaire privée.
Vous la soutenez ce matin ?
Mais la question nest pas soutenir ou pas, elle a reconnu elle-même que si cétait à refaire elle ne le referait pas. Simplement, je suis surpris quelle en soit à rendre des comptes sur des agissements de ses parents. Il me semble que lémancipation des enfants quand son père et sa mère ont 92 ans...
Vous la retrouverez tout à lheure au Conseil des ministres. A lUMP, tout le monde, sauf C. Estrosi, de Jacob, Copé à B. Hortefeux, en passant par B. Accoyer, C. Lagarde, tout le monde sen prend à D. Strauss-Kahn. Est-ce que vous êtes devenus tous des agents électoraux de D. Strauss-Kahn ?
Non ! Maintenant, il arrive quon réponde à des questions de journalistes. Sur le fond, le président de la République est clair, il nous demande de ne pas nous préoccuper de futurs potentiels adversaires concurrents électoraux. Il nous demande de nous concentrer sur notre tâche, et personnellement je ne dirais pas un mot sur D. Strauss-Kahn.
Mais est-ce quil fait peur à vos amis ?
Non, il ne fait pas peur, mais vous savez comme tous les bons sportifs quil faut se préoccuper de son système de jeu, de sa tactique, de son organisation de jeu, et puis prendre les concurrents, les adversaires sportifs tels quils viennent, prendre un match après lautre, comme disent les grands théoriciens du sport.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 1er mars 2011
J.-P. Elkabbach.- Devant les élus de la majorité, le président de la République est en train de relancer ou de ressortir le débat sur la laïcité dans la République. Où est lurgence ?
Lurgence cest de répondre aux questions que se posent les Français. Hier matin, le Président...
Il ne se les pose pas ?
Si, bien sûr !
Vous vous les posez tout seul en ce moment ?
Non, non, il se les pose. Les questions de lintégration, la bonne intégration en France de lIslam, et du respect de la laïcité se posent. Bien évidemment, ce ne sont pas les seules. Le président de la République encourage la majorité à se saisir de tous les débats fiscaux, sociaux, mais aussi ce quon appelle "régaliens" : limmigration, la sécurité, la laïcité. Et il nous dit, débattez, saisissez-vous de ces sujets qui intéressent les Français. On la vu lors de son émission télévisée.
Vous voulez dire que cest lui qui est à lorigine de cette initiative ?
Bien sûr ! Bien sûr !
Est-ce de la tactique électorale liée à la montée possible du Front national ou aux changements qui sont en train de se produire dans les pays arabes et à limmigration ?
Quand un politique répond aux préoccupations de nos concitoyens, ce nest pas la peine dessayer de distinguer en permanence qui relève du fond, des préoccupations électorales. Elles sont liées. Quand le peuple sexprime, quand le peuple sintéresse... lors de son interview télévisée la semaine dernière, on a bien vu que ces questions - sécurité, immigration, laïcité - passionnaient les téléspectateurs dune part, et dautre part, les Français, léchantillon de Français qui étaient sur le plateau.
Il a reconnu léchec dun multiculturalisme, cest-à-dire avec des communautés qui vivent côte à côte, qui signorent et parfois se détestent. Et il a précisé : « nos compatriotes musulmans doivent pouvoir pratiquer leur foi, mais il ne peut sagir que dun islam de France et pas un islam en France ». Est-ce quil y a un risque de débordement ou de dérive aujourdhui ?
Dabord, il faut dire très clairement quon peut être musulman en France, que lislam est la seconde religion de France, et que, nous, républicains laïcs nous devons tout faire pour faciliter lexercice du culte de ceux qui le souhaitent. En même temps, un islam de France, cela veut dire un islam qui respecte scrupuleusement les valeurs de la République, dont légalité hommes-femmes, dont la laïcité ; cela veut dire que la religion appartient à la sphère privée. Concrètement, cela veut dire, selon moi, que lon ne peut pas, quon ne doit pas prier dans les rues, et quen même temps une République fidèle à ses valeurs...
Alors, comment on fait ?
...doit faciliter lexercice du culte. Puisque il ny a pas assez de mosquées en France pour prier, nous devons, à la fois, être intransigeants, pas de prière dans les rues, et en même temps, être fidèles à nos valeurs, ceux qui croient doivent avoir le droit de croire et de pratiquer.
Mais comment peuvent-ils pratiquer, y compris dans des mosquées, quand on sait quon ne peut pas financer, ou que lEtat ne peut pas financer des mosquées ?
Chacun a sa thèse. La mienne, cest quil ne faut pas toucher à la loi de 1905 qui est une loi sacrée, si je puis dire, et en même temps, il existe des moyens, des fondations quon peut encourager pour aller vers cet objectif.
Les 5 à 6.000 migrants tunisiens arrivés sur lîle de Lampedusa, en route vers lEurope, relancent effectivement la question de limmigration. Pour B. Hortefeux, "un étranger en situation irrégulière doit être reconduit dans son pays dorigine". Vous êtes daccord avec cette fermeté ?
Ce nest pas seulement pour B. Hortefeux, qui a raison, bien évidemment, mais pour lensemble de lUnion européenne, cest le pacte qui nous lie. Il faut dire dabord aux Tunisiens, « ny allez pas, ça nest pas lEldorado, dabord vous risquez votre vie en traversant la Méditerranée ». Chaque année des milliers dentre eux sombrent, des milliers de Méditerranéens sombrent dans la Méditerranée. Deuxièmement, lEurope a ses règles, si vous nentrez pas pour le travail, pour raison humanitaire ou parce que lasile vous est accordé, vous allez être reconduits dans votre pays, donc il faut dabord prévenir. Deuxièmement, il faut accompagner ces pays, la Tunisie notamment, sur le chemin de la démocratie et de la prospérité économique, doù laide économique que lUnion européenne entend leur apporter.
Et que ce soit une aide substantielle.
Absolument !
Dautant plus que la question peut se poser avec les Egyptiens, les Yéménites, les Algériens et les Libyens, puisquil y a en ce moment des émeutes en Libye. Vous êtes ministre de lIndustrie, on entendait tout à lheure que les bénéfices dEDF étaient en baisse de 74 %. Est-ce que cest léchec du "tout nucléaire" ou un affaiblissement profond et grave dEDF ?
Pour les bénéfices, je lapprends à linstant, donc difficile de commenter, si ce nest que jimagine que cela veut dire que EDF inclut des provisions quelle avait faites. Sur le fond, EDF est une très belle entreprise qui a un potentiel considérable. Cest le premier producteur délectricité mondial. Quant au nucléaire, quil ne faut pas sacraliser, nous sommes aussi favorables au développement des énergies nouvelles, mais le nucléaire va connaître un formidable développement à linternational. Depuis que je suis ministre de lIndustrie, il ny a pas une semaine sans quun ministre étranger vienne me voir pour parler de son programme de développement nucléaire. Y a-t-il dautres sources dénergie. Je vous lai dit à linstant, oui, je confirme.
Alors, N. Kosciusko-Morizet a affirmé hier, et elle va le répéter sans doute aujourdhui, que "la France nexploitera pas le gaz et le pétrole de schiste". Est-ce quil faut linterdire et est-ce vous êtes daccord avec cette thèse-là, vous ?
Non, ça nest pas ce que dit exactement N. Kosciusko-Morizet. Ce que nous voulons, nous avons "diligenté", comme on dit, demandé aux services une étude pour, dabord, apprécier ce quest le sous-sol français, et seule lexploration le moment venu pourra le dire : est-ce que nous avons ce potentiel quont les Etats-Unis ou dautres pays de gaz de schiste ? Deuxièmement, est-ce quil existe des techniques qui permettent de lexploiter éventuellement proprement, conformément à nos valeurs et au respect de lenvironnement qui doit être notre préoccupation ? Et nous attendons des réponses à ces deux questions : y a-t-il un potentiel en France ? Nul ne le sait pour linstant. Peut-on lexploiter proprement ? Nul ne le sait non plus.
Mais est-ce quon continue à explorer ?
Bien sûr quon continue à explorer.
Et sil y a des résultats, on exploite ?
A ce moment-là, il y a aura une décision, qui, jimagine, sera interministérielle et arbitrée par le Premier ministre. Mais en tout cas, je veux dire que la France na pas fermée la porte au gaz de schiste. Nous sommes en train de travailler pour vérifier ce quil en est.
Donc, pour les uns, cest un trésor énergétique quil y a en France dans les ressources significatives, et pour les autres, cest une catastrophe écologique. Vous êtes à quel endroit ?
Je voudrais revenir dans le cercle de la raison, poser la question, le potentiel. Et deuxièmement, éventuellement, lexploitation si on a la preuve quelle peut...
Mais est-ce quil faut réviser le Code minier en France ?
Non, jai vu ces dernières heures que certains le demandaient. Ma thèse est que non. Jai présenté une ordonnance avec une codification du nouveau Code minier récemment, en janvier, au Conseil des ministres. Il y aura un projet de loi de ratification devant le Conseil des ministres. Je ne vois aucune raison, personnellement, de modifier le Code minier français.
M. Alliot-Marie est à nouveau en difficulté. Ses parents ont acheté en Tunisie une société immobilière qui appartenait à A. Miled, personnage controversé sur place. Nest-ce quune affaire privée ? Est-ce une attaque de trop ? Est-ce que vous la soutenez ?
Cest une affaire privée, mais moi je vais vous dire, à titre personnel, je suis lassé de commenter les vacances de M. Alliot-Marie en Tunisie. Cela va faire bientôt...
Vous voulez dire quelle en a fait trop ?
Non, cela veut dire... Même le président de la République a été amené à dire ce quil en pensait. Il a dit très clairement : « si nous avions été amenés, M. Alliot-Marie et moi-même, à en parler ensemble, je lui aurais probablement suggéré de ne pas le faire, de ne pas y aller ». Les choses sont dites ! La messe, si je puis dire, la messe laïque, est dite de ce point de vue-là. On ne va pas épiloguer toutes les semaines sur quelque chose qui relève effectivement, surtout pour ses parents, de laffaire privée.
Vous la soutenez ce matin ?
Mais la question nest pas soutenir ou pas, elle a reconnu elle-même que si cétait à refaire elle ne le referait pas. Simplement, je suis surpris quelle en soit à rendre des comptes sur des agissements de ses parents. Il me semble que lémancipation des enfants quand son père et sa mère ont 92 ans...
Vous la retrouverez tout à lheure au Conseil des ministres. A lUMP, tout le monde, sauf C. Estrosi, de Jacob, Copé à B. Hortefeux, en passant par B. Accoyer, C. Lagarde, tout le monde sen prend à D. Strauss-Kahn. Est-ce que vous êtes devenus tous des agents électoraux de D. Strauss-Kahn ?
Non ! Maintenant, il arrive quon réponde à des questions de journalistes. Sur le fond, le président de la République est clair, il nous demande de ne pas nous préoccuper de futurs potentiels adversaires concurrents électoraux. Il nous demande de nous concentrer sur notre tâche, et personnellement je ne dirais pas un mot sur D. Strauss-Kahn.
Mais est-ce quil fait peur à vos amis ?
Non, il ne fait pas peur, mais vous savez comme tous les bons sportifs quil faut se préoccuper de son système de jeu, de sa tactique, de son organisation de jeu, et puis prendre les concurrents, les adversaires sportifs tels quils viennent, prendre un match après lautre, comme disent les grands théoriciens du sport.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 1er mars 2011
Lurgence cest de répondre aux questions que se posent les Français. Hier matin, le Président...
Il ne se les pose pas ?
Si, bien sûr !
Vous vous les posez tout seul en ce moment ?
Non, non, il se les pose. Les questions de lintégration, la bonne intégration en France de lIslam, et du respect de la laïcité se posent. Bien évidemment, ce ne sont pas les seules. Le président de la République encourage la majorité à se saisir de tous les débats fiscaux, sociaux, mais aussi ce quon appelle "régaliens" : limmigration, la sécurité, la laïcité. Et il nous dit, débattez, saisissez-vous de ces sujets qui intéressent les Français. On la vu lors de son émission télévisée.
Vous voulez dire que cest lui qui est à lorigine de cette initiative ?
Bien sûr ! Bien sûr !
Est-ce de la tactique électorale liée à la montée possible du Front national ou aux changements qui sont en train de se produire dans les pays arabes et à limmigration ?
Quand un politique répond aux préoccupations de nos concitoyens, ce nest pas la peine dessayer de distinguer en permanence qui relève du fond, des préoccupations électorales. Elles sont liées. Quand le peuple sexprime, quand le peuple sintéresse... lors de son interview télévisée la semaine dernière, on a bien vu que ces questions - sécurité, immigration, laïcité - passionnaient les téléspectateurs dune part, et dautre part, les Français, léchantillon de Français qui étaient sur le plateau.
Il a reconnu léchec dun multiculturalisme, cest-à-dire avec des communautés qui vivent côte à côte, qui signorent et parfois se détestent. Et il a précisé : « nos compatriotes musulmans doivent pouvoir pratiquer leur foi, mais il ne peut sagir que dun islam de France et pas un islam en France ». Est-ce quil y a un risque de débordement ou de dérive aujourdhui ?
Dabord, il faut dire très clairement quon peut être musulman en France, que lislam est la seconde religion de France, et que, nous, républicains laïcs nous devons tout faire pour faciliter lexercice du culte de ceux qui le souhaitent. En même temps, un islam de France, cela veut dire un islam qui respecte scrupuleusement les valeurs de la République, dont légalité hommes-femmes, dont la laïcité ; cela veut dire que la religion appartient à la sphère privée. Concrètement, cela veut dire, selon moi, que lon ne peut pas, quon ne doit pas prier dans les rues, et quen même temps une République fidèle à ses valeurs...
Alors, comment on fait ?
...doit faciliter lexercice du culte. Puisque il ny a pas assez de mosquées en France pour prier, nous devons, à la fois, être intransigeants, pas de prière dans les rues, et en même temps, être fidèles à nos valeurs, ceux qui croient doivent avoir le droit de croire et de pratiquer.
Mais comment peuvent-ils pratiquer, y compris dans des mosquées, quand on sait quon ne peut pas financer, ou que lEtat ne peut pas financer des mosquées ?
Chacun a sa thèse. La mienne, cest quil ne faut pas toucher à la loi de 1905 qui est une loi sacrée, si je puis dire, et en même temps, il existe des moyens, des fondations quon peut encourager pour aller vers cet objectif.
Les 5 à 6.000 migrants tunisiens arrivés sur lîle de Lampedusa, en route vers lEurope, relancent effectivement la question de limmigration. Pour B. Hortefeux, "un étranger en situation irrégulière doit être reconduit dans son pays dorigine". Vous êtes daccord avec cette fermeté ?
Ce nest pas seulement pour B. Hortefeux, qui a raison, bien évidemment, mais pour lensemble de lUnion européenne, cest le pacte qui nous lie. Il faut dire dabord aux Tunisiens, « ny allez pas, ça nest pas lEldorado, dabord vous risquez votre vie en traversant la Méditerranée ». Chaque année des milliers dentre eux sombrent, des milliers de Méditerranéens sombrent dans la Méditerranée. Deuxièmement, lEurope a ses règles, si vous nentrez pas pour le travail, pour raison humanitaire ou parce que lasile vous est accordé, vous allez être reconduits dans votre pays, donc il faut dabord prévenir. Deuxièmement, il faut accompagner ces pays, la Tunisie notamment, sur le chemin de la démocratie et de la prospérité économique, doù laide économique que lUnion européenne entend leur apporter.
Et que ce soit une aide substantielle.
Absolument !
Dautant plus que la question peut se poser avec les Egyptiens, les Yéménites, les Algériens et les Libyens, puisquil y a en ce moment des émeutes en Libye. Vous êtes ministre de lIndustrie, on entendait tout à lheure que les bénéfices dEDF étaient en baisse de 74 %. Est-ce que cest léchec du "tout nucléaire" ou un affaiblissement profond et grave dEDF ?
Pour les bénéfices, je lapprends à linstant, donc difficile de commenter, si ce nest que jimagine que cela veut dire que EDF inclut des provisions quelle avait faites. Sur le fond, EDF est une très belle entreprise qui a un potentiel considérable. Cest le premier producteur délectricité mondial. Quant au nucléaire, quil ne faut pas sacraliser, nous sommes aussi favorables au développement des énergies nouvelles, mais le nucléaire va connaître un formidable développement à linternational. Depuis que je suis ministre de lIndustrie, il ny a pas une semaine sans quun ministre étranger vienne me voir pour parler de son programme de développement nucléaire. Y a-t-il dautres sources dénergie. Je vous lai dit à linstant, oui, je confirme.
Alors, N. Kosciusko-Morizet a affirmé hier, et elle va le répéter sans doute aujourdhui, que "la France nexploitera pas le gaz et le pétrole de schiste". Est-ce quil faut linterdire et est-ce vous êtes daccord avec cette thèse-là, vous ?
Non, ça nest pas ce que dit exactement N. Kosciusko-Morizet. Ce que nous voulons, nous avons "diligenté", comme on dit, demandé aux services une étude pour, dabord, apprécier ce quest le sous-sol français, et seule lexploration le moment venu pourra le dire : est-ce que nous avons ce potentiel quont les Etats-Unis ou dautres pays de gaz de schiste ? Deuxièmement, est-ce quil existe des techniques qui permettent de lexploiter éventuellement proprement, conformément à nos valeurs et au respect de lenvironnement qui doit être notre préoccupation ? Et nous attendons des réponses à ces deux questions : y a-t-il un potentiel en France ? Nul ne le sait pour linstant. Peut-on lexploiter proprement ? Nul ne le sait non plus.
Mais est-ce quon continue à explorer ?
Bien sûr quon continue à explorer.
Et sil y a des résultats, on exploite ?
A ce moment-là, il y a aura une décision, qui, jimagine, sera interministérielle et arbitrée par le Premier ministre. Mais en tout cas, je veux dire que la France na pas fermée la porte au gaz de schiste. Nous sommes en train de travailler pour vérifier ce quil en est.
Donc, pour les uns, cest un trésor énergétique quil y a en France dans les ressources significatives, et pour les autres, cest une catastrophe écologique. Vous êtes à quel endroit ?
Je voudrais revenir dans le cercle de la raison, poser la question, le potentiel. Et deuxièmement, éventuellement, lexploitation si on a la preuve quelle peut...
Mais est-ce quil faut réviser le Code minier en France ?
Non, jai vu ces dernières heures que certains le demandaient. Ma thèse est que non. Jai présenté une ordonnance avec une codification du nouveau Code minier récemment, en janvier, au Conseil des ministres. Il y aura un projet de loi de ratification devant le Conseil des ministres. Je ne vois aucune raison, personnellement, de modifier le Code minier français.
M. Alliot-Marie est à nouveau en difficulté. Ses parents ont acheté en Tunisie une société immobilière qui appartenait à A. Miled, personnage controversé sur place. Nest-ce quune affaire privée ? Est-ce une attaque de trop ? Est-ce que vous la soutenez ?
Cest une affaire privée, mais moi je vais vous dire, à titre personnel, je suis lassé de commenter les vacances de M. Alliot-Marie en Tunisie. Cela va faire bientôt...
Vous voulez dire quelle en a fait trop ?
Non, cela veut dire... Même le président de la République a été amené à dire ce quil en pensait. Il a dit très clairement : « si nous avions été amenés, M. Alliot-Marie et moi-même, à en parler ensemble, je lui aurais probablement suggéré de ne pas le faire, de ne pas y aller ». Les choses sont dites ! La messe, si je puis dire, la messe laïque, est dite de ce point de vue-là. On ne va pas épiloguer toutes les semaines sur quelque chose qui relève effectivement, surtout pour ses parents, de laffaire privée.
Vous la soutenez ce matin ?
Mais la question nest pas soutenir ou pas, elle a reconnu elle-même que si cétait à refaire elle ne le referait pas. Simplement, je suis surpris quelle en soit à rendre des comptes sur des agissements de ses parents. Il me semble que lémancipation des enfants quand son père et sa mère ont 92 ans...
Vous la retrouverez tout à lheure au Conseil des ministres. A lUMP, tout le monde, sauf C. Estrosi, de Jacob, Copé à B. Hortefeux, en passant par B. Accoyer, C. Lagarde, tout le monde sen prend à D. Strauss-Kahn. Est-ce que vous êtes devenus tous des agents électoraux de D. Strauss-Kahn ?
Non ! Maintenant, il arrive quon réponde à des questions de journalistes. Sur le fond, le président de la République est clair, il nous demande de ne pas nous préoccuper de futurs potentiels adversaires concurrents électoraux. Il nous demande de nous concentrer sur notre tâche, et personnellement je ne dirais pas un mot sur D. Strauss-Kahn.
Mais est-ce quil fait peur à vos amis ?
Non, il ne fait pas peur, mais vous savez comme tous les bons sportifs quil faut se préoccuper de son système de jeu, de sa tactique, de son organisation de jeu, et puis prendre les concurrents, les adversaires sportifs tels quils viennent, prendre un match après lautre, comme disent les grands théoriciens du sport.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 1er mars 2011
J.-P. Elkabbach.- Devant les élus de la majorité, le président de la République est en train de relancer ou de ressortir le débat sur la laïcité dans la République. Où est lurgence ?
Lurgence cest de répondre aux questions que se posent les Français. Hier matin, le Président...
Il ne se les pose pas ?
Si, bien sûr !
Vous vous les posez tout seul en ce moment ?
Non, non, il se les pose. Les questions de lintégration, la bonne intégration en France de lIslam, et du respect de la laïcité se posent. Bien évidemment, ce ne sont pas les seules. Le président de la République encourage la majorité à se saisir de tous les débats fiscaux, sociaux, mais aussi ce quon appelle "régaliens" : limmigration, la sécurité, la laïcité. Et il nous dit, débattez, saisissez-vous de ces sujets qui intéressent les Français. On la vu lors de son émission télévisée.
Vous voulez dire que cest lui qui est à lorigine de cette initiative ?
Bien sûr ! Bien sûr !
Est-ce de la tactique électorale liée à la montée possible du Front national ou aux changements qui sont en train de se produire dans les pays arabes et à limmigration ?
Quand un politique répond aux préoccupations de nos concitoyens, ce nest pas la peine dessayer de distinguer en permanence qui relève du fond, des préoccupations électorales. Elles sont liées. Quand le peuple sexprime, quand le peuple sintéresse... lors de son interview télévisée la semaine dernière, on a bien vu que ces questions - sécurité, immigration, laïcité - passionnaient les téléspectateurs dune part, et dautre part, les Français, léchantillon de Français qui étaient sur le plateau.
Il a reconnu léchec dun multiculturalisme, cest-à-dire avec des communautés qui vivent côte à côte, qui signorent et parfois se détestent. Et il a précisé : « nos compatriotes musulmans doivent pouvoir pratiquer leur foi, mais il ne peut sagir que dun islam de France et pas un islam en France ». Est-ce quil y a un risque de débordement ou de dérive aujourdhui ?
Dabord, il faut dire très clairement quon peut être musulman en France, que lislam est la seconde religion de France, et que, nous, républicains laïcs nous devons tout faire pour faciliter lexercice du culte de ceux qui le souhaitent. En même temps, un islam de France, cela veut dire un islam qui respecte scrupuleusement les valeurs de la République, dont légalité hommes-femmes, dont la laïcité ; cela veut dire que la religion appartient à la sphère privée. Concrètement, cela veut dire, selon moi, que lon ne peut pas, quon ne doit pas prier dans les rues, et quen même temps une République fidèle à ses valeurs...
Alors, comment on fait ?
...doit faciliter lexercice du culte. Puisque il ny a pas assez de mosquées en France pour prier, nous devons, à la fois, être intransigeants, pas de prière dans les rues, et en même temps, être fidèles à nos valeurs, ceux qui croient doivent avoir le droit de croire et de pratiquer.
Mais comment peuvent-ils pratiquer, y compris dans des mosquées, quand on sait quon ne peut pas financer, ou que lEtat ne peut pas financer des mosquées ?
Chacun a sa thèse. La mienne, cest quil ne faut pas toucher à la loi de 1905 qui est une loi sacrée, si je puis dire, et en même temps, il existe des moyens, des fondations quon peut encourager pour aller vers cet objectif.
Les 5 à 6.000 migrants tunisiens arrivés sur lîle de Lampedusa, en route vers lEurope, relancent effectivement la question de limmigration. Pour B. Hortefeux, "un étranger en situation irrégulière doit être reconduit dans son pays dorigine". Vous êtes daccord avec cette fermeté ?
Ce nest pas seulement pour B. Hortefeux, qui a raison, bien évidemment, mais pour lensemble de lUnion européenne, cest le pacte qui nous lie. Il faut dire dabord aux Tunisiens, « ny allez pas, ça nest pas lEldorado, dabord vous risquez votre vie en traversant la Méditerranée ». Chaque année des milliers dentre eux sombrent, des milliers de Méditerranéens sombrent dans la Méditerranée. Deuxièmement, lEurope a ses règles, si vous nentrez pas pour le travail, pour raison humanitaire ou parce que lasile vous est accordé, vous allez être reconduits dans votre pays, donc il faut dabord prévenir. Deuxièmement, il faut accompagner ces pays, la Tunisie notamment, sur le chemin de la démocratie et de la prospérité économique, doù laide économique que lUnion européenne entend leur apporter.
Et que ce soit une aide substantielle.
Absolument !
Dautant plus que la question peut se poser avec les Egyptiens, les Yéménites, les Algériens et les Libyens, puisquil y a en ce moment des émeutes en Libye. Vous êtes ministre de lIndustrie, on entendait tout à lheure que les bénéfices dEDF étaient en baisse de 74 %. Est-ce que cest léchec du "tout nucléaire" ou un affaiblissement profond et grave dEDF ?
Pour les bénéfices, je lapprends à linstant, donc difficile de commenter, si ce nest que jimagine que cela veut dire que EDF inclut des provisions quelle avait faites. Sur le fond, EDF est une très belle entreprise qui a un potentiel considérable. Cest le premier producteur délectricité mondial. Quant au nucléaire, quil ne faut pas sacraliser, nous sommes aussi favorables au développement des énergies nouvelles, mais le nucléaire va connaître un formidable développement à linternational. Depuis que je suis ministre de lIndustrie, il ny a pas une semaine sans quun ministre étranger vienne me voir pour parler de son programme de développement nucléaire. Y a-t-il dautres sources dénergie. Je vous lai dit à linstant, oui, je confirme.
Alors, N. Kosciusko-Morizet a affirmé hier, et elle va le répéter sans doute aujourdhui, que "la France nexploitera pas le gaz et le pétrole de schiste". Est-ce quil faut linterdire et est-ce vous êtes daccord avec cette thèse-là, vous ?
Non, ça nest pas ce que dit exactement N. Kosciusko-Morizet. Ce que nous voulons, nous avons "diligenté", comme on dit, demandé aux services une étude pour, dabord, apprécier ce quest le sous-sol français, et seule lexploration le moment venu pourra le dire : est-ce que nous avons ce potentiel quont les Etats-Unis ou dautres pays de gaz de schiste ? Deuxièmement, est-ce quil existe des techniques qui permettent de lexploiter éventuellement proprement, conformément à nos valeurs et au respect de lenvironnement qui doit être notre préoccupation ? Et nous attendons des réponses à ces deux questions : y a-t-il un potentiel en France ? Nul ne le sait pour linstant. Peut-on lexploiter proprement ? Nul ne le sait non plus.
Mais est-ce quon continue à explorer ?
Bien sûr quon continue à explorer.
Et sil y a des résultats, on exploite ?
A ce moment-là, il y a aura une décision, qui, jimagine, sera interministérielle et arbitrée par le Premier ministre. Mais en tout cas, je veux dire que la France na pas fermée la porte au gaz de schiste. Nous sommes en train de travailler pour vérifier ce quil en est.
Donc, pour les uns, cest un trésor énergétique quil y a en France dans les ressources significatives, et pour les autres, cest une catastrophe écologique. Vous êtes à quel endroit ?
Je voudrais revenir dans le cercle de la raison, poser la question, le potentiel. Et deuxièmement, éventuellement, lexploitation si on a la preuve quelle peut...
Mais est-ce quil faut réviser le Code minier en France ?
Non, jai vu ces dernières heures que certains le demandaient. Ma thèse est que non. Jai présenté une ordonnance avec une codification du nouveau Code minier récemment, en janvier, au Conseil des ministres. Il y aura un projet de loi de ratification devant le Conseil des ministres. Je ne vois aucune raison, personnellement, de modifier le Code minier français.
M. Alliot-Marie est à nouveau en difficulté. Ses parents ont acheté en Tunisie une société immobilière qui appartenait à A. Miled, personnage controversé sur place. Nest-ce quune affaire privée ? Est-ce une attaque de trop ? Est-ce que vous la soutenez ?
Cest une affaire privée, mais moi je vais vous dire, à titre personnel, je suis lassé de commenter les vacances de M. Alliot-Marie en Tunisie. Cela va faire bientôt...
Vous voulez dire quelle en a fait trop ?
Non, cela veut dire... Même le président de la République a été amené à dire ce quil en pensait. Il a dit très clairement : « si nous avions été amenés, M. Alliot-Marie et moi-même, à en parler ensemble, je lui aurais probablement suggéré de ne pas le faire, de ne pas y aller ». Les choses sont dites ! La messe, si je puis dire, la messe laïque, est dite de ce point de vue-là. On ne va pas épiloguer toutes les semaines sur quelque chose qui relève effectivement, surtout pour ses parents, de laffaire privée.
Vous la soutenez ce matin ?
Mais la question nest pas soutenir ou pas, elle a reconnu elle-même que si cétait à refaire elle ne le referait pas. Simplement, je suis surpris quelle en soit à rendre des comptes sur des agissements de ses parents. Il me semble que lémancipation des enfants quand son père et sa mère ont 92 ans...
Vous la retrouverez tout à lheure au Conseil des ministres. A lUMP, tout le monde, sauf C. Estrosi, de Jacob, Copé à B. Hortefeux, en passant par B. Accoyer, C. Lagarde, tout le monde sen prend à D. Strauss-Kahn. Est-ce que vous êtes devenus tous des agents électoraux de D. Strauss-Kahn ?
Non ! Maintenant, il arrive quon réponde à des questions de journalistes. Sur le fond, le président de la République est clair, il nous demande de ne pas nous préoccuper de futurs potentiels adversaires concurrents électoraux. Il nous demande de nous concentrer sur notre tâche, et personnellement je ne dirais pas un mot sur D. Strauss-Kahn.
Mais est-ce quil fait peur à vos amis ?
Non, il ne fait pas peur, mais vous savez comme tous les bons sportifs quil faut se préoccuper de son système de jeu, de sa tactique, de son organisation de jeu, et puis prendre les concurrents, les adversaires sportifs tels quils viennent, prendre un match après lautre, comme disent les grands théoriciens du sport.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 1er mars 2011
J.-P. Elkabbach.- Devant les élus de la majorité, le président de la République est en train de relancer ou de ressortir le débat sur la laïcité dans la République. Où est lurgence ?
Lurgence cest de répondre aux questions que se posent les Français. Hier matin, le Président...
Il ne se les pose pas ?
Si, bien sûr !
Vous vous les posez tout seul en ce moment ?
Non, non, il se les pose. Les questions de lintégration, la bonne intégration en France de lIslam, et du respect de la laïcité se posent. Bien évidemment, ce ne sont pas les seules. Le président de la République encourage la majorité à se saisir de tous les débats fiscaux, sociaux, mais aussi ce quon appelle "régaliens" : limmigration, la sécurité, la laïcité. Et il nous dit, débattez, saisissez-vous de ces sujets qui intéressent les Français. On la vu lors de son émission télévisée.
Vous voulez dire que cest lui qui est à lorigine de cette initiative ?
Bien sûr ! Bien sûr !
Est-ce de la tactique électorale liée à la montée possible du Front national ou aux changements qui sont en train de se produire dans les pays arabes et à limmigration ?
Quand un politique répond aux préoccupations de nos concitoyens, ce nest pas la peine dessayer de distinguer en permanence qui relève du fond, des préoccupations électorales. Elles sont liées. Quand le peuple sexprime, quand le peuple sintéresse... lors de son interview télévisée la semaine dernière, on a bien vu que ces questions - sécurité, immigration, laïcité - passionnaient les téléspectateurs dune part, et dautre part, les Français, léchantillon de Français qui étaient sur le plateau.
Il a reconnu léchec dun multiculturalisme, cest-à-dire avec des communautés qui vivent côte à côte, qui signorent et parfois se détestent. Et il a précisé : « nos compatriotes musulmans doivent pouvoir pratiquer leur foi, mais il ne peut sagir que dun islam de France et pas un islam en France ». Est-ce quil y a un risque de débordement ou de dérive aujourdhui ?
Dabord, il faut dire très clairement quon peut être musulman en France, que lislam est la seconde religion de France, et que, nous, républicains laïcs nous devons tout faire pour faciliter lexercice du culte de ceux qui le souhaitent. En même temps, un islam de France, cela veut dire un islam qui respecte scrupuleusement les valeurs de la République, dont légalité hommes-femmes, dont la laïcité ; cela veut dire que la religion appartient à la sphère privée. Concrètement, cela veut dire, selon moi, que lon ne peut pas, quon ne doit pas prier dans les rues, et quen même temps une République fidèle à ses valeurs...
Alors, comment on fait ?
...doit faciliter lexercice du culte. Puisque il ny a pas assez de mosquées en France pour prier, nous devons, à la fois, être intransigeants, pas de prière dans les rues, et en même temps, être fidèles à nos valeurs, ceux qui croient doivent avoir le droit de croire et de pratiquer.
Mais comment peuvent-ils pratiquer, y compris dans des mosquées, quand on sait quon ne peut pas financer, ou que lEtat ne peut pas financer des mosquées ?
Chacun a sa thèse. La mienne, cest quil ne faut pas toucher à la loi de 1905 qui est une loi sacrée, si je puis dire, et en même temps, il existe des moyens, des fondations quon peut encourager pour aller vers cet objectif.
Les 5 à 6.000 migrants tunisiens arrivés sur lîle de Lampedusa, en route vers lEurope, relancent effectivement la question de limmigration. Pour B. Hortefeux, "un étranger en situation irrégulière doit être reconduit dans son pays dorigine". Vous êtes daccord avec cette fermeté ?
Ce nest pas seulement pour B. Hortefeux, qui a raison, bien évidemment, mais pour lensemble de lUnion européenne, cest le pacte qui nous lie. Il faut dire dabord aux Tunisiens, « ny allez pas, ça nest pas lEldorado, dabord vous risquez votre vie en traversant la Méditerranée ». Chaque année des milliers dentre eux sombrent, des milliers de Méditerranéens sombrent dans la Méditerranée. Deuxièmement, lEurope a ses règles, si vous nentrez pas pour le travail, pour raison humanitaire ou parce que lasile vous est accordé, vous allez être reconduits dans votre pays, donc il faut dabord prévenir. Deuxièmement, il faut accompagner ces pays, la Tunisie notamment, sur le chemin de la démocratie et de la prospérité économique, doù laide économique que lUnion européenne entend leur apporter.
Et que ce soit une aide substantielle.
Absolument !
Dautant plus que la question peut se poser avec les Egyptiens, les Yéménites, les Algériens et les Libyens, puisquil y a en ce moment des émeutes en Libye. Vous êtes ministre de lIndustrie, on entendait tout à lheure que les bénéfices dEDF étaient en baisse de 74 %. Est-ce que cest léchec du "tout nucléaire" ou un affaiblissement profond et grave dEDF ?
Pour les bénéfices, je lapprends à linstant, donc difficile de commenter, si ce nest que jimagine que cela veut dire que EDF inclut des provisions quelle avait faites. Sur le fond, EDF est une très belle entreprise qui a un potentiel considérable. Cest le premier producteur délectricité mondial. Quant au nucléaire, quil ne faut pas sacraliser, nous sommes aussi favorables au développement des énergies nouvelles, mais le nucléaire va connaître un formidable développement à linternational. Depuis que je suis ministre de lIndustrie, il ny a pas une semaine sans quun ministre étranger vienne me voir pour parler de son programme de développement nucléaire. Y a-t-il dautres sources dénergie. Je vous lai dit à linstant, oui, je confirme.
Alors, N. Kosciusko-Morizet a affirmé hier, et elle va le répéter sans doute aujourdhui, que "la France nexploitera pas le gaz et le pétrole de schiste". Est-ce quil faut linterdire et est-ce vous êtes daccord avec cette thèse-là, vous ?
Non, ça nest pas ce que dit exactement N. Kosciusko-Morizet. Ce que nous voulons, nous avons "diligenté", comme on dit, demandé aux services une étude pour, dabord, apprécier ce quest le sous-sol français, et seule lexploration le moment venu pourra le dire : est-ce que nous avons ce potentiel quont les Etats-Unis ou dautres pays de gaz de schiste ? Deuxièmement, est-ce quil existe des techniques qui permettent de lexploiter éventuellement proprement, conformément à nos valeurs et au respect de lenvironnement qui doit être notre préoccupation ? Et nous attendons des réponses à ces deux questions : y a-t-il un potentiel en France ? Nul ne le sait pour linstant. Peut-on lexploiter proprement ? Nul ne le sait non plus.
Mais est-ce quon continue à explorer ?
Bien sûr quon continue à explorer.
Et sil y a des résultats, on exploite ?
A ce moment-là, il y a aura une décision, qui, jimagine, sera interministérielle et arbitrée par le Premier ministre. Mais en tout cas, je veux dire que la France na pas fermée la porte au gaz de schiste. Nous sommes en train de travailler pour vérifier ce quil en est.
Donc, pour les uns, cest un trésor énergétique quil y a en France dans les ressources significatives, et pour les autres, cest une catastrophe écologique. Vous êtes à quel endroit ?
Je voudrais revenir dans le cercle de la raison, poser la question, le potentiel. Et deuxièmement, éventuellement, lexploitation si on a la preuve quelle peut...
Mais est-ce quil faut réviser le Code minier en France ?
Non, jai vu ces dernières heures que certains le demandaient. Ma thèse est que non. Jai présenté une ordonnance avec une codification du nouveau Code minier récemment, en janvier, au Conseil des ministres. Il y aura un projet de loi de ratification devant le Conseil des ministres. Je ne vois aucune raison, personnellement, de modifier le Code minier français.
M. Alliot-Marie est à nouveau en difficulté. Ses parents ont acheté en Tunisie une société immobilière qui appartenait à A. Miled, personnage controversé sur place. Nest-ce quune affaire privée ? Est-ce une attaque de trop ? Est-ce que vous la soutenez ?
Cest une affaire privée, mais moi je vais vous dire, à titre personnel, je suis lassé de commenter les vacances de M. Alliot-Marie en Tunisie. Cela va faire bientôt...
Vous voulez dire quelle en a fait trop ?
Non, cela veut dire... Même le président de la République a été amené à dire ce quil en pensait. Il a dit très clairement : « si nous avions été amenés, M. Alliot-Marie et moi-même, à en parler ensemble, je lui aurais probablement suggéré de ne pas le faire, de ne pas y aller ». Les choses sont dites ! La messe, si je puis dire, la messe laïque, est dite de ce point de vue-là. On ne va pas épiloguer toutes les semaines sur quelque chose qui relève effectivement, surtout pour ses parents, de laffaire privée.
Vous la soutenez ce matin ?
Mais la question nest pas soutenir ou pas, elle a reconnu elle-même que si cétait à refaire elle ne le referait pas. Simplement, je suis surpris quelle en soit à rendre des comptes sur des agissements de ses parents. Il me semble que lémancipation des enfants quand son père et sa mère ont 92 ans...
Vous la retrouverez tout à lheure au Conseil des ministres. A lUMP, tout le monde, sauf C. Estrosi, de Jacob, Copé à B. Hortefeux, en passant par B. Accoyer, C. Lagarde, tout le monde sen prend à D. Strauss-Kahn. Est-ce que vous êtes devenus tous des agents électoraux de D. Strauss-Kahn ?
Non ! Maintenant, il arrive quon réponde à des questions de journalistes. Sur le fond, le président de la République est clair, il nous demande de ne pas nous préoccuper de futurs potentiels adversaires concurrents électoraux. Il nous demande de nous concentrer sur notre tâche, et personnellement je ne dirais pas un mot sur D. Strauss-Kahn.
Mais est-ce quil fait peur à vos amis ?
Non, il ne fait pas peur, mais vous savez comme tous les bons sportifs quil faut se préoccuper de son système de jeu, de sa tactique, de son organisation de jeu, et puis prendre les concurrents, les adversaires sportifs tels quils viennent, prendre un match après lautre, comme disent les grands théoriciens du sport.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 1er mars 2011